La méditation Anapana, ou l'observation du souffle naturel

Introduction

Anapanasati est une technique très ancienne et très puissante qui était connue bien avant le bouddha Gautama. La méditation Anapanasati plus couramment appelée Anapana est l'observation du souffle naturel, sans modification. En pali, la langue du Buddha, 'sati' veut dire attention, ou conscience attentive. 'Ana' est l'inspiration, 'pana' est l'expiration. 'Anapana' est la respiration. Anapanasati est la conscience attentive, l'attention, l'observation de la respiration.

Cette pratique n'est donc pas comparable aux exercices de pranayama que l'on trouve dans le yoga et qui consistent à exercer des rythmes respiratoire volontaire. A la différence du pranayama le but d'anapana n'est pas de purifier les nadhis, les courants d'énergies subtiles.

Dans l'enseignement du Bouddha, Anapana fait partit des quarante kamatthanas, les quarante objets de méditation que le bouddha a enseigné dans le cadre de samatha, l'entrainement de l'esprit. La méditation anapana conduit au calme mental, au point, pour ceux qui pratiquent diligemment, de ne plus avoir de pensées pendant la pratique. Anapanasati permet de développer la concentration, la capacité à fixer profondément son esprit sur un objet d'observation pour en avoir une vision claire, et d'atteindre les quatre premiers jhanas, ou états d’absorptions (voir les huit samadhis), enseignés par le bouddha. L'esprit est alors concentré et ne se laisse plus distraire sans cesse par les objets sensoriels qui se manifestent, base indispensable pour pouvoir pratiquer sérieusement.


Instructions pour les débutants:

Les conditions de méditations

La posture n'a pas d'importance, cela peut être sur une chaise, l'important est de choisir une posture confortable que l'on puisse garder longtemps et d'avoir le dos droit. On évitera autant que possible ce qui est susceptible d'attirer l'attention à l'extérieur de nous même, donc pas de musique, pas de lumière vive, et dans la mesure du possible on méditera à l'intérieur. De même afin de concentrer toute notre attention sur la respiration on gardera les yeux clos pendant toute la méditation.

Détente du corps et ajustement de la posture

Assis sur un coussin ou une chaise, confortablement, pour commencer pensez à relâcher vos épaules et à détendre les muscles de votre visage. Notez que là ou vous placez vos mains et la position de vos épaules ont une influence sur la position de votre dos, des épaules trop en avant encouragent le dos à se voûter. Pour ne pas raidir vos épaules si vous ressentez cette gène vous pouvez poser vos mains sur un coussin ou dans un pli du vêtement comme cela se fait dans la tradition zen. Ouvrez votre bassin vers l'avant autant que votre corps vous le permet de façon naturelle afin de relâcher votre ventre, déboutonnez vote pantalon ou ceinture si nécessaire (en général ça l'est!). Si cela ne se produit pas naturellement au cours de ces ajustements alors prenez une grande inspiration sans forcer puis relâchez tout afin de vous libérer des tensions. En pratique tout cela ne prend pas plus de trois minutes.

Entrée dans la pratique

On commence par prendre conscience de la respiration dans l'ensemble du corps et du mouvement que la respiration produit dans le corps. Pendant quelques instant observez tout ce qui est lié à la respiration dans votre corps, les mouvements de soulèvement, d'affaissement, de gonflement, de dégonflement, des épaules, de la cage thoracique, de l'abdomen. Prenez aussi conscience du contact de l'air qui entre et qui sort de votre corps par le nez. Prenez le temps de ressentir tout cela en portant votre attention sur ces différents aspects de la respiration jusqu'à ce que vous en ayez une conscience claire.

Ensuite portez toute votre attention sur le contact de l'air qui entre et qui sort par le nez. Pendant quelques instants observez toutes les sensations liées au contact de l'air qui entre et qui sort, prenez conscience de toutes les zones ou vous pouvez ressentir ce contact dans la région du nez, à l'intérieur et à l'extérieur du nez. Puis concentrez votre attention sur l'entrée des narines, le pourtour des narines, la lèvre supérieur à l'entrée des narines, l'intérieur des narines et la paroi nasale entre vos narines. Ressentez et soyez conscient de toutes les sensations qui se produisent dans cette petite zone.

Vous remarquerez des sensations de froid ou de fraîcheur lorsque vous inspirez et des sensations de tiédeur, de chaleur et d'humidité lorsque vous expirez. L'air se réchauffe dans votre corps. Dorénavant lorsque vous inspirez soyez conscient que vous inspirez, et lorsque vous expirez soyez conscient que vous expirez. Ne répétez pas mentalement "j'inspire" pendant que vous inspirez et "j'expire" pendant que vous expirez. Ne comptez pas non plus vos respirations. Vous devez seulement savoir quand est ce que vous inspirez, et quand est ce que vous expirez, cela doit être très clair dans votre esprit. Il n'y a pas besoin de le formuler, vous risqueriez de donner plus d'attention à la pensée de la respiration qu'à la respiration elle même, et cela n'est plus anapanasati. Au point possible parfois, d'oublier la respiration et de continuer à répéter "j'inspire", et "j'expire", tel un somnambule, jusqu'à ce que vous vous aperceviez que vous n'êtes plus présent du tout.

Soyez conscient que vous inspirez du début à la fin de l'inspiration, soyez conscient que vous expirez du début à la fin de l'expiration. Si votre respiration marque une pose entre l'expiration et l'inspiration soyez conscient que votre respiration marque une pose entre l'expiration et l'inspiration.

Lorsque votre respiration s’apaise, ralentit, qu'elle devient plus subtile, soyez conscient que votre respiration s'apaise, ralentit, devient plus subtile.

Lorsque votre respiration accélère, devient pus forte, plus saccadée, soyez conscient que votre respiration accélère, devient plus forte, plus saccadée.

Lorsque l'air ne passe que par la narine gauche, ou que par la narine droite, soyez conscient que l'air ne passe que par la narine gauche, ou que par la narine droite.


Avertissement: A aucun moment dans la pratique vous ne devez confondre l'inspiration et l'expiration, si il vous arrive de les confondre, si à un moment donné l'inspiration et l'expiration ne sont pas claire pour vous dans votre esprit, alors revenez à la conscience globale de la respiration dans l'ensemble du corps, observez les mouvements de soulèvement et d'affaissement etc. jusqu'à ce que vous parveniez de nouveau à les distinguer très clairement l'une de l'autre. Seulement alors, vous pouvez recentrer toute votre attention sur le contact de l'air dans la zone des narines.


L'observation de l'esprit (cittasati)

Inévitablement des pensées apparaîtront dans vote esprit. N'y attachez aucune importance particulière. Remarquez simplement qu'une pensée est apparue dans votre esprit et continuez de vous concentrer sur votre respiration. Lorsque la pensée disparaît, vous remarquez simplement que la pensée disparaît et vous continuez de vous concentrer sur votre respiration.

Vous ne devez ni rejeter ni rechercher des pensées ou des sensations particulières. Laissez toujours venir ce qui vient sans préférence pour une expérience ou une autre. N'essayez pas d'analyser le contenu de vos pensées, de profiter de l'occasion pour faire une auto-analyse. Ne commencez pas non plus à noter vos pensées aussi intéressantes soit elles, dans un carnet par exemple, tout cela vous détourne de la pratique pure et simple. Si une pensée est importante pour vous alors mettez simplement l'intention de vous en souvenir à la fin de votre pratique puis revenez à votre respiration afin de réserver le temps alloué à la pratique elle même.

Inévitablement les pensées finiront par se succéder au point que vous soyez complètement submergé et que vous oubliez d'observez votre respiration. A chaque fois que vous vous en apercevez, ramenez simplement votre attention sur la respiration, sur le contact de l'air à l'entrée des narines, sans jugement. Ne faites que constater que vote esprit s'est échappé, qu'il s'est détourné de son objet d'attention et qu'il s'est égaré dans des pensées. Il n'y a aucune déception à avoir, aucun agacement.

En maintenant toute votre attention sur votre respiration uniquement plutôt que de vous disperser ou de vous absorber dans des occupations extérieures, vous commencez à voir et à faire l'expérience directe de la nature de votre esprit. Vous n'êtes plus entrain de fuir ce qui est désagréable en vous même, mais vous commencez peu à peu à y faire face. Ce n'est qu'à ce prix qu'un véritable changement intérieur est possible, car vous réaliserez ainsi les causes intérieures de ce dont vous faites l'expérience extérieurement.

Jouez le jeu, décidez, acceptez, de voir qui vous êtes vraiment, non pas en vous analysant, en vous étiquetant, mais en expérimentant simplement ce qui se produit en vous même naturellement lorsque vous ne faites rien d'autre que vous observer.

Vos pensées pourront vous submerger avec une telle force, une telle intensité, que vous ne parveniez même plus à pratiquer. Sur trente minutes peut être que vous ne serez conscient que trois minutes! Remarquez à quel point votre esprit peut être indiscipliné, n'est il pas surprenant qu'il ne soit pas capable de faire une chose aussi simple que d'observer la respiration?! N'est il pas surprenant que nous maîtrisions aussi peu notre propre esprit qu'en trente minutes de méditation il ne fasse ce qu'on lui demande que pendant trois minutes? C'est une réalité bien réelle si j'ose dire, et à laquelle on ne peut échapper autrement que par la pratique sans continuer de l'alimenter et de la renforcer. Cette compréhension est le carburant dont nous avons besoin pour pratiquer, particulièrement lorsque l'expérience n'a rien de plaisante.

Plusieurs moyens peuvent nous aider à surmonter ces moments de tempête. Si notre respiration est trop calme ou trop subtile pour en avoir une vision claire dans le tumulte des pensées alors on peut avoir recours volontairement à une respiration plus appuyée, plus marquée, légèrement plus forte, pendant deux ou trois minutes, pour bien fixer notre attention dessus. On revient ensuite à la respiration naturelle. C'est le seul cas ou il est accepté de modifier la respiration volontairement.

Si cela est insuffisant alors vous pouvez entrouvrir vos yeux en laissant votre regard dans le vague, posé devant vous, afin de reprendre contact avec votre environnement et de rassembler votre attention. Dès que vous avez retrouver une conscience claire fermez les yeux et poursuivez la pratique. Parfois dans de grand états de fatigue il peut être nécessaire de le faire plusieurs fois.

Vous pouvez également vous lever et méditer debout quelques instant, les yeux fermés ou entrouvert si besoin, particulièrement si vous êtes sujet à l'endormissement.

Vous pouvez également en quelque sorte vous mettre en "colère", dans le sens de vous secouer vous même, de mobiliser un grande quantité d'énergie, de la même façon que lorsque tout est sale et désordonné chez vous il peut vous arriver que vous soyez prit d'une grande énergie soudaine qui vous fait tout nettoyer et ranger de fond en comble en très peu de temps. De la même façon, décidez vous à pratiquer sérieusement, sortez vous de votre torpeur, et placez toute votre attention sur votre respiration avec détermination.

Vous pouvez également vous lever et aller vous passer de l'eau froide sur le visage.


Durée et fréquence de la pratique

Bien souvent lorsque l'on découvre et que l'on débute une nouvelle pratique nous sommes plein de zèle et nous voulons en faire beaucoup, beaucoup trop. Les débutants ne devraient pas s'attacher à méditer beaucoup mais d'abord à installer une pratique solide dans leur vie. Si vous décidez trop rapidement de méditer une heure ou deux par jour, les activités que vous abandonnez au profit de la méditation pourront vous tirer hors de la pratique beaucoup plus facilement, parce que vous finirez peut être, probablement, par éprouver un manque pour celles-ci. Le risque est que vous délaissiez complètement votre pratique, même à titre occasionnel, plutôt que de maintenir une pratique plus modeste, plus raisonnable mais stable et continue.

Je pense que la façon la plus juste d'envisager la pratique est de la comparer à de l'eau. Si vous déversez une très grande quantité d'eau d'un seul coup sur un rocher (l'ego) celui-ci sera complètement mouillé mais vous n'aurez plus d'eau pour poursuivre le travail. Il est donc préférable de procéder goutte à goutte. De façon imagée, en ne laissant tomber qu'une goutte après l'autre sur le rocher vous concentrez toute la force de la pratique sur un point, vous ne percevez pas de changement d'une goutte à l'autre mais leur pouvoir d'érosion est bien plus fort! Ainsi, peu à peu vous percez la roche de l'ego.

Mieux vaut donc commencer petit, mais avec régularité et constance. Cela peut être cinq minutes, dix minutes ou un quart d'heure en fonction de vos obligations et de votre rythme de vie. Il est recommandé de pratiquer deux fois par jour, une fois le matin et une fois le soir.

La pratique du matin est comme une graine que vous plantez dans votre esprit le matin et qui germera tout au long de la journée. En pratiquant le matin vous remarquerez rapidement que vos journées sont différentes, plus sereine. Ce petit bout d'harmonie intérieure vient colorer toute votre journée. Lorsque vous pratiquez le soir cela vous permet d'évacuer l'excédant émotionnel de la journée, de vous décharger des tensions et par conséquent de ne plus les décharger sur votre conjoint ou conjointe par exemple, si vous méditez en rentrant du travail. Vous pouvez choisir de méditer avant de vous coucher, cette méditation du soir devient alors aussi une préparation au sommeil très bénéfique.

Il est aussi conseillé de méditer à heure fixe, parce que de la même façon que lorsque vous avez l'habitude de manger à heure fixe toute votre physiologie se règle sur ses horaires pour se préparer à recevoir les repas dans les meilleurs conditions, en méditant à heure fixe votre esprit et votre corps vous appellerons à méditer, vous rendant ainsi la pratique plus facile.

Une fois que votre pratique est solidement installée dans votre quotidien de cette façon vous pouvez alors commencer à la prolonger progressivement, si vous faisiez cinq minutes vous pouvez passer à dix ou quinze, si vous en faisiez dix vous pouvez passer à quinze ou vingt etc.


Conclusion

Petit à petit, à force de patience, de persévérance et de bienveillance envers vous mêmes, votre esprit s’apaisera, votre conscience se clarifiera, votre concentration s'approfondira. Et vous ferez peu à peu l'expérience du calme et de la paix mentale.

A la fin de la méditation commencez par rouvrir les yeux puis par bouger les doigts, les mains. Reprenez contact avec l'ensemble de votre corps et votre environnement tout en maintenant votre conscience de la respiration.


Si vous le voulez bien, merci de réserver la suite de ce topic à tout ceux qui auraient des questions liées à la compréhension de cette technique et/ou à sa pratique. Ce post s'adresse à tout ceux qui souhaiterai s'investir dans une technique de méditation simple, profonde, traditionnelle, qui s'inscrit dans le cadre d'une voie éprouvée, le but n'est pas de débattre.

Merci beaucoup Thorsum.

Mise à jour, je viens d’ajouter le paragraphe "Durée et fréquence de la pratique".

Je prévois encore quelques autres mises à jour:

"Comment intégrer sa pratique à sa vie quotidienne"
"Les bénéfices de la pratique et les signes de progrès"

Merci

C'est la première méditation que j'ai commencé à apprendre depuis quelques années, je la trouve vraiment bien pour moi, j'y vais pas à pas aussi régulièrement que possible, avec patience, je débute.
Au début, modifier ma respiration, je l'ai fais comme une erreur et cela m'a permis de comprendre assez vite d'observer simplement... puis être conscient(e) de son souffle...
Le matin l'esprit est plus clair, mais c'est le soir que c'est intéressant pour l'expérience de cette méditation, car on a accumuler toute la journée, et c'est là qu'on apprécie vraiment de revenir à son souffle, son souffle naturel et le calme que cela amène dans le corps et l'esprit. C'est tout à fait vrai.

Mais est-ce que durant un instant, lorsqu'on ne sent plus aucun effort, très présent à son souffle, dans son corps, presque l'absence de pensées et en même temps comme un vide léger, clair qui reçoit tout, le bruit des gouttes de pluie, des arbres... cela commence à être le calme mental ?


J'apprécie beaucoup ce texte bien expliqué, très clair. Encore merci et vivement la suite.

Cyrielle a écrit:

Mais est-ce que durant un instant, lorsqu'on ne sent plus aucun effort, très présent à son souffle, dans son corps, presque l'absence de pensées et en même temps comme un vide léger, clair qui reçoit tout, le bruit des gouttes de pluie, des arbres... cela commence à être le calme mental ?

Oui c'est tout à fait ça, c'est le calme mental qui s'installe Dans le calme mental l'attention se maintient sans efforts parce que rien ne vient la perturber, l'esprit est concentré, fort, et cela donne la sensation d'un grand vide qui est extrêmement reposant, une paix de l'esprit. Au début cette sensation de vide est un peu comme l'espace d'une emprunte laissée par le mental qui occupait toute la place, puis peu à peu on réalise que ce vide est en réalité une ouverture, une disponibilité de notre esprit à embrasser pleinement tout ce qui se manifeste dans l'instant sans en être détourner et perturbé par les multiples manifestations du moi. C'est le ciel bleu derrière les nuages.

Dans cet état les pensées deviennent de plus en plus consciente et cela initie une purification du mental. La concentration instaure une distance qui nous permet de ne plus alimenter les pensées qui nous conduisent à la souffrances, que ce soit la haine, la colère, le désir sexuel exacerbé etc. En cessant de les entretenir, de les nourrir, ces pensées perdent peu à peu de leur force et s'amenuisent. C'est un véritable jeûne de l'esprit qui peut ainsi être pratiqué. De même nous pouvons en profiter pour développer de bonnes pensées, des pensées d'amour, de compassion et de bienveillance envers tout les êtres dans toutes les situations. C'est la pratique de metta bawana. De cette façon nous ensemençons notre esprit de pensées altruistes, bienveillante, qui deviennent peu à peu source de joie dans notre esprit. Cela renforce notre esprit ainsi que la pratique.

L'esprit pleinement concentré, dans cet état de calme mental, soutenu par la pratique de la pensée bienveillante, il vient parfois que l'on éprouve une joie profonde pendant la pratique, une joie qui semble venir du plus profond de notre être, une joie sans objet, sans cause apparente, une simple joie d'être, et que l'on se mette à sourire imperceptiblement. C'est ce que représentent les statues de bouddha rieur.

Thorsum a écrit:

L'esprit pleinement concentré, dans cet état de calme mental, soutenu par la pratique de la pensée bienveillante, il vient parfois que l'on éprouve une joie profonde pendant la pratique, une joie qui semble venir du plus profond de notre être, une joie sans objet, sans cause apparente, une simple joie d'être, et que l'on se mette à sourire imperceptiblement. C'est ce que représentent les statues de bouddha rieur.

Cette joie provient de l'être intérieur et plus on atteint cette joie plus on le libère jusqu'au jour où l'on ressent un chatouilli au niveau du cœur......

Ok. Bonne nouvelle, ça m'encourage...
Merci Thorsum pour ta réponse et ton avis.

Totem a écrit:

Thorsum a écrit:

L'esprit pleinement concentré, dans cet état de calme mental, soutenu par la pratique de la pensée bienveillante, il vient parfois que l'on éprouve une joie profonde pendant la pratique, une joie qui semble venir du plus profond de notre être, une joie sans objet, sans cause apparente, une simple joie d'être, et que l'on se mette à sourire imperceptiblement. C'est ce que représentent les statues de bouddha rieur.

Cette joie provient de l'être intérieur et plus on atteint cette joie plus on le libère jusqu'au jour où l'on ressent un chatouilli au niveau du cœur......

Oui cette joie telle qu'on veut y revenir...

Je me permets de déterrer ce topic fort intéressant.
Merci Thorsum pour ce partage, et ce texte clair.
On voit très vite lorsqu'une explication est comprise,  maitrisé et donc vécue par quelqu'un plutôt qu'un texte abstrait juste synthétique

J'ai déjà ressenti une respiration naturelle, mais il y a longtemps, ces bienfaits étaient remarquable d'un point de vue corporel et très apaisant mentalement.
Effectivement, la respiration yoga, maitrisée ne calme pas le mental, et pour moi, un peu perfectionniste dans le fond, le perturbe car on trouve des "méthodes différentes".
Faut il bloquer l'air entre l'expiration et l'inspiration ? Si oui combien de temps ? Faut il inspirer au maximum ou sur une durée ? Lorsque l'exercice est fait avec un enseignant (sophrologie), suivre sa respiration est parfois déstabilisant, etc...

J'ai apprécié que tu précise, que la respiration yoga puisse relancer la machine mais n'est pas une fin en soit (qui est plutôt la respiration naturelle et ce qu'elle procure).

Ma question,   , souvent fatigué, je suis plus à l'aise allongé, d'ailleurs le ventre se relâche plus dans cette position. Qu'en penses tu ?

Le passage sur le rythme est extrêmement réaliste. Le plus dure est d'instaurer un rythme avec des durée même faible mais que l'on conserve. Vrai pour tellement de chose, comme marcher 30 minutes par jour et non 4 h un jour par semaine.
Si tu as des conseils pour nous aider à conserver ce rythme ? je suis preneur

Bonjour Ours1,

merci pour ces questions

Est ce qu'il faut bloquer l'air entre l'expiration et l'inspiration? Non. Des que vous faites quelque chose avec votre respiration il ne s'agit plus du souffle naturel tel que votre organisme y a recours naturellement, spontanement.

Voici un exemple du souffle naturel: lorsque vous lisez ces lignes juste maintenant, vous respirez... j'imagine que vous ne retenez pas votre souffle, surtout vu la longueur de mes posts lol. Ne changez rien, vous savez pratiquer Continuez a respirer de la meme facon. La seule difference c'est que vous devez en etre conscient en portant votre attention sur les sensations corporelle de la respiration, a l'entree des narines. Il n'y a donc pas de duree definie pour inspirer ou pour expirer, le corps inspire et expire ce dont il a besoin a chaque instant, naturellement.

La meditation anapana est une pratique tres douce et tres reposante pour le corps et l'esprit, sa plus grande difficulte est de lacher notre habitude a vouloir faire quelque chose. Dans la meditation anapana ce n'est pas a nous de faire, c'est la nature qui fait, a condition que l'on se contente d'observer simplement. De la meme facon que si vous voulez voir ce qu'il y a au travers d'un verre d'eau boueuse, ce n'est possible que si vous cessez de le remuer afin que l'eau se clarifie. Lorsque vous cessez de remuer le verre ce n'est pas vous qui faites descendre les particules boueuse au fond du verre, c'est la nature, c'est le fait de la gravite. En cessant de remuer le verre vous cessez simplement d'appliquer une force qui contre la gravite et maintient les particules en suspension dans l'eau. La meditation anapana suit le meme principe, lorsque vous parvenez a observer votre respiration telle qu'elle se produit naturellement, votre esprit se concentre progressivement et se clarifie.

Pour ce qui est de la position il n'y a aucun probleme, tu peux mediter allonge, ou bien sur une chaise pour t'adosser. Le Bouddha a enseigne que l'on peut mediter dans quatre positions: assis, debout, allonge, et en marchant. Le Bouddha a aussi enseigne cinq empechements majeurs a l'exercice de la meditation et la somnolence en est un, c'est pourquoi il faut etre particulierement vigilent dans la position allongee, justement si l'on est fatigue. Si l'on sait que l'on risque de somnoler ou que l'on s'apercoit que l'on somnole il est alors preferable de s'assoir, ou bien si l'on est vraiment fatigue, de dormir

Merci pour tes précisions,

Ton image du verre d'eau noueuse me parle bien. Pour plusieurs raisons d'ailleurs, car je crois que la gravité est une clef importante, une si ce n'est la constante de base (surtout sur la planète Terre), et aussi parce que je prend des verre d'argile en ce moment pour "détoxifier" le corps, et pour cela on mélange l'eau et l'argile soir pour en retrouver les particules les plus lourdes au fond du verre le matin ^^.

Tu fais bien de préciser que dormir n'est pas de la méditation. Il est vrai que j'ai tendance à m'endormir allongé.

A propos de la posture allongee et de la fatigue la difficulte que l'on rencontre en general demande un peu de discernement pour etre identifiee clairement dans notre esprit. Lorsque l'on veut mediter allonge parce que l'on est fatigue, bien souvent,  particulierement lorsque l'on debute, il s'agit en realite d'une negociation interieur avec la fatigue. Une part de notre esprit sait qu'il va pouvoir se reposer en etant allonge, c'est a dire en realite, vagabonder un peu plus et se laisser aller au sommeil plus subrepticement, tandis qu'une autre part de notre esprit s'applique a la pratique. C'est une division interieure naturelle, notre esprit rechigne a l'effort et a l'inconfort et il developpe tout un tas de strategie pour les eviter. C'est pourquoi il est important de travailler avec une ferme intention de mediter correctement et de rester vigilent pendant toute la duree que l'on s'est fixee. Dans l'enseignement du Bouddha cette ferme intention porte le nom de "addhithana". Lorsque l'on developpe cette ferme intention, lorsque l'on y a recourt regulierement, on finit par faire l'experience que souvent notre meditation peut etre particulierement profonde et intense lorsque l'on est fatigue. D'une facon certaine, cette intention nous permet de depasser la couche superficielle (en surface) et tenue (voir PS en fin de post) de notre esprit et de developper une vigilence tres intense un peu plus en profondeur et qui ne semble pas demander d'effort. La ferme intention est le moyen le plus important pour depasser cet empechement qu'est la somnolence, la paresse et la torpeur (ces trois termes sont couramment employe pour designer cet empechement).

ps: je suis dans un cybercafe avec un clavier sans accent, c'est 'tenue' avec un accent sur le premier 'e'

Il parait que 20 min de méditation correspondrait à 1h30, 2h de sommeil.
Bien que le sommeil a des fonctions propres et complexe, que penser d'une telle analogie ?

Oui c'est une affirmation que l'on rencontre souvent et que je trouve tres maladroite car elle laisse entendre que si l'on medite alors on a moins besoin de dormir.

L'observation simple et pure du corps et de l'esprit, sans action de notre part et sans reagir, permet a notre esprit de revenir par lui meme a son point d'equilibre. De cette facon notre esprit retrouve l'harmonie supramondaine qui est inherente a sa nature, supramondaine signifie que cette harmonie est au dela des chaines de la sensualite, d'ou le fait qu'elle est accompagnee de la vision profonde des choses et par consequent de sagesse. Pour cette raison il me semble maladroit de preter une direction unilaterale aux effets de la meditation.

Dans mon experience la meditation me conduit plutot a dormir deux heures de plus, parce que l'observation pure et simple me conduit a ecouter et reconnaitre l'etat reel dans lequel je suis, et a laisser de cote les attachements qui me conduisent au surmenage.

Lorsque l'on medite deux heures par jour cela voudrai dire que l'on a l'equivalent de presque deux nuits de sommeil par 24h, on voit bien que ce n'est pas du tout le cas et que l'on peut se trouver toujours tres fatigue meme en meditant trois heures par jour. Toutefois je pense que c'est une information qui doit avoir une base scientifique, peut etre au niveau de la secretion de certaines hormones, mais que certains se sont empresser de la formuler ainsi pour faire de l'audiance...

A un tout autre niveau cette fois, une faible quantite d'impuretes dans l'esprit associe a un tres haut niveau de concentration permet effectivement a certains moines de ne plus dormir, parce qu'ils n'eprouvent plus de fatigue dans leur esprit ou tout de moins qu'il sont capable de la depasser sans boire de cafe

Merci pour ta réponse pleine de bon sens et de vérité à mes yeux.

On recherche donc une harmonie, c'est à dire un équilibre d'une infinité de choses.

La vision scientifique actuelle que tu abordes est malheureusement fort probable.
Les recherches sont axées sur une problématique unilatéral, ayant pour sujet unique la chimie du corps. Finalement comme partout ailleurs, l'audience, et l'image est au cœur des motivations.

Une science, ayant plus de bienveillance, une vision plus large, basé sur des associations dans de nombreux domaines, et indépendante ferait avancer l'humanité comme jamais.

On a peut etre un petit trouble de comprehension lol.

Pour moi si la science a decouvert qu'une reaction dans le cerveau produite par une heure de meditation est equivalente ou superieur a cette meme reaction en une heure de sommeil c'est tres bien! Ce qui est malheureux c'est que les gens qui colportent cette information de facon incomplete creent une vue erronnee de la meditation en laissant entendre qu'une heure de meditation equivaut a une heure ou plus de sommeil a tout point de vue alors qu'en realite ce n'est le cas que pour certaines hormones, s'il s'agit bien d'hormones. Et c'est pour cette raison que cela ne se verifie pas dans la pratique. Il n'y a donc pas necessairement de contradiction entre ce que les scientifiques decouvrent et ce dont on fait l'experience en meditation. Mais j'entend que ceux qui colportent cette information ne sont pas les scientifiques mais plutot des journalistes ou chroniqueurs qui ont un interet a afficher cela en gros titre sur les couvertures de magazines