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| La pêche...... | |
| | Auteur | Message |
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Invité Invité
| Sujet: La pêche...... Mer 6 Juil 2016 - 11:56 | |
| Petit apport personnel.... Je souhaitais partager une sorte de "découverte". Enfant et adolescent, j'avais plusieurs passions dont la pêche. Pourquoi parler de l'activité halieutique sur ce haut-lieu de la web-spiritualité qu'est Spiritpartage me direz-vous? Et vous avez raison.... Mais il y a un lien. Pour moi. Mon guide a dit un jour lors d'une interview que les jeunes qui passaient leur temps à jouer aux jeux vidéos se fermaient les portes de l'Initiation. Je n'ai pas trop bien compris pourquoi à l'époque. D'autres "instructeurs spirituels" disent la même chose. Je pense à Red Hawk ( dans "L'observation de Soi": http://www.babelio.com/livres/Hawk-Lobservation-de-soi-Leveil-de-la-conscience/623544). C'est un élève de Lee Lozowick. Dans ma période où j'étais en quête de "rencontres avec des Maîtres" j'ai rencontré Lee et l'impression qu'il m'a laissé (deux fois) était plutôt négative. Très négative. Or son "disciple" me semble être au moins un chercheur très sincère. Dans l'Initiation occidentale surtout, dont la 4ème Voie est une application, l'outil sur lequel il faut s'appuyer, c'est l'Attention. Il s'agit à la fois d'une discipline et d'un art de l'Attention. L'Attention, c'est CE QUE NOUS SOMMES. Nous sommes ATTENTION. Là où est notre Attention, est aussi notre Etre. Il s'avère que les jeux vidéos, dont j'étais fan aussi, ont un effet destructeur sur l'Attention. Sans compter la notion d'identification, ils captent notre attention et l'habituent à des rythmes ultra-rapides et saccadés. Les films modernes, notamment les films d'actions, ont cette même conséquence de "destruction" (toutes proportions gardées) de la capacité d'attention: le rythme est de plus en plus rapide, saccadé, on n'a parfois presque pas le temps de voir ce qui se passe, et l'attention est encore soumise à ce mouvement ultra-rapide, à l'opposé de la concentration ou de la méditation. Or je me suis rendu compte avec les années, à quel point le fait d'avoir pratiqué la pêche comme je l'ai pratiquée a au contraire été une aide pour le rappel de soi, exercice d'attention propre à la 4ème Voie. L'exercice de l'attention est l'alpha et l'omega de la 4ème voie. Mais il s'agit d'une certaine forme d'attention. Cet "exercice" exige à la fois une grande activité intérieure, une forme de concentration, mais en même temps une forme de "passivité", une réceptivité fluide incompatible avec la concentration proprement dite. Donc j'adorais la pêche. Ce qui me permettait de dire au prêtre: "Oui mon père, je suis un grand pêcheur! J'ai pêché. Encore ce matin, j'ai pêché, et j'attends de sortir d'ici pour pêcher encore et encore! J'adore pêcher!"n Or lorsque je pêchais, je me souviens d’avoir pratiqué cette attention non pas vis à vis de moi, mais vis à vis du flotteur, de l'eau, de l'environnement. Je restais des journées entières, les yeux rivés sur le bouchon, dans une intense concentration, mais en même temps à l'écoute fluide et réceptive des moindres changements dans l'atmosphère, sous l'eau, dans une sorte de communion avec l'élément, le corps à la fois extrêmement détendu, et en même temps prêt à réagir en une fraction de seconde pour "ferrer" le poisson dès le moindre petite "touche" (mouvement léger du bouchon). Aujourd'hui, l'électronique a remplacé de plus en plus cette attention. Déjà à l'époque, beaucoup pêchaient sans cette attention au flotteur et aux éléments, jetant un oeil de temps en temps au bouchon voir si un poisson avait gobé entièrement l'appât. Devenu végétarien, j'ai cessé de pêcher. Mais je me suis rendu compte à quel point cette intense pratique avait aiguisé ma capacité d'attention, une attention à la fois active et passive. La "3ème force" dont parle Gurdjieff. Pour se "rappeler soi-même", il ne suffit pas de le vouloir, il faut 1 le vouloir 2 ramener son attention vers le corps 3 être dans une attitude en même temps de "lâcher-prise" afin de couler avec ce qui se présente, afin de maintenir ce Rappel. C'est ce "mélange" entre une activité intérieure intense et une passivité qui n'en est pas une mais qui est plutôt "réceptivité et écoute" qui est difficile. Dès qu'on se rappelle, des forces de résistances se manifestent et cette attitude "active-volontaire/passive-réceptive" est obligatoire pour ne pas sombrer aussitôt dans l'identification (=absorption de l'attention par les pensées, émotions, sensations, activités etc...). Et ce même "mélange", je l'ai involontairement appliqué dans ma pratique de la pêche. Aujourd'hui, tout dans notre mode de vie a pour effet de diminuer ces capacités d'attention. Rythme effréné, surconsommation, fuite de l'effort, cinéma et jeux vidéos de plus en plus rapide et saccadés, zapping effréné, etc. Et je crois pouvoir dire que le Travail intérieur est plus difficile et plus inaccessible qu'autrefois. Même si les courants New-Age se développent avec leurs promesses mirobolantes, l'Initiation repose sur la Volonté et l'Attention, et sur la notion d'"efforts conscients". C'est comme un "muscle" qui ne se développe que si on l'entraîne et qui s'atrophie si on le délaisse. "La fonction crée l'organe". L'Attention, c'est ce que nous sommes en Essence........ |
| | | Totem Membre
Date d'inscription : 06/03/2013 Nombre de messages : 17521 Age : 69 Ville : la voie lactée
| Sujet: Re: La pêche...... Mer 6 Juil 2016 - 18:01 | |
| En fait ton sujet concerne l'attention et le rappel à soi et la pêche en est le moyen ainsi que d'autres activités dans la même style.
L'attention de mon point de vue n'est qu'un instrument qui permet de faire émerger le témoin. | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La pêche...... Mer 6 Juil 2016 - 19:07 | |
| Le Témoin n'est il pas justement pleine et totale Attention? |
| | | Professeur X Membre
Date d'inscription : 16/06/2010 Nombre de messages : 11177 Age : 55 Ville : système solaire
| Sujet: Re: La pêche...... Mer 6 Juil 2016 - 19:13 | |
| Hum , c'est ce sentiment d'être qui caractérise la conscience des souvenirs qui nous marquent encore , ces instants arrivaient spontanément convoquant tout notre être à être présent , nous laissant l'étrange sensation de notre présence , nous aurions bien voulu plus tard susciter cet état , mais ce sentiment d'être s'est fait de plus en plus rare , tout ce à quoi nous sommes identifié et qui fait notre quotidien ne nous apporte pas ce sentiment , le rappel de soi c'est se rappeler que l'on est , on croit que cela est évident pour tout le monde d'être , mais la plupart du temps on est tout simplement pas là , ça pense , ça marche , ça travail , ça aime , ça aime pas , notre vie mécanique est réduite à l'activité de nos fonctions , nous dormons à nous mêmes , mais tout se passe bien , si n'est cette aperception de soi , l'inexistant sentiment d'exister , que nous pouvons même observer.
L'attention , l'observation de soi , sont différents du rappel de soi , l'attention provient d'une de nos fonctions , parfois nous observons avec notre mental et nous ne percevons pas notre corps , si nous étendons notre attention et notre observation au corps , même si nous pouvons maintenir cette attention ce n'est pas le rappel de soi , il faudrait étendre cette attention aux émotions et observer à partir des émotions , pour qu'une certaine homogénéité êtrique se fasse , on peut progresser dans cette voie qui est de mêler tout les aspects qui composent notre essence dans l'attention, être attentif avec son mental , son corps et son coeur en même temps n'est pas aisé .
L'attention , la conscience , ne sont pas l'être , ce sont les moyens qu'a l'être que nous sommes pour observer le monde et lui-même , et être conscient de l'être qu'il est dans une certaine mesure , le rappel de soi cherche l'être , sa présence immédiate et inconditionnelle , le travail sur l'attention et l'observation , sur la conscience de soi , ne sont pas le but mais les moyens , le but c'est l'éveil de l'être que nous sommes , nous pouvons nous observer dormir ce n'est pas ce qui éveil l'être que nous sommes , ce n'est pas ce qui nous laisse cet ineffable sentiment d'être , love . | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La pêche...... Mer 6 Juil 2016 - 23:37 | |
| L'Attention n'est pas un moyen. c'est notre Essence..... Nous sommes un Regard, sans jugement, sans attente, une Pure Attention accueillante..... Si ton attention est captée par des pensées, tu n'es pas "présent". Mais si ton attention est volontairement ramenée vers le corps, c'est déjà une forme d'Eveil. La liaison entre l'Esprit (Attention) et le Corps (Sensation) ouvre spontanément à terme le centre Emotionnel supérieur. Point n'est besoin de tout observer en même temps car alors c'est toujours l'un des "moi" qui se sent supérieur et qui croit se rappeler lui-même. C'est le problème lorsqu'on suit une Voie sans guide.........on reste à vie dans cette super-structure de l'Observateur sans personne pour nous le faire remarquer. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La pêche...... Mer 6 Juil 2016 - 23:41 | |
| Sur: http://www.philosophie-spiritualite.com/cours/consc_attention.htm
Leçon 169. Conscience et attention
La conscience naît dans l’attention et disparaît dans l’inattention. Un homme qui vit par inadvertance ne vit pas à la hauteur des possibilités de la conscience, il ne fait que rester à la surface de la vie, ou ne fait que survivre : il est inconscient. Vivre délibérément, c’est vivre dans la flamme de l’attention, ce qui ne veut rien dire d’autre que vivre en toute lucidité. Les actes manqués relevés par Freud ne peuvent se manifester que dans l’inattention. Si la névrose peut être définie comme une vie marquée par l’acte manqué, c’est qu’en elle la conscience est en déficit d’attention. Si la santé mentale peut être définie à partir de l’acte réussi, c’est qu’elle suppose un rassemblement de l’attention.
De plus, comme nous l’avons vu, l’attention inscrit la conscience dans le présent, à la différence de la rétention du souvenir qui marque la relation au passé et la protension de l’attente qui tire la conscience vers l’avenir. Ainsi, le temps psychologique du repli dans le passé, ou de la fuite dans l’avenir ronge l’attention au présent et fomente sa dissolution. L’identification au temps est cette opération du mental qui, en suscitant un ailleurs et un autrement, voile l’attention au maintenant, la présence. Le présent du présent disait Saint Augustin, c’est l’attention.
Nous voyons donc à quel point conscience et attention ne sont pas séparables, tant et si bien que nous pourrions même les confondre. Mais la conscience peut-elle être définie par l’attention? Le propre de l’attention n’est-il pas de porter d’avantage sur l’objet que sur le sujet ? Faire attention, n’est-ce pas toujours faire attention à quelque chose ? Y a-t-il dans l’attention un nécessaire oubli de soi en faveur de l’objet ? Pour reprendre une formule employée dans ces leçons: en quel sens serions-nous en droit de parler d’attention sans objet ?
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A. Attention et champ de conscience
Il nous faut revenir sur ce qui a été introduit plus haut au sujet de la relation entre l’attention et champ de conscience.
1) La thèse qui fonde l’attention sur l’intentionnalité s’explicite ainsi :
La conscience est telle un pinceau lumineux jailli du sujet se dirigeant vers un objet qui fait partie de son champ de conscience. Ce qui limite le pinceau lumineux, ce qui oriente son balayage et permet que la conscience se porte sur tel ou tel objet, peut être appelé attention. Par objet, nous pouvons entendre tout ce qui peut être présent dans le champ de conscience. Un objet peut désigner une chose. Dans ce cas, la lumière de la conscience emprunte le canal des sens, (texte) et dans la perception consciente, elle se rapporte avant tout à ce que la pensée identifie en tant qu’objet : le parapluie posé contre le mur, le chat endormi sur le rebord de la fenêtre, le coupe-papier de Sartre sur le bureau, ou le cube d’Alain. C’est le type privilégié d’intentionnalité décrit longuement par Husserl fondé sur la relation sujet-objet.
La conscience intentionnelle est une visée. Elle ne se confond pas avec le champ de conscience, elle se déplace en lui, elle le parcourt, éventuellement, tente de le saisir d’un seul regard. Le monde-de-la-vie est là, inépuisable, s’étendant dans l’espace. Le champ de conscience est la fenêtre sur un monde ouvert à toutes les consciences placées dans l’état de veille. Le faisceau lumineux ne crée pas un découpage. Il ne fait qu’éclairer. Ce qui est sous la lumière relève du conscient. Ce qui est dans l’ombre et peut cependant être éclairé est appelé subconscient. Il n’existe évidemment pas de frontière entre l’un et l’autre, car un déplacement d’attention peut mettre ce qui était dans l’ombre dans la lumière. Le champ de conscience ne manifeste aucune barrière, aucune coupure réelle. S’il peut y avoir des barrières ou une coupure, cela ne vient que d’un acte propre à la pensée.
------------------------------Le champ de conscience est aussi limité. Nous ne pouvons pas avoir conscience de tout. Notre fenêtre sur le monde s’ouvre sur l’infini, mais elle est petite. Mais comme la marge de notre conscience est attenante au champ, la sensation s’y étend et s’y diffuse. Comme nous l’avons vu, nous sentons bien au-delà de ce que nous percevons. Nous pouvons même nous en rendre compte, jusque dans les phénomènes de synchronicité. De ce fait, nous ne sommes pas réellement propriétaire de ce qui est présent dans notre champ de conscience. Le mental intervient pour s’approprier les objets et il façonne un sujet pour qui les expériences formeront une sorte de substance à part. Ce seront mes expériences, le point de vue sera mon point de vue. Le sujet surimposé s’appelle l’ego. En réalité, il y a seulement l’expérience s’éprouvant elle-même. De la même manière, comme l’ego n’existe que sur fond de mémoire, il réagit à ce qui est, il filtre l’expérience actuelle et l’interprète en se servant du référent de l’expérience passée. Il y met du « mien ». On peut, pour conserver la notion de champ, dire que cette sédimentation est en quelque sorte la structure géologique du champ de conscience.
Ainsi s’explique que le domaine de la perception soit fortement intellectualisé, au point que certains auteurs, comme Sartre, aient mis en doute l’existence de la sensation. Cependant, nous avons vu que lorsque l’activité mentale consistant à identifier, à nommer, se trouve suspendue, la perception change de qualité devient plus sensible et naturellement contemplative. La conscience s’ouvre dans la présence. Nous avons parlé plus haut d’attention panoramique et désigné dans cette expression l’expansion qui embrasse le champ de conscience, se fond en lui dans l’écho sensible de la présence. La présence revient toujours vers la sensation. Ce n’est certes pas la manière habituelle, « normale » de percevoir. La manière normale de percevoir consiste à mitrailler le champ de conscience de concepts et à opérer en permanence --
2) Si le terme objet de conscience ne désigne pas seulement la chose perçue, c’est que ce qui retient notre attention peut fort bien ne pas se situer dans l’extériorité. Le cours de nos pensées, surtout quand il prend un tour compulsif, peut à lui seul mobiliser suffisamment notre attention pour rendre le champ de la perception complètement insignifiant. Il suffit que je mette à me raconter mes histoires dans ma tête pour que mon attention soit drainée vers mes pensées. On se méprend entièrement quand on croit que l’homme commun est « irréfléchi » et « inconscient » parce qu’il serait perdu dans les choses extérieures. Grave erreur. C’est l’inverse. Il est inconscient et irréfléchi dans la mesure même où il est perdu dans ses pensées, agrippé à une activité mentale constante qui le rend absent du monde réel. Quand je me perds dans mon monde que me dit mon interlocuteur ? Du point de vue d’un observateur extérieur, je suis devenu inattentif et c’est pourquoi, le réflexe de l’observateur sera de rappeler l’attention : « bon, tu m’écoutes ou tu rêves ? ». Le rappel de l’attention signifie revenir ici et maintenant, au sein de la perception ; ce qui veut dire que pour un moment, je n’étais pas là. Saint Augustin montre avec profondeur que l’attention est inséparable de la perception, comme la perception est inséparable de la présence. (Cf. Saint Augustin texte) Tant que nous gardons un tant soit peu de bon sens, nous sentons bien qu’en fait l’attention véritable est nécessairement accordée à la perception. De même, nous l’avons longuement montré, l’irruption du temps psychologique et l’identification de la conscience aux dimensions temporelles chasse l’attention du présent. Ceci nous conduit à une autre propriété remarquable. Il y a une relation étroite entre la qualité d’éveil présente dans la perception et la nature de l’attention. Dans la fatigue, quand le degré de vigilance devient très faible, la lumière du cône de l’attention s’affaiblit et certainement, on peut dire aussi que le cercle dessiné se restreint. Inversement, quand l’acuité de la conscience s’élève, par exemple quand un grave danger nous menace, nos sens sont mis brusquement en éveil. Le blabla mental habituel se tait. Nous sommes brusquement mis en alerte, comme le chat qui guette une souris. Non seulement la lumière de la conscience est plus vive, mais le cercle du champ de conscience s’ouvre, pour perdre ses limites. L’attention est mobilisée par la situation d’expérience dans une rare intensité. Le danger convoque l’insurrection de l’attention. Il élimine la torpeur présente dans la conscience habituelle. C’est à ce moment que le mot présence prend vraiment un sens. Ainsi pouvons-nous dire que la présence est relevée par l’intensité de l’attention et cette intensité n’est en aucun cas séparable de l’éveil. Quand la vigilance est à son degré le plus élevé, quand la dualité sujet-objet cesse de dominer et que la conscience de soi est là en même temps que la conscience du monde, dans un unique feu intérieur, nous parlons de lucidité. Ce qui est remarquable dans la lucidité c’est l’aptitude de l’esprit à rester alerte et immobile, dans un état où l’intelligence est éveillé et où le sens de l’observation est porté à son suprême degré. Inversement, quand la lucidité vient à manquer et que la vigilance est affaiblie, il suffit d’une stimulation de la nature compulsive du mental, pour que l’attention devienne fragmentaire, instable et agitée. Le résultat c’est qu’alors l’attention saute constamment d’un objet à un autre et devient incapable de se poser sur quoi que ce soit. Pour le dire autrement : l’agitation mentale, sous la forme de pensée compulsive, ou encore de tiraillement continuel dans la recherche d’un nouveau stimulant, se déroule dans un certain degré d’absence et un affaiblissement général de la vigilance. D’où une incapacité invétérée à poser l’attention, marque de l’inconscience. B. Perte et éveil de l’attention
Le mot attention vient du latin attentio, qui se dérive du verbe attendere qui veut dire « tourner son esprit vers ». La définition usuelle de l’attention y voit un effort de concentration sur quelque chose ou sur quelqu’un. C’est une erreur, elle accroche l’attention à l’objet, implique une forte dualité, (d’où l’idée de danger auquel il faudrait parer au plus vite), enfin, elle part de la concentration pour expliquer l’attention, alors que c’est l’inverse qui est vrai. Voyons pourquoi l’attention est une qualité de la conscience du sujet, pourquoi elle n’implique pas nécessairement un effort et pourquoi c'est elle qui rend possible la concentration.
1) Prenons la question à l’envers, en examinant de quelle manière l’attention se défait. Quand l’attention faiblit, c’est qu’insensiblement elle tombe dans l’inconscience. Si nous devions placer un marqueur sur notre dessin représentant l’analogie (R) du lac, avec ses différents niveaux conscient-subconscient-inconscient, nous pourrions dire que celui-ci est au niveau conscient dans l’état de veille, au niveau subconscient dans le rêve et au niveau inconscient dans le sommeil profond. Nous pouvons, à partir de là, comprendre ce qu’est la déstructuration de l’attention, en observant ce qui se produit dans le glissement de l’état de veille à l’état de rêve. Tant que la vigilance est présente, le sujet conserve sa disponibilité et l’attention peut être dirigée, y compris en luttant contre la fatigue. Dans la chute du sommeil, ce que le sujet perd en tout premier lieu, c’est son aptitude à maintenir et diriger son attention. Les bouffées d’images qui surgissent dans le rêve semblent implacablement le mettre en position d’identification à l’objet. La conscience hallucinée du rêve est perdue dans le sautillement chaotique des images, elle est jetée sur l’écran de son film mental. Recluse dans l’imagination onirique, l’attention est suspendue. Plus de témoignage, plus présence à soi, donc pas d’attention. Dans sa Conférence sur le rêve, Bergson est particulièrement clair à ce sujet (texte). C’est une seule et même chose selon lui de veiller et de vouloir, de vouloir et d’être attentif. Le rêve est précisément ce moment où la tension de la vigilance prend fin. Cette détente, est la fin des préoccupations de la vigilance et la mise en suspension de l’attention. Le rêveur se désintéresse du monde réel et là où il n’y a pas d’intérêt pour le monde perçu, il n’y a pas non plus d’attention.
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a) Remarquons qu’il est possible de reproduire artificiellement ces conditions de fragmentation de l’attention à l’intérieur de l’état de veille. Prenons un enfant devant l’écran de télévision, avec au programme, l’excitation émotionnelle d’un divertissement, des clips publicitaires, des séries ou des films d’action. C’est une sorte de pulvérisation de l’attention. On peut dire tout de go : du rêve accessible les yeux ouverts. Nos chaînes des TV commerciales savent produire une compulsion, une agitation mentale constante, semblable au défilé des images oniriques. Et si cela ne suffit pas, les consoles de jeux des petits, les jeux vidéo d’action des plus grands produisent le même effet. A raison de quatre heures par jour en moyenne, ce mode de conditionnement a bien sûr une influence directe sur l’attention. L’existence médiatique est sollicitée dans un seul sens : celui de la dissolution de l’attention dans « quelque chose qui bouge ». Un clip « rigolo », un rodéo de voiture, une poursuite sous les salves d’arme à feu, des filles qui se trémoussent en musique etc. C’est le moment de « détente » où on peut, les yeux écarquillés, se désintéresser du réel et laisser l’attention s’absorber de manière hypnotique dans le spectacle.
Si le sujet parvient, de temps à autres, à s’arracher à l’écran, il ne retrouve pas pour autant immédiatement une capacité d’attention complète. L’excitation mentale perdure. Avec l’habitude et l’addiction, il devient difficile de poser son attention quelque part autrement qu’avec un regard distrait et terne. Difficile de se concentrer à l’école. Dans la tête, il y a toujours la propension à zapper : les pages du livre, les cours, le travail écrit, les mots dans le langage. A la limite, le drogué de l’image virtuelle n’est plus jamais ici et maintenant. Il est toujours l’esprit ailleurs. Il est en fait en attente du moment suivant, en attente d’un futur : celui de la confusion avec l’image, de la confusion avec l’excitation virtuelle, donc il est distrait et en général il s’ennuie. Quand l’attention est faible, la perception est terne, la propension à la fuite est grande. Ajoutons que, du fond de cette misère sensible, le recours à l’alcool, aux drogues ira évidemment dans le même sens : déstructurer encore un peu plus l’attention.
b) Moins dramatique, mais tout aussi préoccupante : la division de l’attention. Il est de bon conseil de ne jamais courir deux lièvres à la fois. Nous ne pouvons bien faire une chose, qu’en lui donnant une attention complète. Quand on veut faire deux choses à la fois, on les fait mal. Toute division de l’attention affaiblit l’esprit et ne donne en pratique que des résultats inférieurs à ce que serait une investissement total, passionné même, de l’attention dans un travail. Des entreprises ont pendant une période tenté de mettre de la musique d’ambiance sur des chaînes de production. Seulement, si l’ouvrier se met à écouter, il perd une part de l’attention à ce qu’il fait et c’est du mauvais travail. En fait cette pratique s’est soldée par une baisse de productivité et a été abandonnée en usine…
Mais avec nos technologies, elle est réapparue de manière individuelle. Nous vivons dans une civilisation très bruyante. Il est difficile de trouver un café sans avoir à supporter une télévision allumée ou la radio. Beaucoup de personnes travaillent dans un esprit divisé, sollicitées par d’autres objets. Dans une immense majorité, les adolescents travaillent à la maison en écoutant de la musique. Ils supportent mal le silence et le meublent aussitôt par du bruit. Résultat : l’esprit n’est jamais tout à fait à l’étude et pas tout à fait non plus à l’écoute de la musique, ce qui produit une tension constante, une nervosité épidermique et mine l’attention de l’intérieur. Les lieux d’étude empêchent le recueillement et invitent à la division : les vitres intégrales ouvertes vers ce qui se passe à l'extérieur, c’est une sollicitation perpétuelle à quitter l’étude en cours. Autre exemple habituel, le téléphone portable : l’oscillation entre être ici et en même temps ailleurs. Enfin, rappelons nous aussi ce qui avait été dit au sujet de la lucidité : un esprit divisé entre un fonctionnement inconscient et une volonté consciente ne peut jamais être à l’aise et il est sujet aux actes manqués.
c) Plus généralement, dans notre vie quotidienne, la conscience est discontinue, elle comporte des « trous », des absences, qui relèvent de l’inattention. C’est la principale cause des erreurs, des accidents et des maladresses. Si nous changeons le bébé sur la table à langer, tout en pensant à autre chose, il y a un risque en s’éloignant d’un danger, d’une chute. Inversement, si nous épluchons des légumes dans un esprit qui n’est pas divisé, en y mettant notre attention, il y a fort peu de chances de se couper. Vivre en pleine conscience protège au mieux des dangers. Il y a dans l’attention une sorte de prescience, comme si nous étions avertis du danger. Quand la vigilance comporte des trous, des absences, nous ne savons plus répondre au réel.
2) Si l’attention est un rappel invitant à tourner son esprit vers, c’est surtout un rappel adressé à un esprit qui est ailleurs, perdu dans ses pensées, qui est agité, dispersé ou bien emporté dans une réaction, ou qui ne regarde pas là où il faudrait. Porter son attention vers veut dire sortir de la nébulosité, de l’agitation mentale habituelle, rassembler sa conscience, et donc être davantage centré, présent à ce qui est.
- De Descartes à Alain, (texte) en passant par Maine de Biran et Bergson, le volontarisme a souvent mis en amont de l’attention la tension d’un effort imposé par l’intellect et le prolongement d’un jugement dans un acte. Un effort volontaire. La raison en est la manière toute impérative, presque disciplinaire, dont nous interprétons l’attention dans l’attitude naturelle. On dit au maladroit : « Fais donc attention ! ». C’est un commandement, un ordre. Un claquement de fouet. Se tenir sur ses gardes, se mettre intérieurement au garde à vous et surveiller ce que l’on fait en ne relâchant pas son attention. Toutefois, il nous est déjà apparu plus haut que la volonté et l’effort ne sont pas identiques. L’attention ne se réduit pas à la volonté ni à l’effort, elle les précède. Elle est plus une intelligence qui s’applique qu’un effort qui se perpétue. Ce qui sollicité l’intérêt, ce qui éveille l’intelligence mobilise immédiatement l’attention (texte).
- Il arrive aussi que, dans une sensation vive, ce soit la présence de ce qui est qui attire notre attention. Une envolée magnifique de violon dans le métro. Tout d’un coup l’attention devient extrême, le mental se tait, nous sommes là, extrêmement présent. L’écoute déborde le cadre d’un seul sens. La résonance est complète dans le corps et elle est immanente au lieu. Le charme de la musique attire l’attention, car l’attention est naturellement attirée par la beauté. En cela, il n’y a aucun effort et cependant l’état d’attention est là, solide, compact, réel, intense, vif de cette vitalité qui est l’attention à la Vie. En résumé, ce qui se manifeste c’est une forme de surconscience, par rapport à la conscience habituelle. Et pourtant c’est une attention involontaire. En réalité, ce n’est pas tant l’objet qui compte dans l’attention que la qualité et l’intensité de la présence du sujet.
Dans Attente de Dieu Simone Weil écrit ceci à propos de l’attention :
« Le plus souvent on confond avec l'attention une espèce d'effort musculaire. Si on dit à des élèves : "Maintenant vous allez faire attention", on les voit froncer les sourcils, retenir la respiration, contracter les muscles. Si après deux minutes on leur demande à quoi ils font attention, ils ne peuvent pas répondre. Ils n'ont fait attention à rien. Ils n'ont pas fait attention. Ils ont contracté leurs muscles. On dépense souvent ce genre d'effort musculaire dans les études. Comme il finit par fatiguer, on a l'impression qu'on a travaillé. C'est une illusion».
Qu’est ce qui est nécessaire pour que l’attention soit là si ce n’est pas l’effort ? Réponse de Simone Weil :
« L'intelligence ne peut être menée que par le désir. Pour qu'il y ait désir, il faut qu'il y ait plaisir et joie. L'intelligence ne grandit et ne porte de fruits que dans la joie. La joie d'apprendre est aussi indispensable aux études que la respiration aux coureurs. Là où elle est absente, il n'y a pas d'étudiants, mais de pauvres caricatures d'apprentis qui, au bout de leur apprentissage, n'auront même pas de métier. C'est ce rôle du désir dans l'étude qui permet d'en faire une préparation à la vie spirituelle ».
Là où il y a désir d’apprendre, il y a aussi l’enthousiasme (texte) et la passion. Contrairement à ce que l’on croit d’ordinaire, la joie et le plaisir (texte) ne sont pas de la même nature que l’effort de la volonté. Ce que nous faisons joyeusement et avec plaisir ne vient pas d’une contrainte extérieure ou d’une contrainte que l’on s’impose à soi-même. (texte) La joie et le plaisir dans l'étude rassemblent naturellement l’attention et sollicitent une énergie nouvelle qui n’est pas sentie comme un « effort » au sens péjoratif du terme, c’est-à-dire un effort contre soi, pour se « forcer à », (texte) pour se discipliner. Ce n’est pas que la discipline soit sans valeur, au contraire, mais elle est naturelle à qui s’investit avec passion dans ce qu’il fait. C’est le mental qui produit une dualité, une contradiction entre l’ici et maintenant où l’attention devrait être rassemblée et un ailleurs… où je pourrais faire autre chose !
De là suit que ce qui est surtout propice à l’attention, c’est le silence de la pensée, l’état d’ouverture ou de Vacuité, qui met l’intelligence en état de recevoir :
« L'attention consiste à suspendre sa pensée, à la laisser disponible, vide et pénétrable à l'objet, maintenir en soi-même à proximité de la pensée, mais à un niveau inférieur et sans contact avec elle, les diverses connaissances acquises qu'on est forcé d'utiliser. La pensée doit être, à toutes les pensées particulières et déjà formées, comme un homme sur une montagne qui, regardant devant lui, aperçoit en même temps sous lui, mais sans les regarder, beaucoup de forêts et de plaines. Et surtout la pensée doit être vide, en attente, ne rien chercher, mais être prête à recevoir dans sa vérité nue, l'objet qui va y pénétrer».
Nous avons déjà évoqué ce processus à maintes reprises, au sujet de l’écoute et à propos de l’inspiration poétique. C’est seulement quand l’intelligence est complètement ouverte et silencieuse qu’elle est éveillée et qu’un intérêt profond peut surgir. Un esprit bouillonnant de pensées est agité et bruyant. Il est incapable d’attention. Là où l’attention est la plus vive, c’est précisément quand l’esprit est complètement silencieux, dans une écoute libre de toute pensée. En d’autre terme : là où l’attention est libre tout court, parce que la disponibilité au présent est entière. C. Attention et présence
Si l’attention consiste, sans qu’il y ait la moindre perte de conscience, à suspendre la pensée dans une disponibilité à ce qui est, c’est qu’elle repose sur une forme de conscience différente de la vigilance ordinaire. (texte) Dans ce que nous appelons notre état de veille, la pensée maintient une tension, celle de la visée intentionnelle sujet-objet, mais elle limite la disponibilité de l'intelligence. (texte) En fait, la conscience habituelle est dominée par la forme-pensée de l’objet. C'est dans ce sens que nous pouvons dire qu'elle est d’avantage une conscience-de-quelque-chose qu’une conscience-de-soi. Or, dans les textes que nous venons de citer, nous voyons que l’attention a plus de profondeur que ce que lui prescrit l’intentionnalité. Cette profondeur est indiquée par Simone Weil, quand elle montre que l’attention prépare à la vie spirituelle. Avant elle, Nicolas Malebranche, lecteur de Saint Augustin, voyait dans l’attention une prière naturelle. Cette dimension d’intériorité de l’attention a malheureusement été oubliée.
1) L’attention véritable est sans objet, au sens où elle n’est pas la visée du mental, pressée dans le panorama sensible d’apposer des étiquettes, de repérer les personnes, de dénommer les objets, de juger telle ou telle conduite, de poursuivre telle ou telle motivation, tel ou tel désir, ou de mobiliser telle ou telle volonté. (texte) Elle se tient en deçà du mouvement intentionnel et en-deçà du temps psychologique.
Etre attentif, qu’est que cela veut dire ? Etre ici et maintenant, de toutes les fibres de son être, voir, observer, c’est, dans une vive sensibilité, être conscient de ce qui advient à l’instant même, dans la présence sensible et de ce qui se produit simultanément dans l’intériorité. Cela n’est possible que lorsque le mental est tranquille et que l’intelligence est libre, en alerte, tout entière dans l’observation. Quand le mental est agité, il est emporté dans les formes de la pensée. Quand il fait entrer en jeu l’effort, ce n’est que pour atteindre un objectif, un résultat fixé par avance. L’effort est marqué par le mouvement de l’ego dans la direction du futur. L’effort perpétue aussi les schémas du passé. Son orientation est une ornière qui ne permet pas la découverte. La véritable attention donne une sensation d’espace dans le champ de conscience, de sorte que l’objet n’est plus prédominant. Il est donné dans la conscience. Dans la Présence.
Dans les termes de Jean Klein : « Le mot effort implique une intention, la volonté de parvenir à un but. Cette fin est un rappel du passé, de la mémoire et nous ne sommes jamais présents au moment même. Il serait plus exact, plus précis de parler d'attention juste, au sens d'une écoute non orientée. Elle est sans effort, parce qu'elle est totalement libre de direction, de motivation et d'imagination. Dans l'attention juste, l'écoute est non orientée, aucun personnage n'entrave la réceptivité globale. Cette écoute parfaite est notre vraie nature ; c'est par elle que nous parvenons à nous connaître ».
On peut être surpris de voir ici désignée l’intériorité essentielle comme une complète ouverture, car l’ouverture est impersonnelle, tandis que ce que nous désignons d’ordinaire par intériorité est très personnel. Cependant, il est hors de doute que l’attention est l’intériorité même. L’attention est une fenêtre ouverte, mais qui n’est pas ouverte par la petite personne de l’ego, l’attention est la fenêtre de l’âme. (texte) Nous pourrions tout aussi bien dire que l’attention juste fait taire les voix bruyantes de l’ego et rend à l’intelligence l’humilité et la simplicité. Ce qui reviendrait à quasiment paraphraser ce que dit Simone Weil.
Ce qui est nouveau dans l’approche de Jean Klein, c’est qu’elle est aussi celle d’un médecin doublé d’un musicologue. Le détour par l’art s’impose pour comprendre ce qu’est l’attention non pas en tant que concept, mais en tant qu’état. Dans l’expérience esthétique, « écouter et voir sont en eux-mêmes un art. Pour parvenir à une expérience esthétique, nous devons être totalement réceptif, disponible, libre de toute mémoire, pour être ouvert au jeu des couleurs, des sons, des rythmes et des formes. Cette ouverture du regard est la lumière qui sous-tend toutes les sensations et, tôt ou tard, nous nous trouverons consciemment dans cette lumière. Regarder une œuvre d’art de cette façon est réellement créateur. Il n’y a pas d’analyse dans ce regard. Chaque fois que nous en sommes frappés, nous sommes ramenés à notre véritable nature ». L’expérience esthétique laisse-être l’œuvre, telle qu’elle est. Elle met en « pause » l’activité intentionnelle, elle dépose le regard. Pour qui est familier des longues marches dans la Nature, cette aptitude à laisser-être est spontanée. Le ruisseau est là, les feuilles d’arbres qui tapissent le sous-bois sont là. Le châtaigner est là. Installé dans l’Etre. Ce n’est pas comme une image de télévision qui sautille sans arrêt, passe d’une chose à l’autre, sans jamais laisser le temps de poser le regard. Les films qui ont une vraie dimension esthétique sont seulement ceux dans lesquels une lenteur apparaît, un plaisir de laisser couler l’objectif de la caméra lentement le long d’une colline. La dimension esthétique n’advient que lorsqu’un certain degré de silence tranquille est laissé dans la perception. C’est dans le silence que la beauté se donne. Sur un fond impersonnel.
La perception dite, « normale », n’est jamais libre ni posée. Elle est fortement orientée. Et si nous observons attentivement les conditions dans lesquelles elle se produit, nous verrons qu’invariablement il y a en elle l’excitation de l’ego. Si nous manquons d’ordinaire d’attention, c’est parce que « tous nos sens, la vue, l’ouïe, le toucher, le goût, et l’odorat ont été canalisés ou orientés vers les réactions personnelles de défense et d’agressivité, utilisés comme des instruments pour la survie de l’ego ». C’est donc, comme Bergson l’avait remarqué, comme si l’expérience esthétique était là pour régénérer la sensibilité. « Une expérience artistique éveille la sensibilité et la réceptivité ». Ce qu’ajoute Jean Klein, et ce sur quoi il revient souvent, c’est l’importance du déploiement charnel de la sensibilité esthétique. C’est le médecin qui parle. Dans l’expérience esthétique, « l’énergie est constante et les organes des sens trouvent leur plein rayonnement organique. Dans une écoute réelle, l’oreille ne capture pas le son, mais demeure totalement détendue, réceptive au son, au rythme et au silence. Elle devient un instrument créatif qui transmet le son à la totalité du corps. Les sens n’opèrent plus séparément, le corps tout entier est un organe sensoriel». L’écoute introduit à la relation non-duelle, globale, ce qui implique tout l’être et donc aussi tout le corps. D’ailleurs, quand nous sommes touchés profondément par la musique, nous pouvons remarquer que le son ruisselle dans tout le corps. Le corps est baigné par la musique. Ce n’est pas un « organe », l’oreille qui écoute, c’est plus que cela.
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2) Elle vient de la Présence et elle y reconduit (texte). Ce n’est pas une décision pensée, délibérée ou réfléchie qui fait naître l’attention. Elle vient d’elle-même. L’attention est la Conscience elle-même, avant toute construction mentale, un voir sensible qui ne découpe pas, ne tranche pas dans la perception, mais s’éprouve lui-même. « Vous regardez une fleur. Au moment où vous la regardez, il y a seulement regard, vous ne pensez pas : "voilà une fleur". Si vous le pensez, alors il n'y a plus de regard. Ainsi, en posant les yeux sur une fleur, il n'existe que le regard ». C’est en ce lieu sensible que réside la sensibilité originaire, cette affection qui ne se sépare pas de Soi et ne peut pas être réellement qualifiée, nommée. La Vie s’éprouvant elle-même dans sa véritable patrie intérieure. Pas un objet qui serait soumis à l’analyses, à des définitions. Pas un ego qui ferait irruption pour se commenter et se raconter. Jean Klein dit que la Présence n’est entière que dans votre propre absence, c’est-à-dire en absence d’un « moi » qui serait posé face à un autre « moi » ou face à un objet.
La fleur est bien sûr une rencontre privilégiée, car elle est une grâce de la nature et la nature offre à profusion une source d’émerveillement ; et cependant, « tout objet vu, entendu, touché, peut vous ramener à votre vraie patrie qui est pur regard, pure écoute, pur toucher. » C’est une question d’approfondissement de l’expérience, ou de plongée esthétique dans le panorama sensible. Stephen Jourdain parle même de séisme édénisateur à propos d’un papier dans un caniveau. Ce n’est pas l’objet qui importe, c’est le tremblement sensible, la rivière du sentiment. Ce qui est étrange, c’est de remarquer l’approfondissement par lequel l’attention reconduit alors vers Soi. « Au début cela paraît comme une attention pluridimensionnelle, mais si l'attention demeure, elle finit par se dissoudre dans la conscience. Vous commencez par être conscient de quelque chose, puis ce quelque chose reflue dans la conscience, dans sa patrie, et ce qui reste est une conscience sans objet qui se connaît par elle-même ».
Ce mouvement d’intériorisation est la méditation. Si on préfère, dans son sens le plus subtil, c’est une prière. C’est la phrase suivante dans le texte : « Utiliser le terme d'écoute ou de regard revient à faire usage du mot prière. Prier, c'est attendre, une attente sans expectative ». Voilà pourquoi il est tout à fait juste de qualifier l’attention, ainsi que Malebranche le fait, comme « prière naturelle de l’esprit ». Remarquons aussi le second sens du mot attente, tel que nous l’avons vu précédemment.
« Dans l'écoute, dans le regard, vous êtes complètement alerte, lucide, votre esprit est clair, et vous avez à votre disposition toute votre énergie, rassemblée et non dispersée. En même temps vous êtes ouvert à toutes les circonstances. C'est un état actif/passif: vous êtes actif par votre lucidité, votre présence, votre conscience; et passif, vous l'êtes en ne faisant pas interférer la pensée, les idées, le jugement, la comparaison, ainsi de suite. En un certain sens vous attendez; c'est seulement dans l'attente qu'il y a déploiement ». (texte)
Les mots sont des boussoles, ils ne font que pointer vers ce qu’ils désignent ; (texte) parvenu à ce point où le discours conduit tout à la fois à l’essence de l’attention et au seuil de la présence, nous sommes aux limites de la formulation. Aux limites extrêmes du langage. Nous ne pouvons pas trop demander au langage, nous ne pouvons que « laisser venir ce qui est au-delà des mots ». Ultimement, même s’il y a une certaine compréhension, « cette compréhension se dissout dans l’être, et il n’existe plus rien à comprendre ». Une fois que l’écoute libre de toute expectative a été découverte, il ne reste plus qu’à vivre avec la compréhension. Elle donne l’aperçu véritable. Certes, la compréhension se travaille, il est important « de rendre la compréhension réellement claire, aussi claire qu’une représentation géométrique », mais le fondu-enchaîné dans l’expérience va au-delà, dans l’expérience directe, permanente qu’à l’arrière-plan de toute pensée, il y a « Je suis » et cela, ce n’est pas conceptualisable.
Il doit être bien clair que « l’écoute n’est pas une fonction » (texte) de quelque chose d’autre, un instrument au service d’une autre instance qui serait, la conscience, le « moi ». Il n’est plus possible de pratiquer ici la moindre dualité. L’écoute est la conscience elle-même et quand la conscience est attentive, il n’y a plus de moi. Voir dans l’attention une « fonction », l’instrumentaliser, reviendrait à l’attribuer à un sujet distinct de l’attention elle-même. Ce qui n’a aucun sens. Il n’y a pas de sujet en dehors de l’attention. Et comme l’écoute ressaisie dans son principe même est sans objet, il n’y a pas d’ego en elle, car l’ego n’existe que dans la relation sujet-objet. Il n’y a donc pas à chercher de régression à l’infini d’ordre réflexif. C’est pourquoi « la seule chose dont vous ayez à prendre conscience, ce sont les moments où vous n’écoutez pas. Quand vous observez que vous n’écoutez pas, revenez à la perception globale, ramenez ce qui est perçu à la perception ; vous êtes alors dans l’écoute intemporelle ». Remarquer l’inattention est un acte d’attention. Tout ce que l’on peut dire, c’est que la conscience est conscience-témoin. C’est tout. Mais le témoin est très dépouillé, ce n’est pas un « ego ».
L’immense mérite du travail de Jean Klein est de revenir encore et encore sur l’ouverture de la conscience, de ne pas perdre son temps dans des spéculations inutiles. De rendre à l’expérience esthétique sa place dans l’approche spirituelle. D’éviter les intermédiaires et de mettre l’accent sur l’accès direct à la présence que constitue l’attention.
Dernière édition par Alaka le Jeu 7 Juil 2016 - 21:25, édité 1 fois (Raison : Dimensions du texte) |
| | | Professeur X Membre
Date d'inscription : 16/06/2010 Nombre de messages : 11177 Age : 55 Ville : système solaire
| Sujet: Re: La pêche...... Jeu 7 Juil 2016 - 12:16 | |
| - Ludo le retour a écrit:
- L'Attention n'est pas un moyen. c'est notre Essence..... Nous sommes un Regard, sans jugement, sans attente, une Pure Attention accueillante.....
Si ton attention est captée par des pensées, tu n'es pas "présent". Mais si ton attention est volontairement ramenée vers le corps, c'est déjà une forme d'Eveil. La liaison entre l'Esprit (Attention) et le Corps (Sensation) ouvre spontanément à terme le centre Emotionnel supérieur. Point n'est besoin de tout observer en même temps car alors c'est toujours l'un des "moi" qui se sent supérieur et qui croit se rappeler lui-même. C'est le problème lorsqu'on suit une Voie sans guide.........on reste à vie dans cette super-structure de l'Observateur sans personne pour nous le faire remarquer. Hum , être et conscience sont deux choses différentes , nous sommes des êtres doués de conscience , la conscience n'est pas le propre de l'homme , tout les êtres vivant en sont dotés , la conscience permet à l'être de percevoir son environnement et de se percevoir lui-même pour une part . L'essence c'est ce que nous sommes réellement , ce avec quoi nous sommes nés , l'essence de l'être humain est composée de fonctions différentes , le corps , le mental , l'émotionnel , nous naissons tous avec la même structure humaine , ces fonctions qui forment notre essence ne sont pas développées à la naissance et nous devons tout apprendre , à marcher , à parler , à aimer , c'est ce que nos fonctions enregistrent pour pouvoir fonctionner ,ce qu'elles acquièrent d'information et de programmation qui forme ce qu'on appel la personnalité . L'attention , l'observation à toujours un objet , voir plus , nos fonctions produisent sans cesse des stimulis qui accaparent cette attention , nos pensées , nos sensations , nos sentiments , qui sont le fonctionnement normal de notre essence que l'on peut observer , mais la plupart du temps nous ne nous observons pas , ,nous sommes identifiés à ce que produisent nos fonctions , nous ne pensons pas qu'il faille ni qu'on puisse diviser cette attention entre nous-même et l'objet de cette attention . Nous pouvons donc diviser notre attention vers soi même-tout en observant l'objet de cette attention , je regarde cet arbre , je m'observe regarder cet arbre , cette division de l'attention permet de se désidentifier pour une part de l'objet de notre attention , d'avoir une certaine présence à soi-même , si on ne pense pas à diviser cette attention on est identifié à ce que l'on observe . L'observation de soi n'arrête pas le fonctionnement des différents aspects de notre essence , être présent à soi-même c'est être présent à ses pensées , à ses sensations , à ses émotions , mais c'est toujours à travers un " moi" que l'être s'observe , " l'observateur" est une personnalité comme une autre , des "moi" issus de nos différentes fonctions la compose , plus on s'observe plus cette personnalité devient le lien adéquat entre l'être que nous sommes et la conscience qu'il possède . Ces idées générales relèvent d'un enseignement appelé " La quatrième voie ", ces idées se retrouvent dans bien d'autres enseignements , comme on peut le lire dans ce long copier/collé qui traite du sujet ci-dessus , si cet enseignement vise l'éveil de l'être que nous sommes en proposant une vision et un vécu particulier de la chose , l'idée centrale en est le " rappel de soi" , dont j'ai pu parler déjà , cette idée est parallèle à celle d'observateur , et de présence à soi-même , mais elle vise l'unité . Ces idées ne sont qu'un angle de vue dont on doit vérifier la véracité en s'y plaçant , d'autres enseignements ont aussi des visions sur le sujet je vous invite à les compulser , mais à ne pas les mélanger , à ne pas mixer les concepts de différents enseignements , cela conduit à la confusion , les livres et les auteurs qui traitent de La quatrième voie sont connus , leurs ouvrages constamment réédités pour la plupart , la notion de maître n'existe pas dans cet enseignement , c'est la notion d'école qui est importante , car seul on ne peut pas grand chose , et même une école ne vous garantit rien tout dépend de vous , l'école n'est que la cadre objectif qui nous relie à l'idée de conscience , à la conscience elle même si c'est une véritable école , love . | |
| | | Totem Membre
Date d'inscription : 06/03/2013 Nombre de messages : 17521 Age : 69 Ville : la voie lactée
| Sujet: Re: La pêche...... Jeu 7 Juil 2016 - 14:05 | |
| Serait-il possible de redimensionner le texte? | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La pêche...... Jeu 7 Juil 2016 - 19:35 | |
| - Totem a écrit:
- Serait-il possible de redimensionner le texte?
Ça a l'air d'être fait non? Moi je le vois en entier maintenant. Et toi? |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La pêche...... Jeu 7 Juil 2016 - 20:11 | |
| Prof tu dis plusieurs choses fausses. L'attention sans choix (cf Krishnamurti) ou l'attention sans objet (jean Klein) font état d'un état complètement désidentifié de "celui qui perçoit" et "ce qui est perçu". C'est un état de Conscience Objective. Mais cela il faut l'avoir vécu...... Etre c'est Etre conscient. Nous sommes des êtres oui mais Etre c'est autre chose. Tu distingues rappel de soi et observation de soi. Or ce sont les 2 faces complémentaires d'une même médaille. L'un sans l'autre et il n'y a pas de 1er choc additionnel. Pas de maître? A quoi servait Gurdjieff alors? Il insistait sut la notion d'un groupe ("seul un homme ne peut rien") ET sur la nécessité d'un Maître pour animer ce groupe, qui doit lui même avoir atteint une marche supérieure de l'escalier dont parle Ouspensky........ pour y amener les autres. Dans les groupes Gurdjieff réels il est insisté sur ces 2 notions. A part peut-être dans les groupes auto-proclamés groupes gurdjieff sans légitimité. J'ai passé assez de temps avec deux élèves de M. Et Mme Conges, élèves directs de Gurdjieff, pour me rendre compte de l'importance du rôle de l'instructeur. Effectivement personne à part Gurdjieff ne parle de maître mais la nécessité de l'instructeur est claire et nette. "Seul on ne peut rien faire". Les errements sont légions, les personnes qui croient se "rappeler eux-mêmes" sont extrêmement fréquentes. C'est le rôle du groupe et de l'instructeur d'aider l'aspirant à sortir de ces pièges obligatoires sur le chemin. Lorsqu'après 2 ans de travail intérieur acharné j'ai enfin touché le Rappel de soi, j'en ai fait état à mon instructeur. Il m'a testé. "Vas-y fais le". J'ai dit "quoi? Le rappel?" Il m'a dit "oui" et s'est mis en état de profond Rappel. Je l'ai fait. Il m'a jaugé. Et m'a dit "c'est juste". Seul quelqu'un qui maîtrise le rappel peut le reconnaître chez un autre. D'autres ont crû l'avoir touché aussi. Mais ce n'était pas le cas. Et ils ont été guidés. Pareil pour l'observation. S'observer sans un groupe où on fait part de ses observations avec le retour du groupe et d'un instructeur qualifié n'a aucun sens. Car Ô combien de fois on se leurre dans nos observations.... et il faut verbaliser ses constats dans le cadre d'un groupe conscient afin que les prises de conscience ne restent pas intellectuelles. Et surtout avoir quelqu'un qui nous remet dans les rails dès qu'on est à côté de la plaque. Ce qui arrive chaque semaine au début. Et encore au bout de plusieurs années. Sais-tu quel est l'exercice de base indispensable de la 4 ème Voie? Le tout 1er exercice donné par les instructeurs?
A un certain moment l'observateur lui même est vu comme une structure nécessaire au départ mais qui est en fait un usurpateur qu'il faut dépasser. Or quand je te lis j'ai l'impression que tuble présentes comme le support du rappel. C'est un intermédiaire nécessaire mais faux et il faut aller au delà. Et au delà c'est une Pleine et entière Attention. Sphérique et sans choix. Sans identification. Sans observateur. Sans jugement ni étiquette. Expansée et infinie. C'est la conscience objective. |
| | | Totem Membre
Date d'inscription : 06/03/2013 Nombre de messages : 17521 Age : 69 Ville : la voie lactée
| Sujet: Re: La pêche...... Jeu 7 Juil 2016 - 20:48 | |
| - Ludo a écrit:
- Ça a l'air d'être fait non? Moi je le vois en entier maintenant. Et toi?
Pas pour moi en tous les cas. | |
| | | Professeur X Membre
Date d'inscription : 16/06/2010 Nombre de messages : 11177 Age : 55 Ville : système solaire
| Sujet: Re: La pêche...... Ven 8 Juil 2016 - 15:01 | |
| - Ludo le retour a écrit:
- Prof tu dis plusieurs choses fausses.
L'attention sans choix (cf Krishnamurti) ou l'attention sans objet (jean Klein) font état d'un état complètement désidentifié de "celui qui perçoit" et "ce qui est perçu". C'est un état de Conscience Objective. Mais cela il faut l'avoir vécu...... Hum , comme je te l'écris , comparer les différentes visions philosophiques sur la conscience mène à la confusion , je ne fais qu'essayer de transmettre le plus fidèlement possible un enseignement qui semble être ton sujet , cet enseignement peut être en désaccord sur certains points avec d'autres , à ce propos le long copier collé que tu nous as posté aurait pu l'être sous " spoiler" , ça aurait amélioré la lecture de ce topic . - Ludo le retour a écrit:
- Etre c'est Etre conscient. Nous sommes des êtres oui mais Etre c'est autre chose. Tu distingues rappel de soi et observation de soi. Or ce sont les 2 faces complémentaires d'une même médaille. L'un sans l'autre et il n'y a pas de 1er choc additionnel.
Hum , être c'est être , la conscience est toujours relative , mais notre êtreté est objective , nous sommes même si nous n'en n'avons pas conscience , et ta prétention à la conscience ne fait pas de toi un être supérieur , oui le rappel de soi est différent de l'attention ou l'observation de soi , c'est comme cela en tout cas que les différents auteurs de la quatrième voie nous l'exposent . - Ludo le retour a écrit:
- Pas de maître? A quoi servait Gurdjieff alors? Il insistait sut la notion d'un groupe ("seul un homme ne peut rien") ET sur la nécessité d'un Maître pour animer ce groupe, qui doit lui même avoir atteint une marche supérieure de l'escalier dont parle Ouspensky........ pour y amener les autres.
Dans les groupes Gurdjieff réels il est insisté sur ces 2 notions. A part peut-être dans les groupes auto-proclamés groupes gurdjieff sans légitimité. J'ai passé assez de temps avec deux élèves de M. Et Mme Conges, élèves directs de Gurdjieff, pour me rendre compte de l'importance du rôle de l'instructeur. Hum , dans une école chacun est élève et maître selon son niveau , il n'y a pas les moutons et le berger , c'est sous ces principes que Gurdjieff bâtit son école à Fontainebleau , et que se sont construit les groupes plus tard , c'est plus un principe universitaire où les êtres sont sensés avoir déjà cherché en eux et trouvé quelques" Amériques" , la quatrième voie n'est pas une école primaire , c'est en tout cas comme cela qu'elle nous est présentée , personnellement je ne relève d'aucune légitimité particulière je ne suis qu'un humble forumeur anonyme donnant son avis subjectif sur un sujet , ce qui m'abstient de fournir un curiculum spirituel . - Ludo le retour a écrit:
- Effectivement personne à part Gurdjieff ne parle de maître mais la nécessité de l'instructeur est claire et nette. "Seul on ne peut rien faire". Les errements sont légions, les personnes qui croient se "rappeler eux-mêmes" sont extrêmement fréquentes. C'est le rôle du groupe et de l'instructeur d'aider l'aspirant à sortir de ces pièges obligatoires sur le chemin. Lorsqu'après 2 ans de travail intérieur acharné j'ai enfin touché le Rappel de soi, j'en ai fait état à mon instructeur. Il m'a testé. "Vas-y fais le". J'ai dit "quoi? Le rappel?" Il m'a dit "oui" et s'est mis en état de profond Rappel. Je l'ai fait. Il m'a jaugé. Et m'a dit "c'est juste".
Hum , je pense que personne ne peut validé ou invalidé la conscience de l'autre , et encore moins le rappel de soi , tout du moins comme il est exposé dans les ouvrages de Gurdjieff et d'Ouspensky : "Jusqu’ici, dit-il, aucun d’entre vous n’a saisi l’importance capitale de ce point que je vous avais cependant signalé. Vous vous oubliez toujours, vous ne vous souvenez jamais de vous-mêmes. (Il prononça ces mots avec une insistance particulière.) Vous ne vous sentez pas vous-mêmes : vous n’êtes pas conscients de vous-mêmes. En vous, “ça observe”, ou bien “ça parle”, “ça pense”, “ça rit” ; vous ne sentez pas : “c’est moi qui observe, j’observe, je remarque, je vois.” Tout se remarque tout seul, se voit tout seul... Pour arriver à vraiment s’observer, il faut tout d’abord se rappeler soi-même (il insista de nouveau). Essayez de vous rappeler vous-mêmes lorsque vous vous observez, et plus tard vous me direz ce qui s’est passé, quel en a été le résultat. Seuls les résultats obtenus pendant le rappel de soi ont une valeur. Autrement, vous n’êtes pas dans vos observations. Et en ce cas-là, quelle peut être leur valeur ? " C'est dans le livre " fragments d'un enseignement inconnu" qu'apparaissent pour la première fois le terme et les explications du " rappel de soi" , on lit bien que Gurdjieff fait cette différence entre observation et rappel de soi . - Ludo le retour a écrit:
- Seul quelqu'un qui maîtrise le rappel peut le reconnaître chez un autre. D'autres ont crû l'avoir touché aussi. Mais ce n'était pas le cas. Et ils ont été guidés. Pareil pour l'observation. S'observer sans un groupe où on fait part de ses observations avec le retour du groupe et d'un instructeur qualifié n'a aucun sens. Car Ô combien de fois on se leurre dans nos observations.... et il faut verbaliser ses constats dans le cadre d'un groupe conscient afin que les prises de conscience ne restent pas intellectuelles. Et surtout avoir quelqu'un qui nous remet dans les rails dès qu'on est à côté de la plaque. Ce qui arrive chaque semaine au début. Et encore au bout de plusieurs années.
Sais-tu quel est l'exercice de base indispensable de la 4 ème Voie? Le tout 1er exercice donné par les instructeurs? Tu fais du rappel de soi un truc mystique qui n'a rien à voir , il faut déjà reconnaître en soi le rappel de soi , et justement personne ne peut te dire si tu te trompes , à moins de communiquer , et de comprendre par soi-même , le reste n'est qu'identification , les exercices sont des réveils qui marchent un certains temps et qu'on suit en dormant , rien d'extérieur ne même à notre conscience si ce n'est l'identification , seul l'être que nous sommes peut témoigner ou non de sa propre conscience , mais ce n'est qu'un avis personnel discutable . - Ludo le retour a écrit:
- A un certain moment l'observateur lui même est vu comme une structure nécessaire au départ mais qui est en fait un usurpateur qu'il faut dépasser. Or quand je te lis j'ai l'impression que tuble présentes comme le support du rappel. C'est un intermédiaire nécessaire mais faux et il faut aller au delà. Et au delà c'est une Pleine et entière Attention. Sphérique et sans choix. Sans identification. Sans observateur. Sans jugement ni étiquette. Expansée et infinie. C'est la conscience objective.
Hum , c'est toujours l'être que nous sommes qui observe , il est l'unique observateur , même si cette observation peut se faire à travers des aspects différents de son essence que sont son corps son esprit et son coeur , et lorsque cet être se rappel à lui-même , c'est toujours cet observateur , diviser son attention c'est un moyen de se désidentifier un peu , l'observation diminue pour une part l'attention mécanique , c'est un état de conscience un peu plus éveillé , cette division de l'attention peut aider à se rappeler soi-même , quant à la conscience objective nous en sommes infiniment loin , love . | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La pêche...... Lun 1 Aoû 2016 - 10:20 | |
| - Prof a écrit:
- Hum , comme je te l'écris , comparer les différentes visions philosophiques sur la conscience mène à la confusion
Parfois oui, parfois non. deux approches peuvent être complémentaires, et l'attention sans choix de krishnamurti éclaire le rappel de soi sous un autre angle. Elle peut aider à maintenir le rappel, car dans les groupes la manière de travailler ce rappel est très rigide. L'attention sans choix apporte souplesse et adaptation à "ce qui est". Trop de rigidité, et le rappel ne peut être maintenu. - prof a écrit:
- Hum , je pense que personne ne peut validé ou invalidé la conscience de l'autre , et encore moins le rappel de soi , tout du moins comme il est exposé dans les ouvrages de Gurdjieff et d'Ouspensky :
Alors comment Gurdjieff sait-il avec autant d'assurance que ses élèves ne se rappellent pas??? Je te dis par expérience que cela est faux. Me femme sent clairement quand je suis en rappel ou au contraire quand je suis dans mes pensées, même sans me voir! Et je le sens aussi. Lorsqu'on est de + en + conscient, on s'ouvre à la conscience de l'autre et on ressent en nous ce qu'il vit. Preuve, elle ne se trompe jamais! Donc là j'ai la preuve que c'est possible de savoir si une personne se rappelle ou pas. Oui l'observation et le rappel sont différents, je l'ai déjà écrit plusieurs fois, mais le rappel est nécessaire pour s'observer sans quoi l'observation ne sert à rien, je l'ai écrit maintes fois aussi, et tu le cites toi-même dans le texte que tu rapportes. - prof a écrit:
- Tu fais du rappel de soi un truc mystique
Mystique pas vraiment. Extrêmement difficile avec de nombreuses voies de garage si on n'est pas accompagné. Mon expérience dans divers groupes et avec des personnes qui travaillent sans instructeur m'amène a être convaincu qu'on ne peut progresser seul. On "rêve" qu'on travaille. Et ça peut durer toute la vie. - Prof a écrit:
- , c'est toujours l'être que nous sommes qui observe , il est l'unique observateur , même si cette observation peut se faire à travers des aspects différents de son essence que sont son corps son esprit et son coeur , et lorsque cet être se rappel à lui-même , c'est toujours cet observateur , diviser son attention c'est un moyen de se désidentifier un peu , l'observation diminue pour une part l'attention mécanique , c'est un état de conscience un peu plus éveillé , cette division de l'attention peut aider à se rappeler soi-même
Non justement l'un des pièges qu'on ne peut éviter seul. Au début, un moi observe les autres. Puis un autre. Et un jour, parfois au bout d'un très long moment, "quelque chose" d'autre apparaît en nous, qui n'est pas un "moi". C'est là et seulement là que l'observation est véritable. Avant un "moi" en observe d'autres. La division de l'attention est un moyen, mais elle ne suffit pas pour le Rappel. Bien que ce soit très important. On peut dire que c'est une forme première de Rappel. Dans le Rappel, il y a une autre dimension qui entre en jeu. - prof a écrit:
- quant à la conscience objective nous en sommes infiniment loin
Oui mais on peut en avoir des aperçus. Qui deviennent de plus en plus fréquents....... Mais oui s'y stabiliser c'est une autre paire de manche! Bien que j'ai vécu dans cet état pendant plusieurs mois, sans aucun effort ou presque, suite à un éveil de kundalini justement (comme quoi! ), mais je crois que cela n'est pas fait pour durer. D'ailleurs comme tout phénomène ça a eu une fin. Après il faut se retrousser les manches. Croire l'inverse est je crois une illusion. Un très bon libre de Jack kornfield en parle: "Après l'extase, la lessive". Livre très rassurant. Il faut se rendormir pour pouvoir s'éveiller, et c'est en prenant conscience de notre "sommeil" qu'on s'éveille petit à petit, efforts conscients après efforts conscients. |
| | | Totem Membre
Date d'inscription : 06/03/2013 Nombre de messages : 17521 Age : 69 Ville : la voie lactée
| Sujet: Re: La pêche...... Lun 1 Aoû 2016 - 12:38 | |
| - Ludo le retour a écrit:
- Oui mais on peut en avoir des aperçus. Qui deviennent de plus en plus fréquents....... Mais oui s'y stabiliser c'est une autre paire de manche!
Lorsqu'on a attrapé le fil d'Ariane il ne s'agit plus de le relâcher.... - Citation :
- Bien que j'ai vécu dans cet état pendant plusieurs mois, sans aucun effort ou presque, suite à un éveil de kundalini justement (comme quoi! Very Happy ), mais je crois que cela n'est pas fait pour durer. D'ailleurs comme tout phénomène ça a eu une fin.
Le phénomène de la kundalini n'a pas de fin, après l'illumination elle redescend pour entamer un certain temps après sa montée en perçant chaque chakras et ce jusqu'au dessus du coronal et ça peut durer aussi longtemps qu'il y a du nettoyage à faire. Après le nettoyage elle se place au niveau du coeur/sternum là où se trouve la rose ou atome et à ce moment un autre travail commence. - Citation :
- Il faut se rendormir pour pouvoir s'éveiller, et c'est en prenant conscience de notre "sommeil" qu'on s'éveille petit à petit, efforts conscients après efforts conscients
Se rendormir n'est pas le terme à mon avis. Lorsque nous nous réveillons d'un sommeil profond nous n'avons qu'une envie de nous recoucher pour dormir alors qu'il faudrait plutôt lutter pour pouvoir se lever, dans le cas de l'éveil c'est pareil. | |
| | | Professeur X Membre
Date d'inscription : 16/06/2010 Nombre de messages : 11177 Age : 55 Ville : système solaire
| Sujet: Re: La pêche...... Lun 1 Aoû 2016 - 13:51 | |
| - Ludo a écrit:
- Alors comment Gurdjieff sait-il avec autant d'assurance que ses élèves ne se rappellent pas???
Je te dis par expérience que cela est faux. Me femme sent clairement quand je suis en rappel ou au contraire quand je suis dans mes pensées, même sans me voir! Et je le sens aussi. Lorsqu'on est de + en + conscient, on s'ouvre à la conscience de l'autre et on ressent en nous ce qu'il vit. Preuve, elle ne se trompe jamais! Donc là j'ai la preuve que c'est possible de savoir si une personne se rappelle ou pas. Hum , Gurdjieff répond à cette question dans l'ouvrage d'Ouspensky " Fragment d'un enseignement inconnu " page 173 : « Comment définissez-vous la conscience ? — La conscience est considérée comme indéfinissable, dis-je. Et en effet, comment pourrait-elle être définie, si elle est une qualité intérieure ? Avec les moyens ordinaires à notre disposition, il est impossible d’établir la présence de la conscience chez un autre homme. Nous ne la connaissons qu’en nous-mêmes. — Fatras scientifique habituel ! dit G. Il est temps que vous vous délivriez de toute cette sophistique. Il n’y a qu’un point juste dans ce que vous avez dit, c’est que vous ne pouvez connaître la conscience qu’en vous-même. " Bien sur chacun peut avoir son avis sur la question , love . | |
| | | Professeur X Membre
Date d'inscription : 16/06/2010 Nombre de messages : 11177 Age : 55 Ville : système solaire
| Sujet: Re: La pêche...... Lun 1 Aoû 2016 - 14:06 | |
| Hum , la suite de ce texte sur la conscience que j'ai mis en citation plus haut est aussi intéressante , je la propose à la lecture pour les pêcheurs qui observent frétiller le bouchon , love .
- Mais notez-le bien, vous ne pouvez la connaître que lorsque vous l’avez. Et quand vous ne l’avez pas, vous ne pouvez pas reconnaître, au moment même, que vous ne l’avez pas — c’est seulement plus tard que vous pourrez le faire. Je veux dire que, lorsqu’elle reviendra, vous pourrez voir qu’elle a été absente pendant longtemps, et vous rappeler le moment où elle a disparu et celui où elle est réapparue. Vous pourrez aussi déterminer les moments où vous êtes plus près ou plus loin de la conscience. Mais en observant en vous-même les apparitions et les disparitions de la conscience, vous verrez inévitablement un fait que vous ne voyez jamais, dont vous ne vous étiez jamais rendu compte, c’est que les moments de conscience sont très courts, et séparés les uns des autres par de longs intervalles de complète inconscience, pendant lesquels votre machine travaille automatiquement. Vous verrez que vous pouvez penser, sentir, agir, parler, travailler, sans en être conscient. Et si vous apprenez à voir en vous-même les moments de conscience et les longues périodes de mécanicité, vous verrez avec la même certitude chez les autres à quels moments ils sont conscients de ce qu’ils font et à quels moments ils ne le sont pas. « Votre erreur principale est de croire que vous avez toujours la conscience, de croire, en général, que la conscience est toujours présente, ou qu’elle n’est jamais présente. En réalité, la conscience est une propriété qui change continuellement. Tantôt elle est présente, tantôt elle fait défaut. Et il y a différents degrés, différents niveaux de conscience. La conscience et les différents niveaux de conscience doivent être compris en nous-mêmes par la sensation, le goût que nous en avons. Aucune définition ne peut nous aider, et aucune définition n’est possible, tant que nous ne comprenons pas ce que nous devons définir. La science et la philosophie ne peuvent pas définir la conscience parce qu’elles veulent la définir là où il n’y en a pas. Il est nécessaire de distinguer la conscience de la possibilité de conscience. Nous n’avons que la possibilité de conscience, et de rares lueurs de conscience. Par conséquent nous ne pouvons pas définir ce qu’est la conscience. » | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La pêche...... Lun 1 Aoû 2016 - 15:22 | |
| - Professeur X a écrit:
Hum , Gurdjieff répond à cette question dans l'ouvrage d'Ouspensky " Fragment d'un enseignement inconnu " page 173 :
« Comment définissez-vous la conscience ? — La conscience est considérée comme indéfinissable, dis-je. Et en effet, comment pourrait-elle être définie, si elle est une qualité intérieure ? Avec les moyens ordinaires à notre disposition, il est impossible d’établir la présence de la conscience chez un autre homme. Nous ne la connaissons qu’en nous-mêmes. — Fatras scientifique habituel ! dit G. Bon ben merci! On ne peut l'établir chez l'autre c'est sûr! Mais on peut sentir si il est présent ou pas.... Sinon ma femme a une chance incroyable de tomber juste à chaque fois. Je vais la faire jouer au loto. - prof a écrit:
- vous ne pouvez connaître la conscience
qu’en vous-même Bien sûr qu'on ne peut connaître la conscience qu'en nous même. On ne peut la connaître à l'extérieur. Mais cela ne contredit pas qu'on puisse sentir ou percevoir si quelqu'un est présent ou pas. "Etablir la conscience" "connaître la conscience", ces termes parlent d'autre chose...... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La pêche...... Lun 1 Aoû 2016 - 15:27 | |
| - totem a écrit:
- Le phénomène de la kundalini n'a pas de fin, après l'illumination elle redescend pour entamer un certain temps après sa montée en perçant chaque chakras et ce jusqu'au dessus du coronal et ça peut durer aussi longtemps qu'il y a du nettoyage à faire. Après le nettoyage elle se place au niveau du coeur/sternum là où se trouve la rose ou atome et à ce moment un autre travail commence.
Je confirme........ Ce centre s'ouvre littéralement, tourne, rayonne, et un amour immense s'en dégage. Une Joie sans cause. Un sourire...... - Totem a écrit:
- Se rendormir n'est pas le terme à mon avis. Lorsque nous nous réveillons d'un sommeil profond nous n'avons qu'une envie de nous recoucher pour dormir alors qu'il faudrait plutôt lutter pour pouvoir se lever, dans le cas de l'éveil c'est pareil.
Oui bien sûr ce n'est pas incompatible. Mais les forces de sommeil sont telles qu'il faut garder une vigilance tout le temps. Tout est alternance, même sur le plan intérieur. Il faut intégrer ces cycles et se tenir au centre. Eveil/sommeil, et au centre la conscience qui intègre et transcende ces 2 phénomènes. Se voir dormir c'est déjà s'éveiller......... |
| | | Totem Membre
Date d'inscription : 06/03/2013 Nombre de messages : 17521 Age : 69 Ville : la voie lactée
| Sujet: Re: La pêche...... Lun 1 Aoû 2016 - 15:53 | |
| - Ludo le retour a écrit:
- Je confirme........
Ce centre s'ouvre littéralement, tourne, rayonne, et un amour immense s'en dégage. Une Joie sans cause. Un sourire...... Tout à fait, quand ce centre tourne il produit une vibration qui peut changer d'intensité et la joie et l'amour qui s'en dégage est sans objet. Les mots de toutes les façons ne peuvent vraiment exprimer cela. | |
| | | Professeur X Membre
Date d'inscription : 16/06/2010 Nombre de messages : 11177 Age : 55 Ville : système solaire
| Sujet: Re: La pêche...... Lun 1 Aoû 2016 - 15:55 | |
| - Ludo a écrit:
- prof a écrit:
- vous ne pouvez connaître la conscience
qu’en vous-même Bien sûr qu'on ne peut connaître la conscience qu'en nous même. On ne peut la connaître à l'extérieur. Mais cela ne contredit pas qu'on puisse sentir ou percevoir si quelqu'un est présent ou pas. "Etablir la conscience" "connaître la conscience", ces termes parlent d'autre chose...... Hum , je ne suis pas l'auteur de la phrase en citation , elle vient du texte plus haut , Ouspensky affirme : " il est impossible d’établir la présence de la conscience chez un autre homme. Nous ne la connaissons qu’en nous-mêmes." c'est là dessus que Gurdjieff lui donne raison , mais on n'est pas du tout obligé de partager cette vision , love . | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La pêche...... Lun 1 Aoû 2016 - 18:00 | |
| Je trouve que tu interprètes les propos d'Ouspensky. Etablir quelque chose, c'est le créer. Selon le dico: "Asseoir et fixer une chose en un endroit, l’y rendre stable; Installer; (Figuré) Mettre dans un état, dans un emploi avantageux, dans une condition stable; Instituer. ." Connaître la conscience": Connaître: Faculté mentale produisant une assimilation par l'esprit d'un contenu objectif préalablement traduit en signes et en idées. Résultat de cette opération. La connaissance est une possession symbolique des choses. Elle comprend une infinité de degrés. La connaissance rationnelle, méthodique universelle a parfois été opposée au savoir empirique, chaotique, objectif.
Il s'agit bien de la découverte en soi, donc effectivement connaître la conscience ne peut avoir lieu par définition qu'en soi.
Ton interprétation subjective des propos d'Ouspensky n'a pour pour que de dénigrer ce que tu ne sais apparemment pas faire, mais je te propose de t'y entraîner et tu verras par toi-même que c'est possible. Il est plus juste de dire "je ne crois pas que cela soit possible" ou "j'en suis incapable" que d'affirmer péremptoirement "c'est impossible". De plus en déformant des propos qui de toute évidence signifient autre chose lorsqu'on regarde la définition des mots....... Pour ma part expérimentalement je sais que c'est possible. Gurdjieff disait bien que la lune était vivante, or c'est un astre mort pour la science. Que l'homme vit sous la loi de l'accident, or tout astrologue rira de cette erreur tellement l'influence du Destin semble inéluctable. Personne n'est infaillible, pas même Gurdjieff. Il faut tout vérifier par soi-même. Là-dessus il avait surement raison.
Sur ce ces débats sont stériles, j'arrête là. |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: La pêche...... Lun 1 Aoû 2016 - 18:03 | |
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| | | Totem Membre
Date d'inscription : 06/03/2013 Nombre de messages : 17521 Age : 69 Ville : la voie lactée
| Sujet: Re: La pêche...... Lun 1 Aoû 2016 - 22:26 | |
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