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 L'homme à la tête de pierre.

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ch'an-dodo
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ch'an-dodo


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MessageSujet: L'homme à la tête de pierre.   L'homme à la tête de pierre. Icon_minitimeVen 23 Sep 2011 - 23:25

L'homme à la tête de pierre.



Comment me suis-je retrouvé planté là?
Juste derrière la porte d’entrée d’un club gay.
Est-ce la vie qui m’a trainé jusqu’ici ? Le matraquage médiatique avait-il eu raison de moi ? Ai-je trop dégusté avec les femmes ?
Quoi qu’il puisse en être, je pénétrais dans ce monde inconnu avec un arrière-goût d’urine dans la bouche.
A ma grande surprise la plupart des clichés étaient au rendez-vous.
Des hommes artificiellement bronzés, extrêmement musclés, tirés à dix épingles.
De jeunes garçons chétifs efféminés, aux physiques de dominés, suant le désir mêlé d’une certaine crainte. Des vieux, discrets, placés vers le fond, dans l’obscurité, venus chercher de la chair fraiche, et bien d’autres stéréotypes.
Bref c’était bondé ce soir-là.

Je me dirigeai vers le comptoir, je sentais les regards se braquer sur moi.
Je commandai un whisky au barman, un black, visage sympathique, peut-être ancien sportif qui s'était laissé aller. Je pris mon verre puis m’installai à une table.
Les amplificateurs déversaient, à un niveau sonore élevé, une musique électronique quelconque.
Les canapés en cuir rouge peu confortables, des tables basses rondes, noires, de la moquette neuve, les néons feutrés, des tableaux d’apollons sur les murs et pas de toilettes pour femmes.
D’ailleurs j’espérais dans mon malheur en trouver, au moins des lesbiennes, mais point de femelle cette nuit. Certes il y avait des êtres qui ressemblaient à la gente féminine. Un soir de lourde cuite l’erreur est humaine….Mais à n’en point douter, ce n’est pas la même chose.

Cela faisait seulement deux minutes que j’étais assis et (déjà) un homme s’invita à ma table.
Il me chuchota directement la taille de son sexe à l’oreille.
Légèrement pris de court ;
« Je suis désolé je n’ai pas l’habitude, je suis un peu perdu ces derniers temps. »
Il me répondit du tac au tac avec le bagou d’un avocat de star :
« Ne t’inquiète pas, je suis passé par là moi aussi, tout va très bien se passer »

Tout ? Me suis-je répété en pensée.

Il était, je crois, un bel homme. De ces jeunes, fashions, sculptés, souvent habillés à rayures, et coiffés en brosse. Le visage carré, sûr de lui, une forte odeur de parfum s’en dégageait. Victime de la mode.
J’eus cette impression fugace qu’en ce lieu, tout ce beau linge était de mèche.
Ils jouaient la comédie, chacun à son poste, attendant, les pauvres âmes esseulées venues se perdre en ces eaux troubles.
Quelque part, des vampires…

Fumant une cigarette le jeune garçon, très tactile, la main posée sur mon épaule, de ses doigts caressait ma joue. Ses yeux trahissaient une malice qui je m’avouais, pouvait être charmeuse.
N’était-il pas le reflet ce que je désirais être et non l’objet de mon désir ?
Il m’invita à prendre l’air, traversant l’établissement pour rejoindre l’extérieur, l’assemblée vampirique nous adressait un sourire teinté de sadisme.
Il me fit découvrir un endroit tranquille, à l’arrière de la boite.
Nous passâmes par une petite porte de fer qui restait toujours ouverte, grâce à un rocher qui bloquait la fermeture.
Nous nous engouffrâmes dans un couloir, sombre et isolé.
Il jeta son mégot et l’écrasa de la pointe de sa chaussure gauche,
et me lança ;
« J’imagine que tu te demande ce que ça fait de sucer ? »
Je répondis honnêtement.
« J’avoue que oui, ça ma bien pris la tête tout ça. »
Il connaissait son affaire, il m’avait flairé.
Un caniveau ou transitait une eau usée, passait de ce coté.
Des plantes coriace poussaient ici et là. J’en fus surpris.
Comment la vie peut-elle pousser en cet endroit ?
Il rétorqua ;
« Écoute je vois bien que tout ça ne t’intéresse pas, et je comprends que tu sois curieux.
Je te propose d’essayer avec moi, en toute sécurité, et si ça ne te convient pas on arrête, promis. »
J’en avais ras le bol de tout ça.
« Ok. »
Je pensais souvent à une scène du film Philadelphia.
Le moment où Tom Hanks et Denzel Washington , échangent des paroles tout en écoutant une musique d’opéra.
Tom devient fou pris par la music et se ventent de détenir -L’AMOUR-
Il força mon respect. Et bien sûr je le désirais aussi, cet amour-là, semblait être l’ultime achèvement d’un être humain.
Je compris en cet instant qu’il s’était trompé.
Cette chose, cet amour, je le voulais certes, mais pour le tartiner allègrement à la face du monde.
Le jeter à la figure de l’autre, le soumettre par ce pouvoir et lui dire ;
« Alors tu dis quoi maintenant ? Tu n’es pas capable d’aimer ? Comme ça? Comme moi ? »
« Je vais t'apprendre, si tu reste près de moi, si tu m’adules et me vénères»
Et ce pouvoir-là, n’avait rien de différent d’une liasse de billets de cinq-cent euros.
L’ego s’insinue partout, il n’y a pas une parcelle de ce monde qui puisse y échapper.
Je me mis à genoux, il sortit son sexe et me le présenta.
Je le pris dans ma main, il était lourd.
« Vas-y, t’inquiète pas, c’est entre nous tout ça. »
Je me retrouvais - par je ne sais quel destin sordide - avec quelques centimètres d’un sexe masculin dans la bouche.
Je restais prostré, je ne pouvais plus bouger.
« Allez suce mon petit. »
Sa voix avait mué, c’était le diable qui me parlait.
Une main se posa sur ma tête, elle suggérait avec force de continuer.
En cet instant ma conscience fut aspirée….

Je me retrouvais ailleurs : Océan verdoyant.
Positionné à quatre pattes…. ça me grattait; en face de moi un type, qui était-ce ?
Moi ?? Oui c’était moi.
J’essayais de me parler.
« wouaff » C’est un aboiement qui résonna? Je reconnus l’endroit : Le parc où je promenais mon chien.
Je compris;
Me voilà happé dans un souvenir de mon molosse.
Brave ami, un magnifique American staff, couleur chocolat, décédé il y a quelques années, paix à son âme.
Un après-midi, mois d’août, nous avions la chance de bénéficier de l’immense espace pour nous seuls. Equipés d’une balle de tennis nous jouions, heureux, sans nous soucier du reste du monde. Revoir ce doux moment à travers les yeux de mon chien, quelle étrange sensation. Le vent nous caressait de ses long bras invisibles, le soleil nous chauffait juste à point et le bleu du plafond ciel infini, défiant toute logique et réflexion, vous laissait à coup sûr bouche bée et les fesses par terre.
Mon moi-physique m’envoie la balle, un tir en cloche très haut, superbe.
Je suis concentré sur la cible, guettant sa retombée.
Je m’élance, fendant l’air de toute ma masse, dans une incroyable envolée, en un croc, je saisi le joujou en plein vol.
3 tonnes de pression brute se referment sur la sphère jaune fluo.
Je revins à moi…
Du sang…partout.
Le type était couché au sol, en état de choc, parcouru de soubresauts, ses mains essayaient de stopper les giclées de sang qui provenaient de son bas-ventre.
Je sentis un truc encombrer ma bouche. Je recrachais l’appendice, il échouait par terre.
Un bout de pénis.
La lune brillait haut ce soir-là, d’ici, la musique du club nous parvenait à peine.
Je me relevais lentement, enjambais le corps et me dirigeais vers la porte.
En face du rocher qui bloquait la fermeture, je m’accroupis et le soulevait avec une facilité déconcertante. Je le déposais près de l’homme qui agonisait en silence. « Agréable ce type dans le fond. » pensais-je.
Je me positionnais à hauteur de son visage.
On aurait pu croire qu’il essayait de parler mais plus aucun son ne sortait de sa bouche.
Le sang giclait encore de son bas bide, il sortait à toute hâte, tel une horde de détenus libérés de taule à leur insu.
Je le fixais dans les yeux, je n’y perçus pas grand-chose, ma respiration s’accélérait.
L’adrénaline s’activait en moi, me traversait, je me saisis du gros caillou, le soulevai le plus haut possible et d’un geste sec,
J’explosai sa figure.
Quelques dents ont sauté avec force.
Il a troqué son visage contre un rocher.
À mon grand étonnement ça ne fit aucun bruit.
Un liquide rouge s‘échappait, entourant la stèle funèbre, la lune, coquine, tentait de s’y refléter.
Mêlé au silence et à la faible musique parvenant du club, le bruit de l’eau m’apaisa, les plantes, moqueuses dansaient au rythme du courant.
Je chercheais le bout de pénis, le ramassais et le jetais au loin comme une canette de bière vide.
Je me sentais bien.
Ce symbole maculé de sang, est une œuvre d’art, un drapeau.
Pour qui ;
« Par un sale jour de novembre, molesté de sa fierté et de toute estime, victime des pickpocket de l’âme, il se surprendrait à genoux, tétanisé, face au diable déguisé, a l’abri d’une sombre ruelle étoilée. »
Je psalmodiais ces mots à voix basse puis sortis de l’impasse.
Par le reflet d’une vitrine, je vis une personne tachée d’hémoglobine des pieds jusqu’au crâne.
Proche du club, un vendeur de kebab restait ouvert toute la nuit pour les noctambules affamés. J’avais la dalle, et me décidais à casser la croûte.
Des gens trainaillaient, mangeaient un bon sandwich aux alentours du snack.
Je me présentais au comptoir.
Les bouches s’arrêtèrent de croquer leurs galettes, des sodas tombaient au sol.
On me fixa d’un air pantois quand je dis d’une voix enjouée :

« Bonsoir, je voudrai un kebab frite mayo harissa s’il vous plait. »
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