Citation :on ne peut éviter la souffrance

Rappel du premier message :

"Nous ne voulons pas admettre que la souffrance est nécessaire à notre âme ; que la croix doit être notre pain quotidien.

La croix est nécessaire à l'âme comme la nourriture au corps, jour après jour ; c'est elle qui la purifie, et la libère de son attachement aux créatures.

Nous avons du mal à comprendre que Dieu ne veut pas, ne peut pas nous sauver sans la croix ; et plus il attire une âme à lui, plus il al purifie par la croix ."(FSP, 123)
Je crois que c'est de Padre Pio.

Autre point de vue mais concordant:
"Pour moi, être chrétien et interpréter le monde à la lumière de la révélation de Jésus-Christ, c’est consentir à ce qu’est l’homme.

On devient chrétien dans la mesure où l’on devient un homme en vérité, c’est-à-dire en étant aux prises avec la vérité qui parle en soi. C’est devenir un homme selon Dieu, selon ce qui se révèle dans le vivant et qui est la vie.

... Mais ce que m’a appris la psychanalyse, c’est que tous les êtres qui ont évité de souffrir – et cela peut être extrêmement précoce, ça peut prendre un bébé au berceau – finissent par éviter la vie, par en être à côté.

Dans le monde qui est le nôtre, vivre, c’est nécessairement souffrir.

Non pas que souffrir fasse vivre, mais parce que si nous sommes vivants en ce monde, les forces de ce monde vont attaquer cette vie.

Qui n’en fait l’expérience ? Et d’une certaine manière on peut même dire que s’il n’y avait pas la souffrance, nous ne saurions pas ce qu’est le mal et que, sans elle, c’est l’univers pervers qui se réaliserait.

Par ailleurs, si vivre c’est vivre avec, pour l’homme, vous voyez bien que l’altérité, à laquelle le cœur de ce que nous sommes est convoqué, nous appelle à une espèce de souffrance.

Etre constitué dans la parole dans un rapport à l’autre, c’est pour le narcisse que je suis souffrir de ne pas réduire l’autre à ce que je suis.

A quoi reconnaissez-vous quelqu’un qui n’a jamais aimé, sinon au fait qu’il se débine chaque fois qu’il faut souffrir ?

Mais on nous dit aujourd’hui que la vérité est de l’ordre de la sensation, que si je n’ai plus la sensation de vous aimer, c’est que je ne vous aime plus. C’est la négation même de l’amour. Non ?"

Denis Vasse, jésuite et psychanalyste

Qu'en pensez-vous?

la girouette a écrit:

Oui c'est vrai pour certaines personnes: celles qui ont dépassé la souffrance ou l'ont transformée. Mais à  défaut certaines sont plutôt detruites.
Je souscris à ce que tu dis.

Ce qui transforme la souffrance n'est pas le "Je" mais quelque chose de palpable au plus profond de soi..... au centre...

Le mot souffrance ne signifie pas spécialement douleur, de par sa racine latine il signifie supporter, (porter par le dessous).
Ce n'est pas tout à fait la même chose que ressentir la douleur.
D'ailleurs l'expression souffrir en silence, signifie plus ou moins cela sans se plaindre.

Souffrance est donc plus proche de supporter, endurer, attendre que ça passe, avancer avec courage, qu'avoir mal ou être dans la douleur.
Et cela se relie assez bien au mot compassion, qui signifie plus ou mois "souffrir avec", donc aider à porter, ou a supporter.

Du coup éviter de souffrir prend un autre sens (cela dit en aucun cela signifierai porter ou faire porter plus que ce que l'on peut)

@ totem: Sur le plan spirituel oui mais là j'aurais parlé de transmutation. Parfois la personnalité peut transformer la souffrance aussi. A mon avis. C'est ce qui fait que certaines personnes ayant beaucoup souffert deviennent aigries voire folles alors que d'autres dans le même cas deviennent au contraire plus paisibles, sages, bienveillantes, compatissantes etc.  
On reconnaît donc ici un rôle positif à la souffrance mais pas en tant que telle, plutôt dans notre attitude vis à vis d'elle. Comment on la digère,  on la porte, et ce qu'on en tire.
Intéressant Loryan. "Porter par en dessous ". Commenle Christ avec sa croix, tiens.

Figaro a écrit:

Ludo, je retiendrai ceci : La souffrance ne purifie rien.

Pour être passé par ce qu'on appelle une "nuit obscure" ( peu importe ce que chacun met là dessus) je ne peux pas être d'accord. La souffrance atteignait des sommets et pourtant dans le même temps je me sentais comme un métal brûlé et frappé et refroidi quelques secondes puis re-brûlé et re-tapé indéfiniment par un forgeron qui cherchait ainsi à faire de moi une épée. C'est imagé mais c'était vraiment mon sentiment. Le forgeron était une partie supérieure de moi-même.

Totem a écrit:

la girouette a écrit:

Oui c'est vrai pour certaines personnes: celles qui ont dépassé la souffrance ou l'ont transformée. Mais à  défaut certaines sont plutôt detruites.
Je souscris à ce que tu dis.

Ce qui transforme la souffrance n'est pas le "Je" mais quelque chose de palpable au plus profond de soi..... au centre...

Très juste 

la girouette a écrit:

Figaro a écrit:

Ludo, je retiendrai ceci : La souffrance ne purifie rien.

Pour être passé par ce qu'on appelle une "nuit obscure" ( peu importe ce que chacun met là dessus) je ne peux pas être d'accord.  La souffrance atteignait des sommets et pourtant dans le même temps je me sentais comme un métal brûlé et frappé et refroidi quelques secondes puis re-brûlé et re-tapé indéfiniment par un forgeron qui cherchait ainsi à faire de moi une épée. C'est imagé mais c'était vraiment mon sentiment. Le forgeron était une partie supérieure de moi-même.

Plus il y a résistance à laisser traverser l'intelligence de la Lumière et plus la souffrance est grande au niveau du corps et de l'égo. Le renoncement laisse un goût amer (résistance) et le détachement un goût de miel (acceptation et libération). 

La souffrance est un outil de transformation ... de réflexion au moins
Le fer s'il n'est chauffé à blanc peut-il changer de forme ?
Je rejoins Elea et Ludo et aussi Loryan qui parle de la douleur de voir son chat qui va mal ! ça va aller pour elle j'espère !!! Je crois que c'est Juliette alors j'aurai une pensée pour elle  

Je crois que pour accepter la douleur il ne faut pas la nier  ... et alors la douleur sert ou va pouvoir servir à notre transformation ... C'est déjà ça
( c'est vrai quoi , c'est parfois radical ... plus que 20 ans de Bonheur soyons honnêtes  )
Il y a des millions d'exemples ..
le but n'est pas de souffrir mais de s'ouvrir au niveau du coeur !

Samarcande a écrit:

le but n'est pas de souffrir mais de s'ouvrir au niveau du coeur !

C'est juste! car au centre de l'Absolu peu importe la souffrance du corps aussi terrible soit-elle n'existe pas et seul la paix existe et j'en suis témoin plus d'une fois. 

Figaro a écrit:

la girouette a écrit:

Figaro a écrit:

Ludo, je retiendrai ceci : La souffrance ne purifie rien.

Pour être passé par ce qu'on appelle une "nuit obscure" ( peu importe ce que chacun met là dessus) je ne peux pas être d'accord.  La souffrance atteignait des sommets et pourtant dans le même temps je me sentais comme un métal brûlé et frappé et refroidi quelques secondes puis re-brûlé et re-tapé indéfiniment par un forgeron qui cherchait ainsi à faire de moi une épée. C'est imagé mais c'était vraiment mon sentiment. Le forgeron était une partie supérieure de moi-même.

Combien de temps a duré cette nuit obscure ?

2 à  3 mois. Puis j'ai failli perdre ma fille plusieurs fois pendant 3 semaines . 3 semaines de surveillance constante jour et nuit avec toutes les angoisses que cela implique, ça a mis un terme à cette histoire. Mais il y a eu des relents pendant 3 ans!

Qu'est ce que la souffrance vous a enlevé, et qu'est ce qu'elle vous a amené à développer?
Sans la souffrance, qu'est ce qui aurait pu être différent dans vos vies?
Si je fais le bilan, elle m'a enseigné le courage, la persévérance, l'acceptation, la compassion, l'introspection, elle a aiguisé mon regard à trouver la beauté et la joie dans les petites choses de l'existence, elle m'a éveillée au rêve et aidé à construire des moyens de les rendre vivants, elle m'a chargé de beaucoup de livres qui m'ont enrichi puis elle m'a appris à me délester du surplus qui m'encombrait, elle m'a enseigné à me détacher, à regarder le ciel et les étoiles, à approfondir les mystères etc.

Si la souffrance est liée à l'ignorance, n'est-il pas qu'il faille ignorer avant de connaître?

De moi-même 😉
En tout cas d'une bonne partie! Il y a des pans entiers de névroses ou de mécanismes d'identification qui ont disparu pour ne plus revenir, sauf de manière consciente.
Pas tout loin de là, mais le "noyau dur " de mon moi identifié a été ébrêché .
Pour le reste je remercie le Ciel de nous l'avoir laissée! Et je suis beaucoup plus conscient de ce que j'ai et empli de gratitude pour cela, conscient de la fragilité de tout et du mince fil qui retient chacun de nous. Chaque jour je rends Grâce!

Elea a écrit:

Qu'est ce que la souffrance vous a enlevé, et qu'est ce qu'elle vous a amené à développer?
Sans la souffrance, qu'est ce qui aurait pu être différent dans vos vies?
Si je fais le bilan, elle m'a enseigné le courage, la persévérance, l'acceptation, la compassion, l'introspection, elle a aiguisé mon regard à trouver la beauté et la joie dans les petites choses de l'existence, elle m'a éveillée au rêve et aidé à construire des moyens de les rendre vivants, elle m'a chargé de beaucoup de livres qui m'ont enrichi puis elle m'a appris à me délester du surplus qui m'encombrait, elle m'a enseigné à me détacher, à regarder le ciel et les étoiles, à approfondir les mystères etc.

Si la souffrance est liée à l'ignorance, n'est-il pas qu'il faille ignorer avant de connaître?

Certes, la douleur et la souffrance sont inhérentes à l'existence. Cependant, je me questionnerai toujours sur ce point : est-ce la dureté rencontrée durant ma vie ou l'Amour qui me permit d'entrer dans la Beauté ?

Elea a écrit:

Qu'est ce que la souffrance vous a enlevé, et qu'est ce qu'elle vous a amené à développer?
Sans la souffrance, qu'est ce qui aurait pu être différent dans vos vies?
Si je fais le bilan, elle m'a enseigné le courage, la persévérance, l'acceptation, la compassion, l'introspection, elle a aiguisé mon regard à trouver la beauté et la joie dans les petites choses de l'existence, elle m'a éveillée au rêve et aidé à construire des moyens de les rendre vivants, elle m'a chargé de beaucoup de livres qui m'ont enrichi puis elle m'a appris à me délester du surplus qui m'encombrait, elle m'a enseigné à me détacher, à regarder le ciel et les étoiles, à approfondir les mystères etc.

Si la souffrance est liée à l'ignorance, n'est-il pas qu'il faille ignorer avant de connaître?

Comme je me retrouve dans tes paroles Eléa.!
Aujourd'hui je sais que la souffrance du passé m'a forgée pour être ce que je suis aujourd'hui. La Souffrance fait descendre dans un puits duquel il faut remonter mais il a arrive que des êtres n'arrivent pas à remonter à cause de la perte d'espoir. J'ai appris sur mon chemin tout récemment qu'une personne au fond du puits qui n'a plus la foi ni l'espoir ne pouvait plus remonter quand bien même on essaierait par tous les moyens de l'aider.

la girouette a écrit:

De moi-même 😉
En tout cas d'une bonne partie! Il y a des pans entiers de névroses ou de mécanismes d'identification qui ont disparu pour ne plus revenir, sauf de manière consciente.
Pas tout loin de là, mais le "noyau dur " de mon moi identifié a été ébrêché .
Pour le reste je remercie le Ciel de nous l'avoir laissée! Et je suis beaucoup plus conscient de ce que j'ai et empli de gratitude pour cela, conscient de la fragilité de tout et du mince fil qui retient chacun de nous. Chaque jour je rends Grâce!

Figaro a écrit:

Elea a écrit:

Qu'est ce que la souffrance vous a enlevé, et qu'est ce qu'elle vous a amené à développer?
Sans la souffrance, qu'est ce qui aurait pu être différent dans vos vies?
Si je fais le bilan, elle m'a enseigné le courage, la persévérance, l'acceptation, la compassion, l'introspection, elle a aiguisé mon regard à trouver la beauté et la joie dans les petites choses de l'existence, elle m'a éveillée au rêve et aidé à construire des moyens de les rendre vivants, elle m'a chargé de beaucoup de livres qui m'ont enrichi puis elle m'a appris à me délester du surplus qui m'encombrait, elle m'a enseigné à me détacher, à regarder le ciel et les étoiles, à approfondir les mystères etc.

Si la souffrance est liée à l'ignorance, n'est-il pas qu'il faille ignorer avant de connaître?

Certes, la douleur et la souffrance sont inhérentes à l'existence. Cependant, je me questionnerai toujours sur ce point : est-ce la dureté rencontrée durant ma vie ou l'Amour qui me permit d'entrer dans la Beauté ?

Peut-être bien les deux? Peut-être les difficultés ont cet avantage de labourer notre terre intérieure afin d'y faire germer l'Amour de façon plus grande?

Totem a écrit:

 Comme je me retrouve dans tes paroles Eléa.!
Aujourd'hui je sais que la souffrance du passé m'a forgée pour être ce que je suis aujourd'hui. La Souffrance fait descendre dans un puits duquel il faut  remonter mais il a arrive que des êtres n'arrivent pas à remonter à cause de la perte d'espoir. J'ai appris sur mon chemin tout récemment qu'une personne au fond du puits qui n'a plus la foi ni l'espoir ne pouvait plus remonter quand bien même on essaierait par tous les moyens de l'aider.

Il m'est arrivé de me retrouver ainsi au fond du puit sans plus aucune ressource en souhaitant la mort plus que tout. Pourtant je ne sais pas quel phénomène la petite flamme de la foi est un jour réapparue et m'a sauvé la vie... Quand il n'y a plus d'espoir il reste le miracle.

Elea a écrit:

Totem a écrit:

 Comme je me retrouve dans tes paroles Eléa.!
Aujourd'hui je sais que la souffrance du passé m'a forgée pour être ce que je suis aujourd'hui. La Souffrance fait descendre dans un puits duquel il faut  remonter mais il a arrive que des êtres n'arrivent pas à remonter à cause de la perte d'espoir. J'ai appris sur mon chemin tout récemment qu'une personne au fond du puits qui n'a plus la foi ni l'espoir ne pouvait plus remonter quand bien même on essaierait par tous les moyens de l'aider.

Il m'est arrivé de me retrouver ainsi au fond du puit sans plus aucune ressource en souhaitant la mort plus que tout. Pourtant je ne sais pas quel phénomène la petite flamme de la foi est un jour réapparue et m'a sauvé la vie... Quand il n'y a plus d'espoir il reste le miracle.

J'ai vécu aussi la même chose.....le désir de la mort pour en finir et puis cette petite flamme de la foi comme tu le dis qui est apparue et à la suite le miracle et un grand bouleversement au delà de toutes ses propres croyances et connaissances.... Une nouvelle naissance.
Je pense que sans cette petite flamme qui émane du divin la remontée peut être impossible et j'ai compris cela cette année lorsqu'une connaissance très cartésienne que j'ai soutenue pendant 3 ans dans sa descente aux enfers et qui ne pouvait croire en cette petite flamme, a préféré en finir.
Il disait qu'il aurait voulu croire, , il a essayé mais son cursus scientifique rationnel l'en empêchait.
IL y a un dicton qui est vrai à mon sens, c'est : Aide toi et le ciel t'aidera.....

Figaro a écrit:

la girouette a écrit:

De moi-même 😉
En tout cas d'une bonne partie! Il y a des pans entiers de névroses ou de mécanismes d'identification qui ont disparu pour ne plus revenir, sauf de manière consciente.
Pas tout loin de là, mais le "noyau dur " de mon moi identifié a été ébrêché .
Pour le reste je remercie le Ciel de nous l'avoir laissée! Et je suis beaucoup plus conscient de ce que j'ai et empli de gratitude pour cela, conscient de la fragilité de tout et du mince fil qui retient chacun de nous. Chaque jour je rends Grâce!

Merci de ta réponse. Tu sais ce que l'on dit des fêlures certainement ?

Ils laissent passer la lumière

J'alimente ce poste avec des choses que j'ai lu il y a longtemps, et d'autres que j'ai lu très récemment, à savoir hier. Maître Philippe disait que lorsque l'on récite le Notre Père, et qu'on demande à recevoir notre pain quotidien, on ne se rendait pas compte que ce pain quotidien, c'était la souffrance, qui purifie notre âme et nous rapproche de Dieu. Les orthodoxes parlent de pain Essentiel. Et je crois que dans la Bible de Saint-Jérôme, il parle de pain super substantiel. Là, on fait dans l'alchimie.
Il s'agit bien d'un pain qui nourrit l'essence, et dans le dernier cas, d'un pain qui apporte des substances fines pour nourrir décor supérieure. C'est comme ça que je le vois. Sinon, qu'est-ce qui peut être plus substantiel que la substance ?
Une citation de Gurdjieff. Pour faire un pain, il est nécessaire de passer par la cuisson. L'eau, c'est la connaissance. Les émotions, c'est la farine. Et la souffrance, c'est la cuisson, le feu. Mais il ajoute lors d'un autre passage, que la souffrance mécanique et inconsciente est inutile. Seule la souffrance consciente a un intérêt pour le travail intérieur.