| | Le désert | |
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+5Loup-blanc Professeur X Akalan Shani-Ys L'initié 9 participants | |
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Invité Invité
| | | | Charles Membre
Date d'inscription : 08/02/2010 Nombre de messages : 2375 Age : 35 Ville : Lyon
| Sujet: Re: Le désert Sam 22 Fév 2014 - 3:01 | |
| Ça évoque en moi une présence, constante, si imperturbable.. complète, toute fausseté a été emporté par le vent. | |
| | | larose Membre
Date d'inscription : 20/09/2011 Nombre de messages : 90 Age : 58 Ville : grenoble
| Sujet: Re: Le désert Sam 22 Fév 2014 - 12:04 | |
| Un très beau souvenir... "Marche et massage dans le désert" Une très belle semaine qui restera gravée dans ma mémoire. Marche pendant la journée , ponctué par de bon repas locaux. Et le soir , échange massage , sans huile , uniquement avec le sable fin , autant dire que ma peau était douce comme celle d'un bébé en fin de séjour J'ai beaucoup appris , car coupé de tout (pas de réseau tel) , le rien , le tout , le silence . Dormir à la belle étoile , admirer le coucher du soleil... J'en profite pour lancer un petit message personnel : Merci Marie-Claire d'avoir organiser cette escapade , tu es parti dans la lumière maintenant , mais comme tu l'as dit tu y étais prête ... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le désert Sam 22 Fév 2014 - 13:07 | |
| larose, |
| | | Loup-blanc Membre
Date d'inscription : 09/02/2014 Nombre de messages : 789 Age : 49 Ville : Sirius
| Sujet: Re: Le désert Sam 22 Fév 2014 - 18:13 | |
| - Les Nymphes a écrit:
- Pattes, s'aventurer dans le désert sans un guide, c'est du suicide. Ou lorsqu'une personne touche au fond de la souffrance, qu'importe la raison, elle met fin à ses jours. La nature, à l'instar de la société, ne fait point de cadeau.
S'aventurer dans le désert... Ben disons que tu me mets quelques rivières, des arbres, une grotte... J'y vais pas de problème... (le monde est illusion alors je mets mon grain de sel pour co créer un meilleur monde | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le désert Sam 22 Fév 2014 - 22:34 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le désert Mar 25 Fév 2014 - 13:17 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le désert Mar 25 Fév 2014 - 14:19 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le désert Mar 25 Fév 2014 - 18:13 | |
| Rimbaud, le poète / Accueil > Tous les textes > Les Déserts de l'amour
LES DÉSERTS DE L'AMOUR
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Il s'agit de deux récits de rêves, précédés d'un "avertissement". L'ensemble tient sur deux feuillets autographes conservés à la BNF (Bibliothèque Nationale de France) : le premier contient le titre (recto) et l'avertissement (verso) ; le second, les deux récits. Le titre Les Déserts de l'amour est répété en haut de chacune des faces de ce second feuillet. Mais il est clair qu'il s'agit d'un titre général, et point du titre des textes concernés. Aussi choisissons-nous d'utiliser les incipits respectifs des deux récits en guise de titres. Il est souvent difficile de distinguer dans la graphie de Rimbaud les deux points du point-virgule ou même du point d'exclamation ; le tiret du point ou de la rature. D'où quelques variantes éditoriales (mineures). Selon Ernest Delahaye, c'est au printemps 1871 que Rimbaud entreprit d'écrire Les Déserts de l'amour, projet de suite de proses (ou recueil) qui serait resté à l'état d'ébauche. La date est discutée par certains spécialistes : Yves Reboul a démontré la fragilité du témoignage de Delahaye et l'absence d'argument solide en faveur de la date de 1871 ("Sur la chronologie des Déserts de l'amour", Parade sauvage n°8, 1991) ; Steve Murphy choisit la prudence en écrivant que les Déserts de l’amour « sont à peu près certainement de la période 1871-1873 » (SM-IV, p.95). Cependant, en l'absence d'hypothèse plus précise, la plupart des éditeurs continuent à classer ces textes dans la production de l'année 71. Avertissement C'est, certes, la même campagne ... Cette fois, c'est la Femme ...
On peut consulter un fac-similé des manuscrits ici :
http://www.arthurrimbaud.be/galerie-des-manuscrits-de-rimbaud
-------------------------------------------------------------------------------- Variante. "... se dégagent . Peut-être se rappellera-t-on ..." (PB). Selon nous, AA et LF ont raison de placer un tiret à la place du point (l'autographe est confus à cet endroit).
AVERTISSEMENT
Ces écritures-ci sont d'un jeune, tout jeune homme, dont la vie s'est développée n'importe où ; sans mère, sans pays, insoucieux de tout ce qu'on connaît, fuyant toute force morale, comme furent déjà plusieurs pitoyables jeunes hommes. Mais, lui, si ennuyé et si troublé, qu'il ne fit que s'amener à la mort comme à une pudeur terrible et fatale. N'ayant pas aimé de femmes, — quoique plein de sang ! — il eut son âme et son cœur, toute sa force, élevés en des erreurs étranges et tristes. Des rêves suivants, — ses amours ! — qui lui vinrent dans ses lits ou dans les rues, et de leur suite et de leur fin, de douces considérations religieuses se dégagent — peut-être se rappellera-t-on le sommeil continu des Mahométans légendaires, — braves pourtant et circoncis ! Mais, cette bizarre souffrance possédant une autorité inquiétante, il faut sincèrement désirer que cette Âme, égarée parmi nous tous, et qui veut la mort, ce semble, rencontre en cet instant-là des consolations sérieuses et soit digne !
A. RIMBAUD.
Sommaire
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Variantes. "à vitres de papier jaune : " (AA, LF). Selon nous, la solution de PB (le point-virgule), est plus conforme au manuscrit et au sens du texte.
"quoiqu'elle fût belle, et d'une noblesse..." (PB) : "elle fût" est clairement barré sur le manuscrit.
"dont je roulai la peau dans mes deux doigts : " (AA, LF). Selon nous, le manuscrit fait clairement apparaître un point-virgule.
"et de toiles de navire en un coin noir" : La virgule, logique, n'apparaît pas clairement. LF ne la met pas.
commentaire
C'est certes la même campagne...
C'est certes la même campagne. La même maison rustique de mes parents : la salle même où les dessus de porte sont des bergeries roussies, avec des armes et des lions. Au dîner, il y a un salon avec des bougies et des vins et des boiseries rustiques. La table à manger est très grande. Les servantes ! Elles étaient plusieurs, autant que je m'en suis souvenu. — Il y avait là un de mes jeunes amis anciens, prêtre et vêtu en prêtre, maintenant : c'était pour être plus libre. Je me souviens de sa chambre de pourpre, à vitres de papier jaune ; et ses livres, cachés, qui avaient trempé dans l'océan ! Moi j'étais abandonné, dans cette maison de campagne sans fin : lisant dans la cuisine, séchant la boue de mes habits devant les hôtes, aux conversations du salon : ému jusqu'à la mort par le murmure du lait du matin et de la nuit du siècle dernier. J'étais dans une chambre très sombre : que faisais-je ? Une servante vint près de moi : je puis dire que c'était un petit chien : quoique belle, et d'une noblesse maternelle inexprimable pour moi : pure, connue, toute charmante ! Elle me pinça le bras. Je ne me rappelle même plus bien sa figure : ce n'est pas pour me rappeler son bras, dont je roulai la peau dans mes deux doigts ; ni sa bouche, que la mienne saisit comme une petite vague désespérée, minant sans fin quelque chose. Je la renversai dans une corbeille de coussins et de toiles de navire, en un coin noir. Je ne me rappelle plus que son pantalon à dentelles blanches. — Puis, ô désespoir, la cloison devint vaguement l'ombre des arbres, et je me suis abîmé sous la tristesse amoureuse de la nuit.
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Variantes. "aussi une détresse me prit :" (LF). La graphie est confuse, mais le "J" qui suit ressemble bien à une majuscule, AA et PB ont sans doute raison d'opter pour le "!".
"et elle, mondaine, qui se donnait : " (PB)
"Une détresse sans nom," (PB,AA).
"vitrages" (minuscule pour PB,AA).
"— ce que je n'aurais jamais présumé. Vrai ..." Pas de tiret fermant pour PB.
Cette fois, c'est la Femme que j'ai vue dans la ville ...
Cette fois, c'est la Femme que j'ai vue dans la ville, et à qui j'ai parlé et qui me parle. J'étais dans une chambre sans lumière. On vint me dire qu'elle était chez moi : et je la vis dans mon lit, toute à moi, sans lumière ! Je fus très ému, et beaucoup parce que c'était la maison de famille : aussi une détresse me prit ! J'étais en haillons, moi, et elle, mondaine, qui se donnait ; il lui fallait s'en aller ! Une détresse sans nom ; je la pris, et la laissai tomber hors du lit, presque nue ; et, dans ma faiblesse indicible, je tombai sur elle et me traînai avec elle parmi les tapis sans lumière. La lampe de la famille rougissait l'une après l'autre les chambres voisines. Alors la femme disparut. Je versai plus de larmes que Dieu n'en a pu jamais demander. Je sortis dans la ville sans fin. Ô Fatigue ! Noyé dans la nuit sourde et dans la fuite du bonheur. C'était comme une nuit d'hiver, avec une neige pour étouffer le monde décidément. Les amis auxquels je criais : où reste-t-elle, répondaient faussement. Je fus devant les Vitrages de là où elle va tous les soirs : je courais dans un jardin enseveli. On m'a repoussé. Je pleurais énormément, à tout cela. Enfin je suis descendu dans un lieu plein de poussière, et assis sur des charpentes, j'ai laissé finir toutes les larmes de mon corps avec cette nuit. — Et mon épuisement me revenait pourtant toujours. J'ai compris qu'elle était à sa vie de tous les jours ; et que le tour de bonté serait plus long à se reproduire qu'une étoile. Elle n'est pas revenue, et ne reviendra jamais, l'Adorable qui s'était rendue chez moi, — ce que je n'aurais jamais présumé. — Vrai, cette fois j'ai pleuré plus que tous les enfants du monde.
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| | | Hidraya Membre
Date d'inscription : 03/10/2012 Nombre de messages : 3357 Age : 55 Ville : Barcelone
| Sujet: Re: Le désert Mar 25 Fév 2014 - 19:48 | |
| Ça m inspire, là tout de suite maintenant, Une belle pratique yoguique...... Marcher dans le désert , horizon infini,, sable blanc, Soleil, vent, silence, solitude, Beauté..magie ... Et peut être, éventuellement, Why not, rencontrer le touareg bleu de Biosphère.... | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le désert Mer 26 Fév 2014 - 9:26 | |
| "Ce qui embellit le désert c'est qu'il cache un puits quelque part." |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le désert Dim 9 Nov 2014 - 12:27 | |
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| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le désert Dim 9 Nov 2014 - 12:48 | |
| - Invité a écrit:
- Qu'évoque-t-il en vous ?
L'espace, le détachement, les épreuves, les surprises, la liberté, le voyage intérieur.. L'exploration, la découverte de source de vie en soi... L'empreinte, l'effacement... Le sable et les étoiles qui se confondent... |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le désert Dim 9 Nov 2014 - 12:54 | |
| Et aussi ce poème :
Les Djinns
Murs, ville, Et port, Asile De mort, Mer grise Où brise La brise, Tout dort.
Dans la plaine Naît un bruit. C'est l'haleine De la nuit. Elle brame Comme une âme Qu'une flamme Toujours suit !
La voix plus haute Semble un grelot. D'un nain qui saute C'est le galop. Il fuit, s'élance, Puis en cadence Sur un pied danse Au bout d'un flot.
La rumeur approche. L'écho la redit. C'est comme la cloche D'un couvent maudit ; Comme un bruit de foule, Qui tonne et qui roule, Et tantôt s'écroule, Et tantôt grandit,
Dieu ! la voix sépulcrale Des Djinns !... Quel bruit ils font ! Fuyons sous la spirale De l'escalier profond. Déjà s'éteint ma lampe, Et l'ombre de la rampe, Qui le long du mur rampe, Monte jusqu'au plafond.
C'est l'essaim des Djinns qui passe, Et tourbillonne en sifflant ! Les ifs, que leur vol fracasse, Craquent comme un pin brûlant. Leur troupeau, lourd et rapide, Volant dans l'espace vide, Semble un nuage livide Qui porte un éclair au flanc.
Ils sont tout près ! - Tenons fermée Cette salle, où nous les narguons. Quel bruit dehors ! Hideuse armée De vampires et de dragons ! La poutre du toit descellée Ploie ainsi qu'une herbe mouillée, Et la vieille porte rouillée Tremble, à déraciner ses gonds !
Cris de l'enfer! voix qui hurle et qui pleure ! L'horrible essaim, poussé par l'aquilon, Sans doute, ô ciel ! s'abat sur ma demeure. Le mur fléchit sous le noir bataillon. La maison crie et chancelle penchée, Et l'on dirait que, du sol arrachée, Ainsi qu'il chasse une feuille séchée, Le vent la roule avec leur tourbillon !
Prophète ! si ta main me sauve De ces impurs démons des soirs, J'irai prosterner mon front chauve Devant tes sacrés encensoirs ! Fais que sur ces portes fidèles Meure leur souffle d'étincelles, Et qu'en vain l'ongle de leurs ailes Grince et crie à ces vitraux noirs !
Ils sont passés ! - Leur cohorte S'envole, et fuit, et leurs pieds Cessent de battre ma porte De leurs coups multipliés. L'air est plein d'un bruit de chaînes, Et dans les forêts prochaines Frissonnent tous les grands chênes, Sous leur vol de feu pliés !
De leurs ailes lointaines Le battement décroît, Si confus dans les plaines, Si faible, que l'on croit Ouïr la sauterelle Crier d'une voix grêle, Ou pétiller la grêle Sur le plomb d'un vieux toit.
D'étranges syllabes Nous viennent encor ; Ainsi, des arabes Quand sonne le cor, Un chant sur la grève Par instants s'élève, Et l'enfant qui rêve Fait des rêves d'or.
Les Djinns funèbres, Fils du trépas, Dans les ténèbres Pressent leurs pas ; Leur essaim gronde : Ainsi, profonde, Murmure une onde Qu'on ne voit pas.
Ce bruit vague Qui s'endort, C'est la vague Sur le bord ; C'est la plainte, Presque éteinte, D'une sainte Pour un mort.
On doute La nuit... J'écoute : - Tout fuit, Tout passe L'espace Efface Le bruit.
Victor Hugo |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le désert Dim 9 Nov 2014 - 15:03 | |
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| | | Invité Invité
| | | | erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
| Sujet: Re: Le désert Dim 16 Nov 2014 - 13:04 | |
| Comme ça, tout de go, il me fait penser à Antoine de Saint-Exupéry et à son "Petit Prince"... Mais, bien sûr, le désert peut nous faire vagabonder vers d'autres images ou idées... Antoine de Saint-ExupéryLe Petit Prince Extrait, chapitre II(...) J’ai ainsi vécu seul, sans personne avec qui parler véritablement, jusqu’à une panne dans le désert du Sahara, il y a six ans. Quelque chose s’était cassé dans mon moteur. Et comme je n’avais avec moi ni mécanicien, ni passagers, je me préparai à essayer de réussir, tout seul, une réparation difficile. C’était pour moi une question de vie ou de mort. J’avais à peine de l’eau à boire pour huit jours. Le premier soir je me suis donc endormi sur le sable à mille milles de toute terre habitée. J’étais bien plus isolé qu’un naufragé sur un radeau au milieu de l’Océan. Alors vous imaginez ma surprise, au lever du jour, quand une drôle de petite voix m’a réveillé. Elle disait : – S’il vous plaît… dessine-moi un mouton ! – Hein ! – Dessine-moi un mouton… J’ai sauté sur mes pieds comme si j’avais été frappé par la foudre. J’ai bien frotté mes yeux. J’ai bien regardé. Et j’ai vu un petit bonhomme tout à fait extraordinaire qui me considérait gravement. Voilà le meilleur portrait que, plus tard, j’ai réussi à faire de lui. Mais mon dessin, bien sûr, est beaucoup moins ravissant que le modèle. Ce n’est pas ma faute. J’avais été découragé dans ma carrière de peintre par les grandes personnes, à l’âge de six ans, et je n’avais rien appris à dessiner, sauf les boas fermés et les boas ouverts. Je regardai donc cette apparition avec des yeux tout ronds d’étonnement. N’oubliez pas que je me trouvais à mille milles de toute région habitée. Or mon petit bonhomme ne me semblait ni égaré, ni mort de fatigue, ni mort de faim, ni mort de soif, ni mort de peur. Il n’avait en rien l’apparence d’un enfant perdu au milieu du désert, à mille milles de toute région habitée. Quand je réussis enfin à parler, je lui dis : – Mais… qu’est-ce que tu fais là ? Et il me répéta alors, tout doucement, comme une chose très sérieuse : – S’il vous plaît… dessine-moi un mouton… (...) | |
| | | Invité Invité
| Sujet: Re: Le désert Dim 16 Nov 2014 - 13:46 | |
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| | | erell Membre
Date d'inscription : 29/09/2014 Nombre de messages : 9288 Age : 47 Ville : en chemin
| Sujet: Re: Le désert Lun 17 Nov 2014 - 15:56 | |
| "Principe du chemin dans le désert .... Ce n'est pas parce que sa vie était trop brève que Moïse n'est pas entré en Canaan, c'est parce que c'était une vie humaine."
Franz Kafka Journal, 21 août 1913 | |
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| Sujet: Re: Le désert | |
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