Les vieux.

Personnellement je demande dès que je peux conseil à un vieil homme de ma famille , mon oncle.

Il est si posé dans ses propos , que je bois ses paroles.

Elles sont pour moi un élixir de jouvence.

Quand je suis près de lui , je n'ai pas peur de vieillir.

Une petite pensée pour lui .....

Je travaille avec les vieux tous les jours. Mais des vieux qui sont malades, pour la plupart...

Ils n'ont rien de plus ni de moins que les autres, ils tendent simplement vers la fin de leur vie dans cette vie-là... Mis à part peut-être leurs yeux... Leurs yeux pour certains d'entre-eux sont indescriptibles. Est-ce par ce qu'ils sont malades ? Ou parce qu'ils sont âgés ?

Quoiqu'il en soit, avec la personne âgée plus qu'avec quelqu'un d'autre, j'établis la communication par le regard. D'âme à âme. Parce que souvent, la communication est confuse, quand elle n'est pas inexistante... Mais leurs yeux communiquent avec plus de force que jamais...

Je ne dirais pas que je trouve les personnes âgées pleine de sagesse. Mais intéressantes ça oui, bien sur. Et souvent très attachantes et dans un besoin affectif impressionnant. Généreuses aussi.

Je n'ai jamais voulu travailler auprès des enfants, j'ai toujours choisi le grand âge dans tous mes boulots ou stages... Je crois que j'ai un lien particulier et en y pensant, cela vient sûrement du lien très fort qui m'unissait à mes grand-mères quand j'étais petite

Bonjour,

Contrairement a toi Emmagapè j'ai toujours été a l'aise de travailler avec les enfants, mais ai toujours été mal a l'aise au contact des personnes âgées. Je les adore pourtant (ils me touchent énormément et ont pour la plupart pleins de choses a nous apprendre), et les respecte tout autant mais c'est dur a exprimer. Le fait qu'ils soient plus proches de la fin de leur vie me met mal a l'aise... Alors que travailler avec les enfants me pousse a regarder vers le futur, travailler avec les personnes âgées me pousse a regarder le passé, ce qui me rend nostalgique, comme si j'avais subitement atteint le même âge qu'eux.
Comment expliquez-vous ce sentiment ? Un conflit intériorisé en rapport avec sa propre mortalité ? J'aimerais beaucoup travailler la dessus et vos avis m'intéresseraient beaucoup.
Merci

Magnifique Yourcenar ! Merci Ceiba de nous le rappeler.

Les Nymphes de papier a écrit:

Merci amie Ceiba, ces photographies sont splendides.

A l'âge de vingt-cinq ans, je travaillais dans les soins hospitaliers. Ce matin-là, le chef m'avait demandé de m'occuper d'un vieillard alité appartenant à l'ordre franciscain. Le soin consistait en une toilette complète au lit. La rencontre se fit dans le plus grand silence, après nous être très brièvement présentés. Son regard parfois se posait dans le mien. Soudain, il me dit : "Je n'ai pas l'habitude d'être servi, tu sais." "Oh, ne vous inquiétez pas, j'ai presque terminé, encore quelques minutes, le temps de vous masser les pieds et je vous fiche la paix." "J'aimerais plutôt que tu me la donnes, fit-il, en souriant." Cette dernière parole avait suffi à l'éclosion de l'amitié.

C'est quoi le rapport avec l'ordre franciscain ?

Les Nymphes de papier a écrit:

La personne âgée nous renvoie à notre propre vieillesse, miroir de notre propre finitude également. On est si vite oublié, n'est-ce pas ?

Tout à fait d'accord avec toi.

Qui ne se pose pas la question de sa propre mort quand quelqu'un de proche disparaît.

Les familles étant de plus en plus éparpillées sur la planète , il est évident que l'on peut être vite oublié.

L'homme n'écoute pas assez la nature, parfois quand les loups hurlent, c'est un signal de rassemblablement, nos amis les animaux ( en réponse à les familles étant de plus en plus éparpillés ).

Ils sont plus rapide que les jeunes, ils sont toujours devant même à leur enterrement, je me sens rajeunir d'un seul coup. Une question: quand est on vieux?

GERAN a écrit:

Ils sont plus rapide que les jeunes, ils sont toujours devant même à leur enterrement, je me sens rajeunir d'un seul coup. Une question: quand est on vieux?

Ils sont devant car ils plus curieux , sauf la personne qui décède évidemment.

Plus rapide ....... faut voir.

Quand on rencontre quelqu'un dans la rue qui nous dit : "T'as pris un coup de vieux !" peut être prenons nous conscience que le temps a passé ?

Quand nos enfants sont devenus parents , quand nos petits enfants nous appellent : "papy" ?
Quoique l'on peut être papy à 45 ans.

De toute façon on a toujours l'âge de ses artères .......

Bonne journée GERAN.

Il y a la chanson "les vieux" de Jacques Brel.

"Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un cœur pour deux

Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan
Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps

Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier
Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières

Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit : je vous attends


Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés
Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter

Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit

Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habillés de raide
C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide

Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend


Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent par la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant

Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer

Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin

Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend"

Même si cela date un peu au niveau des clichés véhiculés par les "actifs", il y a de beaux restent quand même...

je vais en mettre d'autres tiens ! j'en ai tout un tas.

Le vieux est un sportif, il a un pied sur terre et l'autre au ciel.

sipirion23 a écrit:

Bonjour,

Contrairement a toi Emmagapè j'ai toujours été a l'aise de travailler avec les enfants, mais ai toujours été mal a l'aise au contact des personnes âgées. Je les adore pourtant (ils me touchent énormément et ont pour la plupart pleins de choses a nous apprendre), et les respecte tout autant mais c'est dur a exprimer. Le fait qu'ils soient plus proches de la fin de leur vie me met mal a l'aise... Alors que travailler avec les enfants me pousse a regarder vers le futur, travailler avec les personnes âgées me pousse a regarder le passé, ce qui me rend nostalgique, comme si j'avais subitement atteint le même âge qu'eux.
Comment expliquez-vous ce sentiment ? Un conflit intériorisé en rapport avec sa propre mortalité ? J'aimerais beaucoup travailler la dessus et vos avis m'intéresseraient beaucoup.
Merci

Je pense que tu es sur une piste, tu as peut-être un effet miroir auquel tu ne souhaites pas te confronter, as-tu peur de la mort, de la maladie, de la vieillesse ?

Je ne sais comment expliquer mais moi c'est l'opposé. Je sens que je suis amenée à travailler avec eux et l'idée me trotte dans la tête depuis plusieurs années déjà d'aider les personnes en fin de vie, dans les soins palliatifs etc. J'ai longtemps rejeté cette idée en me disant qu'il fallait que je me préserve, qu'à long terme ça m'userait. J'ai déjà essayé de m'ouvrir à d'autres catégories de populations dans le domaine du social... Puis finalement, mon regard sur la mort et la maladie ayant changé (j'ai vécu des choses personnelles qui m'y ont aidé), je suis restée avec les personnes âgées et je sais que j'irai plus loin dans cette démarche d'accompagnement, surement jusqu'à la fin de vie, les soins palliatifs etc.

Biosphère a écrit:

Il y a la chanson "les vieux" de Jacques Brel.

"Les vieux ne parlent plus ou alors seulement parfois du bout des yeux
Même riches ils sont pauvres, ils n'ont plus d'illusions et n'ont qu'un cœur pour deux

Chez eux ça sent le thym, le propre, la lavande et le verbe d'antan
Que l'on vive à Paris on vit tous en province quand on vit trop longtemps

Est-ce d'avoir trop ri que leur voix se lézarde quand ils parlent d'hier
Et d'avoir trop pleuré que des larmes encore leur perlent aux paupières

Et s'ils tremblent un peu est-ce de voir vieillir la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui dit : je vous attends


Les vieux ne rêvent plus, leurs livres s'ensommeillent, leurs pianos sont fermés
Le petit chat est mort, le muscat du dimanche ne les fait plus chanter

Les vieux ne bougent plus leurs gestes ont trop de rides leur monde est trop petit
Du lit à la fenêtre, puis du lit au fauteuil et puis du lit au lit

Et s'ils sortent encore bras dessus bras dessous tout habillés de raide
C'est pour suivre au soleil l'enterrement d'un plus vieux, l'enterrement d'une plus laide

Et le temps d'un sanglot, oublier toute une heure la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, et puis qui les attend


Les vieux ne meurent pas, ils s'endorment un jour et dorment trop longtemps
Ils se tiennent par la main, ils ont peur de se perdre et se perdent pourtant

Et l'autre reste là, le meilleur ou le pire, le doux ou le sévère
Cela n'importe pas, celui des deux qui reste se retrouve en enfer

Vous le verrez peut-être, vous la verrez parfois en pluie et en chagrin
Traverser le présent en s'excusant déjà de n'être pas plus loin

Et fuir devant vous une dernière fois la pendule d'argent
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non, qui leur dit : je t'attends
Qui ronronne au salon, qui dit oui qui dit non et puis qui nous attend"

Même si cela date un peu au niveau des clichés véhiculés par les "actifs", il y a de beaux restent quand même...

je vais en mettre d'autres tiens ! j'en ai tout un tas.

Que vois-je ????
C'est notre Biobio qui est là wouaouuuuuuuuu
Décidément , l'est bon ce Mai , il fait des cadeaux !!!
Bienvenue à toi , chère Biosphère ! et cette chanson de Brel , c'est la plus belle !!!

supers ces partages !

Ça va Samarcande ?

Les vieux, surtout les vieux couples, ça fait chaud au coeur....Cependant,j'avoue que j'ai le blues à l'âme de me projeter

dans ce devenir....même si c'est un privilège . de vivre. ..

Merci pour cette découverte, un joli partage Les Nymphes de papier....Merci

La vieillesse bien comprise est l'âge de l'espérance. Victor Hugo

Quarante ans, c'est la vieillesse de la jeunesse, mais cinquante ans, c'est la jeunesse de la vieillesse. Victor Hugo

L'un des privilèges de la vieillesse, c'est d'avoir, outre son âge, tous les âges. Victor Hugo

Selon que vous serez fou ou sage, vous composerez les rêves de votre vieillesse des regrets de votre jeunesse ou des espérances de l'éternité ! Victor Hugo

La vieillesse, hélas c'est aussi la descente vers la mort, sans espérance pour celui qui ne croit pas. C'est le cycle logique de la vie....inutile de se rebeller c'est ainsi....mais la brièveté de la vie, est ce qui nous la rend précieuse.
Je dis les choses comme je les crois sans esprit de polémique ...! je vous envie ceux qui croît à la vie éternelle sous une forme ou autre.

Trè beau ..

triste mais très beau

Le vieux donne la plus belle partie de son héritage de son vivant, à ceux qui lui rendent visite, ces expériences et les fruits de celles ci.