L'Eveil du coeur ~ Arnaud Desjardins

coquillage a écrit:

Aimelavie

Par endroits, tu affirmes tant..., que de ce maître... une intuition m'incite à m'en éloigner...
A l'affirmation, je lui préfère la liberté de l'interrogation, comme celle des points de suspension...
L'inconnu peut-il être périmétré, défini ? Le mouvement toujours semble continuer, et s'amplifier...
Il est un "quelque chose" qui, rencontré, nous dépose au seuil d'un autre "quelque chose", et encore un autre... etc.
A la première "Evidence", Perception, aussi puissante et parfois qualifiée de divine soit-elle, faut-il s'arrêter ?

Voilà... Merci pour ta participation...
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Je ne sais pas si c' est ce que tu veux dire mais personnellement je ressens toujours la nécessité de doublement sabrer l'illusion: d' abord celle de ce qui est perçu puis celle de celui qui la perçoit.

fred.le.oui a écrit:

Je ne sais pas si c' est ce que tu veux dire mais personnellement je ressens toujours la nécessité de doublement sabrer l'illusion: d' abord celle de ce qui est perçu puis celle de celui qui la perçoit.

Oui mais tu oublies le corps......lui ne se trompe pas même si l'esprit refuse l'évidence de ce qui EST, le corps ne peut pas. Si l'on t'enfonce un pieu dans une partie du corps il sent et il sait que ce n'est pas une illusion.

Le corps a son jeu, les émotions ont leur jeu, l' intellect a son jeu. Le corps se tortille tant qu' il est animé par des tensions: ses réactions sont son mode d' expression , sa manière d' exprimer son contenu. Exactement comme les autres niveaux plus subtils, tout ceci est mécanique, vide d' entité propre, vacuité. Tant qu' est perçu le contenu et non la vacuité, le mouvement perdure indéfiniment au gré des lois d' action réaction et d' impermanence. De mon point de vue il convient de ne jamais perdre de vue que spiritualité indique l' esprit.

Totem a écrit:

fred.le.oui a écrit:

Je ne sais pas si c' est ce que tu veux dire mais personnellement je ressens toujours la nécessité de doublement sabrer l'illusion :
d' abord celle de ce qui est perçu puis celle de celui qui la perçoit.

Oui mais tu oublies le corps......lui ne se trompe pas même si l'esprit refuse l'évidence de ce qui EST, le corps ne peut pas. Si l'on t'enfonce un pieu dans une partie du corps il sent et il sait que ce n'est pas une illusion.

L' évidence de ce qui EST peut-elle être réellement refusée par l'esprit de celle ou celui qui l'a intimement rencontré ?

Précisons que ce qui Est n'est pas figé, statique; et la perception que nous en avons peut s'élargir, le voyage continue.
Cela se vit, peut difficilement être décrit...

Cependant une illusion serait de considérer cette rencontre comme un acquis.
Comme serait une interférence d'apposer une étiquette personnelle sur ce qui relève de l'impersonnel, de poser un regard coloré sur le transparent.

Pour ce qui est du "corps", je ne saurais te répondre...
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fred.le.oui a écrit:

Le corps a son jeu, les émotions ont leur jeu, l' intellect a son jeu. Le corps se tortille tant qu' il est animé par des tensions: ses réactions sont son mode d' expression , sa manière d' exprimer son contenu. Exactement comme les autres niveaux plus subtils, tout ceci est mécanique, vide d' entité propre, vacuité. Tant qu' est perçu le contenu et non la vacuité, le mouvement perdure indéfiniment au gré des lois d' action réaction et d' impermanence. De mon point de vue il convient de ne jamais perdre de vue que spiritualité indique l' esprit.

Oui mais de la vacuité nait quelque chose......le vide est plein de quelque chose.......Aurobindo et d'autres ont donné la réponse.
La vérité nous ne la détenons pas c'est surtout ça qu'il faut se dire....

Passage de l'aventure de la conscience de S. Aurobindo écrit par Saptrem qui exprime bien cela.
".......On dit "présence", mais c'est plutôt comme une absence poignante, comme un  trou vivant que l'on porte dedans et qui chauffe, qui brûle, qui pousse de plus en plus, et qui finit par devenir réel et seulement réel dans un monde où l'on se demande si les hommes vivent ou font semblant. C'est le moi de feu, le seul vrai moi au monde, la seule chose qui ne croule pas : "un être conscient est au centre du moi, qui gouverne le passé et le futur, il est comme un feu sans fumée...cela il faut le dégager avec patience de son propre corps", dit l'Upanishad. C'est lui "l'enfant enfermé dans la caverne secrète", dont parle le Rig. Véda, "le fils du ciel par le corps de la terre", "lui qui est éveillé dans ceux qui dorment". Il est comme la vie et comme le souffle de notre existence, il est comme notre enfant éternel, ll est "le Roi brillant qui nous étai caché", c'est le Centre, le Maître, le lieu où tout communique.
Si nous avons senti ce Soleil dedans, cette flamme, cette vie vivante...il y a tant de vies mortes... fût ce une seconde dans une existence, tout est changé ; c'est un souvenir devant lequel tous les autres sont pâles. C'est le Souvenir. Et si nous sommes fidèles à cet Agni qui brûle, il grandira de plus en plus comme un être vivant dans notre chair, comme un besoin inlassable. Et ce sera de plus en plus concentré dedans, enfermé, poignant comme quelque chose qui n'arrive pas à éclater : une sensation  terrible que quelque chose qui empêche de voir et de passer ; on essayer de passe au travers et puis on est en présence d'un mur. Et alors on cogne,  et on cogne, et on cogne et on ne passe pas dit la Mère. Puis, à force de besoin, à force de vouloir et de n'en plus pouvoir de cet emprisonnement, la tension psychique , un jour,  atteindra son point de renversement et nous aurons l'expérience : la pression devient tellement grande, l'intensité de la question tellement forte, que quelque chose bascule dans la conscience. Au lieu d'être dehors et de chercher à voir dedans, on est dedans ; et de la minute où on est dedans, absolument tout change, complètement. Tout ce  qui vous paraissait vrai, naturel, normal, réel, tangible, tout cela immédiatement vous paraît grotesque, très drôle, très irréel, très absurde. Mais on a touché quelque chose qui est suprêmement vrai et éternellement beau : et cela on ne le perd plus.

Je n' ai aucun goût à discuter le contenu du mystère. Personnellement je ne sais rien et ne cherche rien à savoir de cela. Le vent du mystère qui sème en moi la certitude d' être relié me suffit amplement. Pour le reste chacun se sent justifié dans sa position: c' est cela le jeu.

coquillage a écrit:

L' évidence de ce qui EST peut-elle être réellement refusée par l'esprit de celle ou celui qui l'a intimement rencontré ?

Précisons que ce qui Est n'est pas figé, statique; et la perception que nous en avons peut s'élargir, le voyage continue.
Cela se vit, peut difficilement être décrit...

Cependant une illusion serait de considérer cette rencontre comme un acquis.

Comme serait une interférence d'apposer une étiquette personnelle sur ce qui relève de l'impersonnel, de poser un regard coloré sur le transparent.

Pour ce qui est du "corps", je ne saurais te répondre...
.

Coquillage tu décris très bien la chose...L'esprit ne peut pas refuser cette rencontre et je ne sais ce qui se passerait s'il refusait....
Il y a une période où cette rencontre n'est pas un acquis mais passé un certain cap ça devient définitif......le passage de "l'aventure de la conscience" que j'ai mis exprime cela.

fred.le.oui a écrit:

Je n' ai aucun goût à discuter le contenu du mystère. Personnellement je ne sais rien et ne cherche rien à savoir de cela. Le vent du mystère qui sème en moi la certitude d' être relié me suffit amplement. Pour le reste chacun se sent justifié dans sa position: c' est cela le jeu.

Tu sais ce n'est pas une histoire d'avoir le goût de discuter ou pas mais quand c'est là et vécu le petit moi n'a pas son mot à dire, c'est une réalité qu'on ne peut rejeter, Coquillage se sent concerné comme je le suis et peut être que d'autres aussi ....faut-il pour autant que sous prétexte que certains ne le sont pas, il ne faille pas en parler???? surtout sur un forum spirituel où il devrait être possible de s'exprimer tel que l'on est et non avec un masque.

oui le corps ne ment pas; il va rougir par exemple alors que l'esprit veut garder la tête froide

Totem a écrit:

Coquillage tu décris très bien la chose...L'esprit ne peut pas refuser cette rencontre et je ne sais ce qui se passerait s'il refusait....
Il y a une période où cette rencontre n'est pas un acquis mais passé un certain cap ça devient définitif......le passage de "l'aventure de la conscience" que j'ai mis exprime cela.

J'entends bien...
Le mot acquis prêtait à confusion, en moi.. Je l'ai ressenti comme "statique", figé dans le connu.
En fait, il s'agit d'une émergence d'une part de l'inné, un réveil. (donc un acquis, oui... mais sans en faire un avoir...)

Oui, lorsque la rencontre profondément "est", donc intégrée, nous en sommes définitivement imprégné.
C'est "quelque chose" qui n'est pas inhérent à la personnalité, donc apparaît invulnérable, indestructible comme l'est l'impersonnel.

L'esprit ne peut résister à l'intensité de l'Esprit, comme "ma volonté"... à celle de "la Volonté".
Ou alors... cata-psychisme...
.

Totem a écrit:

le passage de "l'aventure de la conscience" que j'ai mis exprime cela.

Oui, j'y suis très sensible...
.

coquillage a écrit:

J'entends bien...
Le mot acquis prêtait à confusion, en moi.. Je l'ai ressenti comme "statique", figé dans le connu.
En fait, il s'agit d'une émergence d'une part de l'inné, un réveil. (donc un acquis, oui... mais sans en faire un avoir...)

Oui, lorsque la rencontre profondément "est", donc intégrée, nous en sommes comme "marqué à vie".
C'est "quelque chose" qui n'est pas inhérent à la personnalité, donc apparaît invulnérable, indestructible comme peut l'être l'impersonnel.

L'esprit ne peut résister à l'intensité de l'Esprit, comme "ma volonté"... à celle de "la Volonté".
Ou alors... cata-psychisme... (autre sujet...)
.

C'est tout à fait cela et j'aime bien ta façon de le formuler.
Au début c'est une émergence au niveau cardiaque.....un fil qu'il ne faut pas lâcher..........jusqu'à la découverte de ce qu'il y a au bout de celui-ci ....l'inattendu....l'inconcevable....

Totem a écrit:

fred.le.oui a écrit:

Je n' ai aucun goût à discuter le contenu du mystère. Personnellement je ne sais rien et ne cherche rien à savoir de cela. Le vent du mystère qui sème en moi la certitude d' être relié me suffit amplement. Pour le reste chacun se sent justifié dans sa position: c' est cela le jeu.

Tu sais ce n'est pas une histoire d'avoir le goût de discuter ou pas mais quand c'est là et vécu le petit moi n'a pas son mot à dire, c'est une réalité qu'on ne peut rejeter, Coquillage se sent concerné comme je le suis et peut être que d'autres aussi ....faut-il pour autant que sous prétexte que certains ne le sont pas, il ne faille pas en parler???? surtout sur un forum spirituel où il devrait être possible de s'exprimer tel que l'on est et non avec un masque.

excuse moi Totem, j' étais à la campagne et mon portable m' a laché!
Je reprends;
Je ne dis surtout pas qu' il ne faut pas parler de ce qui importe à chacun , ou alors tu n' as lu aucun des 200 et quelques messages que j' ai posté. Bien sur que tout absolument est pertinent et que rien n' est à jeter, pas meme ce qui me déplaît fortement et c' est la raison pour laquelle je dis oui aussi fort qu' au reste à ce qui me déplaît car c' est l' unique façon de vivre unifié.
Je dis juste que , POUR MOI, il n'y a plus la saveur d'antan à parler spiritualité. Ce qui m' intéresse c' est de vivre spiritualité à chaque moment qu' il m' est donné de respirer. En moi , il y a cette inspiration de moi même qui rencontre mon moi créature , et cette inspiration qui n' a pas de centre m' a transformé d' émetteur supposé en transmetteur. Aussi je ne me vis plus comme séparé et je ne vois plus , intérieurement les limites de quoi que ce soit donc ,l' existence propre de quoi que ce soit. Simultanément, mon expression manifestée sous forme de corps , affects et psychisme joue totalement les différents rôles des apparences qui semblent lui donner un statut d' entité, et avec joie!
donc, si tu veux, je peux dire que mon message a une pertinence non duelle et est absurde d' un point de vue duel et que ta réponse trouve sa totale pertinence d' un point de vue duel mais ne correspond pas à la perception non duelle qui , si elle perçoit tout, n' adhère à rien.
Maintenant, clairement, ma présence sur ce forum n' a aucune autre ambition que celle de partager avec qui est intéressé sur la pratique, le laborieux cheminement vers la connaissance de soi... et un peu aussi , je l' avoue pour donner de la voix quand on se permet ici ou la de donner des interprétations très personnelles de paroles de maîtres.
Pour le reste , il y a infiniment plus érudit que moi , aussi je ne désire pas entrer dans la ronde des points de vue sauf demande expresse ou provocation ( et oui, j' aime bien mon coté chafouin!)
J' espère donc que ce qui semble etre un malentendu est dissipé Totem.

fred.le.oui a écrit:

J' espère donc que ce qui semble etre un malentendu est dissipé Totem.

Je ne vois aucun malentendu Fred...juste du partage.... que l'on soit en accord ou pas cela reste du partage qui peut être intéressant.

"Oser vivre, c'est oser mourir à chaque instant mais c'est oser également naître, c'est-à-dire franchir de grandes étapes
dans l'existence où celui que nous avons été meurt pour faire place à un autre, avec une vision du monde renouvelée..."

Arnaud Desjardins,
(L'audace de vivre)

... Arnaud Desjardins ou l'aventure de la sagesse...    

Plusieurs topics ont été ouverts en son honneur sur notre fofo, tous très intéressants...
Une de ses citations lue récemment me parle...! C'est tellement vrai...! Je la dépose ici :

"Notre demande essentielle, Le Bonheur, est la plus légitime qui soit, n'y voyons rien d'égoïste.
Seul un homme heureux a une chance de rendre les autres heureux autour de lui."