Le Haïku (Période du 10/01/2014 au 25/06/2015)

Rappel du premier message :

Edit. Alaka.

Scission du topic;

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Connaissez vous les haïkus, ces petits poèmes japonais en trois vers?
On dit que le haïku est la pure poésie du zen.
En effet, dans ces poèmes ou c'est le cœur qui est important, et non la lettre, tout est dit en quelques mots justes et simples, à peine exprimés, sitôt effacés.
Ils sont en quelque sorte une mise à nu de l'essentiel, des clefs pour ouvrir le cœur et explorer la sensation. J'adore ça! Ils sont fugitifs comme l'est la photographie, des instants volés, des images suspendues, des états d'âme passagers.

Dans la tradition, le haïku situe la saison, soit en la nommant, soit en l'evoquant :
exemples :
la lune d'automne;
j'ai erré toute la nuit
autour de l'etang

ou encore :
par dessus le petit chemin
les feuilles rousses
se donnent la main

Mais on peut les décliner de plein de manières différentes sans prendre en compte la notion de saison. Ils peuvent exprimer toutes les gammes d'emotions. Le but, c'est de
rester à l'écoute d'un instant T, d'être vigilant et d'accueillir ce qui vient, de capter une attention accompagnée d'une sensation, dans l'instant.
Un exemple excellent :
daurades salées
leurs froides gencives
chez le poissonnier.

Les exemples que je donne là sont tirés d'un grand maître pratiquant de haïku qui
s'appelle Matsuo Bashõ.  
De son vrai nom Matsuo Munefusa, il est issu d'une famille de bushi (guerrier japonais).
Il se lie d'amitié avec le fils de son seigneur, le jeune Yoshitada, mais la mort de son ami le conduit à renoncer à une carrière classique de guerrier et à étudier les lettres.

À ce moment, Bashō prend l'habit des moines et part suivre l'enseignement de plusieurs maîtres (dont Kitamura Kigin à Kyōto). Sept ans plus tard, il part pour Edo où il publiera son premier recueil de poèmes dont le célèbre :

Sur une branche morte
Les corbeaux se sont perchés
Soir d'automne

Plus tard, il crée sa propre école poétique. Il pratique le haïku avec un groupe de disciples dans son ermitage de Fukagawa à partir de 1680. Le surnom de cet endroit est « l'Ermitage au bananier » (Bashō-an) car un bananier lui avait été offert par l'un de
ses disciples. Il le planta devant son ermitage - où il se trouve toujours - mais on ne sait pas pourquoi il lui emprunta son nom de plume. [Wiki]

Quelques autres noms de grands maitres :
Buson, Issa, Sõseki, Shiki, Koyõ, et aussi Ryõkan réputé comme le poète de la tendresse.







Une flamme brûle
Enamourée
En cet endroit.  

saryou a écrit:

J'apprécie la douceur
De mes lèvres teinté
D'huile d'olive

Feuilles dans le vent
En finir avec la peur
La peur de tomber

Dans ma main fondra
car chaudes sont mes larmes
le givre d'automne. Bashô

Rencontre satinée,
fragile sensation,
le monde dans un baiser.

Une fleur délicate
Se reflète dans l'eau
La mort est si proche. Katsura

Il sont vraiment beaux vos haïkus, c'est sympa comme genre de poème


Spleen

Le Chant de la Lyre
Sur l'abondance
Du jour présent
N'est qu'écume déjà.


Automne

Les ramures blondes
S'envolent
Sous une pluie
D'ambres enflammés.

Sur le vieil étang miroir
Une fleur va se noyer
Sauvée par Phébus

Dans la forêt sombre
Un ermite méditant
Cabane isolée

L'eau est heureuse
Que la grenouille profite
et qu’elle s’amuse

Entonne des airs,
frais et audacieux,
annonce l'envie.

Corrida langoureuse,
étoffe superflue,
tendre complot.

Auscultation radicale,
puis écoute charnelle,
une symbiose physique !

Des volutes mauves,
recouvrent le silence,
regards communicatifs.

La vie sourit
Dans les logis
Octobre si beau
Dans son manteau
L'été jaloux
Riposte !
La vie sourit
Les deux frères se serrent la main
La vie sourit
Belle époque se disent-il
La vie sourit

un sourire en haut
un sourire en bas
la souris vit

miaulement plaintif :
"je veux aller voir dehors
les papillons blancs"

Le ciel attend
Ce fameux rendez vous
Avec le soleil

Dans l’aube neuve
S’élève la nuit des temps
Voix du cerf en pleurs

Le goût du brouillard
Par la fenêtre grand' ouverte
Douceur du matin

J'aurai vu la lune aussi
à ce monde
adieu. Chiyo-ni

Ecueil a écrit:

J'aurai vu la lune aussi
à ce monde
adieu. Chiyo-ni

Le haïku est aussi de la poésie, ecueil, et haïku et poésie sont tout pleins de musicalité

Oui, vrai! mais pour moi, le haiku est plus qu'un poeme.....

Ecueil a écrit:

Oui, vrai! mais pour moi, le haiku est plus qu'un poeme.....

   Oui, c'est vrai. Dis-moi, si tu veux bien, ce qu'est pour toi le haïku ?

bain de flammes
vacillements des pensées
oreilles qui s'écoulent

anima a écrit:

bain de flammes
vacillements des pensées
oreilles qui s'écoulent

erell, haiku est ce qui t'échape....

Ecueil a écrit:

erell, haiku est ce qui t'échape....

Tu veux dire l'émotion, le merveilleux, le subtil, un instant d'infini,  un instant de regard sur les choses...  On est dans le nectar de la poésie.  

Oui, on peut dire ca! J'aim bien quand tu dis un instant d'infini.....

Devant, derrière,
Tout bouge et plus rien.
Eternité, tu me fixes.

Lucrèce a écrit:

Devant, derrière,
Tout bouge et plus rien.
Eternité, tu me fixes.

Regarder au loin
Mes yeux sont fatigués
Le vent seul répond

A force de regarder
Par dessus les ailes du vent
Hallucination