Bonsoir,
Voici mes poèmes (il y en a beaucoup par contre, je les ai mis des plus anciens aux plus récents )
bonne lecture et merci d'être venu(e) jusqu'ici ^^
Je vais certainement en écrire des nouveaux que je remettrai ici ^^
Inspiration
Là où se lève le jour, là où il s'endort,
Sur les dunes de sable fin
Dans le jardin qui dort encore
Se posent les lendemains.
Sur le dos des serpents de terre
Qui sillonnent les forêts bretonnes
Reposent des rêves sans frontières
Que les nuits noires abandonnent.
Ecumes
Des profondeurs des océans,
La mélodie du flot d'argent,
Sur ta lyre et sur tes sentences
Se fait douce assonance.
De la brise des vents orageux,
L'écho de tes rêves chimériques,
Dans son élan impétueux,
Emporte avec lui tes paroles antiques.
Ainsi court le temps, dramatique,
Sur nos vies éphémères,
Tel un destrier nostalgique,
Dans les plus sombres déserts.
Sombre éclat
Les ténèbres par le souffle du crépuscule
Avaient donné place à la lune noctambule
N'y a t-il pas plus beau que la noirceur
Repeignant à l'encre les saules pleureurs?
L'arôme doucereux du cyprès
Se mêle à celui des roses d'automne.
Entends tu au loin le vent siffler
Dans la plaine où l'herbe frissonne?
Cette sombre poésie, parfumée
De myrrhe et de fleurs brulées
Effleure les abysses du mystère
Adoucit les chagrins de l'univers.
L'exhilée
Elle ne parle plus,
Le silence,
Elle le garde
Comme son seul ami.
Elle ne sourit plus,
L'eau se fige
Sur son visage
Blanc comme un linceul.
Elle ne voit plus,
La vie noircie
Par le regret
A recouvert ses yeux d'azur.
Elle ne dort plus,
Les jours passent
Et se ressemblent
Là où finit l'espoir.
Elle ne vit plus,
Elle craint chaque instant,
Elle souffre en silence
Comme elle ne parle plus.
Dans les yeux de mon chat
Près de la lucarne, il épiait la brune cime
La rue grise et les fumées noires des cheminées.
A des jardins garnis de rosiers sublimes
Je le voyais rêver dans un paradis égaré.
. Dans ses yeux où somnole toute sa tristesse
Brûlait la flamme d’un lointain souvenir.
Un jour peut être aura-t-il le désir de me dire
Que ses amandes pâles en sont la forteresse.
La rose
Si chétive et si belle pourtant
Elle s’ouvrit au clair de lune.
De ses pétales de velours blanc,
Coula une rivière peu commune.
Dans son eau, tombaient les étoiles,
Glissait la brume des aurores.
As-tu vu le firmament estival
Plonger dans ce flot qui dort ?
La rose, autrefois de toute beauté,
Au soupir du solstice, s’est fanée.
Il suffisait de regarder à l’intérieur
Pour y voir la muse des rêveurs.
D’autres roses au pétale de neige
Naitront dans les coulisses des nuits.
Dans le jardin des sortilèges,
Le temps vit de sa poésie.
Beauté meurtrie
Dans l’ombre des nuits sans lune,
Sur la houle et sur les dunes
Voguent des mots lus hâtivement
S’envolent les pages d’un vieux roman.
Dans les cœurs réduits en cendres
Là où l’espoir n’y est plus
L’innocence est à rendre
La candeur, les secrets perdus.
Le Chant de l'Oubli
Bien des consciences n'ont pas de frontières
Et dans les ténèbres se plaisent à errer.
Entends-tu les échos qui dans la bruyère,
Virevoltent tels des avions en papier?
L'abandon des siens, selon les âmes impures
Est l'oubli du deuil, le remède des tourments
L'écrin des souvenirs dont le bois fissure
Se vieillit à mesure des jugements.
Dans un univers où l'injustice règne en maître,
Les soleils d'encre ne durent qu'un temps.
Suffisent quelques injures et une lettre,
Pour tuer des sentiments qui ont été pourtant.
L’Ame du foyer
De mon pelage noir,
De mes deux opales d’or…
Dans le salon du manoir
Je pose encore et encore.
Sur le vieux piano
Où flétrissent des fleurs
Je m’enivre d’un morceau
Dont la litanie charme mon cœur.
Quand la fatigue me prend
Je m’étends de tout mon long
Sur la feutrine du divan.
Puis les jours ainsi s’en vont.
La Lune (Tarot)
S'y détache une beauté éminente
Au travers du lac bleu toujours habité.
Nuit estivale, ou aurore naissante
Au creux d'une terre ne cesse de plonger.
De suie et d'azure enchanteresse
Elle pleut d'or, d'agate et de sang.
Non loin d'humbles forteresses,
Deux louves affamées clamant.
Rêve ou magie, solitude ou trahison,
D'abondance elle borde l'éther.
Mais quand comprendra t-on
Ce que présagent ses mystères?
Requiem
Une étoile meurt,
Et laisse dans le noir
Un ange déchu ici bas.
La neige fond
Et ne laisse voir
Qu'un tapis de cendres.
Le feu s'éteint
Et laisse l'éther
S'enliser dans le froid.
La terre sèche
Et laisse à l'agonie
Des milliers de roses.
Le rêve s'envole
Et ne laisse derrière lui
Que le temps perdu.
Les yeux de Noiraud
J'aime me surprendre à plonger dans cette mer
Au milieu des cendres noires de minuit.
Y reposent les soleils du ciel et de la terre
Attendant que le jour sorte de son lit.
Une alchimie entre l'or de ses yeux
Et les rayons du soleil prisonniers
De ses deux héliodores en feu,
Vient de beauté nous énivrer.
Sentence
Pâle est le ciel de midi
Noir est celui de minuit.
Mais à quoi ressemblent
Ces feuilles qui tremblent
Au milieu des avenues
Que sèment les arbres nus?
Rêve d'un jour
Dans l'ombre de ce jour noir d'amertume
Les rêves d'enfants se posent sur le bitume.
Les roses d'antan s'estompent et reviennent
A la tombée des aurores diluviennes.
Le chant des harpes et des lyres se fond
Dans le sifflement grave des typhons.
N'y a t-il pas l'ombre d'un havre de paix;
D'un écrin pour l'innocence d'une exhilée?
La Lune
Sur les arcanes du Tarot ou dans le ciel étoilé,
Plongeant dans son miroir gelé de Mars,
Toujours convoitée de l'astre comparse:
Voici venue la muse des assembleurs de nuées!
L'Egarée
Ne la regarde point mourir
Elle rêve ou cauchemarde.
Vent lointain et nordique
Redonne-lui une Etoile.
Elle se mortifie seule
Dans le noir, balafrée.
Ne lui dis pas un mot
Redonne-lui une Vie.
Pensée
Un souhait, un rêve,
Rien de plus normal
Pour tout à chacun.
Est-il noir ou blanc?
Que murmure-t-il
Derrière la poésie
Que récite son hôte
Comme un enfant sage?
Est-ce un démon ou un ange,
Un elfe ou une sorcière?
Est-il né d'un coeur d'enfant
Ou de quelques mots savants?
Est ce le vent de la Liberté
Qui en est l'inventeur
Ou tout simplement est ce
Un rêve destructeur?
Spleen
Le Chant de la Lyre
Sur l'abondance
Du jour présent
N'est qu'écume déjà.
Origami
Des roses en papier
Des fleurs de cerisier
Que le bohême rêveur
Fige parmi les heures.
De la neige en plein été
Qui tombe dans les foules
Sur les avenues tapissées
Par le temps qui s'écoule.
Le pinceau
Frêle comme une branche de rosier;
Saltimbanque du jour et de la nuit,
Il s'enlise dans les traits enlacés
D'éphémères ébauches au crayon gris.
Chimères et chevaux ailés se promènent
Au beau milieu de la toile.
Poète au bord de la Seine
Ou ailleurs dans ce monde bestial.
Quelques coups de pinceau
Sur un buvard immaculé.
Des pigments et un peu d'eau
Pour vous faire un peu rêver.
Beatles
Est-il noir taché de blanc,
Ou blanc taché de noir?
On ne saura jamais vraiment
Voici donc un curieux hasard.
Serait-ce un chat tout blanc
Ancienne muse d'un poète?
L'encre versa-t-elle un instant
Sur sa fourrure une silhouette?
Serait-ce un chat tout noir,
Jadis gardien d'un astre blanc?
Aurait-il gardé ici épars
D'inaccessibles cendres d'argent?
Swan
Il glisse sur le flot pâle de l'étang d'à coté.
Blanc pur, son manteau de mille plumes
Le rend fier, l'appauvrie de son humilité.
Son long cou, survolant de fines écumes
Sert à tendre aux anges de quoi écrire
Les promesses de l'avenir.
Mélancolie d'un instant
Au loin se dressa sur l'horizon
Une ombre éphémère du passé.
M'aurait-t-elle abandonnée
Où gravitai mon champs de vision?
Qu'il en soit ainsi, charmes et prières
Espoirs, dires et mots savants
N'en deviendraient qu'errants
Sur l'écume du temps meurtrière...
Bois des douves
Là où s'acccrochent les nuages
Les feuilles de Juin font une cage
Pour toujours garder en ce temple
La majesté des chimères de jade.
Sous leurs élytres, elles contemplent
Les éternelles feuilles nomades,
Déchues de ramures luxuriantes.
A jamais où se taisent les heures,
Sous les voûtes vertes demeurent
Mémoires, regrets et splendeurs naissantes.
Parole
Voici l'ignorance du jour présent
Qu'apporte le vent du couchant
Quand donc Sagesse aura-t-elle emprise
Sur ces enfants que l'or hâtise?
Une larme
L'éther bien cruel s'y mire
Comme un tyran vaniteux.
L'oubli quant à lui sans dires
Dort au fond des yeux.
Elle tombe et disparait
Ne laissant derrière elle
Que la trace d'un regret
Dans un soupir éternel.
Tarot
Là où reposent les rêves inassouvis,
D'où naquirent les contes de fées;
Dorment les Gardiennes d'utopies,
Nourissant les louves affamées.
D'un regard vengeur, Satanas
Comme un vampire assoifé
Attend que l'heur trépasse
Pour faire du Fou son allié.
De fleurs gorgées du bleu des nuits
Se garnissent les jardins secrets.
Croyons-nous tous en cette magie
Que la Lune laisse présager?
Là s'y retrouvent nos errances
Au plus profond de cet univers.
Que d'étranges muses qui dansent
Sous nos yeux trompés encor hier.
Ecrire
Rendre immortelle la poésie
Du passé et du présent.
A jamais dorment les cris,
Les larmes noires de sang.
Crier en silence. Sur le buvard,
Les mots ne font qu'un.
Se pose l'encre noire
Voici un nouveau refrain.
A jamais
A jamais se retirent les heures,
Les rires et les pleurs.
A jamais indompté
Le temps fuit son éternité.
A jamais gravés sur la pierre
Des noms nous restent chers.
Sans rien dire,
Ils s'invitent soudain.
Comtesse de l'Ombre (chat noir)
Quand le matin borde l'horizon de fleurs blanches,
Une nymphe indomptée cueille les regards.
Se mire sur sa pèlerine en velours noir
L'empyrée incertaine. Gris ou bleu pervenche?
Comme deux jades où s'égare le soleil
Ses yeux se posent sur nous, mortels.
Quel est son souhait; que l'heur se réveille
Ou qu'elle demeure toujours aussi belle?
Les nuits du Morbihan
Entends-tu le ronflement des cheminées?
Le vent parfumé des soirs printanniers,
Le sens-tu dans la brise fraîche du soir?
Tombe la nuit, sur son grand étendard.
Les harpes et les binious se retirent;
Les conteurs font chanter leurs lyres,
Narrent les mythes de Brocéliande
Dispersés jusque dans les landes.
Dans les chemins, dans les forêts
Galopent encore quelques destriers.
Le temps assassin préserva pourtant
La beauté des nuits du Morbihan.
Secret de chat
Dans la nuit, deux héliodores.
Y reste t-il une lueur d'indifférence
Ou la nuit deçà les dévore;
Quand le noir se fait intense?
Il aime rester assis sur le vieux piano
A contempler l'obscurité de minuit.
Confier aux étoiles ses fardeaux;
La rancune de ses neuf vies.
Nuit sombre
Quand vient le soir,
Dans son alcôve noire,
Errent les entrailles
De l'univers en failles.
Au clocher, apparaît Minuit,
Comme un point sur un i
La lune se hisse sur le dôme
Au dessus des villes fantôme.
La nuit est là
Et elle restera
Toujours aussi mirifique
De son éther mystique.
Le rêve
Nous ne pouvons ni le voir, ni l'entendre
Il ne nous appartient pas, il nous habite.
Doux comme nos joies les plus tendres
Il fait de nous les héros de nos mythes.
S'il se brise, tout espoir s'envole à jamais
C'est une belle consolation que voilà
Lorsque nous prenons le temps de rêver
Quand le monde nous tombe sur les bras.
Nostalgie éternelle
Dehors tout n'est que silence
L'heure tourne sur le cadran.
La neige tombe en abondance
Etalant son grand manteau blanc.
Un autre jour se lève dès lors
Que s'offre la liberté d'écrire
Sur la mousse blanche qui dort
Un nouveau conte d'avenir.
Où est donc ce beau souvenir
Sous ce grand tapis maculé
De pas à n'en plus finir?
Peut-on toujours espérer?
Noir présage
La nuit pesante nous couve à présent;
Qu'y-a-t-il sous cette étoffe obscure
Pour que le torrent oisif et indolent
Cauchemar nous augure?
Du noir. Il n'y a que du noir,
Comme ma fiole d'encre versant
Des larmes ébènes sur le buvard
Dont le reflet n'est que transparent.
Histoire de neuf vies
A travers l’embrun éphémère et noctambule,
Comme le soleil, brillaient deux héliodores
Où venait se mirer l’astre funambule
Dans la forteresse bleutée des aurores.
Dans le noir, qu’il est beau d’y voir luire
Les yeux de cette affable diablesse
Dont le chant paraît celui d’une lyre
D’où s’émane une litanie enchanteresse.
O Muse de Vénus, dans la pâleur du soir,
Exhibe ton pelage sombre, ta grâce féline.
L’encre des rêves coule sur le buvard
Puis les mots font de toi une héroïne.
Une étoile dans le ciel
Il fut un jour pluvieux que le pénultième,
Deça marbre glacé bordé de chrysanthèmes.
Douce enfant, te voilà orpheline maintenant
Sache que dans ton coeur repose ta Maman.
Ne retiens pas tes larmes, laisse les couler,
Mais c'est ainsi que son chemin s'est arrêté.
Dans l'océan d'azur prisonnier de tes yeux
Plongent des milliers d'étoiles depuis les cieux.
Quand le vent te mèneras à l'orée du bois
En plein coeur de minuit sous le grand dais de soie
Adresse-lui un sourire qu' elle te rendra
Quand sur les cieux ton regard se posera.
Tu verras un astre scintiller au loin
Tu pourras le penser au creux de tes mains
Tu te souviendras dès lors que c'est elle
Qui en toi, répand sa splendeur éternelle.
Brille là haut en ce moment
Une étoile qui seule te guidera
Comme un hermite par le vent
Se laisse porter vers sa voie.
Amitié
A quand seront les heures dénuées de querelle?
Maints espoirs, cent prières étouffés de chagrin...
Immense est pourtant cette aubaine éternelle,
Cachée dans les manuscrits en mystérieux latin.
Invisible pour les uns, allégresse pour les autres,
Trésor de chacun est cette étrenne de toujours.
Indomptée est cette valeur pourtant nôtre
Amitié sincère, la plus belle poésie en ce jour.
L'amitié
Telle la lune fidèle à l'empyrée brune
Jamais elle ne s'égare dans l'ombre.
Même inculte au langage des runes,
Sachez qu'elle est lueur dans la pénombre.
Perséphone
Sa foulée dans les sentiers
Levait la poussière rousse
Du sol forestier,
Sous l'étoffe noire en mousse .
Son souffle ardent
Où se mirait le fief cosmique
Argentin et tremblant,
Brûlait l'éther anthracite.
Ses longs crins noirs sinueux
Portés par les vents orageux
S'ornaient de lierre tombant
Et de gouttes en argent.
Sa robe de velours et de jais
Devint ombre noctambule
Parmi les arbres embrasés
D'ultimes couleurs du crépuscule.
Ses grands yeux arabisants
Où s'engoufre le bleu des nuits
L'or natif et le diamant
Furent l'écrin d'une vie.
Labradorite
Je cherche merveille dans le creux de mes mains
Entre les filaments des écorces embrasées.
J'ai pu y trouver une forêt brumeuse cachée
Dont les feuillages ne sont que d'or et d'étain.
Les ténèbres où se perdent des perles miel
Y cachent des mers de cobalt évanescentes.
S'y enlisent d'éparses gouttes d'hydromel
Dans ma pierre sortie de l'eau iridescente.
Moi, renard...
Fanfaron hardi des futaies,
Egérie de La Fontaine,
Je suis l'acolyte des farfadets,
Le sentinelle des plaines.
J'instille souvent la fourberie
Mais sachez que ma candeur
Est l'essence d'une alchimie
Entre pitié, malice et grandeur!
Le chat de la voisine
J'entends ma voisine dans sa closerie,
Prier les étoiles du retour de son chat.
Funambule de la pénombre de minuit
Dédie à la lune sa danse sur les toits.
A quelques pas de là, après la ruelle
Une bâtisse délabrée devient tour:
Fidèle toujours à la même ritournelle
Chat libre, du monde devient sourd!
Lughnasad
La fragrance du foin séché des moissons
De l'aout promet l'abondance.
La terre de province à nouveau se fond
Dans le décor des nuits denses.
L'automne
Les feuilles des chênes, des peupliers,
Sur le sol humide des bosquets
Se trouvent livrées à elles-mêmes
Les vents aussitôt les sème.
Dans un dernier soupir,
Notre Terre-Mère
Lentement disperse,
Ses nuages verts
Sur la tourbe où verse
De l'eau evanescente
L'or des âmes aimantes.
Rêve agonisant
Les jours vont mais jamais ne viennent;
Les nuits lymphatiques les séparent.
Deux gouttes d'eau au pied d'un chêne
Sur une feuille morte d'hier, s'égarent.
Elles ne retiennent que le reflet d'un jour
Mais pas celui d'un soir. Le rêve perdu
Ainsi dans les ténèbre se noie. Se font sourds
Les grands enfants, prisonniers d'un livre lu.
Ostara
Eclosent sous le firmament emperlé de nacre
Cent floraisons nées de l'Equinoxe Joliesse.
Les fines essences de l'univers se font sacre
Des promesses de la Terre, de la Déesse.
Sous le lierre
Soulève l'épais rideau vert des fées
Tu trouveras au dessous,
Les écorces du chêne par milliers
Endormies au chant du hibou.
Ne les arrache point, laisse juste
Ta main glisser sur le tronc.
Ne ressens que la rivière vénuste
Dont la source en toi se fond.
Une cabane
Une cabane haut perchée
Sur la cime d'un séquoia
Au loin fait le guet.
Elle ne s'envole pas.
Elle attend que le temps
Fasse d'elle une ruine,
Ou qu'un éternel enfant
Son périple y termine.
Elle continue toutefois
D'espérer ton retour,
De voir une dernière fois
Du rêve, l'ancien troubadour.
Une ombre
Sur le mur mansardé,
Danse une ombre.
Esclarmonde ou jeune fée
Sublime la pénombre.
Au bord du belvédère,
Devant le cerisier
Luit le réverbère,
De sa nitescence ambrée.
Ainsi sur le mur mansardé
Danse l'ombre
D'une branche de cerisier
Dans sa robe sombre.
Pantoum d'un instant
Les derniers rayons sont d'hier,
La nuit est devenue blanche
Te surveilles, lointaine et fière,
Sous mille et une branches.
Les oiseaux se taisent alors
Pour laisser parler le soir.
La mémoire des arbres morts
S'écrit dans l'eau d'une mare.
Le piano dans les bois
Devenu muet donc inutile;
Desaccord de quelques notes
Autour de lui grelottent
Des mains de bois immobiles.
Ses dents ne broient que l'écorce
Et le pollen noir qui tombe
De la nuit, catacombes
De fleurs fanées, extorses.
Il ne parle plus aux humains
Il ne chante plus pour eux.
Seul le vent silencieux
Transporte ses derniers refrains.
La harpiste du village
Entendre au milieu des ruines
D'une forteresse à l'abandon
La mélodie à la voix cristalline,
Venue tout droit de Paimpont.
Rares sont les gens que la magie
Attarde de nos jours incertains.
Ils voient le soir de leur vie
A leurs trousses chaque matin.
Seule une dizaine d'enfants
Du village, par l'automne embelli
Au gré du temps, des éléments
S'énivrent de l'alchimie.
L'instrument conteur de mythes
Fait de la tempête une égérie.
Du feu et quelques merlinites,
S'inspire la harpiste d'ici.
La plume dans l'encrier
Dormante est la bayadère
Prise de torpeur.
Du rêve en vapeur
Sort du flacon noir ouvert.
La nuit ne dépend que d'une main
D'où naissent les mots.
Elle s'en empare tantôt
Et marque le repos de trois points...
Etude d'un chat
Il est difficile de composer
Quand bien des attribus
Au jeu, veulent se pretter.
De cet essai, voici donc le début...
Il est un gracile chasseur
Que le plus petit des félins.
Son pelage attrait de douceur
Jamais ne lasse vos mains.
Il est un pittoresque dandi
Que le philosophe des ménages.
Sagacité mêlée de fourberie,
Les artistes l'honnorent tel un Sage.
Il est un intègre soldat
Que le guerrier le plus armé.
Le velours fin et délicat
De ses pieds cache vingt épées.
Il est un fervent vagabond
Que le plus grand des sorciers.
Est ignorant qui confond
Chat poète et Chat guerrier!
Quelques mots à la Terre Mère
Qui n'a jamais regardé la cime d'un chêne
Attraper les nuages poussés depuis la plaine?
Qui n'a jamais cherché parmi les feuillages
Les licornes et les chimères prises de rage?
Qui n'a jamais regardé la terre sous ses pieds
Pensant que le monde, elle ne cesse de porter?
Qui n'a jamais carressé le sable chaud de l'été
Gouvernant les écumes par l'océan ramenées?
Qui n'a jamais senti en son corps fatigué
Le puissant courant de l'univers y pénétrer?
Qui n'a jamais écouté un chant d'oiseau
Sur une souche, au bord d'un ruisseau?
Qui ne s'est jamais demandé
De qui la Splendeur est-elle née?
Forêt lointaine et mystique
Forêt lointaine et mystique,
De loin je te regarde.
Tes vents nordiques
Tes ramures bavardes...
Tes mystères sans fin
J'aurais aimé connaître.
Mes ruisseaux de chagrin
Pour toi sont bien piètres...
Je me souviens encore
Au fil des saisons
De tes arbres en or
De tes vastes sillons.
Forêt lointaine et mystique
A qui ce poème est dédié,
Temple à mes yeux unique
Sentinelle de mille fées.
Cavalier
Il était un cavalier
Sur un cheval gris,
Lancé au galop.
A une hauteur,
Que l'on ne peut qualifier
Qu'entre terre et ciel.
Cascades d'encre
J'ai jeté sur le papier blanc,
De l'encre noire à n'en plus finir.
Des mots, des vers en passant
Et des strophes, juste pour écrire.
Quand je partirai
J'emporterai mes valises
Remplies de souvenirs.
Les vents auront l'emprise
De mon humble navire.
Lointaines seront les terres
De bronze et de feu,
De glace et d'herkimer;
Sur le miroir des cieux.
Les caprices de l'océan
Me mèneront eux aussi,
Vers le rivage que me tend
La destinée d'une rêverie.
Un chemin dans la nuit
Dans le noir,
Se dresse un sentier
Egaré, sans fin.
Illusion est sa devise
Sa course
Jamais ne se termine...
Spleen
Encore un soir
Sous le signe
De l'oubli...
Baptisé de larmes d'acides.
Pleurs étouffés
De silences...
Ne sont autres,
Que des vents
Comparses.
Entre quatre murs, les ténèbres
Avalent
Les pluies du regret.
Dans un dernier soupir
Saccadé,
Elles s'emparent du royaume
Des âmes meurtries.
Désillusion
Dans un miroir brisé,
Surgit un visage
D'eau claire bordé,
Inconnu, pris de rage.
D'un coeur brisé en mille,
S'envolent des murmures
A peine perceptibles,
Prisonniers de la déchirure.
Rien n'échappe à la vérité
La nuit se fait jour.
Quand sur le torrent salé
L'aube pressé accourt.
Dans un miroir brisé,
Surgit mon visage
Triste et ammoché
Par l'envol d'un mirage.
Un vieux livre
Ouvert sur une table
Repeinte de poussière,
Du temps se tempère
Une horloge de sable.
Comme les feuilles
Déchues de Novembre
Les pages au teint d'ambre
Au fil du temps, s'effeuillent.
Abstraction
Immobile et fière se tient
Sous les blondes ramures,
Une néréide de pierre.
Invisible, mais visible
De ceux qui croient
Que le songe existe.
Licorne
Blanche est la jument
Des ondines et des fées.
Des bois et des torrents
Elle incarne le secret.
Les crins de lierre et d'albâtre,
De la sempiternelle bohême.
A sa corne servent de cloître,
Du songe, en sont l'antienne.
Libellule
Cobalte l'Esclarmonde,
Valse au fil du ruisseau.
D'un trait, s'enfuit l'onde,
Elle la rattrape aussitôt.
Ses élytres que dorent
Les soleils arborés,
Remuent tant et encore
Qu'on les croit par milliers.
Je veux voir...
Je veux voir une plume de colombe
Descendre tout droit de nulle part
Se poser lento parmi les bombes
Rendre la paix à un monde avare.
Je veux voir les gens se tendre la main
Apprendre à donner toujours et encore
Afin qu'aucun plus jamais n'ait faim,
Et que la bonté devienne égrégore.
Je veux voir, en attendant, désespérée
Ce qui jamais n'arrivera par miracle,
Sur les visage, des sourires se dessiner,
Puisse-t-ils ne point connaître d'obstacle.
L'enfant meurtri
Il était une fois un petit garçon
Que l'on aurait cru des plus allègres,
Aux grands yeux bruns où s'en vont,
Tous les songes d'un enfant intègre.
De magie, de jeu et de super héros
Etait-il sans doute l'adepte fervent?
Rêvait-il d'une chevauchée au galop
A travers les déserts de l'Occident?
Il n'avait pourtant que dix ans,
Quand des gens cagoulés
Ont fait de ce jeune enfant
L'appât de la cruauté.
Encore un adieu
Un adieu de plus, un de moins,
Une vie est peuplée d'au-revoirs.
A cela, jamais on ne trouvera de fin,
Le soir s'éteind d'un dernier espoir.
Ecrire
Faire de sa plume,
L'appât des mots.
Emprunts d'amertume,
A fleur de peau.
Ecrire ou nourrir
Le parfum d'aujourd'hui.
De rose ou de myrrhe,
Ecrire la Vie.