Pensées qui s'échappent

Rappel du premier message :

Bonjour à tous,

Je voudrais avoir des précisions sur un phénomène, anodin en apparence, qui m'est arrivé l'autre jour.

Juste avant de méditer, j'ai eu une pensée qui m'est arrivée.
Mais à vrai dire, avec quelque chose d'irréel, je ne savais pas si c'était un souvenir, quelque chose dont j'avais rêvé, quelque chose que j'avais vu sur mon ordinateur, ou quelque chose que mon esprit était en train d'inventer.
Et surtout, cette "pensée" était insaisissable, je n'arrivais pas à la cerner, à l'identifier, à la visualiser. Un peu comme quand on a un mot sur la langue, ou quand on essaie de se souvenir d'un rêve évanescent.
Et je n'avais pas eu le temps de "saisir" cette pensée, qu'elle se dissolvait et que déjà une autre m'arrivait, du même type.
Et ainsi de suite, une dizaine de fois.
Et à la fin, plus rien, ces pensées s'étaient définitivement envolées comme si elles n'avaient jamais existé.
A vrai dire, c'était un petit peu frustrant, car j'ai une excellente mémoire et j'attache beaucoup d'importance à l'intellect, mais en même temps ça avait quelque chose d'agréable, paradoxalement.

Je n'avais jamais connu ce genre de phénomène, et je me suis dit que, dans la mesure où en plus ça m'est arrivé avant que je me mette à méditer, c'était peut-être lié à la méditation, comme pour m'encourager ou me signaler de ne pas m'attacher à mes pensées (mais là ce n'était pas vraiment des pensées, c'était comme des bulles abstraites irréelles) et de lâcher prise (ce que j'ai beaucoup de mal à faire), en me montrant que c'était possible.
En effet, j'ai un gros problème avec l'oubli, je n'arrive pas à oublier, surtout ce qui m'a touché, en bien comme en mal, j'ai tendance à être obsessionnel et à voir des scènes ou des idées successives tourner en boucle dans ma tête.

Donc merci d'avance pour vos avis à propos de cette petite expérience.

Je ne pense pas non plus que le mental soit à l'origine de toutes nos pensées.
Ca me semble être une machine qui trie, organise, hiérarchise, analyse, calcule, compare, juge, emmagasine, mémorise, des informations, qui sont des perceptions venues de l'extérieur, et perçues par le corps (les 5 sens).
C'est déjà un gros boulot, il nous permet d'interagir avec le monde, avec les autres, de gérer notre vie quotidienne, etc.
Mais il peut aussi être un frein.
Par exemple quand nous discutons avec quelqu'un, bien souvent nous n'écoutons pas vraiment ce que l'autre nous dit (bien que nous le croyions sincèrement), nous ne nous mettons pas à sa place, notre mental entend ce qu'il veut, ce qui correspond à ses propres souvenirs et conceptions : une idée nous fait penser à une autre, nous rappelle une expérience (agréable ou désagréable) que nous avons vécu, et nous nous mettons à penser à ça au lieu de vraiment écouter l'autre, du moins nous interprétons les propos de l'autre à partir de ça, parfois nous lui coupons la parole, en tous cas nous perdons le fil de ce qu'il veut vraiment nous dire. Au mieux nous pouvons, dans ces cas là, le comprendre intellectuellement, mais pas ressentir ce qu'il ressent, ce qui nous empêche d'éprouver de la compassion, et peut nous mener à le juger (même malgré nous).
D'où les malentendus, désaccords, conflits, frustrations, etc.
En tous cas je pense que le mental ne génère pas de "nouvelles" idées, il n'est pas créatif, bien qu'il soit puissant et très utile.

Quand même , tout ce texte à été conçu par le mental , comment pourrions nous communiquer avec des mots comme nous le faisons sans le mental, love .

Le mental devient un outil lorsque le canal avec son Moi retranscrit fidèlement nos pensées les plus profondes. Le mental n'analyse plus, il traduit. C'est ce que je ressens, je n'ai plus de blocage au niveau de mon mental qui empêche mon Moi de s'exprimer directement, sans réfléchir.

Oui Professeur, ce texte a été conçu par le mental, et c'est lui qui nous permet de communiquer avec des mots (mais pas autrement), c'est un peu ce que je disais...

S'il n'y a plus de blocage au niveau mental, il n'y a plus de moi.

Le mental transforme les expériences et ressentis en pensées. Il n'y a pas de pensées qui ne soit pas mentales. Par contre il y a des expériences, des ressentis, des choses comme ça.
Notre mental les traduits en pensées en une fraction de seconde, ce qui donne l'impression que ce n'est pas calculé et que c'est instantané, mais ça ne l'est pas.

Et il ne faut pas croire que les pensées sont forcément constituées de mots.
Par exemple avant d'écrire ce texte, j'avais déjà une pensée, une idée que j'ai ensuite traduite en mots pour écrire cela.
Mais avant que cela soit en mots, c'était déjà une pensée et déjà mental.

Guillaume a écrit:

S'il n'y a plus de blocage au niveau mental, il n'y a plus de moi.

Le mental transforme les expériences et ressentis en pensées. Il n'y a pas de pensées qui ne soit pas mentales. Par contre il y a des expériences, des ressentis, des choses comme ça.
Notre mental les traduits en pensées en une fraction de seconde, ce qui donne l'impression que ce n'est pas calculé et que c'est instantané, mais ça ne l'est pas.

Et il ne faut pas croire que les pensées sont forcément constituées de mots.
Par exemple avant d'écrire ce texte, j'avais déjà une pensée, une idée que j'ai ensuite traduite en mots pour écrire cela.
Mais avant que cela soit en mots, c'était déjà une pensée et déjà mental.

Plus simplement, la pensee est dans le passe qui se realise maintenant...

Il faut , il me semble , parler des vitesses des fonctions qui ont énormément de différences entres elles , le mental , surtout dans son fonctionnement mécanique , est la moins rapide , plus nous sommes attentif et présent mieux les fonctions travaillent , plus nous sommes identifiés plus nos fonctions travaillent lentement et en dehors de leurs rythmes propres , chaque fonction à son rythme , sa vitesse de fonctionnement , le mental est la plus lente de nos fonction surtout dans son aspect mécanique , aspect qui nous est facile d'observer , en ce qui concerne la fonction instinctive et motrice elles travaillent à la même vitesse au même rythme , mais elles sont toutes les deux cent fois plus rapide que le mental .

Il nous est plus difficile d'observer nos gestes que nos pensées , d'ailleurs si nous observons nos gestes avec notre mental nous ne produisons rien de bon , il vaut mieux tenter d'être conscience de son corps , les émotions sont la fonction la plus rapide mille fois plus rapide que le corps -instinct , les émotions sont très difficiles à observer , ces décalages de vitesse et de rythme entre les fonctions nous en faisons sans cesse l'expérience , ce sont comme des temporalité différentes , ce qui modifie la vitesse des fonctions c'est notre attention notre état de présence, à nous mêmes , notre état de conscience , dans un état de rêve éveillé tout fonctionne en automatique on ne saurait tirer la quintessence de ce potentiel extraordinaire que nous offre notre essence.

Les décalages de temps entres les fonctions nous donnent l'impression de vivre en nous des temporalités différentes , ces impressions nous quittent lorsque nous essayons d'être présent à nous mêmes , que nous unifions consciemment le travail des fonctions dans un même objectif , l'unité est le fruit de la conscience , dans cette unité nous "sommes" réellement et ce que nous pouvons observer de nous est bien différent , je voulais rajouter même si ça rend les choses un peu complexes , que notre conscience est une , et pour chacun cette conscience à un centre de gravité dans l'une ou l'autre de nos fonction , que ce centre de gravité c'est établit des la plus tendre enfance , le fait d'avoir le centre de gravité de sa conscience dans le mental ou dans l'instinct par exemple donne une perception de l 'existence complètement différente , love .

Bon, je crois avoir trouvé par hasard la réponse à ma question initiale, du moins en partie, en relisant Méditer au quotidien : Une pratique simple du bouddhisme de Hénépola Gunaratana.
P. 112-113 :
"Il y a une différence entre être conscient d'une pensée et penser une pensée. (...) Une pensée dont vous êtes simplement conscient par l'attention pure est ressentie comme légère dans sa texture. Il y a un sentiment de distance entre cette pensée et la conscience qui la perçoit. Elle apparaît légèrement, comme une bulle, et elle disparaît sans donner nécessairement naissance à la pensée suivante dans cette chaîne."

Ca correspond tout à fait à ce que j'ai vécu, j'espère que c'est ça, ça signifierait que finalement j'ai fait des progrès en méditation !
Bon, ça reste une expérience isolée, mais c'est déjà un jalon encourageant.

Oui surement un lâcher prise qui commence à s'installer.