A quelle partie de cette femme qui sommeille en nous l'image de la prostituée nous renvoie-t-elle ?

Bonjour,
Je travaille, actuellement, dans une institution qui accueille des personnes prostituées.
Dans le cadre d’un projet, j’aimerais vos réflexions sur la question suivante :
« A quelle partie de cette femme qui sommeille en nous l'image de la prostituée nous renvoie-t-elle ? »
Il n’y a pas de bonne ou mauvaise réponse le débat est ouvert au sens le plus large, dans le respect des opinions de chacun. L’avis des hommes m’intéresse également.

Pour rentrer dans le débat, je vous propose un extrait d’une réflexion de l’écrivain Jean Claude Bologne :
« Deux femmes peuvent se permettre de s’avancer nues : la sainte et la prostituée. La première s’est mise à l’abri d’un voile immatériel ; la seconde a renoncé à toute protection. L’une, privée de corps ; l’autre, réduite à sa chair. L’une et l’autre offertes à deux amours extrêmes, dans leur fascinante pureté : le spirituel et le physique. Entre les deux ? La femme, qui refuse ces deux prisons de l’idolâtrie ou du mépris, qui s’offre d’un amour total, de corps et d’âme, d’extase spirituelle et sensuelle. Ni *** censuré *** ni soumise, elle entend habiter son corps, tout simplement, sans se soucier de ces voiles visibles ou non qui l’enrobent et la dérobent. « Mystère féminin », sourient les hommes aveugles. Mais quel mystère ? « Celui qui fait que je me nomme femme », répond Théanô. »

Je dirais que, depuis l'origine de l'humanité, la femme attend de l'homme avant tout d'être protégée et entretenue ; ce dernier attendant d'elle essentiellement un rôle reproducteur, pour perpétuer l'espèce.
L'homme chassait, et défendait son foyer contre les animaux sauvages et les ennemis ; et depuis, il va travailler pour nourrir sa famille, et la femme s'occupe des enfants.
Même si les conditions sociales ont changé depuis peu, dans les sociétés occidentales (presque pas dans la plupart des autres sociétés), ces tendances sont gardées en mémoire dans notre cerveau reptilien.
Donc pas étonnant à ce que ces tendances aient été parfois poussées à l'extrême chez certaines femmes, en particulier des femmes ayant subi un traumatisme, l'homme devenant alors pour la femme un maquereau ou un client, la protégeant et l'entretenant, et étant réduit pour elle à ces fonctions ; et la femme étant réduite à sa fonction reproductrice, celle-ci n'étant envisagée que dans sa dimension sexuelle (et sans la reproduction).
Il s'agit là de différences non pas qualitatives, intrinsèquement différentes, mais quantitatives : des tendances générales poussées à l'extrême chez certaines femmes (les prostituées) et certains hommes (clients et maquereaux).
Chez toute femme, et chez tout homme, ces tendances sont là, dans les replis de notre cerveau, plus ou moins conscientes, plus ou moins puissantes.
Il s'agit donc en quelque sorte d'une caricature des relations originelles entre l'homme et la femme.
Enfin c'est mon hypothèse... Pas un avis, puisqu'il n'y a aucun jugement négatif ou positif là-dedans, mais ce que j'observe ou crois observer.

Je dirais aussi qu'il me semble que bien souvent, la femme qui se prostitue se dévalorise complètement, au fond d'elle, même si ce n'est pas visible, voire pas conscient ; elle pense n'avoir d'autre valeur que le plaisir (sexuel) qu'elle peut procurer aux hommes. Mais je peux me tromper...

Sinon, ça me fait penser à un passage de la Bible, dont il a été question ici, sur un autre forum :

http://www.forumspirituel.fr/t322-le-jugement-de-salomon

Pas évidente la question...
L'image que cela réveille est le traumatisme qui peut briser une vie , celui qui ne laisse pas indemne et qui plonge dans la culpabilité et la haine de soi , jusqu'au point de ne plus rien représenter pour soi même , sinon l’intérêt physique qu'on peut susciter.

En être réduite à l'objet et se penser comme tel , quand souvent la femme n'a qu'été un objet de son plus jeune âge.

La honte, la souffrance, la culpabilité, et surtout un moyen d'être, d'exister malgré tout ..

Après tout cela aussi dépend de comment on voit la prostitution, comme un choix délibéré de la recherche du plaisir , ou comme enchainement d'une souffrance ..??

intéressant projet..

A quelle part de moi-même la prostituée me renvoie-t-elle ?
En tant qu’homme, la prostituée évoque la partie féminine qui est restée en jachère de l’amour et de l’esprit, et qui est enfermée dans un rôle social primaire et dévalorisant.

La prostituée me semble être une femme qui n’a pas pu développer un appel vers les richesses de sa féminité, pour devenir victime de la banalité.

Hermann a écrit:

Il s'agit donc en quelque sorte d'une caricature des relations originelles entre l'homme et la femme.

Intéressant, je n'avais pas encore creusé le sujet en ce sens !

Aura Aetheris a écrit:

Après tout cela aussi dépend de comment on voit la prostitution, comme un choix délibéré de la recherche du plaisir , ou comme enchainement d'une souffrance ..??

Je dirais que le "ON" ici ne m'intéresse pas vraiment, il renvoie à une généralité que j'ai déjà bien creusée. Ce qui m'intéresse, c'est l'avis subjectif de chacun. Et je te remercie de m'avoir donné le tien.

à la femme charmeuse, attirante , belle , le mythe de la siréne ...

A quelle partie de cette femme qui sommeille en nous l'image de la prostituée nous renvoie-t-elle


A la misère humaine , je me suis toujours sentie proche de ces femmes et en même temps elle me font peur . Un peu comme une maladie qui pourrait être contagieuse...
Il n'y a qu'un pas à faire pour passer de l'autre coté , c'est tellement facile quand les problèmes nous assaillent ... Dans une période de ma vie , l'idée m'a effleuré l'esprit , mais j'ai toujours résisté car je sentais que mon corps m'en voudrait et qu'il serait très difficile voir impossible de revenir en arrière.
Je crois avoir déjà vécu cela dans une vie antérieur dont il m'est revenu quelque bribes , pas du tout agréable d'ailleurs...
Voilà pour moi.

Merci à vous,
La sincérité de vos opinions me touche beaucoup

je n'ai pas d'opinion tranchée...
je peux voir l'image de la prostituée "victime", genre ces filles etrangeres de 16 ans recrutées malgré elle dans des reseaux de protistutions, croyant obtenir une situation meilleure...
je peux voir la prostituée "depitée", ces jeunes meres seules qui se resolvent à exercer le plus vieux metier du monde, resignées...
je peux voir la prostituée "qui l'a choisit", ces femmes extravagantes, liberées, droles et qui s'assument...
je peux voir la prostituée "de luxe", ces femmes magnifiques qui choisissent les clients fortunées, fiere, hautaine, froide...
tout n'est que caricature évidemment, mais l'image que j'ai de la prostituée est celle que la prostituée a d'elle meme...
Quand a la prostituée qui sommeille en moi... vaste débat... A quel moment exactement peut on qualifier la prostitution? losque le mari travaille et la femme non, et qu'elle se sent obligé les soirs de fatigue d'exercer son rôle de maitresse, vend-elle son corps? meme a son mari??
la sexualité en soi n'est pas taboo, que la femme DECIDE de la monnayer ne me choque pas plus que celle qui vend son image sur une boite de lessive...

Et pour finir, l'idée générale que j'ai de la prostitution : je suis pour sa legalisation, des maisons clauses propres, des femmes suivies, une situation reconnue, et qui sait, cela eviterait sans doute aux hommes en mal de sexe de dériver vers des crimes bien plus grave que payer une femme (inceste, viol, agression...)

la prostitution n'est pas l'apanage des femmes , d'ailleurs c'est pas facile de reconnaître une femme d'un homme prostitué à notre époque , ce sont surtout des transsexuels offrant leur services à toutes les tendances libidineuse , la part de féminité sensée nous composer si on est un homme n'est elle pas cette moitié de lui même qu'il travestie psychologiquement en femme , pour correspondre à cette idée qu'une femme sommeil en lui , love

Tout dépend de comment une prostituée est devenue prostituée, choix ou pas .
Tout dépend ainsi donc de l'image que l'on s'en fait, et à vrai dire, elles sont bien multiples pour moi.
Je rejoins ainsi Lounaaa, quand aux différentes "causes" de la prostitution, et donc différentes visions des choses ; vue de l'intérieur, ou vue de l'extérieur.
Alors il n'est forcément pas évident de déceler à quelle part de nous même cela renvoie,
à chaque "cas", une réponse différente.
Mais dans un sens général, ou commun, et bien ça renvoie forcément à l'image de la femme dans la société.
Pour moi, d'un côté ces hommes qui voudraient une "sainte", une fille "bien", et de l'autre,
ces mêmes hommes qui voudraient la "catin" pour pouvoir épancher leurs désirs, leurs phantasmes,voir leurs perversions sexuelles.
Ce rapport à la société fait que les femmes ont ces mêmes réactions, vis à vis d'elles-même , le regard des autres, freinant ainsi, des deux côtés ou pas, les pulsions qui nous habitent tous...^^
Après il y en a qui ont plus d'envies, plus de besoins.
Et encore, c'est bien incomplet tout ce que je raconte...
je vois aussi la prostituée dans le sens ou elle apporte du réconfort..^^ Je le perçois comme de la chaleur humaine...Ca dépend des regards, des personnes, de ce qu'elles ont besoin ou envie en "payant" pour se satisfaire ,en éprouvant pas la "honte" (sociale) de demander cela à sa compagne, si c'est le cas.
Une chose est sûre c'est que les prostituées, ou ce qui pourrait s'en rapprocher (puisque c'est comme cela que je perçois le sens de ton questionnement), de cette image véhiculée, de la prostituée, à la "*** censuré ***" , socialement, parfois, l'almalgame est bien vite émis...Bref, c'est encore bien incomplet,mais il n'y a qu'à voir le sens que la généralité donne au nom "salop" et celui qui est donné au mot "*** censuré ***", d'ailleurs, en faisant prévisualisation de ce post, je vois que le mot "salop" n'est pas censuré mais au féminin, il l'est ....^^
Une "fille facile", une "marie couche-toi là " , ou encore une "nymphomane",et bien, l'atmosphère n'est pas la même, autant de mots ou d'expression pour enfoncer le clou.
L'image de la femme objet , si abjecte....à mon sens bien sûr.
C'est certainement d'ailleurs le pourquoi de la cause de cette mauvaise réputation.
Et je me rends compte ainsi que je ne fais que contribuer quelquepart à cette continuité...Enfin, c'est plus fort que moi...
La société et ce rapport à la sexualité ne pousse pas vraiment à se rapprocher de l'image d'une prostituée pour qui le plaisir sexuel est peut-être en plus juste un spasme, ou une feinte.. y'a de quoi en rire quand même.
Oui cette image de la prostituée renvoie aussi à une certaine hypocrisie, peut-être plus féminine,
mais je n'ai pas de certitudes encore une fois.
En plus certaines prostituées se font carrément exploiter, alors ramener une image de la femme complètement sous l'emprise de dominateurs en pleine puissance, et le savoir, franchement, ça ne me fait plus rire du tout, et je préfère dans certains cas forcément, ne pas faire de rappochement.
En fait le domaine est vaste mais ce qui pourrait me rappocher, moi , d'une prostituée, ce serait plus la chaleur humaine, le réconfort, et en même temps, cela ne correspond pas du tout à toutes les formes de prostitution.
Certaines prostituées aussi, pour oublier, se shootent, boivent, se supoortent et supportent les autres ainsi, et cela, me rapproche aussi d'elles dans ce sens ...Oublier qu'elles n'existent qu'à travers leurs corps...aucun respect souvent ...
Après, au niveau rapport sexuel, et épanchement des désirs sexuels autres que les siens, je ne me sens pas du tout en phase avec elles, en même temps c'est un échange, monnaie monnaie contre plaisir...
Je me pose du coup une question quand même par rapport à la libido masculine....j'arrive toujours pas à comprendre moi.Serait-ce un manque de communication ? ou alors hommes et femmes sommes si différents que ça ?
Oui, cette image de la prostitution renvoie étrangement à une incompréhension ou à un manque de communication , et à la perversion à force de frustration peut-être.... tant de choses à dire en fonction des différents modes de fonctionnement de chacun par rapport à la sexualité. En même temps cette apologie du sexe de notre temps, juste le sexe pour le sexe, je veux dire, ça accroît considérablement le phénomène selon moi...
C'est certainement un des "domaines" qui rapporte un max....et certains feraient tout pour accroître ou pour nous faire croire que nous avons tout le temps besoin et envie, je n'arrive pas bien à l'exprimer, mais, c'est comme si certains nous faisaient focaliser dessus, tout est bon.. c'est comme chez le cochon .... mdr

ça me renvoie directement à ma sexualité; je vois dans les prostitués l'outrance dans le sens faire beaucoup l'amour; l'absence de sentiments "amoureux" qui font qu'une relation devient intime et je me demande si elles ont du plaisir; d'où le sentiment qu'elles sont plus un objet; qu'un être qui s'assume pleinement; la prostitué me renvoit à mon propre plaisir en fait est-ce que c'est du troc d'intérêt ou un vrai partage... aprés je me dis qu'elles expérimentent par la force des choses leur côté sauvage et libre que peut représenté la femme archétypale?; pour celles qui le choisissent; le sexe depuis tout temps est un besoin désir plus un besoin quand même; c'est vitale au fond; sans sexe pas d'humanité c'était plus instinctif au début il faisaient l'amour comme des animaux; à fond dans les sens; aujourd'hui l'acte sexuel est passé dans la moral donc la dualité ce qui fait qu'aujourd'hui les gens sont frustrés car le sexe n'est plus libre et gratuit j'ai envie de dire; comme si le sexe avait un prix à payer sur l'avenir... le sexe est quelquepart l'essence la source qui fait que deux êtres s'unissent et se découvrent; se connaissent; se comprennent et aujourd'hui l'impression plus qu'il sépare; la dignité rentre en jeux; digne d'intérêt?
c'est taboo; caché on en parle pas; avant nous n'avions pas le langage mais on arrivait à se faire comprendre; aujourd'hui on peut en parler; s'exprimer mais on garde pour soi; peut-être il faut revenir à une sexualité plus sauvage; plus débridé; plus proche de la nature^^une envie de sexe et hop; genre du sexe pour du sexe; naturel je veux dire à l'opposé du sexe c'est sale presque??? désolé c'est confus mais ça me renvoie à ça en vrac

voilà oui c'est l'image du sexe qui freine nos pulsions; notre nature; on refoule nos envies et c'est l'image même de la prostitué comment se lâcher sans passer pour une P-te? le sexe a l'image de la prostitué et pourtant c'est ce qui nous sauvera aussi accepter l'image de la prostitué et ne pas voir de différence entre celles qui le sont et celle qui le font; dans le sens accepter sa part de prostitué en nous qui n'est rien d'autre qu'aimer le sexe...

l'impression que le sexe est l'élément le plus essentiel pour être dans l'instant présent; car au final ce n'est que pure plaisir et vitale au fond???? on peut pas plus se donner; se montrer tel qu'on est; se mettre à nu que dans le sexe? c'est l'acte le plus intime qui soit; le plus proche de soi; enfait je pense que par le sexe on peut s'éveiller; comme l'élément déclencheur; le déclic; l'extase qui fait qu'on s'assume et s'accepte; à mon avis ça passe avant tout par le sexe???

la peur de se lâcher et de vivre l'extase; toujours l'image qu'on a de soi; bien ancré qui nous empêche de se libérer; d'aller à la découverte de soi et de l'inconnu...

L'argent et le sexe sont parait-il de même nature énergétique que la quête du pouvoir.

Qu'est-ce que la ou le prostitué sinon une forme de vampirisme ou dé parasitisme énergétique... dans la majorité des cas c'est une forme de mendicité où l'on vend ce que l'on a, ce qui nous reste, et dans de rare cas un abus de pouvoir un abus de désir qui telle la veuve noire vide ses proies trop crédules.
Du coté du "client" il ne s'agit que de l'assouvissement du désir, un flux bien temporaire d'énergie qui tel un ersatz de bonheur envoie son commanditaire au 7ème ciel. Il y a ceux pour qui cela n'engendre qu'une faible fraction du pouvoir"argent" qu'il détienne et il y a ceux bien plus nombreux qui utilisent leur surplus pécuniaire pour acheter une soumission ou une domination et ainsi rentrer dans le jeu du pouvoir tout comme on irait acheter le dernier DVD à la mode et se croire 1 heure ou 2 quelque part ailleurs.

On parle de sexe mais quelque part tout le monde se prostitue.. tout le monde monnaye le désir d'une certaine façon.
Là où ça fait mal c'est que la sexualité c'est un pouvoir de création, c'est un désir intime branché à toutes les cordes de notre être.
Sort-on vraiment indemne d'une prostitution même consentante ?
Avec des mots forts la prostitution c'est un viol consentant, une violation de l'être intérieur pour des motifs liés aux futilités de la vie "matérielle".
Je ne suis pas sur que l'être intérieur se pardonne aussi facilement d'avoir accepter de se livrer ainsi. Je ne suis même pas sur que l'être conscient ici dans nos corps soit conscient de cet abandon de "souveraineté", qui n'est certainement pas le très spirituel "abandon de l'identification à l'égo".

Se pardonne t-on si facilement d'avoir "abandonné" l'amour, parce que même si je n'en comprends aucune des ramifications je suis convaincu que la sexualité est une porte qui mène à l'amour qui anime nos vies.

La prostitution c'est sans doute un moment d'absence d'amour de soi et plus certainement un moment d'absence d'amour de l'autre.