Le social n'accomplit pas l'Homme
S'il en était autrement, tant d'esprits excellents n'auraient pas de tous temps fui dans le désert.
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Il semble que cette vérité, jadis évidente en occident comme ailleurs, s'y obscurcisse de jour en jour. Chaque progrès rend la vie sociale plus nettement obsédante. La crise planétaire que nous traversons lentement nous fournit sans doute une excuse. De toute façon, dans bien des domaines, demeurés jusqu'ici ses refuges, l'égoïsme intellectuel doit être dépassé. Mais ce dépassement même ne constitue qu'un moyen de réalisation intérieure et nous avons à garder lucidement en nous la distinction du nécessaire et du désirable.
Quiconque a la moindre expérience des comités, commissions, coopérations, groupements et associations de tout genre connaît le faible rendement de ces redoutables machines et combien elles dévorent de temps, de bonne volonté et d'intelligence pour un maigre résultat.
Et quel vide peut envoyer sinistrement l'âme de ceux qui se divertissent trop en commun:"Ce qui se fait" chasse ce que chacun aurait envie de faire, un ennui bientôt sépulcral y gagne seul.
Bergson a bien dessiné la pensée qui relie les trois épithètes: social-mécanique-mort
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Laissons-nous guider par l'instinct du bonheur. Quand nous sommes las d'analyses qui n'épuisent que nous, ou d'abstractions si vastes qu'elles nous paraissent vides, vers quoi sommes-nous ramenés en fin de compte?
Vers le soleil, l'air, l'eau, les feuilles et les bêtes.
Dans cette pureté, nous nous lavons de la crasse des mots:
Elle est retrouvée
Quoi? L 'Eternité
C'est la mer allée
Avec le soleil.