| | Texte du Sin Sin Ming, écrit sur le coeur de la confiance | |
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Invité Invité
| Sujet: Texte du Sin Sin Ming, écrit sur le coeur de la confiance Sam 6 Aoû 2011 - 12:00 | |
| Sin Sin Ming
La grande Voie n'est pas difficile, il suffit d'éviter de choisir. Si vous êtes libre de la haine et de l'amour, elle apparaît en toute clarté.
S'en éloigne-t-on de l'épaisseur d'un cheveu, un gouffre sépare alors le ciel et la terre. Si vous voulez la trouver, Ne tentez pas de suivre ni de résister.
La lutte entre le pour et le contre, voilà la maladie du cœur ! Ne discernant pas le sens profond des choses, vous vous épuisez en vain à pacifier votre esprit.
Perfection du vaste espace, il ne manque rien à la Voie, il n'y a rien de superflu. En recherchant ou en repoussant les choses, nous ne sommes pas en résonance avec la Voie.
Ne pourchassez pas le monde soumis à la causalité, ne vous perdez pas non plus dans un vide de phénomènes ! Si l'esprit demeure dans la paix de l'Unique, cette dualité disparaît d'elle-même.
En cessant d'agir pour trouver la tranquillité, celle-ci ne sera qu'un surcroît d'agitation. Recherchant le mouvement ou le repos, comment pourrions-nous connaître l'Unique ?
Quand on ne comprend pas la non-dualité de la Voie, le mouvement et le repos sont faux. Si vous repoussez le phénomène, il vous engloutit ; si vous poursuivez le vide, vous lui tournez le dos.
À force de paroles et de spéculations, nous nous éloignons de la Voie. Coupant court aux discours et aux réflexions, il n'est point de lieu où nous ne puissions pénétrer.
Revenir à la racine, c'est retrouver le sens ; courir après les apparences, c'est s'éloigner de la Source. Dans l'instant, en retournant notre regard, nous dépasserons le vide des choses du monde.
Si le monde paraît changer, c'est à cause de nos vues fausses. Inutile de rechercher la vérité, abandonnez seulement les vues fausses.
Ne vous attachez pas aux vues duelles, veillez à ne pas les suivre. À la moindre trace de bien ou de mal, l'esprit s'embrouille dans les complexités.
La dualité n'existe que par rapport à l'Unité ; ne vous attachez pas à l'Unité. Pour un esprit qui ne fabrique pas, les dix mille choses sont inoffensives.
Si une chose ne nous trouble pas, elle est comme inexistante ; si rien ne se produit, il n'y a pas d'esprit. Le sujet disparaît à la suite de l'objet ; l'objet s'évanouit avec le sujet.
L'objet est objet par rapport au sujet ; le sujet est sujet par rapport à l'objet. Si vous désirez savoir ce que sont ces deux entités, sachez qu'à l'origine elles sont vides de substance.
Dans ce vide unique, les deux se confondent et chacune contient les dix mille choses. N'essayez pas de distinguer le subtil du grossier ; comment prendre parti pour ceci contre cela ?
L'essence de la grande Voie est vaste ; il n'y a rien de facile, rien de difficile. Les vues restreintes sont hésitantes et méfiantes ; plus on pense aller vite, plus on va lentement.
Si nous nous attachons à la grande Voie, nous perdons la justesse ; dans l'intention, nous nous engageons sur un chemin sans issue. Laissez-la aller et toutes choses suivront leur propre nature ; l'essence ne se meut pas ni ne demeure en place.
Écoutez la nature des choses et vous serez en accord avec la Voie, libre et délivré de tout tourment. Lorsque nos pensées sont fixées, nous tournons le dos à la vérité ; nous nous embrouillons et sombrons dans le malaise.
Ce malaise fatigue l'âme : à quoi bon fuir ceci et rechercher cela ? Si vous désirez suivre le chemin du Véhicule unique, N'ayez aucun préjugé contre les objets des six sens.
Quand vous ne les repousserez plus, alors vous atteindrez l'illumination. Le sage ne poursuit aucune tâche ; le sot s'entrave lui-même.
Les choses sont dépourvues de distinctions ; c'est notre attachement qui leur en confère. Vouloir comprendre et utiliser l'Esprit, n'est-ce pas là le plus grand de tous les égarements ?
L'illusion engendre tantôt le calme, tantôt le trouble ; l'illumination détruit tout attachement et toute aversion. Toutes les oppositions viennent de la pensée.
Rêves, illusions, fleurs de l'air, pourquoi s'exténuer à vouloir les saisir ? Gain, perte, vrai et faux disparaissent en un instant.
Si l'œil ne dort pas, les rêves s'évanouissent d'eux-mêmes. Si l'esprit ne se prend pas aux différences, les dix mille choses ne sont qu'une unique Réalité.
En nous donnant au mystère des choses en leur réalité unique, nous oublions le monde de la causalité. Lorsque toutes les choses sont considérées avec équanimité, elles retournent à leur nature originelle.
Ne cherchez pas le pourquoi des choses : vous éviterez ainsi de tomber dans le monde des comparaisons. Lorsque la tranquillité se meut, il n'y a plus de mouvement ; Lorsque le mouvement s'arrête, il n'y a plus de tranquillité.
Les frontières de l'Ultime ne sont pas gardées par des lois. Si l'esprit est illuminé par l'identité, toute activité cesse en lui.
Une fois les doutes balayés, la vraie confiance luit, forte et droite. Rien à retenir, rien à se remémorer.
Tout est vide, rayonnant et lumineux par soi-même : n'épuisez pas les forces de votre esprit. L'Incomparable n'est pas mesurable par la pensée, la Connaissance est insondable.
Dans la Réalité telle qu'elle est, il n'y a ni autrui ni soi-même. Si vous désirez vous y accorder, une seule parole possible : non-deux !
Dans la non-dualité, toutes choses sont identiques, il n'est rien qui ne soit en elle. Les visionnaires en tous lieux y ont accès ainsi.
Le principe est sans hâte ni retard ; un instant est semblable à des milliers d'années. Ni présent ni absent et cependant partout devant vos yeux.
L'infiniment petit est comme l'infiniment grand, dans l'oubli total des objets. L'infiniment grand est pareil à l'infiniment petit, lorsque l'œil n'aperçoit plus de limites.
L'existence est la non-existence, la non-existence est l'existence. Tant que vous ne l'aurez pas compris, vous demeurerez agités.
Une chose est à la fois toutes choses, toutes choses ne sont qu'une chose. Si vous pouvez seulement saisir cela, il est inutile de se tourmenter au sujet de la connaissance parfaite.
L'esprit de confiance est non duel ; ce qui est duel n'est pas l'esprit de confiance. Ici les voies du langage s'arrêtent, car il n'est ni passé, ni présent, ni futur.
version française du Sin Sin Ming, de l'ouvrage Tch'an - Zen : Racines et floraisons |
| | | Professeur X Membre
Date d'inscription : 16/06/2010 Nombre de messages : 11177 Age : 55 Ville : système solaire
| Sujet: Re: Texte du Sin Sin Ming, écrit sur le coeur de la confiance Sam 6 Aoû 2011 - 13:34 | |
| J'adore l'esprit Zen , ça dit toujours que c'est simple mais on comprend rien quant on lit , ça semble tellement tortueux pour mon esprit que j'ai l'impression d'avoir lu une nouvelle d'Agatha Christie , c'est pas que cela soit du Chinois pour moi mais j'y perçois toujours comme un mouvement d'une thèse et son contraire , la volonté de vaincre l'ambiguïté des concepts par la synthèse constante ,la binarité des concepts , ne laissant aucun repos à mon pauvre cerveau , ce n'est pourtant pas une critique ou une vision négative de cet esprit , mais mon rapport personnel avec lui , j'ai beaucoup lu et discuté avec des êtres qui étaient en affinités avec cette voie , cela m'a toujours semblé très intellectuel , très philosophique , mais je fais quand même l'effort de m'en rapprocher en lisant ce texte que je trouve sommes toutes très inspiré , love . | |
| | | chaman tigre blanc Membre
Date d'inscription : 06/06/2011 Nombre de messages : 817 Age : 59 Ville : Bordeaux
| Sujet: Re: Texte du Sin Sin Ming, écrit sur le coeur de la confiance Dim 7 Aoû 2011 - 10:48 | |
| Merci pour ce texte qui est du pur "jus" de za zen ! Après l'avoir lu, il m'a inspiré un texte sur le pèlerinage, pourquoi je l'ignore, mais y a des liens entre les deux sans doute. Je te le mets et je crois que je vais en faire un sujet.
Le pèlerin... Pèlerin, connais-tu la vérité de la voie, sur le juste chemin qui doit te mener au but ?
Au départ, tu partis avec en toi l'image, les pensées de ceux qui guidèrent chacun de tes pas jusque là. Ils eurent pour noms, Jésus, Brahma, Moise, Krishna, Mahomet, Bouddha, et tant d'autres que tu adoras. Leurs enseignements en ton cœur, la marche assurée, vers le lieu béni, corps et esprit tu projetas. Tu cherchas sur ce chemin la vérité sur toi-même, les autres, l'univers, au travers de tes nombreux pas. Mais entrecoupés par la croisées de nombreux autres chemins, ton assurance mainte fois effilochas. Rencontrant d'autres pèlerins, forts différents de toi, sur le métier, l'ouvrage de ta vie tu retravaillas. Passant de la méditation à réflexion, tout le long du chemin, entre vous les échanges furent courtois. Passant de la prière à la mortification, au fond de ton cœur, dans les méandres de la foi, tu te lovas. Passant de la vacuité à la multiplication des questions, sur l'ensemble de tes certitudes, tu te penchas. Les poussières de la terre, tout au long du chemin, sous tes pieds, en ton corps, petit à petit, s'accumula. L'eau des pluies, des torrents, des rivières, des fleuves, de la mer, sur ton corps et ton âme ruissela. Le feu des bougies, des âtres, des incendies, du ciel, des volcans, en ton âme et ton esprit s'enflamma. Le souffle en tes poumons, comme le vent, la tempête, la tornade, l'ouragan, mainte fois s'engouffra. Du chemin initial et droit, du fait des bouleversements et du relief, de nombreuses fois tu t'écartas. Du jour à la nuit, sous ta couverture ou ta pèlerine, de l’extrême froideur à l’extrême chaleur tu passas. Des pires et des meilleurs hommes que tu croisas sur ton chemin, il n'en est pas un qui ne t'arrêta. Tu mangeas salé et tu mangea sucré, le fade et l'épicé animèrent le cours de tes frugaux repas. De la joie et l'allégresse des beaux jours, à la souffrance et au désespoir des blessures, tu passas. Mais jamais tu ne t'arrêtas... et finalement, fourbu, mais satisfait, au bout du chemin tu arrivas. Pourquoi ne t'être pas arrêté, n'avoir pas écourté tes pas, n'avoir pas abandonné le chemin en soi ? N'est-ce point parce que le but n'était pas dans lieu que tu visais, dès le commencement de tes pas ? Mais bien dans l’oscillation qui t'a fait aller de droite à gauche, d'arrière en avant et de haut en bas ! Le but n'était pas le but, l'envie n'était pas l'envie, la foi n'était pas la vrai foi, car tout était déjà là. Bien blottit, au dedans comme en dehors de toi, la lumière de vérité s'est inscrite en chacun de tes pas. Le but n'est pas le but car grâce au long cheminement, qui t'a fait passer de mauvaise vie à bon trépas, tu as découverts que le but, au sein du Tout, était de gagner le coeur de la lumière, présente en toi !
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| | | Elfi Membre
Date d'inscription : 16/07/2011 Nombre de messages : 936 Age : 62 Ville : Ici ou là-bas
| | | | chaman tigre blanc Membre
Date d'inscription : 06/06/2011 Nombre de messages : 817 Age : 59 Ville : Bordeaux
| Sujet: Re: Texte du Sin Sin Ming, écrit sur le coeur de la confiance Dim 7 Aoû 2011 - 11:36 | |
| - Elfi a écrit:
- A voix haute j'ai dû lire, écoutant chaque pied de ta quête de pélerin inspiré et conscient de tout celà.
Gros travail ! bravo Tigre blanc et Chaman tout à la fois C'est pas moi, c'est Wohpé qui m'a inspiré avec ce texte sur la "zénitude", après sa lecture c'est venu " pas à pas " Faux dire que le texte est fourni en démonstrations claires de l'état de vacuité, on pourrait dire. Ce que j'ai perçu comme le résultat d'une oscillation, d'un mouvement, qui en fait abouti à un état d'être particulier. Comme le dis si bien, le professeur X, il est très inspiré, ben ça ma inspiré du coup ! Merci Wohpé, et merci professeur et merci Elfi... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Texte du Sin Sin Ming, écrit sur le coeur de la confiance Dim 7 Aoû 2011 - 13:26 | |
| Je trouve aussi ce texte extrêmement inspiré. C'est une poésie de l'âme à l'état pur, transparente et transcendante ! |
| | | Ahava Membre
Date d'inscription : 28/07/2011 Nombre de messages : 567 Age : 58 Ville : Ici et ailleurs
| Sujet: Re: Texte du Sin Sin Ming, écrit sur le coeur de la confiance Dim 7 Aoû 2011 - 16:35 | |
| Merci pour ce partage wohpé, ce texte a fait sourire mon âme pour la Lumière qu'il envoie. Merci chaman tigre blanc pour ce beau voyage, au plus près de mon soleil intérieur, que je viens de refaire, en te lisant. Namasté | |
| | | Invité Invité
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| | | | Texte du Sin Sin Ming, écrit sur le coeur de la confiance | |
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