La Méditation Vipassana

Bonjour,

il y a différentes traditions vipassana et la technique à laquelle tu fais référence Méhen est la technique de Mahasi Sayadaw qui est un célèbre moine birman décédé en 1982. Le moine Dhamma Sami qui est à l'origine du film "délivrance" est de cette tradition. Si tu souhaites faire une retraite dans cette tradition je te conseille le centre Shakyamuni à Montbéon près de Fontainebleau en région parisienne, les retraites durent 15 jours et son guidée par un moine. Le coût est de 400 euros, dans l'intention l'enseignement est délivré gratuitement en accord avec la tradition vipassana, le coût sert à couvrir les frais d'hébergement la nourriture et le billet d'avion pour permettre à un moine birman de venir diriger la retraite. Je crois qu'il y a maximum 20 personnes par retraites, autant dire que les conditions sont idéales.

Le centre Dhamma Mahi dont parle Smehen appartient à la tradition de S.N.Goenca (Shri Satya Narayan Goenca) qui est un laic originaire de Birmanie. La tradition remonte jusqu'au moine Ledi Sayadaw en passant entre autre par Sayagi U Bah Kin, également connu en Birmanie.

La première différence qu'on peut noter est que la technique de Mahasi Sayadaw a été mise au point par Mahasi Sayadaw, elle est donc très récente mais elle est malgrès tout extrèmement répandue aujourd'hui en Birmanie et elle à fait ses preuves. Si je ne m'abuse l'actuel représentant de cette tradition est le vénérable Sayadaw U Pandita. Comme tu l'as mentionné la spécificité de cette technique est la "note mentale" qui consiste à noter mentalement tout ce qui est perçu par des mots génériques. Pour préciser ton propos dans l'exemple ou l'on prendrai un verre on ne note pas "prendre une verre" mais le simple fait de prendre: "prendre". Avec la pratique et la lenteur on peut noter de plus en plus de détails jusqu'à l'intention même de prendre le verre, chose que l'on fait notamment pendant la marche. Dans le cas du pied on peut noter "lever", "avancer", "poser" et ainsi de suite.

Cette technique de la note mentale ne fait pas partie de l'enseignement traditionnel du Bouddha, Mahasi Sayadaw a voulu adapter l'enseignement à notre époque, beaucoup plus cérébrales en mobilisant le mental pour décrire ce qui est perçu, ce qui limite conséquemment le vagabondage de l'esprit. Toutefois la difficulté et le piège de cette méthode est de donner trop d'importance à la note mentale et qu'elle prenne ainsi le dessus sur l'expérience elle même. Avec l'expérience le méditant parvient à voir qu'il n'y a pas de moi qui pense et que la notation mentale se produit d'elle même, il peut alors observer la note mentale objectivement comme tout autre pensée vagabonde et retombe dans les rails de vipassana tel qu'enseigné traditionnellement par le Bouddha et telle que transmis par S.N.Goenca. Il n'y a donc de divergence que dans l'approche mais pas dans le fond qui demeure toujours l'observation objective des sensations physiques et des objets mentaux.

La méthode de Goenca est totalement fidèle aux enseignement du Bouddha mais paraît beaucoup plus abrupte à l'expérience, c'est un plongeon dans le vide. Personnellement c'est celle que je préfère. La notation mentale entraine aussi une fatigue mentale inévitable...

Metta!