L'esprit du guerrier

Rappel du premier message :

extrait tiré du livre tibétain de la vie et de la mort par sogyal rinpoché au édition le livre de poche:

l'esprit du guerrier

(...) les difficultés et les obstacles, s'ils sont correctement compris et utilisés, deviennent fréquemment une source inattendue de force. quand vous lisez les biographie des maîtres, vous observez que, bien souvent, s'ils n'avaient pas rencontré de difficultés ni affronté d'obstacles, ils n'auraient pu découvrir en eux la force nécessaire pour les surmonter.
tel fut, par exemple, le cas de guésar, le grand roi guerrier du tibet, dont les aventures constituent la plus grande épopée de la littérature tibétaine. guésar signifie "indomptable", que l'on ne peut briser. dès l'instant de sa naissance, son mauvais oncle, trotung, fit tout ce qui était en son pouvoir pour le tuer mais, à chaque tentative, guésar devenait plus fort. en définitive, ce fut grâce aux efforts de son oncle que guésar devint si puissant. d'où le proverbe tibétain: trotung tro ma tung na, gesar ge mi sar,ce qui signifie: sans la méchanceté et les machinations de trotung, guésar ne se serait jamais élevé aussi haut.
pour les tibétain, guésar n'est pas seulement un guerrier au sens habituel du terme; il est aussi un guerrier spirituel. être un guerrier spirituel, c'est développer un courage d'un genre particulier, foncièrement intelligent, doux et intrepide à la fois. les guerriers spirituels peuvent éprouver de la peur, mais ils ont suffisamment de courage pour oser goûter à la souffrance, pour établir un rapport clair à leur peur fondamentale et ne pas se dérober lorsqu'il s'agit de tirer des leçons de leur difficultés. comme nous le dit chögyam trungpa rinpoché, devenir un guerrier signifie que "nous sommes capable d'échanger notre poursuite mesquine de sécurité contre une vue plus vaste; faite d'audace, de largeur d'esprit et d'héroïsme authentique..." entrer dans l'arène transformatrice de cette vue beaucoup plus vaste, c'est apprendre à être à l'aise dans le changement et à se faire une amie de l'impermanence.

:crbst_buddha

Ouai c'est une vraie colle!! J'en sais rien non plus!

Xabi, la qualité/maitrise du mouvement, je crois voir, cela s'apparente à la présence ??

alex, Pongo et les autres pratiquants, vous pourriez parler de l'importance (ou pas) du prof...n'est-il pas censé être un maître ?? et orienter la pratique ??

Bonjour

Le feuilleton "Kung Fu" a été un véhicule pour faire passer des messages de Sagesse. J'ai longtemps pratiqué les arts martiaux, et dans la revue Karate Bushido, Henry Plée, un haut gradé de Karaté qui s'est toujours intéréssé à la sagesse des arts martiaux, écrivait que ce feuilleton était conseillé, dans l'ombre, par des maitres spirituels, et qu'on trouve plein de messages dans les 20 premiers épisodes de la série. Après, les maitres ont cessé de s'occuper de la série, elle a continué mais sans eux.
Je crois que la voie du guerrier est celle du coeur, car Caine montre toujours beaucoup d'humanité, de bonté désintéréssée, alors qu'il est entouré de gens très grossiers, dans l'agressivité. Il reste lui même, loin du Temple Shaolin, et ne trahit pas ses idéaux, et ça c'est un exploit aussi.
Il y aurait bien des choses à dire encore sur ce topic...

bonsoir,
et pour ceux qui auraient raté quelque chose au seraient nés trop tard , un ratrapage , l'intégralité des épisodes de KUNG FU en streaming , bonne soirée !

http://www.alloshowtv.com/series/details_s.php?id=IZRHW01294HCSVT&cat=S

wow! prof tu nous gâte!
Actarus, le prof ou maître ou sensei est le tuteur sur le chemin de ton développement. si tu as la chance d'avoir des affinités d'ordre morale, idéologique ou spirituelles c'est le gros lot. s'ensuivra des débats passionnées sous la douche! hi hi hi

sinon, il est un tuteur qui apprend à apprendre. une source d'inspiration, et un ami qui partage un point commun avec toi.
après avoir atteint un certain niveau, il est extrêmement intéressant de donner ton savoir aux autres: tu enrichis les personnes à qui cela profite, mais cela apporte une profondeur jamais atteinte dans ta discipline, et ça c'est tout bénéf, un bon compromis

voila pour ma part

Wow, génial de les avoir en streaming. Il me manquait les 5 derniers..je vais pouvoir tester mon attention aux messages, puisque parait il d'après H. Plee, plus on avance et plus on remarque de messages.
J'adore maitre Po avec ses yeux blancs. Quand j'étais petite ça m'impressionnait :-))

neige du matin, si je peux me permettre, j'ai entretenu une correspondance écrite avec H.Plée après la lecture des 2 volumes sur les points vitaux. c'est un homme simple, qui explique sa vie sans retenue, on a du mal à croire qu'il est un maître possédant tout ce savoir tellement il est humain. il se dégage de ses écrits une sensibilité exacerbée. un grand monsieur cet Henry Plée

Merci prof !! trop cool !

Alex, tu es ceinture noire, donc tu peux enseigner ?

bonjour Alex,

le monde est petit car j'ai bien connu Henry Plée, j'ai fait même partie de ses groupes de recherche, il y a 20 ans de ça. j'ai surtout travaillé en karaté avec son fils, lui déjà n'enseignait plus, il pratique beaucoup le Tai Chi.

Henry sait beaucoup de choses, c'est un fait. il a un genre un peu "brut de décoffrage" qui peut heurter, mais je trouve qu'il est simple et profond, et mine de rien il sait transmettre beaucoup de choses très importantes. Ses Chroniques dans Karaté Bushido, et notamment ses interviews, sont riches d'enseignements.
C'est drôle..je pensais lui écrire, je sais qu'il aime beaucoup la correspondance (il est Gémeaux)..j'avais envie de le remercier..
Je ne peux plus trop faire d'arts martiaux physiquement (exploser en karate) mais mentalement je reste martiale, et ça je sais que je le dois à l'enseignemen t d'Henry. Tiens j'aurais pu le citer dans mes maitres favoris!

Amicalement,

Neige du Matin

Actarus, officieusement l'an dernier j'ai donné des cours à des ado, mais la plupart du temps j'étais assistant. cette année je n'ai pas réitéré.
normalement il faut un diplôme d'état le DAF, pour donner des cours et le DIF pour ouvrir son dojo en partenariat avec la fédé.

neige du matin, oui! il est un peut "ours mal léché" mais sa femme le recadre et a synthétisé et épuré l'un des deux volume sur le sappo et le kappo. il écrit comme il parle.
il est source de polémique dans le milieu du karaté. certains jaloux montre du doigt un marchandisage et une banalisation des arts arts martiaux en remettant en doute sa propre expérience... c'est le lot commun des précurseurs je pense...

Ce qui m'intéresse surtout comment tu l'as vécu (mais tu as déja partiellement répondu !)

ah oui, tout ça fait partie du spirituel... je n'ai jamais pratiqué physiquement mais ça m'a toujours interessé, il y a les arts martiaux extérieurs et les arts martiaux intérieurs.
si on fait les choses avec profondeur, les 2 sont liés... encore plus chez les maitres..
je me souviens de ce maitre chinois de Kung fu vu sur Arte, qui, en approfondissant son chemin, s'est retrouvé complètement dans les arts martiaux intérieurs, il a quitté son temple et est parti vivre dans une caverne dans la montagne où il méditait en ermite, tout en continuant ses séances de mouvements. C'était superbe, quelle quiétude cet homme dégageait, quel contrôle, quelle douceur non violente.. quelle sublimation et quelle transcendance pour une discipline sensée être violente dans l'esprit de beaucoup de gens...
j'ai dévoré ses paroles, il connaissait le QI, la circulation des énergies, etc... un vrai poète en plus !
on peut toujours prendre ces disciplines comme un sport, comme font parfois les gens avec le yoga qui sert de gymnastique ou d'exercice de relaxation...
mais bon, c'est pas le but de l'affaire il me semble...
le maitre d'arts martiaux finit dans une non-violence superbe, un contrôle de soi venu d'ailleurs, et une connaissance profonde et non intellectuelle de l'être humain...


j'étais un joueur avant, il y a très longtemps, je jouais aux échecs, au go, au shogi, au xiang qi, et j'avais réussi à saisir à mon modeste niveau, l'espace d'un temps, avec les conseils venus des arts martiaux, que tout peut être initiatique.
Appliquant les conseils martiaux, je me mis à considérer le jeu sans mental autre que le mental du jeu lui même, c'est à dire qu'il faut bannir absolument le désir de victoire, il faut faire 1 avec l'adversaire, il n'y a pas de compèt, que l'amour de la discipline pratiquée, en quelque sorte il faut considérer la discipline comme Dieu (ce qui explique pourquoi les extrême-orientaux font tout un cérémonial quand ils jouent).
au bout d'un temps avec ça, je me suis aperçu que ça relâchait toute tension et donc que ça augmentait ma concentration et facilitait l'accès à mes capacités réelles.
et les résultats vinrent (après des défaites magistrales, Lol). dans un petit tournoi, je battis sans réfléchir beaucoup, un joueur de 1ère catégorie qui me "massacrait" d'habitude par le passé, avec une vitesse très curieuse, comme si la concentration rendait la réflexion inutile et donnait la solution par inspiration !
je battis un autre joueur de ce calibre et annulais contre un bon joueur anglais en visite en France. Ce qui n'était absolument pas mon niveau, très loin de là.
Par contre, il y a quelque chose que je n'ai pas compris.. c'est que ça tue finalement l'envie de jouer, et effectivement, j'ai arrêté après ça toute compétition !
je ne supporterais pas aujourd'hui de jouer en compét, il y a même une détestation de ça assez considérable, je me souviens de mon dernier tournoi dans les années 80 où ça me blessait de battre un joueur, en sentant sa déception, je sentais tout avec cette sensibilité venue des arts martiaux, de Dieu... ne pas vouloir faire 1 avec l'adversaire est une perte de temps et une absurdité immense...ça n'est pas de l'amour, donc c'est rien du tout...

je joue aujourd'hui en "familial" ou en "amical" et sans notion agressive et en me fichant du résultat à un point mon dieu, juste pour l'amour du jeu, en laissant souvent gagner mes vis à vis plus faibles, discrètement, pour leur donner l'amour du jeu ou simplement du plaisir... les arts martiaux m'ont appris une sorte de détachement, de distance et une préoccupation de l'adversaire, c'est dingue.. et j'ai pas fait de kung fu, Lol, mais l'amour du truc a suffit.
(ça peut paraitre simple, mais c'est pas facile du tout pour un compétiteur de lâcher cette motivation de gagner, de passion, etc, pour laquelle il a consacré des journées entières)
Merci les arts martiaux, et Merci Dieu.


ça me rappelle ce maitre japonais du tir à l'arc qui après s'être concentré tendu vers la cible un bon moment, a finalement posé l'arc sans tirer...
quelqu'un à coté lui a demandé : "mais vous ne tirez pas ??"
il a répondu : "vous n'avez rien compris, il n'y a pas besoin de tirer"

superbe greenman, magistrale même. quand je vois tout ces gamins (et adultes) se faire happer par l'esprit de compétition je me dis que nous somme dans un kojo (usine) et non un dojo.

hier, je suis allé à l'entraînement, je discutais avec deux collègues, dont l'un est gendarme et n'a pas beaucoup de temps pour venir aux entraînements, et l'autre qui projete sa frustration de n'avoir jamais été un champion sur son jeune fils qui participe à toute les compèt.

l'un dit à l'autre;
"tu n'arriveras pas à obtenir ta ceinture noire si tu ne viens qu'une fois par semaine!" alors je dis; "mais pourquoi vouloir obtenir la ceinture noire? pourquoi ne pas pratiquer pour le plaisir de pratiquer?"
alors le père du compétiteur me répond:
" mais il faut toujours chercher à progresser dans la vie et à devenir meilleur, c'est la compétition dehors!" sans se rendre compte de la grimace agressive qu'il me faisait en me le disant (il à retroussé les lèvres, prêt à mordre)...
le but n'est pas une fin en soit je pense, l'importance n'est pas la destination mais ce que peux apporter le chemin.
esprit vide, coeur rempli

c'est bien dit ça, alex

en plus, aller vers une victoire et la gloire, c'est aller vers le néant... qu'est ce qu'il y derrière une victoire ? rien, on repart avec une coupe encore plus vide qu'elle n'y parait !
progresser, ok, c'est intéressant, mais écraser les autres pour passer, non... c'est de trop, quoi...

l'amour du truc est très suffisant, en effet.. en plus, ça rapproche curieusement de Dieu qui fait alors des signes sur ce chemin là...
en fait tout est art martial, du moment qu'on aime ce qu'on fait...

Alex dit :

Citation :

le but n'est pas une fin en soit je pense, l'importance n'est pas la destination mais ce que peux apporter le chemin.
esprit vide, coeur rempli.

d'autant que la ceinture noire, ça ne veut rien dire, c'est en fait une carotte pour que certains viennent s'entrainer, c'est tout. Le travail au dojo se fait aussi profondément qu'on soit ceinture blanche ou noire..ce qui compte c'est la sincérité, toujours travailler avec le Coeur..

oui je comprend ce que tu dis neige.
une ceinture noire dite "normale" a un bagage technique et une expérience plus poussée qu'un débutant.
c'est plus facile pour un gradé, qui est plus à l'aise qu'un débutant.
là où je te rejoins, c'est que certain débutant font preuve d'un engouement certainement plus profond qu'une ceinture noire qui pense être arrivé au summum... et là, cela veux dire qu'elle ne devais pas aller bien loin

alex a écrit:

extrait tiré du livre tibétain de la vie et de la mort par sogyal rinpoché au édition le livre de poche:

l'esprit du guerrier

(...) les difficultés et les obstacles, s'ils sont correctement compris et utilisés, deviennent fréquemment une source inattendue de force. quand vous lisez les biographie des maîtres, vous observez que, bien souvent, s'ils n'avaient pas rencontré de difficultés ni affronté d'obstacles, ils n'auraient pu découvrir en eux la force nécessaire pour les surmonter.
tel fut, par exemple, le cas de guésar, le grand roi guerrier du tibet, dont les aventures constituent la plus grande épopée de la littérature tibétaine. guésar signifie "indomptable", que l'on ne peut briser. dès l'instant de sa naissance, son mauvais oncle, trotung, fit tout ce qui était en son pouvoir pour le tuer mais, à chaque tentative, guésar devenait plus fort. en définitive, ce fut grâce aux efforts de son oncle que guésar devint si puissant. d'où le proverbe tibétain: trotung tro ma tung na, gesar ge mi sar,ce qui signifie: sans la méchanceté et les machinations de trotung, guésar ne se serait jamais élevé aussi haut.
pour les tibétain, guésar n'est pas seulement un guerrier au sens habituel du terme; il est aussi un guerrier spirituel. être un guerrier spirituel, c'est développer un courage d'un genre particulier, foncièrement intelligent, doux et intrepide à la fois. les guerriers spirituels peuvent éprouver de la peur, mais ils ont suffisamment de courage pour oser goûter à la souffrance, pour établir un rapport clair à leur peur fondamentale et ne pas se dérober lorsqu'il s'agit de tirer des leçons de leur difficultés. comme nous le dit chögyam trungpa rinpoché, devenir un guerrier signifie que "nous sommes capable d'échanger notre poursuite mesquine de sécurité contre une vue plus vaste; faite d'audace, de largeur d'esprit et d'héroïsme authentique..." entrer dans l'arène transformatrice de cette vue beaucoup plus vaste, c'est apprendre à être à l'aise dans le changement et à se faire une amie de l'impermanence.

 :crbst_buddha

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Belle découverte" extrait tiré du livre tibétain de la vie et de la mort "