En connexion avec l'âme des poètes disparus

Je vous présente un de mes poèmes écrit en écho d'un célèbre poème de Victor Hugo, et peut-être après m'être connecté, d'une certaine façon, à son âme.

Voilà ce que V. Hugo a écrit :

C'est le moment crépusculaire.
J'admire, assis sous un portail,
Ce reste de jour dont s'éclaire
La dernière heure du travail.

Dans les terres, de nuit baignées,
Je contemple, ému, les haillons
D'un vieillard qui jette à poignées
La moisson future aux sillons.

Sa haute silhouette noire
Domine les profonds labours.
On sent à quel point il doit croire
A la fuite utile des jours.

Il marche dans la plaine immense,
Va, vient, lance la graine au loin,
Rouvre sa main, et recommence,
Et je médite, obscur témoin,

Pendant que, déployant ses voiles,
L'ombre, où se mêle une rumeur,
Semble élargir jusqu'aux étoiles
Le geste auguste du semeur.

Et voilà ce que j'ai écrit :

J'aime flâner sur la jetée,
Aussi bien l'hiver que l'été,
Respirant les effluves marines,
Au moment où le soleil décline.

C'est un long rempart de rochers,
Rassemblés pour indéfiniment protéger
Un joli port, rempli de petits bateaux,
Contre la violence régulière des flots.

Dans une lumière évanescente
Qui éclaire une activité finissante,
Je contemple les derniers mouvements
De ce havre, devenu bien nonchalant.

Le jour s'est enfui ; un phare s'est allumé
Pour maintenir les gros navires éloignés.
C'est une sorte de flambeau rassurant,
Dominant un décor qui va en se figeant.

Dans la ville en retrait que la nuit baigne,
Les fenêtres, une à une, s'éteignent.
Il est temps de rentrer à présent.
Et je repars tranquillement,

Pendant que la lune,
Et les étoiles, une à une,
Apportent une nouvelle vie
A un ciel maintenant obscurci.

Super en tout cas

Merci Boutadin, c'est très beau !
Pourrais-tu en dire davantage sur cette connexion avec les âmes des poètes disparus...?

Hum , le passage dans l'au-delà n'arrange pas le poète , pourquoi ne pas t'attribuer le talent que tu pourrais avoir dans ce domaine , plutôt que de l'attribuer à " l'âme " d'un mort , love .

Bonjour à vous tous.

Pourquoi chercher une connexion avec des poètes disparus? C'est un non sens.

Où les poètes trouvent-ils leurs inspirations lorsqu'ils rédigent leurs poèmes?

Ils la reçoivent de la Source. Et c'est la Source qui s'exprime au travers d'eux. Et il en est de même pour tout ce qui est expérimenté sur la terre.

C'est d'ailleurs pour cela que je dis souvent que personne n'a de don personnel. Le Don, c'est Dieu qui s'exprime librement dans l'Amour. Dieu ne donne aucun don aux humains.

Boutadin a écrit:

Je vous présente un de mes poèmes écrit en écho d'un célèbre poème de Victor Hugo, et peut-être après m'être connecté, d'une certaine façon, à son âme.

Voilà ce que V. Hugo a écrit :

.....

Boutadin, croyez-vous vraiment que votre poème a été inspiré par Victor Hugo?

Non! Il vous a été inspiré par la Source dont vous avez été l'instrument intermédiaire.

N'oublie pas non plus Les Annales Akashiques où tout ce qui a déjà été vécu et ce qui sera vécu sont en mémoires. D'ailleurs ce champ Akashiques a été prouvé récemment par des scientifiques.

Les Annales Akashiques sont appelées aussi, dans la Bibles, le grand livre de la Vie.

Pour Erell : Il n'y a pas grand chose à dire de plus. J'ai ressenti la présence de Victor Hugo tout en visualisant l'image évoquée par les derniers vers ; et j'ai écrit le poème pour arriver à cette image.

En voilà un autre, qui ne m'a été inspiré par aucune âme en particulier, et qui a pour titre " En attendant Morphée " :

Je m'allonge sur le lit,
Invité par l'appel de la nuit,
Pour une parenthèse dans la vie.
J'attends que Morphée m'emporte
Dans un monde qui m'apporte
Des rêves de toutes sortes.

Dans ma tête les pensées
Commencent alors à s'apaiser.
Tel un marin, sur une mer agitée,
Qui rentre au port pour relâcher,
Je vais toutes les abandonner,
Le temps d'un repos désiré.

Les images font place
A des sensations fugaces.
Voilà le sommeil qui m'enlace.
Il n'y a plus que du brouillard.
Le dieu m'offre son nectar.
Ça y est, c'est le départ…

Magnifiques poèmes Boutadin.

En attendant le prochain ........

Nous ne savons pas. Mais elles le savent.
les pierres le savent,
Et s'en souviennent.
Des engins traversaient les airs
Un feu liquide apparut,
Répandit sa lumière,
L'étincelle de la vie et de la mort.
Par la force de l'esprit
Des masses de pierres surgirent.
Les écritures gardaient leurs sages secrets.
Et maintenant tout nous est révélé.

Vers consacrés à une race oubliée.

Nicolas Roerich

Boutadin a écrit:

Pour Erell : Il n'y a pas grand chose à dire de plus. J'ai ressenti la présence de Victor Hugo tout en visualisant l'image évoquée par les derniers vers ; et j'ai écrit le poème pour arriver à cette image.

 

Eh bien, connecté ou pas à l'âme de Victor Hugo, tes poèmes sont très beaux, Boutadin ! 
Avec plaisir de te lire à nouveau ! 


@ Otis : J'aime beaucoup ce poème que je découvre de Nicolas Roerich ! 

j'écris avec mon cœur
Ce que jamais je n'ai appris
Et pourtant sans rancœur
J'aime ici ce que tu écrits

Dans ce monde très étrange
Où tout le monde voit des Anges
A ma vue il n'est rien
Et j'accepte mon dessein

Alourdi par mes erreurs
Surtout fatigué par mes pensées
Ne me reste alors qu'à espérer
Ne pas sombrer dans l'horreur

Tout le contraire d'un enfant
D'un premier pas si hésitant
J'ai fait le mal si souvent
Qu'il ne me reste que le jugement.

Aux poètes disparus.

Quel étrange phénomène, magnifique, mystérieux
D'apprécier chaque seconde cette vie éphémère
A l'instant ou une femme une envoyée des Dieux
Mets au monde un enfant, un ange sur la terre.

Création du hasard ou de l'Être suprême ?
Je ne perds pas mon temps à briser le secret,
Il faut aimer la vie, pardonner l'âme humaine
Agir de son mieux ici où tout se crée.

La beauté du décor, l'action de la nature
Engendre l'harmonie, réalité qui dure,
Cohésions énergiques physiques et chimiques
Inévitablement c'est l'Esprit poétique !

Une âme qui s'enchaîne, un génie qui s’exile
Dans le cœur d'une enfant fragile et merveilleuse
Ne peut être le fait d'une force hasardeuse
Mais bien le résultat d'un Géant Immobile.


La vie.

erell a écrit:

@ Otis : J'aime beaucoup ce poème que je découvre de Nicolas Roerich ! 

C'est un extrait du cycle poétique de Roerich nommé "Signes Sacrés",
on peut lire en français toute la suite :
http://fr.agni-yoga.com/hieroglyphes/index.htm
C'est une petite surprise agréable pour moi de voir ici la poésie de Nicolas Roerich.

Amant de la Paix a écrit:

erell a écrit:

@ Otis : J'aime beaucoup ce poème que je découvre de Nicolas Roerich ! 

C'est un extrait du cycle poétique de Roerich nommé "Signes Sacrés",
on peut lire en français toute la suite :
http://fr.agni-yoga.com/hieroglyphes/index.htm
C'est une petite surprise agréable pour moi de voir ici la poésie de Nicolas Roerich.

  
Merci Amant de la Paix pour le lien que tu donnes et que je viens de suivre...! C'est vraiment très beau ! 
Je ne connaissais pas ce poète que j'ai découvert grâce au post de Otis...

Je fais un "copier coller", depuis ton lien, d'un petit extrait, ci-dessous :

 


... Un peu de biographie pour situer cet homme illustre, peu connu en France... Merci à toi Amant de la Paix... 

En toute honnêteté, je lisais un livre sur les anciennes civilisations et ce petit poème était dedans. Sinon je n'aurais jamais connu cet homme.

Ce matin, j'ai emmenè ma fille pour sa prépa à Nantes et comme elle conduisait, j'ai écris ces quelques lignes sur la question de la vie. Je suis désolé mais je n'y connais rien.

.Otis. a écrit:

En toute honnêteté, je lisais un livre sur les anciennes civilisations et ce petit poème était dedans. Sinon je n'aurais jamais connu cet homme.

Ce matin, j'ai emmenè ma fille pour sa prépa à Nantes et comme elle conduisait, j'ai écris ces quelques lignes sur la question de la vie. Je suis désolé mais je n'y connais rien.

Il n'y a pas de hasard, Otis... Ce devait être ainsi... 
Tu devais poster un poème de Nicolas Roerich qui est un grand poète 
et Amant de la Paix nous a permis d'en connaître davantage ! 

erell a écrit:

Tu devais poster un poème de Nicolas Roerich qui est un grand poète 

Et pourtant la poésie de Roerich est rélativement peu connue. Tout le monde connaît Roerich dans son hypostase du peintre. Je me permets de poster deux vidéos bien élaborées avec ses tableaux ( beaucoup de personnes croient que ses peintures, ses couleurs ont une force guérissante ) : "Un Artiste des Hauteurs" et "La suite de Roerich"

Excusez-moi pour ce petit détournement du thème principal...

erell a écrit:

.Otis. a écrit:

En toute honnêteté, je lisais un livre sur les anciennes civilisations et ce petit poème était dedans. Sinon je n'aurais jamais connu cet homme.

Ce matin, j'ai emmenè ma fille pour sa prépa à Nantes et comme elle conduisait, j'ai écris ces quelques lignes sur la question de la vie. Je suis désolé mais je n'y connais rien.

Il n'y a pas de hasard, Otis... Ce devait être ainsi... 
Tu devais poster un poème de Nicolas Roerich qui est un grand poète 
et Amant de la Paix nous a permis d'en connaître davantage ! 

Amant de la Paix a écrit:

Et pourtant la poésie de Roerich est rélativement peu connue. Tout le monde connaît Roerich dans son hypostase du peintre. Je me permets de poster deux vidéos bien élaborées avec ses tableaux ( beaucoup de personnes croient que ses peintures, ses couleurs ont une force guérissante ) : "Un Artiste des Hauteurs" et "La suite de Roerich"

C'est une agréable et géniale découverte en tous cas ! "Un artiste des hauteurs"... Nicolas Roerich...!  Merci Amant de la Paix pour ces deux vidéos qui sont très intéressantes et ne nous écartent nullement de la spiritualité ! 

Cet amour, par Jacques Prévert.


Cet amour
Si violent
Si fragile
Si tendre
Si désespéré
Cet amour
Beau comme le jour
Et mauvais comme le temps
Quand le temps est mauvais
Cet amour si vrai
Cet amour si beau
Si heureux
Si joyeux
Et si dérisoire
Tremblant de peur comme un enfant dans le noir
Et si sûr de lui
Comme un homme tranquille au milieu de la nuit
Cet amour qui faisait peur aux autres
Qui les faisait parler
Qui les faisait blêmir
Cet amour guetté
Parce que nous le guettions
Traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Parce que nous l’avons traqué blessé piétiné achevé nié oublié
Cet amour tout entier
Si vivant encore
Et tout ensoleillé
C’est le tien
C’est le mien
Celui qui a été
Cette chose toujours nouvelle
Et qui n’a pas changé
Aussi vrai qu’une plante
Aussi tremblante qu’un oiseau
Aussi chaude aussi vivant que l’été
Nous pouvons tous les deux
Aller et revenir
Nous pouvons oublier
Et puis nous rendormir
Nous réveiller souffrir vieillir
Nous endormir encore
Rêver à la mort,
Nous éveiller sourire et rire
Et rajeunir
Notre amour reste là
Têtu comme une bourrique
Vivant comme le désir
Cruel comme la mémoire
Bête comme les regrets
Tendre comme le souvenir
Froid comme le marbre
Beau comme le jour
Fragile comme un enfant
Il nous regarde en souriant
Et il nous parle sans rien dire
Et moi je l’écoute en tremblant
Et je crie
Je crie pour toi
Je crie pour moi
Je te supplie
Pour toi pour moi et pour tous ceux qui s’aiment
Et qui se sont aimés
Oui je lui crie
Pour toi pour moi et pour tous les autres
Que je ne connais pas
Reste là
Lá où tu es
Lá où tu étais autrefois
Reste là
Ne bouge pas
Ne t’en va pas
Nous qui nous sommes aimés
Nous t’avons oublié
Toi ne nous oublie pas
Nous n’avions que toi sur la terre
Ne nous laisse pas devenir froids
Beaucoup plus loin toujours
Et n’importe où
Donne-nous signe de vie
Beaucoup plus tard au coin d’un bois
Dans la forêt de la mémoire
Surgis soudain
Tends-nous la main
Et sauve-nous.

Extrait de Jacques Prévert, Paroles, Paris, Gallimard, 1946.

De deux choses l'une, l'autre c'est le soleil. Boutade de Jacques Prévert.

Voici quelques poèmes en vrac, un peu dans le même esprit :

Le ver à soie aime le vert du mûrier blanc.
Sans prendre de couvert, il va grignotant
Les feuilles, sous lesquelles je m'assois,
Pour nous donner le plus beau fil qui soit.

Un loup affamé n'arrivait pas à s'endormir.
Il se mit donc, vous allez tous bien en rire,
A compter patiemment les petits moutons.
Il s'est noyé dans sa salive. Quel glouton !

La mante religieuse n'est pas sentimentale.
Après l'accouplement, elle dévore le mâle.
L'amante religieuse ouvre grand son cœur.
Mais que va-t-elle faire en cas de rancœur ?

Se sentant incomprise dans sa colonie,
Une abeille demanda à quitter le nid.
"Quelle mouche t'a piqué ? " dit la reine.
"Aurais-tu le bourdon ? Cela me peine."

Il est vrai que la peur nous donne des ailes.
L'amour, c'est bien connu, agit comme elle.
Mais la peur de l'amour va nous bloquer.
C'est un phénomène difficile à expliquer…

Amant de la paix a écrit:

"Un Artiste des Hauteurs" et "La suite de Roerich"

C'était véritablement un voyage vers Shambhala.

Élévation

Au-dessus des étangs, au-dessus des vallées,
Des montagnes, des bois, des nuages, des mers,
Par delà le soleil, par delà les éthers,
Par delà les confins des sphères étoilées,

Mon esprit, tu te meus avec agilité,
Et, comme un bon nageur qui se pâme dans l'onde,
Tu sillonnes gaiement l'immensité profonde
Avec une indicible et mâle volupté.

Envole-toi bien loin de ces miasmes morbides ;
Va te purifier dans l'air supérieur,
Et bois, comme une pure et divine liqueur,
Le feu clair qui remplit les espaces limpides.

Derrière les ennuis et les vastes chagrins
Qui chargent de leur poids l'existence brumeuse,
Heureux celui qui peut d'une aile vigoureuse
S'élancer vers les champs lumineux et sereins ;

Celui dont les pensers, comme des alouettes,
Vers les cieux le matin prennent un libre essor,
- Qui plane sur la vie, et comprend sans effort
Le langage des fleurs et des choses muettes !

Charles Baudelaire

Très beau ce poème " aux poètes disparus" Otis et merci pour le lien qui suit