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Date d'inscription : 02/04/2007 Nombre de messages : 6280 Age : 55 Ville : Montpellier (Herault)
Sujet: Vos Poèmes ... Ven 20 Avr 2007 - 8:56
Rappel du premier message :
Quand la porte du bonheur se ferme, une autre s'ouvre, mais souvent nous regardons si longtemps la porte fermée que nous ne voyons pas la porte qui a été ouverte pour nous. Il est vrai que nous ne savons pas la chance que nous avons d'avoir quelqu'un (ou quelque chose!), jusqu'à ce que nous le perdions, mais il est aussi vrai que nous ne savons pas ce que nous avons manqué quand cela arrive.
Donner à quelqu'un tout votre amour n'est jamais une assurance qu'il vous aimera en retour! N'attendez pas d'amour en retour, attendez seulement que cela grandisse dans leur coeur. Mais si cela ne se produit pas, soyez content tout de même que cet amour ait grandi dans le vôtre. Cela prend seulement 1 minute pour remarquer quelqu'un, 1 heure pour l'apprécier, 1 journée pour l'aimer. Mais oublier quelqu'un prend toute une vie.
Ne vous fiez pas aux apparences, elles sont souvent trompeuses. Ne vous basez pas sur la richesse, elle peut disparaître.
_________________ L'important n'est pas de convaincre, mais de donner à réfléchir. (B. Werber) http://www.spiritpartage.over-blog.com
Dernière édition par Pongo le Jeu 31 Mai 2012 - 19:18, édité 2 fois
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Vitality Membre
Date d'inscription : 16/07/2015 Nombre de messages : 151 Age : 33 Ville : Marrakech
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 10 Jan 2016 - 14:45
"L'être humain est un lieu d'accueil, Chaque matin un nouvel arrivant.
Une joie, une déprime, une bassesse, Une prise de conscience momentanée arrivent Tel un visiteur inattendu.
Accueille-les, divertis-les tous Même s'il s'agit d'une foule de regrets Qui d'un seul coup balaye ta maison Et la vide de tous ses biens.
Chaque hôte, quel qu'il soit, traite-le avec respect, Peut-être te prépare-t-il A de nouveaux ravissements.
Les noires pensées, la honte, la malveillance Rencontre-les à la porte en riant Et invite-les à entrer.
Sois reconnaissant envers celui qui arrive Quel qu'il soit, Car chacun est envoyé comme un guide de l'au-delà."
Rumi
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 10 Jan 2016 - 14:53
Vitality a écrit:
"L'être humain est un lieu d'accueil, Chaque matin un nouvel arrivant.
Une joie, une déprime, une bassesse, Une prise de conscience momentanée arrivent Tel un visiteur inattendu.
Accueille-les, divertis-les tous Même s'il s'agit d'une foule de regrets Qui d'un seul coup balaye ta maison Et la vide de tous ses biens.
Chaque hôte, quel qu'il soit, traite-le avec respect, Peut-être te prépare-t-il A de nouveaux ravissements.
Les noires pensées, la honte, la malveillance Rencontre-les à la porte en riant Et invite-les à entrer.
Sois reconnaissant envers celui qui arrive Quel qu'il soit, Car chacun est envoyé comme un guide de l'au-delà."
Rumi
Merci Vitality pour ce beau texte plein d'enseignements de Rumi !
Invité Invité
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 10 Jan 2016 - 18:56
Vainement
Un vieillard hurle à la mort et traverse le square en poussant un cerceau Il crie que c’est l’hiver et que tout est fini Que les carottes sont cuites que les dés sont lâchés et que la messe est dite et que les jeux sont faits et que la pièce est jouée et le rideau tiré Vainement vainement De bons amis m’appellent qui me détestent bien de vieux amis obèses me surveillent montre en main me supplient de comprendre tout ce qu’ils ont compris Vainement vainement De vrais amis sont morts d’un seul coup tout entiers et d’autres vivent encore et rient de toutes leurs dents les autres les appellent et m’appellent en même temps Vainement vainement Les autres qui sont morts déjà de leur vivant et qui portent le deuil de leurs rêves d’enfants et ces gens exemplaires corrects et bien élevés se tuent à vous prédire ce qui va arriver et la route toute droite le chemin tout tracé et la statue de sel la patrie en danger Le moment est venu de se faire une raison Déjà au fond de square on entend le clairon le jardin va fermer le tambour est voilé Vainement vainement
Le jardin reste ouvert pour ceux qui l’ont aimé.
Jacques Prévert. Spectacle
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 10 Jan 2016 - 18:59
Bio...!
Invité Invité
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 10 Jan 2016 - 19:03
LES ENFANTS QUI S'AIMENT
Les enfants qui s'aiment s'embrassent debout Contre les portes de la nuit Et les passants qui passent les désignent du doigt Mais les enfants qui s'aiment Ne sont là pour personne Et c'est seulement leur ombre Qui tremble dans la nuit Excitant la rage des passants Leur rage, leur mépris, leurs rires et leur envie Les enfants qui s'aiment ne sont là pour personne Ils sont ailleurs bien plus loin que la nuit Bien plus haut que le jour Dans l'éblouissante clarté de leur premier amour.
Prévert
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 10 Jan 2016 - 20:26
... que du beau ici ! Merci aussi LN !
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 10 Jan 2016 - 20:26
... une autre version de la belle chanson de Daniel Lavoie...!
Invité Invité
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 10 Jan 2016 - 21:34
♥.♥.♥ ... ♥
Sculpteur : Pietro Canonica 1869-1959
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Sam 20 Fév 2016 - 12:56
.
Né à chaque instant...
Mon regard est net comme un tournesol, J’ai l’habitude d’aller par les chemins, Jetant les yeux à droite et à gauche, Mais en arrière aussi de temps en temps… Et ce que je vois à chaque instant Est ce que jamais auparavant je n’avais vu, De quoi j’ai conscience parfaitement. Je sais éprouver l’ébahissement De l’enfant qui, dès sa naissance, S’aviserait qu’il est né vraiment… Je me sens né à chaque instant À l’éternelle nouveauté du Monde…
Je crois au monde comme à une pâquerette, Parce que je le vois. Mais je ne pense pas à lui Parce que penser c’est ne pas comprendre… Le Monde ne s’est pas fait pour que nous pensions à lui (penser c’est avoir mal aux yeux) Mais pour que nous le regardions avec un sentiment d’accord… Moi je n’ai pas de philosophie : j’ai des sens… Si je parle de la Nature, ce n’est pas que je sache ce qu’elle est, Mais parce que je l’aime, et je l’aime pour cette raison Que celui qui aime ne sait jamais ce qu’il aime, Ni ne sait pourquoi il aime, ni ce que c’est qu’aimer…
Aimer, c’est l’innocence éternelle, Et l’unique innocence est de ne pas penser.
Fernando Pessoa
Fehu Gebo Membre
Date d'inscription : 31/01/2016 Nombre de messages : 60 Age : 28 Ville : Dinan
Sujet: Quelques vers de mon encre... Sam 20 Fév 2016 - 22:19
Poèmes pour une forêt
Forêt lointaine et mystique, De loin je te regarde. Tes vents nordiques Tes ramures bavardes...
Tes mystères sans fin J'aurais aimé connaître. Mes ruisseaux de chagrin Pour toi sont bien piètres...
Je me souviens encore Au fil des saisons De tes arbres en or De tes vastes sillons.
Forêt lointaine et mystique A qui ce poème est dédié, Temple à mes yeux unique Sentinelle de mille fées.
*****
I
Tes arbres pleurent bleu Sur les parures d'ambre De tes racines où pleut L'étendard de Novembre.
II
Tes sèves pourpres et tièdes Sous l'écorce vêtue de mousse Sont le comparse intermède Entre terre et ramures rousses.
III
Les saisons ne t'atteignent pas; Le chant singulier de ton coeur Qu'entonnent les bises d'Ostara Ravive l'alchimie du bonheur.
IV
Tes vents que parfume Ta terre cannelle Louée de ma plume Amènent fleurs nouvelles.
V
Tu as su, brave guerrière, Dompter le jour, la nuit, Et les serpents sous terre, Aux dents, de feuilles garnies.
*****
Là où s'acccrochent les nuages Les feuilles de Juin font une cage Pour toujours garder en ce temple La majesté des chimères de jade. Sous leurs élytres, elles contemplent Les éternelles feuilles nomades, Déchues de ramures luxuriantes. A jamais où se taisent les heures, Sous les voûtes vertes demeurent Mémoires, regrets et splendeurs naissantes. >Cet endroit m'a toujours fascinée, inspirée sans vraiment que je sache pourquoi... Peut-être une question d'énergie? On dit que le nombre de fleurs indique la richesse de la terre. Chaque printemps, primeveres et violettes jonchent ce bois, arborant un subtil mélange d'or et d'améthyste.
Me promener dans ces sentiers me manque. C'est un lieu magnifique, et plein de poésie... Les 3/4 des plus beaux paysages qu'ils m'aient été donnés de voir "de mes propres yeux" se résument à cette forêt vue en rêve, dès lors plus belle encore...
Invité Invité
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Sam 20 Fév 2016 - 22:32
Waaaouh c'est joli, merci Fehu Gebo
Fehu Gebo Membre
Date d'inscription : 31/01/2016 Nombre de messages : 60 Age : 28 Ville : Dinan
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Sam 20 Fév 2016 - 23:04
De rien contente que cela te plaise, et merci à toi
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Lun 22 Fév 2016 - 0:04
Fehu Gebo a écrit:
Poèmes pour une forêt
Forêt lointaine et mystique, De loin je te regarde. Tes vents nordiques Tes ramures bavardes...
Tes mystères sans fin J'aurais aimé connaître. Mes ruisseaux de chagrin Pour toi sont bien piètres...
Je me souviens encore Au fil des saisons De tes arbres en or De tes vastes sillons.
Forêt lointaine et mystique A qui ce poème est dédié, Temple à mes yeux unique Sentinelle de mille fées.
*****
I
Tes arbres pleurent bleu Sur les parures d'ambre De tes racines où pleut L'étendard de Novembre.
II
Tes sèves pourpres et tièdes Sous l'écorce vêtue de mousse Sont le comparse intermède Entre terre et ramures rousses.
III
Les saisons ne t'atteignent pas; Le chant singulier de ton coeur Qu'entonnent les bises d'Ostara Ravive l'alchimie du bonheur.
IV
Tes vents que parfume Ta terre cannelle Louée de ma plume Amènent fleurs nouvelles.
V
Tu as su, brave guerrière, Dompter le jour, la nuit, Et les serpents sous terre, Aux dents, de feuilles garnies.
*****
Là où s'acccrochent les nuages Les feuilles de Juin font une cage Pour toujours garder en ce temple La majesté des chimères de jade. Sous leurs élytres, elles contemplent Les éternelles feuilles nomades, Déchues de ramures luxuriantes. A jamais où se taisent les heures, Sous les voûtes vertes demeurent Mémoires, regrets et splendeurs naissantes. >Cet endroit m'a toujours fascinée, inspirée sans vraiment que je sache pourquoi... Peut-être une question d'énergie? On dit que le nombre de fleurs indique la richesse de la terre. Chaque printemps, primeveres et violettes jonchent ce bois, arborant un subtil mélange d'or et d'améthyste.
Me promener dans ces sentiers me manque. C'est un lieu magnifique, et plein de poésie... Les 3/4 des plus beaux paysages qu'ils m'aient été donnés de voir "de mes propres yeux" se résument à cette forêt vue en rêve, dès lors plus belle encore...
... d'accord avec Ezepeth, c'est magnifique, Fehu ! ... et le poème ! ... et les photos de la divine forêt ! ... et ton commentaire ! ... le tout si poétique ! Merci à toi pour ce très beau partage !
Tu en es l'auteur, je pense...! Encore plus fabuleux !
Invité Invité
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Mar 23 Fév 2016 - 0:17
Et bien dit donc, ça y va ! Les portes sont grandes ouvertes. Dehors c'est la marée. ça flu et ça reflu ça sent les égouts du port. Les mouettes sont attablées. Elles crient en se jetant sur les qq poissons morts jetés par les pêcheurs. Sur la jetée, le promeneur.
Viens par ici. Entres. la porte est grande ouverte. Ce soir il y avait les marins Nous apportant les vents du larges les iles et leurs paysages Les épices dans nos verres de vins.
Suis leurs traces d'écumes portées par la brume au soleil du petit matin.
@ Frédéric
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Jeu 25 Fév 2016 - 23:51
Biosphère a écrit:
Et bien dit donc, ça y va ! Les portes sont grandes ouvertes. Dehors c'est la marée. ça flu et ça reflu ça sent les égouts du port. Les mouettes sont attablées. Elles crient en se jetant sur les qq poissons morts jetés par les pêcheurs. Sur la jetée, le promeneur.
Viens par ici. Entres. la porte est grande ouverte. Ce soir il y avait les marins Nous apportant les vents du larges les iles et leurs paysages Les épices dans nos verres de vins.
Suis leurs traces d'écumes portées par la brume au soleil du petit matin.
@ Frédéric
Les phares...
Rubens, fleuve d'oubli, jardin de la paresse, Oreiller de chair fraîche où l'on ne peut aimer, Mais où la vie afflue et s'agite sans cesse, Comme l'air dans le ciel et la mer dans la mer ;
Léonard de Vinci, miroir profond et sombre, Où des anges charmants, avec un doux souris Tout chargé de mystère, apparaissent à l'ombre Des glaciers et des pins qui ferment leur pays,
Rembrandt, triste hôpital tout rempli de murmures, Et d'un grand crucifix décoré seulement, Où la prière en pleurs s'exhale des ordures, Et d'un rayon d'hiver traversé brusquement ;
Michel-Ange, lieu vague où l'on voit des Hercules Se mêler à des Christs, et se lever tout droits Des fantômes puissants qui dans les crépuscules Déchirent leur suaire en étirant leurs doigts ;
Colères de boxeur, impudences de faune, Toi qui sus ramasser la beauté des goujats, Grand coeur gonflé d'orgueil, homme débile et jaune, Puget, mélancolique empereur des forçats,
Watteau, ce carnaval où bien des coeurs illustres, Comme des papillons, errent en flamboyant, Décors frais et légers éclairés par des lustres Qui versent la folie à ce bal tournoyant ;
Goya, cauchemar plein de choses inconnues, De foetus qu'on fait cuire au milieu des sabbats, De vieilles au miroir et d'enfants toutes nues, Pour tenter les démons ajustant bien leurs bas ;
Delacroix, lac de sang hanté des mauvais anges, Ombragé par un bois de sapins toujours vert, Où, sous un ciel chagrin, des fanfares étranges Passent, comme un soupir étouffé de Weber ;
Ces malédictions, ces blasphèmes, ces plaintes, Ces extases, ces cris, ces pleurs, ces Te Deum, Sont un écho redit par mille labyrinthes ; C'est pour les coeurs mortels un divin opium !
C'est un cri répété par mille sentinelles, Un ordre renvoyé par mille porte-voix ; C'est un phare allumé sur mille citadelles, Un appel de chasseurs perdus dans les grands bois !
Car c'est vraiment, Seigneur, le meilleur témoignage Que nous puissions donner de notre dignité Que cet ardent sanglot qui roule d'âge en âge Et vient mourir au bord de votre éternité !
Charles Baudelaire
Invité Invité
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Lun 14 Mar 2016 - 8:11
https://youtu.be/sz8CrFTgHLs
Invité Invité
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Lun 14 Mar 2016 - 9:18
Figaro a écrit:
Invité Invité
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Lun 14 Mar 2016 - 9:21
Il est des soleils intérieurs de ceux qui se consument légèrement dans un murmure chatoyant
Crépitant souffle de braises incandescentes se renouvelant dans l’intime de soi puis s’éveillant à l’appel de l’amour du désir et de la passion
Tu es de cet univers de feu et de lumière
Tu es mon soleil intérieur brûlant dans le ventre de l’Univers mon univers
et je t’aime
Nathalie Jérôme / Au fil ténu de ses pensées subtiles…
Invité Invité
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Jeu 17 Mar 2016 - 8:45
Les animaux malades de la peste
Un mal qui répand la terreur, Mal que le Ciel en sa fureur Inventa pour punir les crimes de la terre, La Peste [puisqu'il faut l'appeler par son nom] Capable d'enrichir en un jour l'Achéron, Faisait aux animaux la guerre. Ils ne mouraient pas tous, mais tous étaient frappés : On n'en voyait point d'occupés A chercher le soutien d'une mourante vie ; Nul mets n'excitait leur envie ; Ni Loups ni Renards n'épiaient La douce et l'innocente proie. Les Tourterelles se fuyaient : Plus d'amour, partant plus de joie. Le Lion tint conseil, et dit : Mes chers amis, Je crois que le Ciel a permis Pour nos péchés cette infortune ; Que le plus coupable de nous Se sacrifie aux traits du céleste courroux, Peut-être il obtiendra la guérison commune. L'histoire nous apprend qu'en de tels accidents On fait de pareils dévouements : Ne nous flattons donc point ; voyons sans indulgence L'état de notre conscience. Pour moi, satisfaisant mes appétits gloutons J'ai dévoré force moutons. Que m'avaient-ils fait ? Nulle offense : Même il m'est arrivé quelquefois de manger Le Berger. Je me dévouerai donc, s'il le faut ; mais je pense Qu'il est bon que chacun s'accuse ainsi que moi : Car on doit souhaiter selon toute justice Que le plus coupable périsse. - Sire, dit le Renard, vous êtes trop bon Roi ; Vos scrupules font voir trop de délicatesse ; Et bien, manger moutons, canaille, sotte espèce, Est-ce un péché ? Non, non. Vous leur fîtes Seigneur En les croquant beaucoup d'honneur. Et quant au Berger l'on peut dire Qu'il était digne de tous maux, Etant de ces gens-là qui sur les animaux Se font un chimérique empire. Ainsi dit le Renard, et flatteurs d'applaudir. On n'osa trop approfondir Du Tigre, ni de l'Ours, ni des autres puissances, Les moins pardonnables offenses. Tous les gens querelleurs, jusqu'aux simples mâtins, Au dire de chacun, étaient de petits saints. L'Ane vint à son tour et dit : J'ai souvenance Qu'en un pré de Moines passant, La faim, l'occasion, l'herbe tendre, et je pense Quelque diable aussi me poussant, Je tondis de ce pré la largeur de ma langue. Je n'en avais nul droit, puisqu'il faut parler net. A ces mots on cria haro sur le baudet. Un Loup quelque peu clerc prouva par sa harangue Qu'il fallait dévouer ce maudit animal, Ce pelé, ce galeux, d'où venait tout leur mal. Sa peccadille fut jugée un cas pendable. Manger l'herbe d'autrui ! quel crime abominable ! Rien que la mort n'était capable D'expier son forfait : on le lui fit bien voir. Selon que vous serez puissant ou misérable, Les jugements de cour vous rendront blanc ou noir.
Jean de La Fontaine Les fables - Recueil II, livre VII
erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 20 Mar 2016 - 8:55
Ce poème a été plusieurs fois posté sur notre fofo ! C'est un véritable petit bonheur..., un petit trésor..., qui m'a beaucoup aidée à un moment de ma vie..., il n'y a pas si longtemps...! Avec beaucoup de plaisir, je viens le déposer ici ce matin ! Bon dimanche à nous toutes et tous !
L'art des petits pas...
Seigneur, apprends-moi l'art des petits pas. Je ne demande pas de miracles ni de visions, Mais je demande la force pour le quotidien ! Rends-moi attentif et inventif pour saisir Au bon moment les connaissances et expériences Qui me touchent particulièrement. Affermis mes choix Dans la répartition de mon temps. Donne-moi de sentir ce qui est essentiel Et ce qui est secondaire. Je demande la force, la maîtrise de soi et la mesure, Que je ne me laisse pas emporter par la vie, Mais que j'organise avec sagesse Le déroulement de la journée. Aide moi à faire face aussi bien que possible A l'immédiat et à reconnaître l'heure présente Comme la plus importante. Donne-moi de reconnaître avec lucidité Que la vie s'accompagne de difficultés, d'échecs, Qui sont occasions de croître et de mûrir. Fais de moi un homme capable de rejoindre Ceux qui gisent au fond. Donne-moi non pas ce que je souhaite, Mais ce dont j'ai besoin. Apprends-moi l'art des petits pas ! Antoine de Saint-Exupéry
Invité Invité
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 20 Mar 2016 - 9:25
Le calage est irréprochable, le synchronisme parfait ! C'est à mes yeux que cela est naît, et pourtant bien dans mon Cœur que cela demeure ♥
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 20 Mar 2016 - 10:03
Merci à vous, les amis !
Invité Invité
Sujet: Re: Vos Poèmes ... Dim 20 Mar 2016 - 12:07
Suave mari magno
« Qu’il est doux quand les vents lèvent la mer immense, D’assister du rivage au combat des marins ! Non que l’on jouisse alors des souffrances d’autrui, Mais parce qu’il nous plaît de voir qu’on y échappe. Doux aussi, lors des grands carnages de la guerre, De regarder de loin les armées dans la plaine. Mais rien n’est aussi doux que d’habiter les monts Fortifiés du savoir, citadelle de paix D’où l’on peut abaisser ses regards vers les autres, Les voir errer sans trêve, essayant de survivre, Se battant pour leur rang, leur talent, leur noblesse, S’efforçant nuit et jour par un labeur extrême D’atteindre des sommets de pouvoir, de richesse… Misérables esprits des hommes, cœurs aveugles ! Dans quelle obscurité, dans quels périls absurdes Se consume pour rien leur presque rien de vie ! N’entendez-vous donc pas ce que crie la nature ? Que veut-elle sinon l’absence de douleur Pour le corps, et pour l’âme un bonheur pacifié, Délivré des soucis, affranchi de la peur ? Le corps, nous le voyons se soucie de très peu : L’absence de souffrance est un plaisir exquis ; La nature apaisée n’en demande pas plus. »