Bonjour à tous...
Il y a longtemps que je n’ai pas retranscrit de citation de maîtres spirituels (ou guides spirituels), toutefois devant ce sujet qu’est la méditation, certains souvenirs remontent en moi. L’un de ces guides disait que pour lui, une seule « chose » avait, comment dire, constitué le point central de sa vie.
C’était : « Transcender » Rentrer en soi, aller dans les couches profondes de soi, en d’autres termes : méditer.
C'est-à-dire que si l’on ne fait pas directement par soi-même l’expérience du silence en soi, l’expérience de ce qui est attaché et de ce qui se détache, tout ce qu’on peut entendre au sujet du détachement ou autre reste « les paroles d’un autre », reste « lettre morte ».
Une approche de la méditation…
Je retranscris ici quelques phrases attribuées au Bouddha (en italique) :
« Un bon disciple pratique ainsi : il inspire et il expire et il sait si son inspiration et son expiration est longue ou brève. »
Il est conscient de sa respiration mais cela ne signifie pas nécessairement qu’il se concentre sur la respiration. Il y a plutôt ici une invitation à être présent à ce qui là. Méditer, c’est se mettre en disponibilité, c'est-à-dire laisser s’animer en soi ce qui s’anime. C’est tout. Quelques soient les perturbations qui s’élèvent en soi, elles tendent d’elles-mêmes à s’apaiser, comme des vagues qui ne seraient plus alimentées et qui retomberaient en elles-mêmes et qui ainsi s’effaceraient.
« Un bon disciple pratique ainsi : il observe les formations mentales. »
Il n’y a pas ici un essai pour modifier les pensées (pour en diminuer le flot ou pour l’accroître), il n’y même pas une tentative d’observation des formations mentales (pensées) car observer est naturel, spontané. C’est la conscience qui est là, et cela va de soi, elle est consciente.
En d’autres termes il n’y a rien à faire. S’asseoir, c’est tout ! Et la respiration est là, et les formations mentales sont là. En fait on laisse se décanter ce qui doit se décanter…
C’est comme un instant de repos que l’on se donne, il n’est même pas nécessaire de se dire « je vais méditer » car on risque alors de se placer dans une perspective d’atteindre quelque chose, de réaliser quelque chose.
En fait tout est déjà là, en soi… et ne demande qu’à mûrir…
On peut évidemment se poser de nombreuses questions sur ce qu'est la méditation ou sur ce qu'elle n'est pas...
Poser une question amène une réponse... Mais la réponse elle-même suscite une nouvelle question... C'est comme un processus sans fin, comme un tapis que l'on déroulerait indéfiniment.
Derrière (ou en-dessous pourrait-on dire) le questionnement se trouve quelque chose qui en est la cause.
[ Un auteur dont j'ai oublié le nom disait à ce sujet que ce processus de pensées ou de questionnement est comme un frémissement à la surface de l'eau mais que l'origine de ce frémissement se trouve, non pas à la surface, mais en dessous (dans ce cas précis, des possons qui frétillent]
Mais il ne s'agit pas "d'essayer" de voir "les poissons" directement, car si nous rentrons dans l'eau, ils fuient, ils se cachent.
Rester dans ce silence de la méditation où justement on n'essaye pas de faire quoi que ce soit, fait que progressivement tout ce qui est la nature des pensées, ce qui est à l'origine du questionnement se révèle à soi. La profondeur de soi se révèle.
Je parle de "silence" de la méditation mais il est certain que lorsque l'on s'assoit ainsi, ce que l'on ressent ou voit dans un premier temps nous semble tout sauf le silence. C'est normal, c'est justement parce qu'il a le silence qu'il y a perception des pertubations, de l'agitation.
Il peut alors s'élever en soi différentes formes de pensées ou d'émotions. On peut penser : "Je n'y arriverai jamais !"ou bien "C'est bidon, ça ne sert à rien !"
Dans ce cas, il convient de laisser le flot se poursuivre de lui-même sans essayer de le maintenir ou même de l'atténuer. Juste rester avec lui, quelque soit la forme qu'il prend.
Il est certain que par cette pratique, que l'on peut intégrer au quotidien par petites touches, on va vers l'approfondissement de soi et qu'en conséquence l'ego va chercher tous les prétextes possibles pour interrompre la pratique, il va essayer de trouver ce lui qui lui semble le plus crédible pour arrêter car il a peur.
Je ne crois pas qu'il y ait de possibilité de "dépasser" l'attachement ou "retrouver" la liberté intérieure (peut-importe l'angle qu'on utilise pour parler) sans faire l'expérience par soi-même de ce qui "attaché" en soi, sans "rentrer" en soi...
Amitié