Bonjour à tous
je profite de ce message pour remercier La Louve et Domi pour leurs commentaires sur "Martin et Myriam"
Une nouvelle histoire, dans l'optique "ouverture sur la vie", j'espère qu'elle vous plaira...
"Le vent cinglait. Sans répit, il écrasait les vagues sur la jetée, il les déchiquetait. Au-dessus, parmi les oiseaux s’émoustillant dans le ciel, des nuées multicolores tourbillonnaient et s’éloignaient vers la grande darse. Á l’entrée du port, la haute tour étalait son prestige, immobile et imperturbable face à l’assaut des éléments, elle se dressait vers le ciel. Là-bas, vers les pontons de l’ouest, les pêcheurs, affinés par les caprices du temps, attendaient des cieux plus cléments.
J’étais venu ici pour admirer, pour respirer le spectacle, pour le vivre. Avec la course du soleil qui se poursuivit dans le ciel, la mer montra des signes de fatigue et le vent, las de tant de bruit, finit par s’estomper. La grande tour, avec une allure fière et victorieuse, s’illumina dans le rose du couchant et laissa les vagues, alimentées par leurs propres mouvements, poursuivre leurs interminables assauts.
Un pêcheur sortit du port ; petit canot, insignifiant dans la tourmente, il avançait, serein. Il était celui qui brave, celui qui espère. Il se balançait au rythme des flots et aucune vague ne paraissait vouloir l’atteindre, ne paraissait le corrompre. Son capitaine, homme fier et avisé, tenait la barre d’une main sûre et semblait commander à la mer elle-même. Comment celle-ci aurait-elle pu lui causer du tort, à lui dont la vie était vouée à cet océan, à cette immensité ?
Le temps suivait sa course et marquait les destins. Le vent reprit et de nouveau les rafales alimentèrent les vagues. La mer flagella l’embarcation, elle aspergea le pêcheur, elle le liquéfia ; et celui-ci dans un mouvement incessant, ne remontait sur la crête des flots que pour s’enfoncer de nouveau dans les creux ; et ainsi continuellement, il ne ressortait de son tourment que pour y plonger de nouveau.
Les yeux perdus dans mes jumelles, je ne me lassais pas de regarder. Mais la pénombre survint sans que j’y prenne garde, elle recouvrit la scène et laissa ce destin dans le mystère.
« Homme seul dans la tourmente et la nuit, qu’es-tu devenu ? »
Pensif, à l’abri des rochers, j’observai une dernière fois la grande tour dont la silhouette sombre disparaissait dans l’obscurité."