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Quand vous ne voyez pas l'essentiel sur les murs
Sales de votre cité vous en niez l'existence.
Bien sûr; les cris grossiers étouffent le murmure,
Et pour vous l'apparent a plus de consistance !
Pourtant ce qui paraît un beau jour disparaît,
Mais au delà du temps il est une force
Sans forme et contenue en toutes les formes;
Dedans le bois parfait comme dans l'écorce.
La nuit après le jour, le jour après la nuit,
L'hiver après l'été, l'été après l'hiver,
L'ennui après la joie, la joie après l'ennui,
Vient la résurrection après un long calvaire.
Lumière et puis noir, Dieu est, le diable aussi.
Il a tant de pouvoirs mais pourtant il n'est rien;
L'absence du Divin, les ténèbres et voici,
l'étincelle venue, disparu il n'est rien!
Les ténèbres ne sont qu'absence de lumière.
Ils nous perdent pourtant, par eux on oublie tout.
Pourquoi notre venue, cette cause première?
Quand on ne voit pas Dieu on crée un manitou.
On crée un Jéhovah et des livres sur lui,
Avec ces tabous pour nous enfermer l'âme,
Et ces grands temples froids pour sombres jours de pluie
Où le manque de Dieu nous fait comme une lame.
Dans la fumée d'encens, aux sons des liturgies,
On veux contacter l'Un et, quand on ralenti
La pensée, par ces jeux, s'éveille ce qui git,
mais le feux de l'autel s'éteint en sacristie.
Mais tant que nous vivons, tant que bat notre cœur,
Chaque instant est précieux, saint Graal à découvrir
Autant en sacristie qu'au beau milieu du chœur.
La perle du moment vient à qui sait s'ouvrir.
Un sanctuaire secret, au milieu du temple,
Garde enfoui un feu blanc qui brûle jusqu'au ciel.
Il arrache, à la mort, ceux qui le contemplent,
Offrant aux cœurs transis sa chaleur essentielle.
Par lui on comprend tout, les subtiles arcanes,
Sans rite nie magie, par son seul pouvoir.
A l'aveugle ce feu lui fait jeter sa cane,
Car malgré ses yeux froids à nouveau il peut voir.
Il faut sept degrés pour en franchir le pas,
Mais vous commencerez par celui le plus haut
Et la porte franchie, au chœur on n'entre pas
Sans offrir sa vie, gratis, pro déo.
Mais d'où vient notre vie ? Et où nous conduit-elle ?
Est-elle le résultat de forces imbéciles
Surprises à délirer ? Miracle accidentel
Qui vient à l'être humain après l'humble bacille.
Voyez la vérité, plus simple et si parfaite:
Il y a Dieu partout et son temple est en nous.
Lorsqu'on l'a rencontré la vie nous devient fête
Et relevés, enfin, nous tombons à genoux !
Le seigneur n'a jamais fait la vie, car alors
Qui créa le seigneur ? La vie ne créa pas
Dieu; l'un et l'autre sont pareils. Je vous implore
De comprendre cela avant votre trépas.
à suivre...