Un pèlerin, peut-importe le pèlerin et le lieu de son pèlerinage d'ailleurs, ne s'approche t-il pas de l'état que connaissent les pratiquants du za zen ?
En résumé : le fait de faire un pèlerinage ne permet-il pas d'atteindre la "zénitude"
C'est un texte que Wohpé a éditée qui m'a fait penser à ça, et ça m'a motivé à écrire ceci, mais c'est venu comme ça !
Alors, qu'est-ce que vous en pensez ? La marche est-elle bonne pour la voie ?
Le pèlerin...
Pèlerin, connais-tu la vérité de la voie, sur le juste chemin qui doit te mener au but ?
Au départ, tu partis avec en toi l'image, les pensées de ceux qui guidèrent chacun de tes pas jusque là.
Ils eurent pour noms, Jésus, Brahma, Moise, Krishna, Mahomet, Bouddha, et tant d'autres que tu adoras.
Leurs enseignements en ton cœur, la marche assurée, vers le lieu béni, corps et esprit tu projetas.
Tu cherchas sur ce chemin la vérité sur toi-même, les autres, l'univers, au travers de tes nombreux pas.
Mais entrecoupés par la croisées de nombreux autres chemins, ton assurance mainte fois s'effilochas.
Rencontrant d'autres pèlerins, forts différents de toi, sur le métier, l'ouvrage de ta vie tu retravaillas.
Passant de la méditation à réflexion, tout le long du chemin, entre vous les échanges furent courtois.
Passant de la prière à la mortification, au fond de ton cœur, dans les méandres de la foi, tu te lovas.
Passant de la vacuité à la multiplication des questions, sur l'ensemble de tes certitudes, tu te penchas.
Les poussières de la terre, tout au long du chemin, sous tes pieds, en ton corps, petit à petit, s'accumula.
L'eau des pluies, des torrents, des rivières, des fleuves, de la mer, sur ton corps et ton âme ruissela.
Le feu des bougies, des âtres, des incendies, du ciel, des volcans, en ton âme et ton esprit s'enflamma.
Le souffle en tes poumons, comme le vent, la tempête, la tornade, l'ouragan, mainte fois s'engouffra.
Du chemin initial et droit, du fait des bouleversements et du relief, de nombreuses fois tu t'écartas.
Du jour à la nuit, sous ta couverture ou ta pèlerine, de l’extrême froideur à l’extrême chaleur tu passas.
Des pires et des meilleurs hommes que tu croisas sur ton chemin, il n'en est pas un qui ne t'arrêta.
Tu mangeas salé et tu mangea sucré, le fade et l'épicé animèrent le cours de tes frugaux repas.
De la joie et l'allégresse des beaux jours, à la souffrance et au désespoir des blessures, tu passas.
Mais jamais tu ne t'arrêtas... et finalement, fourbu, mais satisfait, au bout du chemin tu arrivas.
Pourquoi ne t'être pas arrêté, n'avoir pas écourté tes pas, n'avoir pas abandonné le chemin en soi ?
N'est-ce point parce que le but n'était pas dans lieu que tu visais, dès le commencement de tes pas ?
Mais bien dans l’oscillation qui t'a fait aller de droite à gauche, d'arrière en avant et de haut en bas !
Le but n'était pas le but, l'envie n'était pas l'envie, la foi n'était pas la vrai foi, car tout était déjà là.
Bien blottit, au dedans comme en dehors de toi, la lumière de vérité s'est inscrite en chacun de tes pas.
Le but n'est pas le but car grâce au long cheminement, qui t'a fait passer de mauvaise vie à bon trépas, tu as découverts que le but, au sein du Tout, était de gagner le coeur de la lumière, présente en toi !