Rappel du premier message :Bonjour à tous ami-e-s du partage
Connaissez vous les haïkus, ces petits poèmes japonais en trois vers?
On dit que le haïku est la pure poésie du zen.
En effet, dans ces poèmes ou c'est le cœur qui est important, et non la lettre, tout est dit en quelques mots justes et simples, à peine exprimés, sitôt effacés.
Ils sont en quelque sorte une mise à nu de l'essentiel, des clefs pour ouvrir le cœur et explorer la sensation. J'adore ça! Ils sont fugitifs comme l'est la photographie, des instants volés, des images suspendues, des états d'âme passagers.
Dans la tradition, le haïku situe la saison, soit en la nommant, soit en l'evoquant :
exemples :
la lune d'automne;
j'ai erré toute la nuit
autour de l'etang
ou encore :
par dessus le petit chemin
les feuilles rousses
se donnent la main
Mais on peut les décliner de plein de manières différentes sans prendre en compte la notion de saison. Ils peuvent exprimer toutes les gammes d'emotions. Le but, c'est de
rester à l'écoute d'un instant T, d'être vigilant et d'accueillir ce qui vient, de capter une attention accompagnée d'une sensation, dans l'instant.
Un exemple excellent :
daurades salées
leurs froides gencives
chez le poissonnier.
Les exemples que je donne là sont tirés d'un grand maître pratiquant de haïku qui
s'appelle Matsuo Bashõ.
De son vrai nom Matsuo Munefusa, il est issu d'une famille de bushi (guerrier japonais).
Il se lie d'amitié avec le fils de son seigneur, le jeune Yoshitada, mais la mort de son ami le conduit à renoncer à une carrière classique de guerrier et à étudier les lettres.
À ce moment, Bashō prend l'habit des moines et part suivre l'enseignement de plusieurs maîtres (dont Kitamura Kigin à Kyōto). Sept ans plus tard, il part pour Edo où il publiera son premier recueil de poèmes dont le célèbre :
Sur une branche morte
Les corbeaux se sont perchés
Soir d'automne
Plus tard, il crée sa propre école poétique. Il pratique le haïku avec un groupe de disciples dans son ermitage de Fukagawa à partir de 1680. Le surnom de cet endroit est « l'Ermitage au bananier » (Bashō-an) car un bananier lui avait été offert par l'un de
ses disciples. Il le planta devant son ermitage - où il se trouve toujours - mais on ne sait pas pourquoi il lui emprunta son nom de plume. [Wiki]
Quelques autres noms de grands maitres :
Buson, Issa, Sõseki, Shiki, Koyõ, et aussi Ryõkan réputé comme le poète de la tendresse.
Ce matin un haïku m'est venu en tête en déjeunant sur ma terrasse.
Et puis l'idée m'a traversé d'une part de le partager avec vous, mais surtout de vous proposer qu'on s'amuse un peu, et que chacun, au gré de ses inspirations, de son vécu du moment, nous écrive un petit haïku
Qu'en pensez vous?
Est ce que vous voulez bien jouer avec moi?
Bon, je me lance pour mon premier :
Fauteuil rouge;
titubant de droite et de gauche
une sauterelle
A vous maintenant!