« Si vous voulez aider autrui, vous devez être complètement vide de toute nécessité d’aider autrui. Quand vous touchez cela du doigt, vous êtes de la plus grande aide possible pour votre entourage. C’est dans la non-action que toute action s’accomplit. Vous n’êtes pas l’auteur de vos actes, vous êtes la conscience d’où toute action est issue. Dans les relations entre personnalités, antre objets, il n’y a que recherche de sécurité, il y a seulement demande. Même ce qu’il est classique de nommer « le don »vise à obtenir. Le don pur est votre vraie nature, il est amour.
Quand l’occasion réclamera votre aide, vous aiderez spontanément, et l’aide viendra de votre totalité, de l’amour, elle sera hautement efficace. Mais si vous êtes un secouriste professionnel, mu par le concept que vous avez de vous-même ou du monde, votre aide restera toujours fragmentaire.
Concevoir une aide est une anticipation. C’est une action qui provient d’une réaction. Considérez les mobiles profonds de votre désir d’aider. Une aide authentique, comme je l’ai dit, surgit de la non-action. Si le monde réclame votre aide, aidez-le bien sûr, aidez-le avec discrimination mais ne soyez pas un professionnel de l’aide.
Donnez à votre ami ce dont il a besoin pour accomplir ce que la vie lui demande, à lui. Ne lui imposez pas la façon dont il devrait selon vous, se comporter dans la vie. Nous sommes environnés par une aide endémique. Elle provient de l’ego. En un sens, de telles interventions sont violence, lutte. »
JEAN KLEIN
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