Forum de partage sur la spiritualité, l'éveil de l'âme conscience et harmonie
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Date d'inscription : 02/04/2007 Nombre de messages : 6280 Age : 55 Ville : Montpellier (Herault)
Sujet: Vos Poèmes ... Ven 20 Avr 2007 - 8:56
Rappel du premier message :
Quand la porte du bonheur se ferme, une autre s'ouvre, mais souvent nous regardons si longtemps la porte fermée que nous ne voyons pas la porte qui a été ouverte pour nous. Il est vrai que nous ne savons pas la chance que nous avons d'avoir quelqu'un (ou quelque chose!), jusqu'à ce que nous le perdions, mais il est aussi vrai que nous ne savons pas ce que nous avons manqué quand cela arrive.
Donner à quelqu'un tout votre amour n'est jamais une assurance qu'il vous aimera en retour! N'attendez pas d'amour en retour, attendez seulement que cela grandisse dans leur coeur. Mais si cela ne se produit pas, soyez content tout de même que cet amour ait grandi dans le vôtre. Cela prend seulement 1 minute pour remarquer quelqu'un, 1 heure pour l'apprécier, 1 journée pour l'aimer. Mais oublier quelqu'un prend toute une vie.
Ne vous fiez pas aux apparences, elles sont souvent trompeuses. Ne vous basez pas sur la richesse, elle peut disparaître.
_________________ L'important n'est pas de convaincre, mais de donner à réfléchir. (B. Werber) http://www.spiritpartage.over-blog.com
Dernière édition par Pongo le Jeu 31 Mai 2012 - 19:18, édité 2 fois
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natalliana Membre
Date d'inscription : 16/03/2014 Nombre de messages : 1756 Age : 60 Ville : la planète bleue
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 28 Sep 2014 - 15:45
Chanson d’automne
Les sanglots longs Des violons De l’automne Blessent mon cœur D’une langueur Monotone.
Tout suffocant Et blême, quand Sonne l’heure, Je me souviens Des jours anciens Et je pleure ;
Et je m’en vais Au vent mauvais Qui m’emporte Deçà, delà, Pareil à la Feuille morte.
Paul Verlaine, Poèmes saturniens
natalliana Membre
Date d'inscription : 16/03/2014 Nombre de messages : 1756 Age : 60 Ville : la planète bleue
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 28 Sep 2014 - 16:27
Il est de ces chanteurs(euses) qui nous marquent en plein cœur… Il est de ces émotions qui nous pénètrent jusqu’à la moelle… Ces textes, sa voix, son charisme… De "L'aigle noir," à "La Solitude", en passant par "Ma plus belle histoire d'amour c'est vous" (chanson dédiée à son public),... Pour toute cette poésie et toutes ces images dégagées par ces paroles si fortes, hommage à cette grande dame
hirondelle Nouvellement inscrit
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 4 Age : 58 Ville : caen
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Lun 29 Sep 2014 - 19:59
la transparence
il n' y a pas de limite, pas de frontière, ni début, ni fin sur cette terre. la transparence est là; présente partout. jésus est en moi, je suis en lui. un cristal de sérénité et de conscience pure. je suis la fleur, la fleur est en moi. tout est en un, un est en tout. ni début, ni fin. l'hirondelle, le cheval et le dauphin en moi. le papillon, la biche et la baleine en moi. le soleil, la terre et la mer en moi. reliée à tout, tout est en moi. je me prolonge à l'infini de l'harmoni. je prends cette pierre polie, vieille de deux cents millions d'années, façonnée par un gésier de dinosaure et je suis au milieu des énormes sauriens. il n'y a pas de temps. juste un état de développement vers le cristal.
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Mar 30 Sep 2014 - 21:18
Victor HUGO (Recueil : Les orientales)
Attente Monte, écureuil, monte au grand chêne, Sur la branche des cieux prochaine, Qui plie et tremble comme un jonc. Cigogne, aux vieilles tours fidèle, Oh ! vole et monte à tire-d'aile De l'église à la citadelle, Du haut clocher au grand donjon.
Vieux aigle, monte de ton aire A la montagne centenaire Que blanchit l'hiver éternel. Et toi qu'en ta couche inquiète Jamais l'aube ne vit muette, Monte, monte, vive alouette, Vive alouette, monte au ciel !
Et maintenant, du haut de l'arbre, Des flèches de la tour de marbre, Du grand mont, du ciel enflammé, A l'horizon, parmi la brume, Voyez-vous flotter une plume Et courir un cheval qui fume, Et revenir mon bien-aimé ?
Aimelavie Membre
Date d'inscription : 15/03/2014 Nombre de messages : 765 Age : 38 Ville : Lille
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Jeu 2 Oct 2014 - 11:33
Que de beaux poèmes, j'aime beaucoup celui de Thich Nhat Hanh ci-dessus.
L'ouverture du coeur est un baiser à Dieu. Pourquoi souffré-je de ce plein qui succède au vide ? Le centre vibre d'une lourdeur passée. Comme l'ancre s'abîme dans les profondeurs, l'énergie s'écoule hors de moi. Mais est-ce une déraison de croire qu'au-delà de cette souffrance réside le sanctuaire de la connaissance ? Non, je le sais, même dans cet oubli, ce qui disparait fait mieux apparaitre. Cette tristesse est une joie car le labeur débouche sur la vie.
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Jeu 2 Oct 2014 - 19:53
Pablo Neruda
La vie
Il meurt lentement celui qui ne voyage pas, celui qui ne lit pas, celui qui n’écoute pas de musique, celui qui ne sait pas trouver grâce à ses yeux.
Il meurt lentement celui qui détruit son amour-propre, celui qui ne se laisse jamais aider.
Il meurt lentement celui qui devient esclave de l'habitude refaisant tous les jours les mêmes chemins, celui qui ne change jamais de repère, Ne se risque jamais à changer la couleur de ses vêtements Ou qui ne parle jamais à un inconnu
Il meurt lentement celui qui évite la passion et son tourbillon d'émotions celles qui redonnent la lumière dans les yeux et réparent les coeurs blessés
Il meurt lentement celui qui ne change pas de cap lorsqu'il est malheureux au travail ou en amour, celui qui ne prend pas de risques pour réaliser ses rêves, celui qui, pas une seule fois dans sa vie, n'a fui les conseils sensés.
Vis maintenant ! Risque-toi aujourd'hui ! Agis tout de suite! Ne te laisse pas mourir lentement ! Ne te prive pas d'être heureux !
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Sam 4 Oct 2014 - 23:28
Alfred de Musset (Poésies nouvelles)
A une fleur
Que me veux-tu, chère fleurette, Aimable et charmant souvenir ? Demi-morte et demi-coquette, Jusqu’à moi qui te fait venir ?
Sous ce cachet enveloppée, Tu viens de faire un long chemin. Qu’as-tu vu ? que t’a dit la main Qui sur le buisson t’a coupée ?
N’es-tu qu’une herbe desséchée Qui vient achever de mourir ? Ou ton sein, prêt à refleurir, Renferme-t-il une pensée ?
Ta fleur, hélas ! a la blancheur De la désolante innocence ; Mais de la craintive espérance Ta feuille porte la couleur.
As-tu pour moi quelque message ? Tu peux parler, je suis discret. Ta verdure est-elle un secret ? Ton parfum est-il un langage ?
S’il en est ainsi, parle bas, Mystérieuse messagère ; S’il n’en est rien, ne réponds pas ; Dors sur mon coeur, fraîche et légère.
Je connais trop bien cette main, Pleine de grâce et de caprice, Qui d’un brin de fil souple et fin A noué ton pâle calice.
Cette main-là, petite fleur, Ni Phidias ni Praxitèle N’en auraient pu trouver la soeur Qu’en prenant Vénus pour modèle.
Elle est blanche, elle est douce et belle, Franche, dit-on, et plus encor ; A qui saurait s’emparer d’elle Elle peut ouvrir un trésor.
Mais elle est sage, elle est sévère ; Quelque mal pourrait m’arriver. Fleurette, craignons sa colère. Ne dis rien, laisse-moi rêver.
Raphaëla Membre
Date d'inscription : 08/04/2014 Nombre de messages : 681 Age : 63 Ville : Champfleury
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Lun 6 Oct 2014 - 11:02
à Erell et aux Nymphes
d'un poète qui m'est Chair sur le Chemin
Hymne à la Nuit de Novalis
Quel être doué d'intelligence n'aime avant tout la Lumière, merveille des merveilles de l'espace qui l'entoure, source rayonnante de joie, onde irisée, omniprésente et douce à l'éveil du jour?
Les vastes mondes stellaires dans leur course incessante l'aspirent tel un principe de vie, baignant et dansant parmi son flot azuré - le minéral étincelant l'absorbe, immuable - le végétal sensible, gorgé de sève - l'animal ardent, indomptable, multiforme - et l'homme enfin, superbe étranger à la démarche souple, au regard profond et aux lèvres délicatement entrouvertes sur un verbe mélodieux.
Lumière, souveraine de la nature, qui appelle toute force vive à d'innombrables métamorphoses, qui noue et dénoue perpétuellement ses alliances et nimbe de son image céleste toute créature !
Lumière dont la seule présence révèle la prodigieuse splendeur des règnes d'ici-bas.
Mais je me tourne vers l'ineffable, vers la sainte et mystérieuse Nuit.
Le monde gît au loin, plongé dans un abîme, ne laissant derrière soi que solitude et désolation. Mon âme vibre d'une profonde mélancolie... je veux m'épandre en gouttes de rosée et me confondre à la cendre...
Les lointains souvenirs, les désirs d'adolescence, les rêves d'enfance -joies fugitives et vaines espérances d'une vie entière – arrivent tout de gris vêtus, semblables aux brumes vespérales du jour déclinant.
La Lumière s'en est allée en d'autres lieux établir ses joyeux campements. Et si elle ne revenait plus jamais auprès de ses enfants impatients, qui l'espèrent d'une foi ingénue ?
Quel est ce pressentiment qui vient sourdre du cœur, éteignant le souffle d'une molle mélancolie...
Sombre Nuit, aurais-tu toi aussi quelque bienveillance pour nous ? Que caches-tu là sous ton manteau, qui envahit subrepticement mon âme ? Un baume délectable s'égoutte de ta main, d'une gerbe de pavots. Tu relèves du cœur les ailes appesanties.
Une indicible émotion s'insinue : je tressaille de joie. Oh, le grave visage, tout empreint de douceur et de recueillement, qui se penche vers moi et me montre, sous ses boucles entremêlées, d'une mère l'aimable jeunesse!
Combien la Lumière me paraît alors niaise, indigente, et combien heureux, l'adieu béni du jour! Quoi, ce n'était donc que cela?
De crainte que la Nuit ne détournât de toi ceux qui te servent, tu parsemas les espaces sidéraux de sphères lumineuses censées proclamer ta puissance et annoncer ton retour, durant le temps de ton éloignement.
Mais les yeux infinis que la Nuit ouvre en nous paraissent plus célestes que ces étoiles scintillantes.
Leur regard porte plus loin, par-delà les cohortes extrêmes du firmament
Nul besoin du jour pour sonder le cœur aimant et combler d'ineffable volupté un espace privilégié.
Célébrons donc la reine universelle, annonciatrice des mondes sacrés, sauvegarde de l'amour bienheureux : c'est elle qui t'envoie, tendre amante, aimable soleil nocturne !
À présent je veille, car je t'appartiens, comme je m'appartiens moi-même.
En décrétant que la Nuit me fût vie, tu me fis véritablement homme. Que ta flamme spectrale consume mon corps, et que je m'unisse plus intimement à toi en effluve subtil, pour une nuit de noces éternelle !
[…]
Je vis chaque jour De foi, de courage, Et je meurs chaque nuit, Du feu de l’extase.
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Mer 8 Oct 2014 - 20:59
Ossip Zadkine
Claude Aveline
Portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas
Voici le portrait de l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas. Ce n’est pas sa faute si le Bon Dieu qui a tout fait a oublié de le faire. Il ressemble à beaucoup d’oiseaux, parce que les bêtes qui n’existent pas ressemblent à celles qui existent. Mais celles qui n’existent pas n’ont pas de nom. Et voilà pourquoi cet oiseau s’appelle l’Oiseau-Qui-N’Existe-Pas. Et pourquoi il est si triste. Il dort peut-être, ou il attend qu’on lui permette d’exister. Il voudrait savoir s’il peut ouvrir le bec, s’il a des ailes, s’il est capable de plonger dans l’eau sans perdre ses couleurs, comme un vrai oiseau. Il voudrait s’entendre chanter. Il voudrait avoir peur de mourir un jour. Il voudrait faire des petits oiseaux très laids, très vivants. Le rêve d’un oiseau-qui-n’existe-pas, c’est de ne plus être un rêve. Personne n’est jamais content. Et comment voulez-vous que le monde puisse aller bien dans ces conditions ?
Portrait de l'Oiseau-Qui-N'Existe-Pas et Autres poèmes
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Mer 8 Oct 2014 - 21:07
COURIR AU LOIN
Tant de gens ont pris plus de place en moi Que le poids de ma propre vie Que cette peur de ne plus m’appartenir En étant vide de moi et pleine d’eux Me hante encore aujourd’hui
Devenu mur de pierre aux confidences d’autrui J’aimerais courir au loin Où personne ne sait, où moi-même j’oublierai
Volontairement insensible à la tendresse Momentanément, j’ouvre ma porte Mais voilà, la mort me guette Ou plutôt l’envahissement de mes terres Que je ne sais plus protéger ni partager
Rebâtissant jour après jour un climat d’incertitude Pour avoir plus de chance de courir au loin Où personne ne sait, où moi-même j’oublierai
Pouvoir me sauver Sans laisser aucune trace Le jour où je récolterai les fruits de ton jardin Et que tu m’accuseras d’avoir voulu semer Sur tes terres sans te l’avoir demandé
Garder mes forces pour le jour Où je voudrai courir au loin Où personne ne sait, où moi-même j’oublierai
Auteur : j'ai oublié...
Mazzel Membre
Date d'inscription : 17/09/2014 Nombre de messages : 138 Age : 50 Ville : --
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Mer 8 Oct 2014 - 21:47
Extrait du Voyage avec les morts de Barbara Hambly.
Las de la nuit, j'ai voulu voir le jour. Dieu, pour rire, sur la hauteur d'un mont Me transporta, et je vis les yeux ronds La terre au matin vêtir ses atours.
Je vis un homme trahir deux femmes encore, Une mère écraser d'amour son fils, Un diacre actif battre un juif pour son vice, Un frère vendre son frère qui s'endort,
L'homme lâcher l'enfant qu'il doit sauver, La femme piétiner les plaies d'un gueux, Le soldat mourir à la guerre pour ceux
Qui donnent l'or aux catins, il le sait. Tous mourraient en pleurs, tremblants, sans espoir. Je quittai le mont, et retrouvai le noir.
Raphaëla Membre
Date d'inscription : 08/04/2014 Nombre de messages : 681 Age : 63 Ville : Champfleury
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Jeu 9 Oct 2014 - 12:56
des sourires ... il y en a de toutes sortes des en coin, des mesquins, des coquins, des verts, des jaunes, des amers, des blessés, des comblés, des émerveillés, des heureux, des doux, des amoureux, des complices, des pleins de malice ...
Mais il en est Un rempli de Magie c'est le Sourire qui fait Fleurir Souffle léger d'un Tendre Baiser
les pétales de Soi un à un se déploient ... Parfum Divin
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Jeu 9 Oct 2014 - 22:11
Merci.
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Jeu 9 Oct 2014 - 22:12
Après l’Homme
Après l’Homme, après l’Homme, Qui dira aux fleurs comment elles se nomment ? Après l’Homme, après l’Homme, quand aura passé l’heure de vie du dernier Homme.
Qui dira aux fleurs combien elles sont belles ? N’y aura de coeur à battre pour elles.
Après l’Homme, après l’Homme, que sera encore le mot “merveilleux” ? Après l’Homme, après l’Homme, quand le dernier des hommes aura vidé les lieux.
Qui dira de la Terre Qu’elle est sans pareille et que dans l’Univers elle est fleur de Soleil ?
Après l’Homme, après l’Homme…
Viens-t’en donc pour lors, viens-t’en donc l’ami, et chantons encore le jour d’aujourd’hui.
Esther Granek (De la pensée aux mots, 1997)
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Ven 10 Oct 2014 - 7:44
Merci beaucoup d'avoir apprécié ce poème.
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Ven 10 Oct 2014 - 20:46
Michel Cosem () Ciel gris sur Paris
Ciel gris sur Paris mouillé ciel gris sur les platanes nus qui remuent leurs graines rondes semblables à des oiseaux prisonniers ciel gris sur les façades qui ne peuvent plus s’envoler et tout autour remue l’urgence l’énergie l’audace tout se confond et la beauté soudain se fait vieille une chanson interrompue perce le coeur et l’on assemble je ne sais où quelques joyaux comme des braises pour se réchauffer encore
Et :
Ecrire être au monde
Ecrire être au monde comme un carré de terre semé d’orchidées mauves et de plumes d’oiseaux Etre dans la sève pour revenir chaque saison dans les lumières dans les mémoires Ecrire les soleils et les océans écrire sous l’écorce l’histoire et l’imaginaire les voyages dans les hautes dunes d’or et les crépuscules du cœur
() Michel Cosem (né en 1939) Poète, romancier, conteur
Mazzel Membre
Date d'inscription : 17/09/2014 Nombre de messages : 138 Age : 50 Ville : --
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Ven 10 Oct 2014 - 21:53
Les Nymphes a écrit:
Je te remercie pour cette belle découverte J'aime particulièrement : elle est fleur de Soleil.
Idem
Je propose un ovni par sa complexité, que le poète, Stéphane Mallarmé, a retravaillé durant 20 ans avant de le publier en 1887.
Sonnet en yx
Ses purs ongles très haut dédiant leur onyx, L'angoisse, ce minuit, soutient, lampadophore, Maint rêve vespéral brûlé par le phénix Que ne recueille pas de cinéraire amphore.
Sur les crédences, au salon vide : nul ptyx, Aboli bibelot d'inanité sonore, (Car le Maître est allé puiser des pleurs au Styx Avec ce seul objet dont le Néant s'honore.)
Mais proche la croisée au nord vacante, un or Agonise selon peut-être le décor Des licornes ruant du feu contre une nixe,
Elle, défunte nue en le miroir, encor Que, dans l'oubli fermé par le cadre, se fixe De scintillations sitôt le septuor.
Mazzel Membre
Date d'inscription : 17/09/2014 Nombre de messages : 138 Age : 50 Ville : --
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Ven 10 Oct 2014 - 22:11
Je repense à un texte que j'ai connu dans l'album Des visages des figures de Noir Désir.
Des armes.
Des armes, des chouettes, des brillantes, Dès qu'il faut nettoyer souvent pour le plaisir Et qu'il faut caresser comme pour le plaisir L'autre, celui qui fait rêver les communiantes.
Des armes bleues comme la terre, Dès qu'il faut se garder au chaud au fond de l'âme, Dans les yeux, dans le cœur, dans les bras d'une femme, Qu'on garde au fond de soi comme on garde un mystère.
Des armes au secret des jours, Sous l'herbe, dans le ciel, et puis dans l'écriture, Des qui vous font rêver très tard dans les lectures Et qui mettent la poésie dans les discours.
Des armes, des armes, des armes, Et des poètes de service à la gâchette Pour mettre le feu aux dernières cigarettes Au bout d'un vers français brillant comme une larme.
Léo Ferré
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Sam 11 Oct 2014 - 13:34
Un ovni, Mazzel ? "Sonnet en yx" de Stéphane Mallarmé. Je ne connaissais pas ce poème. Merci pour ce partage
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Sam 11 Oct 2014 - 13:36
Lucrèce a écrit:
Excellent Mazzel !
Merci à toi. J'apprécie également.
Mazzel Membre
Date d'inscription : 17/09/2014 Nombre de messages : 138 Age : 50 Ville : --
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Sam 11 Oct 2014 - 16:23
erell a écrit:
Un ovni, Mazzel ? "Sonnet en yx" de Stéphane Mallarmé. Je ne connaissais pas ce poème. Merci pour ce partage
Ovni, mot sans doute mal choisi. De rien Erell, j'ai quelques autres textes à proposer, je prendrais le temps.
Merci également pour les votre, c'est un plaisir.
Invité Invité
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Sam 11 Oct 2014 - 19:00
Prière
Ah donne-nous des crânes de braises Des crânes brûlés aux foudres du ciel Des crânes lucides, des crânes réels Et traversés de ta présence
Fais-nous naître aux cieux du dedans Criblés de gouffres en averses Et qu’un vertige nous traverse Avec un ongle incandescent
Rassasie-nous nous avons faim De commotions inter-sidérales Ah verse-nous des laves astrales A la place de notre sang
Détache-nous, Divise-nous Avec tes mains de braises coupantes Ouvre-nous ces voûtes brûlantes Où l’on meurt plus loin que la mort
Fais vaciller notre cerveau Au sein de sa propre science Et ravis-nous l’intelligence Aux griffes d’un typhon nouveau
Antonin Artaud Le Pèse-nerfs
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Sam 11 Oct 2014 - 20:23
Merci pour vos poèmes.
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Sam 11 Oct 2014 - 22:39
Merci à toi, Cyrielle. Les poèmes de Germain Nouveau sont très beaux.
Un peu de musique
Une musique amoureuse Sous les doigts d'un guitariste S'est éveillée, un peu triste, Avec la brise peureuse ;
Et sous la feuillée ombreuse Où le jour mourant résiste, Tourne, se lasse, et persiste Une valse langoureuse.
On sent, dans l'air qui s'effondre, Son âme en extase fondre ; — Et parmi la vapeur rose
De la nuit délicieuse Monte cette blonde chose, La lune silencieuse.
Germain Nouveau
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 12 Oct 2014 - 12:59
Samih al-Qâsim
Je résisterai
Je perdrai peut-être – si tu le désires – ma subsistance Je vendrai peut-être mes habits et mon matelas Je travaillerai peut-être à la carrière comme porte faix, balayeur des rues Je chercherai peut-être dans le crottin des grains Je resterai peut-être nu et affamé Mais je ne marchanderai pas O ennemi du soleil Et jusqu’à la dernière pulsation de mes veines Je résisterai.
Je résisterai Tu me dépouilleras peut-être du dernier pouce de ma terre Tu jetteras peut-être ma jeunesse en prison Tu pilleras peut-être l’héritage de mes ancêtres Tu brûleras peut-être mes poèmes et mes livres Tu jetteras peut-être mon corps aux chiens Tu dresseras peut-être sur notre village l’épouvantail de la terreur Mais je ne marchanderai pas O ennemi du soleil Et jusqu’à la dernière pulsation de mes veines Je résisterai.
Tu éteindras peut-être toute lumière dans ma vie Tu me priveras peut-être de la tendresse de ma mère Tu falsifieras peut-être mon histoire Tu mettras peut-être des masques pour tromper mes amis Tu élèveras peut-être autour de moi des murs et des murs Tu me crucifieras peut-être un jour devant des spectacles indignes O ennemi du soleil Je jure que je ne marchanderai pas Et jusqu’à la dernière pulsation de mes veines Je résisterai.