Tu pleures sur ceux, sur lesquels il ne faut pas pleurer
et pourtant tu profères des paroles qui semblent sages.
Les sages ne pleurent ni sur les morts, ni sur les vivants.
En vérité, il n'a pas été de temps, auquel je n'aie pas été ou toi,
ou ces princes des hommes et jamais en vérité nous ne cesserons d'être.
De même que l'habitant du corps passe, tant qu'il est dans le corps,
par l'enfance, la jeunesse et la vieillesse, de même il passe dans un autre corps.
Ô fils de Kuntî, les contacts de la matière, donnant froid et chaud, plaisir et peine, viennent et vont impermanents.
Supporte-les bravement ô Bhârata !
Ô chef des hommes , celui qu'ils ne tourmentent pas, équilibré dans la peine et le plaisir, ferme, est mûr pour l'immortalité.
L'IRRÉEL n'a pas d'existence, le réel ne cesse jamais d'exister.
Cette vérité finale a été perçue par ceux qui voient l'essence des choses.
SACHE que Cela dont la vie pénètre tout, est impérissable et que personne ne peut détruire cet Unique Impérisable.
L'ETRE incarné est éternel, indestructible, infini,
mais ses corps sont temporaires.
Combats donc, ô Bharata.
CELUI qui croit qu'il peut tuer et celui qui croit qu'il peut être tué, tous deux sont ignorants.
Il ne peut ni tuer, ni être tué.
IL ne naît ni ne meurt.
Ayant été, il ne peut plus cesser d'être.
Non-né, permanent, éternel, ancien, il n'est pas détruit, quand le corps est tué.
L'Irréel apparait et disparait.
Le Réel ne cesse jamais d'Etre."