Les Livres des morts Tibétain, Egyptien, Chrétien - Livre Tibétain de la Vie et de la Mort

Invité

Les Livres des morts Tibétain, Egyptien, Chrétien - Livre Tibétain de la Vie et de la Mort – La vie, la mort – Préparer sa mort, accompagnement des vivants et des morts.

Bonsoir à tous,

Au cours de la discussion sur le sujet de l’incinération ouvert par Colette nous en sommes venus à parler des textes tibétains puis à la décision d’ouvrir ce nouveau sujet reposant sur les Livres des morts Tibétain, Egyptien, Chrétien
(Lien vers le sujet de Colette : https://spiritpartage.forumactif.com/spiritualite-f11/l-incineration-t957.htm)

Voici comment nous voyons, Nouraya et moi, le sujet qui s’ouvre ici

Nouraya :

« Comment accompagner nos êtres chers, comment veiller sur leurs départs, comment les aimer afin qu'ils nous reviennent, ou qu’ils reviennent transfigurés par l'amour? »

Nouraya a choisi comme livre :

Les Livres des morts - Tibétain, Egyptien, Chrétien de Jean-Yves Leloup

« Parce que les rites et les coutumes liés a la mort sont multiples de par le monde, mais toujours riches en enseignements sur les différentes conceptions de l'après vie.
Parmi toutes ces traditions, certaines ont laissé des textes majeurs qui constituent les fondements d'un véritable accompagnement des mourants. »

Emmanuel :

« Il y a la vie, puis la mort. Ce que je sais, ce que je crois. Nous sommes tous vivants et un jour nous mourrons tous.
C’est inévitable.
Nous ne pouvons qu’accepter cette échéance et nous y préparer.

Qu’il s’agisse de notre propre mort ou de celles des autres nous souhaitons que cela se passe le mieux possible.
Nous avons aussi peut-être accompagné des proches dans leur fin de vie.
Nous en accompagnerons peut-être bientôt.

Plus nous accepterons de nous confronter à nos peurs, à nos questions vis-à-vis de la mort, plus nous développerons notre confiance en nous, plus nous serons sereins quand l’heure sera venue de quitter cette vie ou d’aider un autre être à quitter la sienne.
Plus nous développerons notre confiance en la vie, plus nous serons confiants au moment de notre mort, de celle de nos proches.

J’ai choisi pour ma part de me consacrer plus particulièrement, pour l’approche de ma mort, et me préparer mieux encore à l’accompagnement de celles de mes proches, à l'étude d'un livre :

Le livre Tibétain de la Vie et de la Mort de Sogyal Rinpoché

qui reprend les enseignements du Livre des Morts Tibétains (Bardo Thödol) pour le développer « afin de traiter non seulement de la mort, mais aussi de la vie, et d’exposer en détail l’enseignement global dont le Livre des Morts Tibétains n’est qu’une partie. »(Page 36).

Je commence à peine à le lire et j’ai besoin de temps pour lire et aussi plus particulièrement en ce moment pour moi, pour mes proches, aussi je me contenterai peut-être dans un premier temps de vous lire, de vous poser des questions.
Il est certain que de mon côté je suivrai mon rythme de lecture, si cela va trop vite je m’échapperai un peu pour mieux revenir. Je vais me procurer aussi le livre que propose Nouraya.

A ce qui vient, confiant et libre."

Les références des livres si vous souhaitez vous les procurer :

- Les livres des morts tibétain, égyptien, chrétien de Jean-Yves Leloup.- Edition Albin Michel, Collection bibliothèque spirituelle, dernière édition : janvier 2000 (ordre de prix en France, Fnac : 17,39 euros)

Lien vers le site officiel de Jean-Yves Leloup où vous trouverez la quatrième de couverture :
http://www.jeanyvesleloup.com/fr/livre.php?&ref_livre=35

- Le livre Tibétain de la Vie et de la Mort de Sogyal Rinpoché.- Nouvelle édition augmentée, Editions de la Table Ronde, octobre 2003 (ordre de prix en France, Fnac : 23 euros)
Il existe une édition de poche moins onéreuse (8 euros 50) édition lqf ( ?), collection ldp ( ?) datant de 1985.

Quelques liens :

- Bardo Thödol (Livre des Morts Tibétains, première édition 1927)
http://www.outre-vie.com/croyancereligion/bouddhisme/BardoThodol.htm

Ici la quatrième de couverture du Livre Tibétain de la Vie et de la Mort (1992 - première édition) :
http://www.rigpa-belgique.be/livres.html

Bien sûr ce cher wikipédia :[url] http://fr.wikipedia.org/wiki/Bardo_Th%C3%B6dol[/url]

Et aussi un article de Philippe Cornu :
http://www.bouddhisme-universite.org/universite/publications/articles/mort.htm

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Voilà le sujet est ouvert à vos premières questions, remarques, éclairages, vis-à-vis de ces deux livres, et du sujet en lui-même.

sunny

Magnifique thème de réflexion! Merci Emmanuel et Nouraya.
Me procurer ces livres afin d'en suivre la progression de l'étude!
Merci de nous signaler les liens utiles.

Préparation à la mort de nos proches, à notre propre mort, affrontement des peurs liées à cette approche ne peut que nous apporter l'apaisement et la sérénité. sunny

Prendre le temps de la réflexion entre les extraits comme pour les études des précédents livres toujours en cours de lecture.

Liens avec les autres sujets de ce forum: incinération et réincarnation.

Ce projet mis en chantier prévoit une belle harmonie qui s'élèvera au-dessus des avis forcément différents et complémentaires. Very Happy

salut à toutes et à tous,
merci Emmanuel d'avoir lancé ce sujet. Je ne parlerai pas directement des livres des morts, mais plutôt d'un vécu, ponctué par des balbutiements , des fautes de parcours, ou d'approche.

un coup de fil dans la soirée, pour m'annoncer que ma tante n'avait plus que quelques heures à vivre, et que si je voulais lui faire mes adieux, je devais me diriger à l'instant même à l'hôpital . ne pouvant quitter la maison, je rentre dans ma chambre, et commence une petite méditation. dirigée il est vrai, car je voulais savoir quoi faire pour qu'elle parte en paix, d'une part, mais surtout , je priais aussi, afin qu'elle reste en vie jusqu'au matin, car au cours de ma méditation j'avais percu ce que je devais faire.

ci dessous, un petit témoignage, écrit quelques jours aprés la transition de ma tante, dans lequel, vous allez déceler l'attitude d'un profane vis à vis de l'agonie et de la mort, d'une part, et l'attitude d'une personne en quête, n'ayant pas encore lu, les livres d'accompagnement des morts, mais ressentant au fond d'elle, qu'il ne fallait pas laisser partir une âme, portant le lourd fardeau de la souffrance. le texte ne relate que la première partie de l'accompagnement. accompagnement fait intuitivement, mais motivé par l'amour. si cette partie vous parle je relaterais la suite.

Comment libérer son âme, loin de son être souffrant, de son corps alité, loin de la peur, du doute et la haine qui la rongent depuis qu’elle s’était dressée au milieu de la rivière, essuyant son sang qui coulait du haut de ses cuisses, ne sachant pas d’où il coulait, pourquoi il coulait, pourquoi elle saignait.

De l’eau pour purifier les blessures, des larmes pour purifier la vie.

Une quête, quête d’un amour authentique, entier offrant éternité, reconnaissance et pureté. Sa pureté qui l’a abandonné à ceux qui la lapidaient..à la lapidation,.

Etendue dans un lit d’hôpital, elle ne répond à aucun appel, aucune réaction, noyée dans un coma, absente. Son frère la regarde, me demande comment on doit préparer les funérailles. Fallait il inviter les habitants du village, ou se contenter des membres de la famille. Je le supplie de baisser la voix ou de changer de conversation. Il me fit signe qu’elle n’entendait rien, que le médecin lui avait bien dit qu’elle n’avait plus que quelques heures a vivre.je lui ai demandé de sortir de la chambre, par respect pour ce cœur qui battait encore, pour ce souffle qui s’élevait difficilement pour retourner entrecoupé, indécis, comme s’il avait perdu son chemin.

Les détails des funérailles se discutent devant elle, comme si ce ne sont pas ses funérailles, comme si le sujet ne la concernait pas.

-         ne crois –tu pas qu’il est prématuré de choisir les funérailles ?

-         non. C’est le médecin qui m’a annoncé que ses heures étaient comptées.

-         Pourquoi ne quittes-tu pas la chambre avec ma mère ?

-         Tu vas rester seule avec elle durant son agonie ?

J’ai réalisé à ce moment la qu’ils avaient peur pour moi, voulaient m’éviter toute émotion.

Je me lève, me rapproche doucement de Rahil, l’appelle « tantine, tantine »lui tiens la main, pose l’autre main sur son front. Elle était chaude, comme lorsqu’elle me mettait au lit dans le froid de l’hiver, qu’elle s’approchait de moi, m’enlaçait pour me réchauffer, m’offrir son coeur, éloigner le froid.

Debout à côté d’elle en ce moment, accrochée à sa main bleue, invoquant toutes les forces de la vie afin qu’elle reprenne conscience, rien que pour quelques instants. Quelques instants pour lui avouer mon amour, un amour inconditionnel, qu’elle avait cherché, sans espoir, pour plus de quatre vingt ans.

« Tantine, puis je t’offrir un peu de vie ? »

Silence total, silence de mort, nous isolant des préparatifs, des funérailles.

Des minutes passèrent aussi longues que des heures, je voulais me faufiler en douce de ce silence, car le désespoir supplantait les prières. Soudain, la main bleue pressa ma main, j’étais sans voix, ne sachant si c’était une hallucination ou bien mon imagination qui a crée cette petite pression, éloignant la mort quelques instants, pour recevoir une déclaration d’amour que j’avais peur de confesser jusqu'à présent.

« Tantine, ma petite tantine, me reconnais tu ? »

Elle avait traversé la mort, s’est accroché à ma main, à l’amour, à la vie.

« M’aimes tu ? » sa voix venant de loin, étouffée, me répondit : « oui… »

Mes parents revinrent dans la chambre pour me retrouver clouée à côté d’elle, mes larmes lavant son cœur, sa main accrochée à la mienne.

-         elle a parlé !

Pour toute réponse, Leurs yeux exprimèrent doute et pitié, je me retourne à ce moment vers ma tante et lui demande si elle souffrait :

« De l’eau, de l’eau, j’ai mal à la gorge »

Une goutte d’eau, suivie d’une autre, pour effacer ces champignons blancs, qui envahissaient sa langue, sa bouche, ses lèvres. Une goutte d’eau pour revenir a la vie, après trois jours d’absence au fond de son coma. Nous avons prié ensemble, elle et moi, un seul mot sortait de sa gorge « amen » amen, pour sombrer à nouveau dans l’ailleurs, qu’elle avait choisi comme réponse a la vie..

Ce jour là, j’ai découvert les miracles de l’amour. Ce jour là j’ai confessé mon amour qui avait dépassé le rejet que j’avais essuyé de sa part. elle avait entendu ma confession, l’avait acceptée et demandé pardon afin de préparer la voie qui la mènerait vers ceux qu’elle avait aimé ou hait. Amis ou ennemis ? Peu importe, ils sont son ultime refuge a présent.

bisous a vous tous,
Nouraya

Poignant !
Paix à son âme

Invité

Merci Nouraya, pour ton témoignage.

Je t'écoute poursuivre.

sunny

merci Fifi, merci Emmanuel,

avant de quitter la chambre de ma tante, je lui avais promis de revenir le surlendemain, et je lui avais demandé de m'attendre, une voix intérieure me disait qu'elle allait le faire, tenir un peu plus, nous n'avions pas encore aboutit à la clarification de son coeur,à la libération entière de ses ressentiments.
entre temps, je continuais mes méditations, mes prières, et implorais le ciel afin de me guider. pendant qu'elle était retournée à son coma.
tôt le matin, j'avais préparé, une eau de toilette, un peigne, des crèmes pour rafraichir ce corps qui s'est abandonné à l'odeur de la mort, omniprésente.
en arrivant a l'hopital, les infirmières m'annoncèrent qu'elle n'avait plus repris conscience depuis mon départ. j'avais peur qu'elle reste dans cet état, alors que nous n'avions pas encore terminé le processus du pardon graduel.
mais encore une fois, je me suis approchée du lit, mis l'une de mes mains sur son front, l'autre dans sa main froide, presque rigide. et j'ai commencé mes prières, me centrant, essayant de dialoguer avec son âme, lui demandant de reprendre conscience pour quelques instants. j'étais hors du temps, partageant avec elle un cocon, fait de tendresse mais surtout d''espoir.
elle ouvrit ses yeux, me sourit, et cette fois ci, elle commenca a prier avec moi, récitant des phrases entières, j'ai saisi l'occasion, pour citer toutes les personnes qui l'ont maltraité au cours de sa vie, et je lui ai demander de pardonner à chacune d'elles, aprés chaque prière- tout en lui expliquant que si ces personnes l'avaient blessé, c'était par ignorance- ce qu'elle a accepté de faire. elle semblait plus heureuse, plus légère, plus belle, comme si le bleu de la mort l'abandonnait. aprés ce nettoyage du coeur, j'ai voulu la coiffer, la parfumer, ce qu'elle a accepté avec un sourire, mais lorsque j'ai voulu, lui poser la crème de soin sur le visage, elle a tout doucement refusé. et pourtant, je savais qu'elle y avait de tout temps tenu.
j'ai commencé a ce moment la de lui parler de la lumière, des êtres chers qui attendaient dans une autre dimension. qui ne voulait que la recevoir les bras ouverts, afin de l'aimer.
son visage était serein. elle ferma les yeux, repartit dans son monde.
en sortant, je lui ai demandé de m'attendre le surlendemain...

bisous et a plus,
Nouraya

Invité

Bonjour chers tous,

Merci Nouraya ! Je lis, relis ton témoignage. Je prends conscience plus encore combien il sera important ici comme par ailleurs de partir de soi, de ses expériences, de nous, de nos expériences, face à la mort avant d'en venir aux textes des Livres des morts.

Je mettrai en fin de journée par écrit de côté ce que ton témoignage évoque en moi.

Je t'écoute attentivement si tu souhaites poursuivre ce témoignage.

Je vous embrasse. Bonne journée.

sunny

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