Douleur de la séparation

Rappel du premier message :

Il est des moments d'oubli où l'on se relève de son fauteuil pour aller embrasser la femme de sa vie et de se rendre compte qu'elle n'est plus là.

Il est des moments d'oubli où l'esprit se dirige vers un sentiment de tendresse à partager avec la femme de sa vie et de chuter vertigineusement dans le vide d'un impossible.

Il est des moments d'oubli où les habitudes veulent s'investir à nouveau avec les êtres aimés et que l'absence transforme en douleur.

Il est des moments où le véritable oubli serait le bienvenu et pourtant...et pourtant...il ne vient pas.

Il ne vient pas alors on se conte l'histoire des siècles pour que le temps fasse son oeuvre et que l'usure des secondes apporte la paix.

Il est des moments où l'on rêve de pouvoir retrouver les moments de partage de son histoire avec les êtres chers et d'un sourire leur donner la lumière de son coeur à jamais.

Il est des moments ou le temps s'oublie et tarde à faire son oeuvre et apporter sa seconde chance aux êtres qui se sont trompés.

Il est des moments où la rédemption serait la bienvenue et la liberté réjouissante de pouvoir réparer le passé.

Mais le fleuve du temps est aveugle et ne s'en soucie, c'est là objet d'humanité qu'il ignore...

Hugues-Henri Chambon, "Les Lettres à Elle", extrait.

Contente que tu ailles mieux Tenpa!

Le poème est magnifique! Il est de toi?

Merci de ton compliment...
Oui je l'ai écrit hier. C'est un de mes modes d'expression...
Hugues

Bonjour ! Je voudrais préciser quelque chose : je pense que dans de nombreux cas, quand la douleur d'une perte est très forte, cela peut cacher quelque chose. Ce quelque chose peut-être pour certains un manque important de ...soi. Quand on cherche à l'extérieur désespérément le bonheur, à travers autrui... il est probable que c'est parce qu'on ne l'a pas en soi. Quand on a besoin des autres pour se sentir exister c'est probablement parce qu'on ne vit pas ce que l'on est, que l'on ne sait pas qui l'on est, que l'on a pas reçu en héritage dans sa jeunesse suffisamment pour s'être construit et pouvoir faire face à une absence...D'où la nécessité de faire comme l'a dit quelqu'un plus haut une psychothérapie pour réaliser tout ça et construire ce qui est nécessaire...
Découvrir qui l'on est est une aventure étonnante, détonnante et éclaire nombre d'errements du passé, vous libère et vous donne des ailes pour votre présent. Alors je vous invite à le faire, surtout si vous avez peur de le faire...Et que les difficultés ne vous effraient pas, elles sont le signe d'un travail qui s'accomplit...
A un moment donné il faut se jetter dans l'eau pour l'apprécier...
Que la lumière éclaire vos pas....
Tenpa-Ngedeun

Excellent post tenpa !
J y rajouterais peut etre une seule chose : la psychotherapie peut faire prendre conscience de certaines choses et panser des plaies , ce qui est enorme certes, mais est insuffisante probablement a nous apporter un bonheur tel que nous nous suffisions a nous meme... Pour ce bonheur la, c est le chemin spirituel qu il faut...

Dans ma pratique je sais où trouver le centre calme du tourbillon de l’existence, cet œil du cyclone; en nous, où la sérénité nous attend 24/24 et où notre conscience est hors de portée de la souffrance quand elle s'y trouve.
Pourtant un deuil est un deuil et la souffrance vient et nous tord quand même. Que ce soit le deuil lié à une séparation imposée et non désirée ou celui dût à la perte d'un être cher.
J'ai connus des deuils, dans ma vie et j'ai perdu une fille âgée de trois ans. J'avoue que cette béatitude qu'il y avait en moi 24/24 ne m'avait pas rendu insensible à ce deuil. Je me suis même ''vengé'' de Dieu en n'allant plus aux rendez-vous qu'il me donnait dans la méditation.
Dieu n'a pas souffert, j'ai dégusté et puis, un jour, j'en ai eu assez de souffrir et j'ai repris la pratique et, oh surprise ! La béatitude était encore là, inchangée et, à priori, Dieu ne me tenait pas rigueur de mon infidélité avec la souffrance.
A chaque fois que je méditais je retrouvais la sérénité, à chaque fois que je sortais de la méditation je retrouvais la souffrance, mais à chaque fois moins fortes.
Je ne souffre plus. Je n'ai pas oubliée ma petite Marie, mais je peux regarder des photos d'elle sans souffrir et ma pratique est de plus en plus profonde. S'il y a bien une ''chose'' de permanent c'est bien cette béatitude en nous.

Ce qui atténue considérablement la souffrance c'est le développement de la notion de partage. Arrêter de toujours tout ramener vers soi. (chosifier, instrumentaliser l'autre ou tout ce qui est extérieur à nous mêmes en vue de combler nos désirs)

Lorsque ses dents poussent, je ne vois pas d'autre intérêt de la souffrance pour l'enfant que d'attirer l'attention sur lui (puisque c'est quelque chose de normal donc rien d'alarmant).
Puisque notre inconscient est, paraît-il, notre meilleur ami, il déclenchera toutes sortes de symptômes afin que nos attentes/souhaits soient comblé(e)s.

L'expression : "La femme de SA vie" en est un bel exemple.
Hé non, l'autre n'est pas venu sur Terre pour combler nos attentes, il est là avant tout pour son développement personnel.
Dans un concept de partage, dire : "tu es la femme de NOTRE vie" serait plus juste puisque cela inclut un ensemble.

Quelques années plus tard...

Le seul enseignement qu'il se dégage de mes expériences signifie ceci :

Il n'y a aucun sens à la vie.
Aucune solution aux problèmes, aucun remède aux difficultés que l'on rencontre...

Il y a un chemin qui ne va nulle part et on n'y choisit pas ses chaussures. Elles sont confortables ou non et on ne peut que les accepter ou lutter contre.

Lutter fatigue inutilement, les accepter rend la marche plus fluide.

Quel sens à tout cela ? Uniquement celui qu'on veut bien s'offrir.
Regarder la lumière ou l'obscurité ?
Ce sont les deux qui donnent l'équilibre !
Accepter que tout va finir et lâcher prise car nous sommes programmé à mourir... alors vivons en pleine conscience de ce qui est vraiment important : le présent et notre ressenti.
Notre ressenti est notre seule vérité teintée par nos émotions, tout le reste n'est qu'élucubration neuronale justifiant n'importe comment n'importe quoi.

Nous sommes des marcheurs, sans but. Marcher entretien la vie jusqu'à sa fin. Et même si notre vie de marcheur est absurde, insensée cela est néanmoins un cadeau incroyable de l'univers. Nous sommes probablement les seuls à avoir la capacité d'agir en conscience. Alors comme l'enfant à Noël, émerveillons-nous et ce sera déjà formidable...Donnez-vous votre sens et vivez le !
Tenpa Ngedeun.

Inspir
Fraîcheur du matin
Expir
Moiteur du soir
Deux battements de coeur...
L'un pour rire
L'autre rêver...
Respire
Soleil orange
Ferme les yeux
Et vois !

Tenpa Ngedeun

Merci pour le sourire que ces mots m'ont inspirés.
Sincèrement.

C'est une part de mon être que ces quelques mots que j'offre. Que cela puisse te donner un sourire me comble et fortifie mon être. Merci à toi.
Tenpa