Sur demande, voici une description de la vie dans un temple zen telle que je l'ai vécu 6 mois au temple de la Gendronnière (
temple principal de l'association zen internationale)
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Un temple zen est toujours ouvert et vous accueille même à l'improviste
Vous y séjournez le temps que vous voulez moyenant votre contribution pour le logement et la nourriture (
très raisonable rapport qualité/prix). L'AZI est une association loi 1901
Vous venez et repartez quand vous voulez sans qu'on vous retienne, aucun proselitisme !
En arrivant on ne vous demande qu'une seule chose : vous harmoniser ! Cela veut tout dire, on ne vous demande rien, on ne vous impose rien mais comme c'est vous qui venez, c'est à vous de vous harmoniser à la vie du temple; cela vous donne toute la responsabilité directement dans vos paroles et vos actes car c'est bien à vous de trouver la Voie et de la pratiquer par vous même.
Dans le zen personne ne vous dit ce qu'est le zen et comment le trouver, c'est à vous de pratiquer avec justesse pour le réaliser par votre propre expérience.
La vie au temple :
----------------- La vie au temple c'est avant tout la pratique puis la vie en comunauté et rien d'autre. Comme vous venez humblement pratiquer, vous harmoniser veut dire de suivre cette pratique et prendre votre place dans la vie comunautaire.
La pratique zen :
Le zen et surtout le zen de l'école Soto est une pratique simple, directe et profonde, soit
zazen et
samu.
zazen est la méditation assise comme on voit les statues du Bouddha en méditation, les jambes croisées assi sur un coussin au sol. On va au Dojo (
le lieu de pratique. Do = Voie, Jo = lieu) et on prend la posture sur son coussin (
zafu) telle que décrite ailleur sur ce forum. On fait zazen = simplement être là, assi, sans attente ni objectif, concentré et laissant passer les choses, les pensées etc sans chercher à agir mais juste en contemplant sans attache ni attente. C'est la méditation assise.
Samu est la période de travail en commun où tout le monde participe par son aide à la bonne marche du temple et de la vie comunautaire. La pratique est que dans l'action il faut garder l'esprit de zazen, un esprit méditatif sans attache ni attente, sans recherche de profit, sans objectif.
La vie comunautaire :
Chacun durant Samu participe au bien être de tous sans que personne ne soit plus important ou indispensable qu'un autre. Toutes les tâches rendues sont au service de tous et chacun profite de labeur de tous. Aucun esprit de profit, de résultat ou d'afirmation de soi.
A 6h30 tout le monde se rend au Dojo pour le zazen du matin, chacun prend la posture sur son zafu et fait zazen durant 1h45 coupé par un kinin (
méditation marchée). On reste là, assi, simplement, entier, sans attente ni objectif, concentré sur la qualité de sa posture et dans la présence à l'instant et le détachement. Une pensée se lève ? elle passe. Un oiseau chante dehors ? il chante. Un mec renifle à coté ? il renifle. Une simple présence totale à l'instant dans son état sans chercher à "faire" quoi que ce soit, laisser passer sans s'attacher, sans construire mentalement, sans penser ni juger ou interagir. Si la pratique est juste, alors dans cet oubli de soi et la présence au TOUT, notre véritable nature originelle peut se révéler à elle même et on est éveillé à la réalité profonde de ce qui est.
A 8h on va au réfectoire prendre la gainmaye (
soupe traditionnelle des moines à base de riz et légumes, épaisse et nourrissante) en silence afin de rester à ce que l'on fait sans se perdre dans des conversations futiles et en oublier ainsi le fait même d'être en train de manger. Manger en silence offre une réelle présence très profondément enrichissante, on est encore dans l'esprit de zazen ! Ensuite on se tappe un bon petit déj avec nutella et tout et on peut parler.
A 10h la grande cloche sonne, c'est l'appel au samu jusqu'à midi. Tout le monde va à la cloche et le responsable du temple énumère ce qu'il y a à faire et chacun choisi ce qu'il veut faire selon ses compétences et envies : potager, entretien des battiments, faire le bois d'hiver dans la foret, la cuisine, le ménage etc... Durant l'activité on est dans l'esprit méditatif de zazen, présent à l'instant, sans attente ni attache, dans l'oubli de soi, concentré sur ce que l'on fait dans l'unité. Pas de recherche de performance, on est pas à l'usine.
A 12h Repas en silence suivi d'une période de temps libre, la sieste par exemple.
A 15h, nouvel appel au samu à la cloche jusqu'à 18h
A 18h30 zazen du soir au dojo de 1h45 également coupé d'un kinin
Ensuite repas du soir, relache, on parle, on boit un peu de vin etc...
La journée est fini
Il y a 1 jour et demie de libre par semaine sans zazen ni samu, rien. On peut rentrer chez soi en week end.
Si la journée est structurée, c'est pour harmoniser la comunautée dans la pratique au dojo ou samu, les repas etc... mais à l'intérieur de cela on se sent très libre.
Non seulement l'hygienne de vie est parfaite, la nourriture excelente mais le rapport humain est prodigieux et profond, rien à voir avec ce qu'on connait ici en société. Tout le monde est réellement égal, sur le même plan; tout le monde est là pour marcher sur la Voie, le zen et personne n'a d'idée de profit. Ainsi les rapports humains sont saints, très justes et profonds avec une immense simplicité. C'est le plus fort de l'expérience que j'ai faite au temple, le plus riche !
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Une seshin est un stage de pratique intensive sur 2 jours et demie avec là 4 zazen par jours. Il y en a une par mois au temple en moyenne.
Le camps d'été dure deux mois et là les seshins durent 9 jours je crois. A la fin de chaque seshin on fait une fête et croyez moi, j'ai pri làbas des murges monstrueuses
Quand c'est le moment de faire la fête, on le fait !
Rien n'est rigide, on mange de la viande une fois par semaine. Le zen c'est la Voie du milieu qui refuse les extrêmes donc on va vers une pratique juste mais on reste modéré. Pas de dogme !
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Je refuse tout attachement, doctrine et dogmes ! Le zen est libre, juste, modéré, ouvert et direct, profond; sans proselitisme ni rien d'imposé. C'est zazen : simplement s'oublier soi-même en restant présent à l'instant dans son état et là, voir la nature absolue de ce qui est en parfaite unité, s'éveiller et être bouddha, libre. Chacun marche dans la Voie par son zazen, son samu, sa justesse, sa pratique. Le zen c'est l'existence, le Nirvana.