Dialogue avec l'ange, extraits et commentaires

Coucou !

   Présentation de Dialogues avec l'ange pour ceux qui ne connaissent pas ce livre : quatre jeunes hongrois vivent sur plusieurs mois une rencontre qu'ils décrivent comme celle d'un ange. La transcription des paroles vient de Gitta Mallasz et Lili Strausz. L'échange a eu lieu entre 1943 et 1944. Il nous est parvenu grâce à l'unique survivante Gitta Mallasz.

   La version à laquelle je me réfère : Dialogues avec l'ange, édition intégrale, AUBIER, traduit du hongrois par Gitta Mallasz, version revue par Dominique Raoul-Duval, 1990.

   Les quatre personnes du livre sont : Hanna, Joseph, Lili et Gitta. Leurs interventions seront précédées par J, L et G. Hannah est le canal et la voix de l'ange.

   Je poste ici quelques extraits de l'œuvre et en propose un commentaire soumis à votre propre ressenti.

Ca m'intéresse, j'attends tes posts

Un livre qui a été et est encore fort populaire en librairie. Je suis curieuse d'en lire des passages.
Merci Aimelavie!

Extrait p 34 :

" Moi et lui nous sommes unis dans la tâche.
Ne sépare pas ce qui est un.
Devant LUI, rien n'est petit.
Ne juge pas ! "

  Dans le début des échanges, par la bouche d'Hanna, Ange trace les premiers éléments du sentier. " lui " désigne le moi, le petit moi comme Gitta l'appelle. L'idée d'humilité peut m'amener à supprimer le désir, la passion, l'envie, ce que je refuse. Ange critique cette attitude de distance vis-à-vis de soi. Plonger dans l'humilité sans m'être d'abord accepté m'affirme dans la dualité : bien/mal.
  Il ne faut pas séparer ce qui est un. Ce qui est grand s'allie avec ce qui est petit pour participer à la tâche. La première preuve d'humilité c'est de me reconnaître en tant que moi. Me voir sous tous mes aspects sans en ignorer un seul. Pourquoi aurais-je peur de moi-même ? Comme Ange énonce, devant LUI, rien n'est jugé. Pour Le rejoindre, je m'installe dans le courage de ne pas juger. Je me vis intègre, premier pas vers l'Un.

kores en a déjà parlé ici :

https://spiritpartage.forumactif.com/t8639-l-ange-cinquieme-degre-de-vie-journal-de-kores?highlight=dialogues+ange

puis ici :

https://spiritpartage.forumactif.com/t5467-dialogues-avec-l-ange-mallasz-gitta?highlight=dialogues+ange

Très intéressant ces deux topics! Merci

Merci Xian, ceux qui ne lisent pas les journaux t'en sont grés.

p 36 :

Ne fais pas attention aux résultats.
Ce qui est - n'est plus. Là, tu ne peux plus aider.
" Celui qui aide " doit diriger son attention là
où naît le " sera ".
La place est petite.
De là tu peux tout former.

  Deuxième pas vers la présence à moi. Si je projette, je me fuis moi. Si je veux voir, je ne vois pas. Si je veux vivre, je ne vis pas. Le mental est toujours décalé, jamais dans le temps s'il se saisit lui-même. " Ne fais pas attention aux résultats " attire mon attention sur ce point. Il est question non pas de désorganiser mon travail, mais de me détacher des buts à atteindre, afin d'être présent. Je reste conscient des objectifs mais ne délaisse pas ce qui s'ouvre devant moi pour autant. C'est en ce sens que le chemin est le but lui-même.
  " Ce qui est - n'est plus. Là, tu ne peux plus aider. " Le tiret met en évidence, la passation d'un instant à l'autre. Ce-qui-est se lie avec ce-qui-n'est-plus. Si je m'accroche à un souvenir, je suis dans le passé car l'évènement s'est éteint. Et effectivement, là je ne peux plus rien faire car je suis sorti de la réalité d'action. Cette stance exalte la beauté de l'instant présent. Je m'aperçois donc que la difficulté est de saisir ce moment.

   L'attention implique la concentration et le détachement. J'ai compris le détachement. Je dois maintenant exercer l'énergie là où elle est nécessaire, sinon je deviens inactif, indolent. Ma volonté est mon alliée. Je la dirige au commencement du mouvement, dans cet espace-temps insaisissable. Je dois passer l'aiguille dans un chas infiniment petit. Etre me prends toute la ressource dont je suis capable. Un grain d'énergie perturbé suffit à déstabiliser la présence. Je suis toute attention, je suis.  

   En la présence, je suis. L'expérience peut être de courte durée, elle n'en est pas moins riche. De ce point phénoménal naissent tous les phénomènes : " De là tu peux tout former ". La volonté trace le chemin au lieu de le chercher. En tout point, l'intention et l'intuition concordent. Je suis ce que je vis et je vis ce que je suis. Je perçois l'origine du monde grâce au pouvoir de l'instant présent. Cette conclusion est difficile à comprendre et ne peux m'apparaître que dans la simplicité, celle évoquée ci-dessus dans l'extrait p 34.

Xian a écrit:

kores en a déjà parlé ici :

https://spiritpartage.forumactif.com/t8639-l-ange-cinquieme-degre-de-vie-journal-de-kores?highlight=dialogues+ange

puis ici :

https://spiritpartage.forumactif.com/t5467-dialogues-avec-l-ange-mallasz-gitta?highlight=dialogues+ange

Ca fait plaisir de voir des gens qui suivent, merci du renvoi.

Par contre dans mon journal, je vois que l'image des 7 degrés de la vie a disparu, elle était dans le premier message, si un modérateur peut régler ça, merci d'avance sinon tant pis.

Suis ravi aussi de voir aussi le nouveau sujet. Je l'ai déjà dis, du fait de sa provenance (reconnue ou pas), cet ouvrage contient une Lumière vers laquelle tout le monde pourrait marcher.

Aimelavie a écrit:

Ne sépare pas ce qui est un.

= ne pratique pas l'abstraction.

Kores pour ton image le problème ne vient pas du forum, lorsque je reprend le lien de ton image et la colle directement dans la barre d'adresse le lien ne pointe sur rien, le mieux est de l'héberger de nouveau ou bien de prendre le lien de la même image dans l'autre post.

Angelos a écrit:

Ne fais pas attention aux résultats.

= le résultat ne compte pas, seul compte le procès de constitution de ce résultat.

Citation :

Ce qui est - n'est plus. Là, tu ne peux plus aider.

= ce qui est n'est plus en devenir, il est fini, il n'est plus dans l'être et est posé comme un étant à dépasser (donc il n'est déjà plus à son apparition) ; tu ne peux plus aider = quoiqu'il arrive, tu ne pourras plus qu'égaler ou surpasser le procès.

Citation :

" Celui qui aide " doit diriger son attention là où naît le " sera ".

= c'est dans l'être du devenir qu'il faut porter son attention.

Citation :

La place est petite.*

= il faut faire preuve de discernement pour saisir l'espace (et donc le moment).

Citation :

De là tu peux tout former.

= L'infini de la puissance séjourne dans la latence de l'être.
(ça nous rappelle : physis kryptesthai philei)

*l'ange est un coquin et préfère les culs serrés.

Qui a dit a écrit:

M a écrit:

Ne sépare pas ce qui est un.

= ne pratique pas l'abstraction.

  Excellent conseil. Je tâcherai de l'appliquer.

Qui_ça?! a écrit:

Angelos a écrit:

Ne fais pas attention aux résultats.

= le résultat ne compte pas, seul compte le procès de constitution de ce résultat.

Citation :

Ce qui est - n'est plus. Là, tu ne peux plus aider.

= ce qui est n'est plus en devenir, il est fini, il n'est plus dans l'être et est posé comme un étant à dépasser (donc il n'est déjà plus à son apparition) ; tu ne peux plus aider = quoiqu'il arrive, tu ne pourras plus qu'égaler ou surpasser le procès.

Citation :

" Celui qui aide " doit diriger son attention là où naît le " sera ".

= c'est dans l'être du devenir qu'il faut porter son attention.

Citation :

La place est petite.*

= il faut faire preuve de discernement pour saisir l'espace (et donc le moment).

Citation :

De là tu peux tout former.

= L'infini de la puissance séjourne dans la latence de l'être.
(ça nous rappelle : physis kryptesthai philei)

*l'ange est un coquin et préfère les culs serrés.

   Que de sages paroles s'éludant sur une note cocasse. Même si mes goûts antérieurs rejoignent Angelo sur ses goûts postérieurs, je suis aujourd'hui plus ouvert mais non moins coquin .

Aimelavie a écrit:

Extrait p 34 :

" Moi et lui nous sommes unis dans la tâche.
Ne sépare pas ce qui est un.
Devant LUI, rien n'est petit.
Ne juge pas ! "

En écho à cela, et comme tu nous engages à parler...

L'ange précise par Devant LUI, n'est n'est petit
ainsi qu'ailleurs par
MEME L’INFIME EST DIGNE DE LUI ETRE OFFERT. (38)
que
-Ne te charge pas de beaucoup !
Ta tâche est le peu. Le peu est difficile.
Tâche de voir la différence entre beaucoup et peu.
Ce qui est beaucoup est dilué.
Geste vers le bas, suggérant une foule qui s’étale.
Il y a beaucoup d’hommes – dilués.
Le peu est plus proche de LUI.
Et LUI est UN.(11)

En langage humain, je le vois ainsi  
C'est toute la question du peu et du beaucoup qui se règle dans cette éternelle question du rapport de l'Homme et de son créateur.
Le peu est cette approche qui engage la dynamique de l'acte l'infime et approuve son sens.

Et l'on peut découvrir ainsi que le petit acte ou la petite pensée est plus forte que les grandes. Par ailleurs si grande serait la pensée, elle reste infime au regard de l'Infini. Il n'y a en effet pas de taille des choses en matière de Lumière.

Structurellement, la puissance de l'acte provient de sa concentration et non pas de sa dimension très relative.
L'ange cinquième attire vers ce qu'il convient
Et l'ange sixième délivre la puissance correspondante.

Cela se vérifie dans le résultat des actes vrais, aux résultats insoupçonnés.
C'est donc une réalité de structure. Chez l'Homme souillé de la complexité introduite par des choses mentales qui l'égarent dans ce qu'il fait durant ses jours, cette vérité dévoile la précision et l'intensité de chaque accomplissement.
De la joie de vivre constante est ainsi possible, par la certitude de l'acte bien fait, et cela est léger.

«Devant lui, rien n'est petit» = petit/grand, termes que l'on retrouve dans la bible et souvent mal traduis par mal/bien (à dessein pour introduire une morale) ; rien de petit devant lui = pas de hiérarchie. Et la confirmation ensuite : «Ne juge pas» = ne fais pas de morale, inspire toi de «Lui».

ps kores : ton texte me fait penser à la phrase de Pascal, «l'homme est coincé entre un abîme infiniment petit et un abîme infiniment grand»
ps M : je salue ton ouverture, moins étroite que la mienne :p !

Qui a commandé un pâté      

   J'ai lu avec plaisir la présentation très claire des extraits que tu proposes Kores. Ton expérience bien qu'intransmissible m'a personnellement touché. Et parce que je n'ai pas la même perception ni même conception cet échange est riche. Echangeons donc !

" MÊME L’INFIME EST DIGNE DE LUI ÊTRE OFFERT "

   Je crois que tu en parles dans le journal. Il n'existe pas d'abaissement devant le Juge suprême. La Loi est équilibre en tout et pour tout. Il n'existe pas de règle stricte, pourtant l'Ordre est parfait.
   La moindre parcelle de mon être doit apparaître au regard de la conscience (Observateur), que l'humilité véritable puisse se manifester. Le " peu " est une tâche difficile et de longue haleine.

Kor's a écrit:

Le peu est cette approche qui engage la dynamique de l'acte infime et approuve son sens.

   Pour éclairer (ou pas) ce propos, je me réfère à : " Ce qui est beaucoup est dilué. " Le mental se disperse habituellement tous azimuts.
  " Peu " signifie donc m'investir le moins possible dans l'acte en ne laissant pas de place à la distraction (" je " est distraction). Moins j'impose le geste, plus le " peu " substantiel s'exprime. C'est un don (oubli) de soi total déposé aux pieds de l'Observateur, Sujet impersonnel (le " peu " se suffit à lui-même).
   D'autre part, je dirais que le " peu " est l'origine de la dynamique mais il ne l'engage pas. Il ne crée pas de mouvement. C'est en se différenciant du " peu ", c'est à dire en prenant effet dans le monde que l'énergie infime précipite l'acte. En ce sens, le geste se suffit à lui-même car je suis à la juste place.


   L'expression ci-dessus peut sembler obscure (need an enlightenment ? ^^) du fait de ma maladresse (fausse humilité oblige   ). Les mots ouvrent toutefois quelques portes.


   Je voudrais développer (- quoi, c'est pas fini ?!   - Allez just'un peu   ) sur la vision bas-haut.

   L'axe est vertical, mon regard bien que fixé vers le bas admire le haut. Ce mouvement apparemment paradoxal, s'explique par la simultanéité. Mon oeil individuel est orienté vers la terre, mon oeil mental est dirigé vers le ciel. J'incarne dans la dualité. L'axe véhicule le souffle dans la matière.

P.S :

Kr's a écrit:

Structurellement, la puissance de l'acte provient de sa concentration et non pas de sa dimension très relative.
L'ange cinquième attire vers ce qu'il convient
Et l'ange sixième délivre la puissance correspondante.

   Chaque geste compte (" intensité de chaque accomplissement "), c'est pourquoi je me dois d'être impeccable en tout point. Intuition personnelle : je crois que V et VI sont confondus ici ou si je désire placer un repère temporel, la puissance précède l'intention mais s'exprime seulement dans l'acte (appelé par l'intention).

Aimelavie a écrit:

   J'ai lu avec plaisir la présentation très claire des extraits que tu proposes Kores. Ton expérience bien qu'intransmissible m'a personnellement touché. Et parce que je n'ai pas la même perception ni même conception cet échange est riche. Echangeons donc !

Oui tout ne se transmet pas facilement, je le sais bien. Mais c'est bien normal car je ne cherche pas à la transmettre !
Nous sommes chargés de donner la faim, et non pas la satiété. Chacun vivra sa propre aventure.

Echanger est très difficile pour moi s'il s'agit de discussion. Par exemple je ne trouve rien à dire de plus ici en écho à ton analyse sur le peu et le beaucoup, alors je m'abstiens car c'est ta parole.

Kores a écrit:

tout ne se transmet pas facilement

   Je me suis laissé dire qu'un maître et son disciple peuvent, à de rares moments, vivre une même connaissance. Dans le zen, on parle de ishin denshin : de mon âme à ton âme. C'est un contact direct, sans langage, une communion indifférée. Entre personnes aux vibrations accordées, le message est porté.
   Je ne me charge pas d'une mission mais du plaisir d'écrire. Tout autre sentiment me semble relatif au domaine de la discussion comme tu dis. Les mots ne font pas sens uniquement pour leur porteur mais l'interprétation diffère d'un individu à l'autre.


   Voyons aujourd'hui ce qui peut sortir de cette tête qui ne sait pas.

p 44 (piano piano) :

  Lili a senti une aide inattendue.
L. Je n'ai pas pu remercier par la prière.

- C'EST TON TRAVAIL QUI EST TA PRIERE.
LA PRIERE EST L'AILE DES SANS-AILES.
Tes ailes poussent déjà.

   La voie de l'individu passe par des supports comme la prière extérieure, les rituels, les offrandes, les exercices de purification. Le corps-esprit doit être dégrossi pour que je puisse enfin rayonner de l'intérieur. Si mes ailes sont coupées, je dois leur trouver un substitut qui est la prière prise au sens général.
   Si pour moi les ailes se déploient, la prière s'intériorise. L'acte devient plein car j'accède à la profondeur. L'être s'actualise ainsi par le geste (celui-ci devenu sensé car non vide de sens). La ressource n'est donc plus extérieure. Je (re)trouve la légèreté qui m'habilite à voler de mes propres ailes. Je peux délaisser le support pour m'atteler à la tâche véritable.

Sur la méditation.

LES SENTIMENTS, LE VOULOIR,
LE DESIR SONT TEMPORELS,
LORSQU'ILS CESSENT.
LA EST LE BUT DE TON CHEMIN.

[...]

G. Je me rends compte, intuitivement, que pendant un court moment j'ai atteint une intensité de vie que je n'avais jamais connue, où mes sens encore incomplètement éveillés étaient incapables de perception. Il ne me restait plus que le sentiment d'un vide absolu. Etait-ce un premier essai vers quelque chose qui pourrait devenir un état naturel ? Plus tard , Hanna me dit qu'elle m'a vue dans des couches différentes ; celles du bas étaient très, très denses ; elles étaient recouvertes par des couches plus claires devenant, tout en haut translucides. Elle ajoute : " Normalement, tu t'enfonces et tu remontes dans ces couches de sentiments et de pensées. Mais quand tu réussis à émerger au-dessus de la surface, tu es dans l'intemporel. Ce moment est éternel. " Et je n'ai pu émerger que l'instant d'une seconde.

christophemarie a écrit:

Bonjour,

Je me pose une question:
Est ce que les ANGES existent?

bonjour, pas facile ta question... faisons bref pour ma part:

Si un Homme existe, alors son ange aussi.

christophemarie a écrit:

Bonjour,

Je me pose une question:
Est ce que les ANGES existent?

Pourquoi poser une question dont on a la réponse ? Allez, par jeu, une fausse réponse.

p 75 :

G. Je voudrais tellement être ton pareil plus dense !
- Tu l'es en tout. Mais tu l'ignores encore.
Il faut que tu te réveilles point par point.
CHACUNE DE TES CELLULES DOIT S'EVEILLER.
Tu dors lorsqu'il fait noir.
Tu ouvres les yeux lorsqu'il fait clair.
Où sens-tu que tu dors encore ?
G. Là où je suis insensible.
- Et où est-ce ?
  Je montre tout de suite mon coeur.
Attention avant de parler !
G. Ce n'est pas le coeur ? ...
- Mais où est-ce ? C'est vraiment difficile !
Tant que tu ne sens pas où tu dors,
il est difficile de t'éveiller.
Dois-je montrer l'endroit ?
G. Oh oui !
  Geste vers l'espace entre mes deux yeux.

Conflit d'Intérieur.

p 89 :

CHAQUE FORCE EST L'ENNEMI -
SI TU NE L'AIMES PAS.
TU NE PEUX PAS L'AIMER -
SI TU NE LA CONNAIS PAS.
SI TU T'UNIS A ELLE -
IL N'Y A PLUS D'ENNEMI.

   Une guerre nécessite deux opposants. Un siège s'instaure entre un assaillant et un défenseur. Si l'un des deux partis disparaît, l'autre aussi. Le rejet est une force de clash. La réaction encourage la violence et par suite la haine.

Fight ! :

   Ce qui est étranger m'apeure parce qu'il envahit mon espace protégé. Du familier je ne crains rien, du moins je suis rassuré car je sais à quoi m'attendre. La nuit provoque l'angoisse car elle m'expose à l'inconnu. Un cimetière change rapidement d'aspect au fur-et-à mesure que la lumière décline. Ce que je ne maîtrise pas me renvoie à la pénibilité de la mort, de ça je ne veux pas.

   Ainsi, le pas le plus difficile à effectuer est celui de l'immobilité. Au lieu de tourner le dos et de courir chercher du renfort, je fais face à ce possible que je ne connais pas. Et alors, je vois et je m'étonne moi-même d'avoir pensé fuir. Ce qui est sous mes yeux, je le dépose en mon coeur car, dévoilé, je l'aime comme ma propre substance. Uni, il n'y a plus d'ennemi. C'est un immense mur à franchir, au-delà souffle le vent de la liberté.

   Arrive un moment, où tout mon espace se transforme en nouveauté constamment renouvelée. Je ne peux donc plus me raccrocher à quelque branche que ce soit. Parvenu à ce stade, j'accède à la connaissance de l'étranger. Je suis devenu moi-même étranger au monde puisque je n'agrippe plus aucun rebord. En chute libre, j'évolue dans une nuit d'encre et pourtant j'y vois clair, incroyablement clair.

   L'acceptation, observation des phénomènes. En méditation l'inconnu fait ma joie.

Kores a écrit:

bonjour, pas facile ta question... faisons bref pour ma part:

Si un Homme existe, alors son ange aussi.

Pourtant, dans l'Entretien 23 – avec Lili - du 26 Novembre, il est dit :

L. Est-ce que chacun à son guide, son Ange instructeur ?
-Non.
Nous sommes faits de foi.
Celui qui a la foi – a son Maître.
Et la foi, c’est SA FORCE.
Si tu crois que j’ai une voix – je peux parler.
Si tu ne le crois pas, je suis muet.
Si tu crois que je suis toi – je le serai :
C’est la foi placée en haut.
Tu peux placer ta foi aussi en bas,
Cela ne dépend que de toi.
Aujourd’hui, les diables font du bruit
Et les Anges ne chantent pas.
MAIS NOUS DESCENDONS A TRAVERS VOTRE FOI,
CAR LA FOI – C’EST LE PONT.

Alors comment peut-on cela ?
Qui serait celui-là qui n'aurait pas d'Ange Gardien, car sans Foi ?

Faisons un 'ti saut de l'ange à la page 95 :

L. L'année scolaire commence et j'ai encore beaucoup de doutes.
- En avais-tu autant l'année dernière ?
L. Pas autant.
- Donc tu es sur la bonne voie.
La voie qui mène à la perdition est large.
Etroite est la vraie, étroite,
car l'homme ne peut y passer que seul.
Et c'est lui-même qui fraie le chemin.
Le jamais-vu éclaire la voie.
Le jamais-entendu vous guide.


   M'interrogeant, je commence à remuer au fond de ma chrysalide. L'émergence du doute me laisse un sentiment de vide immense. De plus, la remise en question des structures et modes de pensée étend l'opacité sur mes perspectives. Je perds les directions (pré)établies et en reconnais difficilement de nouvelles. Le choc est rude car dans le processus je menace ma propre san(i)té. Face à l'aventure, je peux décider de renoncer ou de plonger.

   La sécurité est une voie de garage. Je m'y pose histoire d'être prêt(e) pour le grand saut. Cet espace englobe beaucoup d'aspects de la vie courante. Il est tellement facile de m'y complaire. Attention, le temps est compté car un jour, je serai tellement enraciné au quotidien que j'éprouverai l'étouffement d'une cage étriquée. La porte de sortie est étroite et demande tout un allégement personnel (bah oui, être obèse c'est ingrat). Comme à l'aéroport, je dois déposer certains bagages avant de pouvoir m'envoler.

   Allez, j'ose me jeter du tabouret. De par mon assurance, j'ai transformé la distance en un saut franchissable. Inversement, j'aurais pu décider d'un sommet vertigineux mais bon, je suis pas bête hein et je préfère ce qu'est petit et mimi. Tout ça pour dire que chaque pas est à la mesure du poids (ah bah non j'ai pas tout lâché, mon frigidaire, mon armoire à glace ... ) que je charrie (bienvenu en masopotamie - etym. de maso et popotame). Ainsi, c'est en m'allégeant que je provoque l'ascension.

... (on avait pas dit saut ?).


Le meilleur pour la faim.

Le jamais-vu éclaire la voie.
Le jamais-entendu vous guide.

  Ce qui est nouveau illumine la voie . Les différentes opacités obscurcissant le regard se détachent. Apparaît le réel, au présent. En acceptant l'instant, j'accède à la joie de la réalité-expérience. La mémoire empêche la surprise. Une fois détaché de ce contrôle, je m'émerveille du tout. En cette vision véritablement éclairée, je tiens la flamme de la connaissance sans me brûler.
  Par l'écoute du nouveau, je connais le juste. Il précède l'intention qui le lie à l'intuition. L'intuition c'est le juste manifesté, l'intention le chemin qui guide à son accomplissement.

  La voie consiste en un point unique, on ne peut faire plus étroit ^^. Ce point est à la rencontre du jamais-vu et du jamais-entendu.

alleluia a écrit:

Alors comment peut-on cela ?
Qui serait celui-là qui n'aurait pas d'Ange Gardien, car sans Foi ?

Quelqu'un qui n'est pas assez léger pour saisir la lumière qui est devant lui.
Ou dont la conscience ne réalise pas, car elle ne s'est pas posé dessus.

Alors son ange attend...