Méditation, simplicité et immobilité

Rappel du premier message :



(Hé oui encore un n-ième sujet sur le sujet, but don't worry, be happy )

   Lorsque les couches du réel projetées par mes sens se décantent, l'univers apparaît. Spectacle grandiose par sa simplicité, les pensées s'effilent en l'absence de description. Les perceptions se distordent et l'énergie de réalité force son chemin dans le corps. C'est alors qu'une lutte intestine se déclenche car je ne veux pas, ça ne veut pas. Je crie pour ne pas me dissoudre dans la liberté totale. Je gesticule pour ne pas chuter dans le précipice vertigineux de l'invisible. L'infini me grignote et je le rejette. Les constitutifs de ma complexion se disputent la suprématie. N'est-ce pas contradictoire, je rejoins la conscience et ce bout de chair me maintient dans la dualité ? La matière n'obéit-elle pas à l'esprit ? C'est un mur incontournable. Lorsque l'humilité me remet à ma place, de toute mes forces j'appelle à la révolte.

   Méditer c'est facile, il suffit d'être ce corps. Je m'assois et chaque partie repose à sa place. Et lorsque l'alignement est parfait, il n'y a que cela et alors Cela. Mais, lorsque la liberté totale pointe son nez, automatiquement les conditionnements apparaissent. Et si le corps n'est pas tranquille alors il faut une sacrée chance pour basculer complètement dans la réalité. Comment levez-vous cette " difficulté " ?

Did a écrit:

Plus il y a de soleil et plus les ombres sont foncées, tandis que quand le ciel est voilé, il n'y a pas vraiment ni l'un ni l'autre, mais un mélange des deux. Quel est donc l'espace-temps dans lequel l'ombre et la lumière se déploient tous les deux ?

   Je totemise . Quelle belle avancée.

Lux propose : " Quand tu cesseras de poser cette question tu le sauras. "

   A qui cela s'adresse-t-il ? La question s'efface dans le résolu ou alors se transforme. Elle est liée au questionneur. Alors faut-il tuer ce dernier ? Je prends le problème à la racine, radical direz-vous, oui si c'est carré (allusion mathématiques ).

Lulu éclaire : " Le fait même de méditer devrait t'apporter quelque chose que tu as préalablement déterminé, voilà pourquoi la méditation telle que tu la conçois ne sert, à mon humble avis, absolument à rien "

   Evidemment, je ne méditerais pas si à l'origine je n'en avais pas éprouvé le besoin. Ou comme tu le dis, si cela avait été un mouvement spontané : " Le récepteur, ou le sujet doit s'accorder au mouvement infini du fini, pas à l'immobilité. Et si tu as besoin de méditer pour être au calme, alors c'est qu'il y a encore du travail à faire. " Et c'est bien parce qu'il y a des tensions intérieures que je fais l'effort. En fait, je pense que nous sommes en accord. L'immobilité ici c'est l'arrêt de la fluctuation mentale (pensée, émotion perturbée) dans la continuité de l'infini dans le fini. C'est justement le paradoxe qui se lève par l'action (méditative) : agir sans agir. Je ne reconnais pas la passivité exclusive comme productive même d'immobilité, notamment du fait que, et tu le soulignes, le donné se poursuit jusqu'à la fin.

Seigneur D'Amour a écrit:

Dans la route pour la maitrise véritable du potentiel latent dans l'humain, le corps est la chose la plus dense a maitriser, les pensées et le mental en général demande moins de vigilance que le corps physique pour être maîtrisé tout simplement parce que le corps est la chose la plus lourde dans notre structure,

Hum , ces assertions fantaisistes ne reposent sur aucune observation objective , au contraire le mental est bien la fonction de notre essence la plus accessible à notre conscience car la plus lente , nous suivons aisément le fils de nos pensées et nous y avons un accès direct , le corps lui fonctionne dix fois plus vite et est considéré en deux partie distinctes , l'aspect organique qui réunis tous les systèmes physiologiques qui nous maintiennent en vie auxquels nous n'avons pas accès , et l'aspect psychomoteur qui nous déplace et se meut , notre mental à bien du mal à suivre nos mouvement et notre corps en action , je finirais par la fonction émotionnelle encore bien plus rapide que le corps , encore bien plus difficile à observer , qui semble avoir échappé à cette énumération , love .

Bonjour à vous tous.

Changeons notre façon de penser et le reste suit automatiquement.

C'est le même principe que pour ceux qui voudraient contrôler ou maitriser leurs sentiments. Je leur souhaite bien du courage. Alors, que dire de ceux qui voudraient maitriser leurs émotions...

Idem en ce qui concerne le physique.

M a écrit:

L'immobilité ici c'est l'arrêt de la fluctuation mentale (pensée, émotion perturbée) dans la continuité de l'infini dans le fini.

Il n'y a jamais d'arrêt, un contrôle (une douane), mais il n'y a jamais d'arrêt, voilà pourquoi lors de tes "activités méditatives" tu ne fais que discerner une tension qui est pourtant continuellement présente mais qui bien souvent, est inondée par un trafic mental anarchique qui ne fait qu'obstruer une ouverture originelle. C'est lorsque tu retrouves cette ouverture que tu te troubles et te perds dans une béance qui te permet de vivre le déchirement de ce qui est (les étants) et de l'être. Désarrimé du temps l'espace d'un instant, ce qui est t'arraches à ce "entre parenthèses" éternel par son mouvement qui contraint toujours au changement. Et même en position de récepteur, tu continues à te constituer (et donc à changer toi-même, ou t'assassiner) car tu continues à produire de l'attention.

Persévérance.

Lulu : " Il n'y a jamais d'arrêt. [...] un trafic mental anarchique qui ne fait qu'obstruer une ouverture originelle. [...] Et même en position de récepteur, tu continues à te constituer (et donc à changer toi-même, ou t'assassiner) car tu continues à produire de l'attention. "

  J'ai mis du temps à digérer ces mots et je m'incline devant la clarté et la justesse de ce propos. L'expérience dans la pratique me semble primordiale et je pense que sur ce point nous sommes d'accords. Parfois, la compréhension nécessite une intégration plus profonde avant de déborder sur l'intellect. C'est aussi parce qu'à ce niveau l'aspect formel n'est pas édicté comme une loi mais comme une ouverture sur le mondain. Il " suffit " de se donner entièrement à l'étant pour que le transfert opère de l'infini vers le fini. La transition n'est pas claire mais, comme pointé, c'est l'attention qui fournit la puissance nécessaire à la mise en place de structures externes alors que l'effort personnel est intériorisé.
  La fluctuation que j'entends je la reprécise encore : c'est l'attraction en soi pour soi, c'est à dire l'impression que l'acte (pensée, émotion, geste) m'est propre. C'est me rendre coupable d'oubli de l'intégrité, c'est à dire de la réalité. A chaque fois qu'un mouvement me dérange, je m'aperçois que je suis sorti de la présence par la distinction. Je transforme un évènement en ma propriété et par là-même je définis un territoire limité. Le phénomène prend une (ma) substance particulière dès que je tente de le saisir, quel que soit le moyen. Ainsi le pourquoi de l'indicible de l'être. Nous voyons également l'émergence de la multiplicité de la forme, grandeur observée par la Science. Lavoisier avait énoncé que " Rien ne se perd, rien ne se crée, tout se transforme. "

Did : " je te la développe encore : pourquoi vouloir "calmer les manifestations" ? Si ça se trouve elles ont des choses importantes a te dire...et plus tu va leur dire de la fermer ... "

  Effectivement, je pense aussi qu'imposer n'est pas la pratique. Cependant, ce qui saisit tente d'échapper à son destin, c'est à dire la méditation (au sens de la destinée). D'autre part, ce n'est pas de volonté ici que je parle mais de pouvoir. La capacité, c'est à dire la force nécessaire, parfaite pour se hisser au niveau du calme là où la souffrance sera la plus forte. Le pratiquant est masochiste ou tout du moins il n'évite pas la difficulté. La rugosité de la voie apparaît pas à pas. La trouvant magnifique tout comme le reste, j'invite à s'y recueillir. Le sens du sacré dans nos vies se dépose à l'attention. Ici, l'explication devient embrouillée car nous parlons de l'expérience. Calmer les manifestations signifie s'éloigner de toute technique en acceptant. Alors, se façonne le caractère particulier de l'instant, mon présent. Je propose donc dans la mesure du possible d'exprimer une attitude face au barrières personnelles.

Quelques pas sur le chemin...plantés par la nature de ce que la réalité joue et ce que méditer rejoint réellement.

Seul le silence parle de la vérité,
Il est la voix de Dieu.

Trouve alors le silence en toi,
En ton centre, sans le chercher.
Alors arrive la Révélation.

L’abandon de l’impermanence
Pour le permanent,
Pour le Présent,
Est un retour en Soi.
L’on ne peut en effet,
Accéder à ce à quoi on résiste.
Rencontre ton ÉVIDENCE,
Ton SOI alors.



En communion dans l’OMMM,
Je communie en CE QUI EST,
Dans Sa vibration manifeste.


Dieu est ce que l’âme a oublié
En devenant homme.
En arrière de ce fait
Naquirent les religions,
Le chemin de ceux
Qui cherchent Dieu.
Sinon vois ceux
Qui l’ont trouvé,
Ils n’ont pas de religion.

La méditation régulière et sincère,
Sera ton fidèle soutient
Dans le retour au Divin.
L’Esprit Saint revient
Alors pour être tien.

L’essentiel n’est pas à chercher,
Mais à rejoindre,
Car il est déjà là,
Toujours présent.

Fraternellement  

Porte 

Aloah a écrit:

Porte 

Itou.

Je vois que c'est journée "portes ouvertes", MERCI de l'accueil.



Le cœur n’a pas de religion,
Il est un lieu sacré.

Fraternellement  

L’ETRE et la Vérité
Sont indissociables,
Telle la vérité de l’Etre.
A l’instant où la pensée émerge
A propos de la vérité de l’être,
Elle sort de la Vérité,
Elle sort de sa stabilité immobile.
Ce seul mouvement suffit
A la sortir d’elle-même,
S’en éloigner, la sortant de l’Etre.

Fraternellement

Porte's Fan Club.



Fol.

Fol le Fou a écrit:

Porte's Fan Club.



Fol.

*RE: Merci Ami Fol...mais...ceci salue le Divin en vous tous, nous tous réunis...beau programme pour l'avenir de l'humanité et consorts.

*Félicitations pour tes "nouvelles"...j'aime, l'aventure de nous tous dans le créé bien que parfois les couleurs changent et soient parfois "torturées, elles peignent un tableau incroyable, une VIE foisonnante et riche.

Fraternellement

   Le monde des objets (monde objectif ou phénoménal) dans lequel je vis est un univers constitué. Cela signifie qu'il se relativise à l'entité particulière " moi-même ". Cet ensemble apparaît lorsque j'entre dans une division sujet-objet-conscience. La chaise sous mes fesses prend forme à partir du moment où j'ai conscience d'un objet que je situe par rapport à moi. Et cet objet je le nomme " chaise ", c'est à dire que je le définis indépendamment du réel qui sous-tend la " chaise ". Le fait de se connaître comme entité autonome, c'est à dire séparée du reste (qui forcément existe parce que " je " existe), construit le monde à partir d'une sensibilité particulière : ma représentation du monde.

   Une telle formation ne se peut qu'à partir d'actions engendrées dans et par le corps. Certains aperçus semblent relativement proches de la réalité, comme les perceptions sensibles. D'autres proposent une certaine distance comme la structuration intellectuelle. C'est l'aboutissement d'une descente depuis les couches primaires subtiles du réel vers les couches denses. Le monde constitué propose ainsi l'exégèse de l'indicible comme expression formelle de l'informe. En ce sens, il existe une illusion, celle de croire que le monde sensible et intelligible présente la réalité telle quelle. C'est parfois l'oubli des gens rationnels.

   Les systèmes inconscients, vasanas, s'expriment à travers nombre d'épisodes personnels. Ces actes naissent physiquement, c'est à dire que l'organisme procure aux mouvements émotionnel et psychologique. La négation de cette déréalisation se vit dans l'assise, expérience totale du silence. Pour nier l'action du corps, être ce corps. Pour déjouer l'éloignement, ne plus interférer. En méditation il s'agit d'aller en-deçà, soit au préalable à l'agencement du monde. Avant même que l'univers se constitue, avant même les impressions, la réalité repose. L'immobilité est donc un prérequis du silence. Et cette tranquillité ne peut être qu'expérience, c'est à dire instant, spontanéité.

Tout objet est fondamentalement infini, c' est cela l' unité. Chaque objet est en dehors de la perception que l' on en a , du nom et de la forme que nous lui donnons . Il est dans sa réalité intrinsèque qui nous échappe car l' expérimentation commence avec le contact. Aussi , la méditation profonde laisse sa trace dans les couches grossières et subtiles de l' objet qui fait dire après coup "j' ai vu passer mes pensées ou même des pensées sont passées dans ma présence , ou la présence" pour les représentations mémorisées les plus fines. Mais en fait, l' en deçà du contact échappe à toute explication c' est le mystère qui laisse à qui peut le sentir une fragrance d' infini.